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Le Maroc s'industrialise et s'enrichit, mais déficits et inégalités se creusent

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  • Le Maroc s'industrialise et s'enrichit, mais déficits et inégalités se creusent

    RABAT ENVOYÉE SPÉCIALE

    En dépit d'un contexte international très défavorable, l'économie marocaine se porte plutôt bien. Tout le monde l'admet au Maroc, mais les analyses divergent quant à la durée de ce qu'on qualifie à Rabat de "boom économique".

    Selon le ministère marocain de l'économie et des finances, la croissance sera de 6,8 % en 2008, et devrait continuer dans les quatre années à venir à peu près au même rythme, le taux d'inflation ne dépassant pas 3 %. Ainsi, espère-t-on à Rabat, le revenu par habitant passerait de 2 650 dollars en 2007 à 4 150 dollars en 2012.

    "Jamais, depuis trente ans, je n'ai vu le Maroc courir à une telle vitesse ! Une classe moyenne est en train d'émerger. Il a été vendu plus de 100 000 voitures neuves l'année dernière, contre 10 000 il y a quinze ans", souligne Nadia Salah, éditorialiste et directrice du quotidien L'Economiste.

    Un retournement de situation est-il possible ? Beaucoup le craignent, tout en admettant que l'économie marocaine sort peu à peu de sa dépendance de l'agriculture (15 % du PIB mais 40 % de la population active). Mais la situation reste fragile. Pas de pluie, et le PIB peut tomber d'un coup à 2,4 %, comme en 2007.

    En raison de la diversification progressive du tissu productif (industries, accueil d'entreprises délocalisées, télécommunications, bâtiment, tourisme), la croissance hors agriculture est à présent de 5,7 % par an. Reste que le déficit de la balance commerciale s'accroît. S'il a été contenu cette année, c'est grâce à l'envolée du prix des phosphates. Sans cette manne providentielle, le pays aurait difficilement résisté à l'explosion des importations (biens d'équipement surtout), à la hausse des denrées alimentaires, et à celle, vertigineuse, de l'or noir (dont le royaume importe la totalité de ses besoins).

    Certes, le Maroc a bénéficié, il y a quelques mois, d'un don de 800 millions de dollars des pays du Golfe, mais il s'agissait d'une bouée de sauvetage. La facture pétrolière du royaume a augmenté en un an de près de 69 %.

    Dans la même période, le prix des phosphates marocains, lui, passait fort heureusement de 40 dollars à 250 dollars la tonne. Le royaume est le premier producteur du monde de ce minerai indispensable à la production des engrais, qui croît au rythme de la demande alimentaire.

    L'expérience du milieu des années 1970, qui avait vu chuter le prix des phosphates après une hausse spectaculaire, conduit les observateurs à la prudence. De plus, les concurrents potentiels du Maroc sont nombreux : Arabie saoudite, Jordanie, Tunisie et même Algérie. Si le prix des phosphates marocains grimpe trop, les réserves des voisins pourraient se révéler attractives.


    AFFAIRISME ET FRUSTRATION

    L'autre caverne d'Ali Baba du Maroc, ce sont les recettes fiscales. "On nous rackette !" grognent les patrons d'entreprise. En un an, l'impôt sur les sociétés a presque doublé. La méthode employée est contestable et "fausse les règles du jeu et de la transparence", selon Larbi Jaïdi, l'un des économistes les plus en vue du pays, membre du comité scientifique du Centre marocain de conjoncture. "Une année, on ponctionne les banques, une autre année les assurances, l'année d'après, un autre secteur... On utilise la fiscalité comme un bâton et un gisement où puiser en fonction des besoins du moment. Ce n'est pas sain", regrette-t-il.

    C'est en tout cas dans ces "niches" providentielles que pioche l'Etat pour alimenter la caisse de compensation. En quatre ans, le budget annuel de cette caisse, qui subventionne le pétrole à la pompe et certains produits tels que la bonbonne de gaz, l'huile et la farine, est passé de 4 milliards de dirhams à 40 milliards. "C'est intenable", s'inquiètent tous les économistes, comparant la caisse au rocher de Sisyphe.

    Chacun admet qu'une réforme est indispensable, d'autant que la caisse de compensation ne bénéficie pas à ceux à qui elle est destinée : les plus démunis. En subventionnant l'essence ou la bonbonne de gaz, l'Etat aide surtout les riches. Selon la Banque mondiale, "les populations les plus pauvres ne reçoivent que 10 % des subventions".

    Le gouvernement hésite à se lancer dans cette réforme. Si le prix du pétrole continue de baisser, il va être tenté de repousser l'échéance à une date indéterminée, tant il craint les remous sociaux. Un peu partout dans le pays, les jacqueries, manifestations contre la vie chère, sit-in des "diplômés chômeurs", se multiplient. Le climat est à la frustration. La population a le sentiment que l'embellie actuelle ne lui est pas destinée. Seuls en profiteraient les nouveaux riches qui spéculent dans l'immobilier, ou les affairistes qui gravitent dans l'entourage du roi.

    Si on enregistre une baisse relative de la pauvreté, les inégalités, elles, ne se réduisent pas. C'est en matière d'éducation et de santé qu'elles sont les plus criantes. Les "diplômés chômeurs" sont un symptôme de ce Maroc à deux vitesses qui, pour l'heure, perdure et même se reproduit.

    Florence Beaugé

    Article paru dans l'édition du 10.08.08

    Le Monde
    "Les vérités qu'on aime le moins à apprendre sont celles que l'on a le plus d'intérêt à savoir" (Proverbe Chinois)

  • #2
    En su_bventionnant la bonbonne de gaz, l'Etat sauve les qlq forets qui nous restent

    Un camarade étudiant africain m'avait dit que les f^rets du pays doivent une fière chandelle à celui qui a vulgarisé l'emploi de bonbonne de gaz dans la compagne




    Pour le texte y une petite exagération quant même :
    "....Un peu partout dans le pays, les jacqueries, manifestations contre la vie chère, sit-in des "diplômés chômeurs", se multiplient. Le climat est à la frustration..."



    Le débat sur le probleme des diplomés chomeurs a été ouvert par TELQUEL
    Il faut une fois pour toute dire la vérité clair

    A un moment ou tous les opérateurs économiques se plaignent de manque de compétences, des groupes de diplomés manifestent quotidiennement pour entrer dans la FONCTION PUBLIQUE

    Ce qui les interesse c'est d'être MOUWADDAF, toucher le salaire quitte a être en surplus dans la cave d'une administration et ne rien FOUTTRE

    Il faut arrêter cette hypocrisie

    LE gouvernement leur offre des formations complémentaires qu'ils refusent

    Une enquete faite par le Gouvernement JETTOU sur les listes qui lui ont étés soumises pour un recrutement dans l'administration, plusieurs diplomés "CHOMEURS" était incrits à la secu CNSS et touchait un salaire



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    ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
    Napoléon III

    Commentaire


    • #3
      Par contre je trouve anormale que l'Etat continue de subventionner les carburants


      L'Etat subventionne le voyage d'un proprio de 4x4 pour allr passer son weekend à Marrakech en consommant 12% les 100km

      alors que le ptit ouvriers se tasse dans le bus avec 60 autres personne
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      ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
      Napoléon III

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