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Moment de vérité pour la croissance européenne et française

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  • Moment de vérité pour la croissance européenne et française

    2008-08-11 13:19]PARIS (Reuters) - La succession de mauvais indicateurs économiques depuis plusieurs semaines ne laisse plus de doute : le produit intérieur brut de la zone euro s'est certainement contracté au deuxième trimestre et la France est sur le fil du rasoir.


    Le moment de vérité tombera jeudi avec la publication des chiffres du PIB de l'Allemagne, de la France puis de la zone euro. Pour l'Allemagne, première puissance de la zone euro, les économistes interrogés par Reuters prévoient en moyenne une contraction de 0,8% par rapport au premier trimestre, quand le PIB avait bondi de 1,5% ; pour la France, le consensus est de +0,2% après +0,5%. Pour la zone euro, une contraction de 0,2% est anticipée après +0,7% au premier trimestre.


    L'Espagne, particulièrement affectée par le retournement du marché immobilier, et les Pays-Bas publieront également leurs données provisoires le même jour.


    L'Italie a donné un avant-goût des mauvaises nouvelles vendredi avec un PIB annoncé en contraction de 0,3% en avril-juin, alors que le consensus s'attendait à une stagnation. Il s'agit du plus mauvais résultat depuis le troisième trimestre 2003 pour la troisième économie de la zone euro.
    Résilient au premier trimestre, le Vieux Continent a ainsi été rattrapé par le ralentissement économique mondial, ce dont la Banque centrale européenne a pris acte en constatant, à l'issue de sa réunion monétaire de jeudi dernier, que les risques pour la croissance commençaient à se matérialiser.
    Le ralentissement conjoncturel perceptible depuis mars n'avait pas empêché la BCE de relever son taux d'intérêt directeur en juillet pour contrer les pressions sur les prix. Son changement de ton en août, alors que le taux d'inflation a encore augmenté pour atteindre 4,1% dans la zone euro, traduit bien la dégradation de la situation depuis un mois.


    "RÉCESSION ABRUPTE"


    Consommation en berne, baisse de la confiance des ménages et des entreprises, chute des commandes industrielles, enquêtes auprès des directeurs d'achat qui révèlent une contraction de l'activité tant dans les services que dans l'industrie : les mauvaises nouvelles s'accumulent.
    "Les chiffres récents n'augurent pas d'une simple correction technique (après le bon premier trimestre) mais d'une récession abrupte", estiment les économistes de Société générale qui prévoient deux trimestres de contraction dans la zone euro - ce qui constitue la définition technique d'une récession - et n'attendent pas mieux que +1,1% sur l'ensemble de l'année, alors que le consensus est de +1,6%.
    Si une violente correction ne fait pas de doute en Allemagne après la progression exceptionnelle du premier trimestre, due à un surstockage et à des exportations vigoureuses, les économistes sont plus partagés sur le cas de la France.


    Vingt-neuf d'entre eux tablent sur une croissance de 0,2% d'un trimestre à l'autre, ce qui correspondrait aux prévisions de l'Insee et de la Banque de France. Leurs estimations s'échelonnent toutefois entre -0,2% et +0,3% et certains s'attendent à une mauvaise surprise.


    "Vu la batterie d'indicateurs depuis début juillet, le risque est réel d'avoir un chiffre négatif", juge ainsi Mathieu Kaiser, économiste chez BNP Paribas.
    L'annonce, lundi, d'une baisse de 0,4% de la production industrielle en juin, alors qu'un léger rebond était anticipé après une forte baisse en mai, vient assombrir encore le tableau.


    La production industrielle a reculé de 1,4% au total au deuxième trimestre, son premier trimestre de baisse depuis les trois derniers mois de 2006.
    La semaine dernière avait été annoncé un recul de 2,7% des exportations en avril-juin, cause de la forte dégradation du commerce extérieur français.


    PAS D'EMBELLIE AVANT 2009


    Du côté des ménages, la consommation en produits manufacturés a stagné au deuxième trimestre après avoir déjà marqué un coup d'arrêt (+0,1%) en janvier-mars, et leurs investissements en logement devraient avoir reculé alors que les mises en chantier ont chuté de près de 30% sur le trimestre.
    Le ralentissement de l'activité et de la consommation pèse mécaniquement sur les recettes fiscales, compromettant encore plus l'objectif gouvernemental d'assainissement des finances publiques.


    Même si le paquet fiscal voté l'an dernier amortit le tassement de l'activité, Mathieu Kaiser ne prévoit pas plus de 1,3% de croissance cette année, bien loin de l'objectif gouvernemental de 1,7%, et 0,9% en 2009.
    "S'il y a une reprise, ce sera au premier semestre 2009, et elle sera molle", prévient l'économiste de BNP Paribas en notant que le ralentissement parti des Etats-Unis devrait aussi finir par gagner les pays émergents.
    Seul motif d'espoir, la baisse de 20% des prix du pétrole depuis la mi-juillet devrait entraîner un reflux de l'inflation tandis que le fléchissement de l'euro apportera une bouffée d'oxygène aux entreprises qui exportent hors d'Europe.


    "Le reflux de l'inflation soulagera les ménages de manière assez claire, le problème, c'est que cet effet bénéfique va être compensé par une dégradation du marché du travail qu'on commence à voir en France et qui va beaucoup plus vite dans certains pays comme l'Espagne", relève Mathieu Kaiser.


    Les chiffres des créations d'emplois du deuxième trimestre en France seront également publiés jeudi.
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