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La production pétrolière et les stocks commerciaux de l'OCDE

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  • La production pétrolière et les stocks commerciaux de l'OCDE

    Il s'est passé beaucoup d'événements depuis novembre 2007 sur la scène énergétique. Aussi, il est impossible de revenir sur l'ensemble. Je me concentre donc sur la production pétrolière.



    J'avais signalé en juillet 2007 que la demande se trouvait en train de dépasser définitivement la production et que par, conséquent, les stocks commerciaux de l'OCDE devraient décliner. J'avais lancé une alerte sur le risque que les stocks commerciaux déscendent vers des niveaux proches de la pénurie dès l'hiver 2007-2008.

    Les stocks ont effectivement décliné entre juillet et décembre 2007.
    Mais, en janvier 2008, on assista à un renflouement des stocks qui fut totalement reperdu en février puis les stocks en mars-avril ont décliné très légérement.

    Aussi, en mars-avril de l'année 2008, partie de l'année où les stocks sont historiquement les plus bas, nous avons échappé à des niveaux critiques de stocks totaux au sein de l'OCDE.

    Pourquoi?

    La raison tient principalement dans la croissance de la production de l'OPEP et surtout dans trois de ses pays adhérents : l'Arabie Saoudite, l'Angola et l'Irak.

    En effet, la production pétrolière mondiale est tombé à son niveau le plus bas de l'année en août 2007 à 83,7 mb/j selon les chiffres de l'USEIA et 84,56 mb/j selon l'AIE.
    Mais, par la suite, la production mondiale est remontée en février 2008 à 85,82 mb/j pour l'USEIA et aux environs de 87 mb/j pour l'AIE.

    Cela représente une assez forte progression de la production mondiale entre août 2007 et février 2008 de l'ordre de 2,2 mb/j pour l'USEIA et 2,5 mb/j pour l'AIE.

    Si l'on analyse uniquement la production de pétrole brut (hors NGL, gains en raffinerie et agrocarburants) d'après les données de l'USEIA, on trouve aussi une progression de 2,25 mb/j entre août 2007 et février 2008. Si l'on regarde quels pays ont permis cette progression, on trouve que la production en dehors de l'OPEP a augmenté de 0,6 mb/j entre août et octobre 2007 suite à la fin des périodes de maintenance des installations pétrolières notamment en Mer du Nord puis est resté à peu près stable jusqu'en février 2008. Cela représente 28% de la croissance sur la période étudié.

    Ensuite, si l'on prend les pays de l'OPEP à l'exception de l'Arabie Saoudite, de l'Angola et de l'Irak, on trouve que ces 10 pays ont pu augmenter leur production de 0,373 mb/j entre août 2007 et février 2008, ce qui ne représente que 11% de la croissance totale. Ces dix pays sont : l'Iran, le Koweit, le Qatar, les Emirats Arabes Unis, le Nigéria, l'Algérie, la Lybie, le Vénézuela, l'Equateur et l'Indonésie. Parmi ces dix pays, le Vénézuela, l'Equateur et l'Indonésie sont clairement en déclin géologique et la production du Nigéria décline pour des raisons politiques. Les 6 autres pays semblent se trouver sur un plateau avec des capacités de production supplémentaires très restreintes.

    Enfin, les trois autres pays de l'OPEP, l'Arabie Saoudite, l'Irak et l'Angola on augmenté leur production cumulée de 1,273 mb/j sur les 6 mois considérés, ce qui représente quand même 56% de la croissance mondiale de la production de pétrole brut. L'Arabie Saoudite a augmenté sa production de 0,6 mb/j, l'Irak de 0,4 mb/j et l'Angola de 0,273 mb/j.

    C'est donc bien ces trois pays qui ont permis à la production mondiale de pétrole brut de dépasser son record de mai 2005, qui était de 74,298 mb/j , en janvier 2008 pour atteindre 74,628 mb/j en février 2008. Le record de mai 2005 fût donc indépassé pendant 30 mois.
    La production mondiale est ensuite redescendu en mars 2008.

    Le record de juillet 2006 pour la production mondiale tout liquide fut aussi dépassé en décembre 2007 pour l'USEIA.

    En juillet 2007, on ne savait pas si l'OPEP serait capable de remonter la pente que sa production avait descendu depuis l'été 2006. En fait, celle-ci possèdait bien certaines capacités supplémentaires de production.

    Cependant, il est à noter que le groupe des 10 pays de l'OPEP, en dehors de l'Arabie Saoudite, de l'Angola et de l'Irak, n'a pu ramener sa production cumulée au niveau de 2005 et il y a peu de chance que ce niveau soit redépassé un jour.

    Pour l'Angola, ce pays poursuit la progression de la production de la même manière que quand il se trouvait en dehors de l'OPEP. Sa production de pétrole brut devrait atteindre 2 mb/j d'ici fin 2008 et son pic vers 2011 à 2,5 mb/j. La hausse de production au sein de ce pays est donc sans surprise.

    Pour l'Irak par contre, il semble que la situation s'améliore et que l'industrie pétrolière se redresse. La production continue à progresser actuellement et à atteint un record post-guerre en mai 2008 à 2,5 mb/j. Le gouvernement irakien a signé des accords de développement de gisements avec des grandes compagnies pétrolières et a annoncé des possiilités de croissance de l'ordre 0,6 mb/j dans les prochains mois. L'Irak est vraiment le pays joker dans l'équation pétrolière mondiale. Il peut avoir une influence très importante sur l'évolution de la situation dans les prochaines années. Sil il se trouvait que sa production pétrolière croissait fortement, il pourrait être en mesure de reculer le début du déclin de la production mondiale et permettre la poursuite du plateau de production.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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