La nationalisation des hydrocarbures a constitué un pas important dans le recouvrement de la souveraineté de l’Algérie et l’investissement massif dans la formation dans les années 1960 et 1970, dans ce secteur, n’a pas été vain. C’est cette génération de cadres et techniciens qui fait tourner ce poumon de l’économie algérienne.
L’échec du projet industriel projeté au lendemain de l’indépendance et, plus tard, les orientations politiques qui ont dévitalisé l’école ont signé notre retard et un décrochage «structurel» de la sphère des technologies, y compris dans ce domaine. Traduit en clair, l’absence d’un projet industriel alternatif à «l’industrie industrialisante» a coupé toute ambition aux élites scientifiques qui ne pouvaient se réaliser qu’à travers l’expatriation ou la reconversion dans l’administration (l’objet n’est pas d’évoquer une minorité de diplômés qui sont restés au pays et grâce à auxquels se maintiennent encore des liens avec ce qui se fait dans la recherche scientifique dans certains domaines). Si le pays court toujours derrière une amorce de développement sérieuse, ce n’est pas faute de diagnostic d’échec, largement et maintes fois établi, ou par manque de ressources financières. Les choix politiques où la gestion erratique de l’urgence domine, impliquent, non une politique économique cohérente, mais des allocations sectorielles de ressources pour répondre à des demandes, souvent exprimées sous la pression. Depuis près d’une décennie, le pays «croule» sous des rentrées exceptionnelles d’hydrocarbures en raison d’une hausse continue des prix et une exploitation irraisonnée des ressources. Pourtant, jamais le pays n’a autant ressenti l’absence d’un idéal commun. Le nihilisme ambiant touche toutes les couches de la société et atteint des sommets paroxystiques dans la jeunesse. Quoi que l’on fasse, à l’échelle mondiale, la raréfaction des énergies fossiles sous la double contrainte de l’épuisement des réserves et de la forte demande induite par le développement et la démographie maintiendront un prix à la hausse de ces matières. Cela est d’autant plus vrai qu’aucun gisement majeur de pétrole n’a été découvert depuis trente ans et qu’il y a peu de chances d’en trouver dans le futur selon tous les géologues. Sans compter les facteurs conjoncturels comme l’instabilité, les guerres ou les catastrophes naturelles causées ou non par les changements climatiques qui concourent à faire peser des menaces sur l’offre ou à créer des tensions sur la demande. De plus, si nous ne pouvons pas remédier, à nous seuls, aux effets environnementaux dus à la sur-utilisation des énergies fossiles, nous sommes dans une zone géographique qui subit et qui va continuer de subir, avec une plus grande intensité, les changements climatiques si rien de significatif n’est fait : la désertification et la diminution des précipitations sont déjà là, en attendant la perturbation des équilibres de la biodiversité avec toutes ses conséquences sur la chaîne alimentaire. Il y va de la préservation de notre environnement et de l’avenir des futures générations que nous participions à l’effort mondial pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et que nous engagions le pays dans la voie d’un développement durable. Nous avons les moyens de diminuer les émissions sans hypothéquer notre développement et pouvons jouer un rôle moteur dans notre région pour le même objectif. Cela ne peut être possible que si nous menons une politique volontariste pour la substitution d’énergies propres. C’est une nouvelle ère qui s’est ouverte. Elle sera vertébrée par l’innovation et l’amélioration des rendements des énergies alternatives sous la contrainte de la préservation des équilibres de la planète. Au risque de détruire nos écosystèmes et donc notre avenir en tant qu’humanité, le bouquet énergétique mondial de demain ne peut être qu’à dominante en énergies propres et renouvelables. Au stade actuel de la recherche et de la technologie, les vecteurs de cette énergie ne peuvent être que : le solaire, l’éolien, l’hydrogène et la biomasse. Chaque pays ou région a ses propres atouts ou points forts et par voie de conséquence une politique énergétique. Les Etats-Unis sont au premier rang des réserves de charbon (7e et 10e rang pour le gaz et le pétrole), ces trois sources concourent pour 86% des besoins du pays. Ils possèdent aussi d’autres atouts naturels, pour produire de l’énergie solaire et éolienne, à côté de la maîtrise de la technologie. Sous une pression interne pour réduire les émissions (1) et parce que le gouvernement américain sait qu’à long terme la sécurité énergétique de la première puissance mondiale passe par la diversification des sources et une part grandissante d’énergies renouvelables, l’Amérique se tourne vers la construction de centrales solaires et à charbon à «zéro émission» (Advenced Energy Initiative) pour la production d’électricité. Par ailleurs, des Etats de l’Union, comme la Californie, le Texas ou le Midwest ont déjà une importante puissance installée dans l’éolien. Pour les transports, grands consommateurs et pollueurs, le gouvernement fédéral investit lourdement dans la recherche et le développement dans le domaine de l’hydrogène. L’Administration Bush a lancé l’«Hydrogen Fuel Initiative», en 2003 dans l’objectif de parvenir en 2015 à la fabrication (commercialisation) de véhicules équipés de pile à hydrogène. L’Allemagne est aux antipodes des ressources naturelles des Etats-Unis mais pas dans la recherche et le développement. La sortie du nucléaire imposée par le gouvernement dirigé par les Verts en 2000 et la diminution de la part de charbon dans la production d’électricité amorcée depuis longtemps ont plongé le pays dans le spectre de la dépendance, principalement du gaz russe, et d’une menace sur la sécurité nationale. Trois axes sont mis en œuvre pour desserrer l’étau tout en limitant significativement les émissions de gaz à effet de serre. A l’instar de plusieurs pays d’Europe, la vigilance et la pression d’organisations et de militants écologistes sont fortes : connexion des réseaux de gaz et d’électricité de l’UE (action lourde de la dernière présidence allemande de l’UE) ; énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse) ; option Afrique du Nord (en réalité Algérie). Dans ce dernier cas, il s’agit de l’approvisionnement en gaz et en électricité solaire. De même, et contrairement aux Etats-Unis où la gestion de la demande au sens de sa réduction n’est pas à l’ordre du jour, en Allemagne, comme dans l’UE, des politiques d’économie d’énergie sont de plus en plus envisagées. L’UE montre, à travers une étude récente, que le remplacement des appareils électriques domestiques par de nouveaux modèles moins gourmands en énergie et qui existent déjà sur le marché permettrait de diminuer la consommation des ménages d’au moins 1/3. Cette étude n’est certainement pas faite pour être rangée dans les tiroirs de Bruxelles. L’exemple type d’un pays démuni de ressources naturelles et qui axe sa politique sur une gestion «énergique» de la demande et la promotion d’énergies alternatives est la Jordanie. Particulièrement bousculée par des facteurs géopolitiques régionaux, le pays est amputé de plusieurs de ses ressources hydriques par Israël et a subi de plein fouet l’arrêt de la livraison du pétrole irakien à un prix préférentiel avant la chute de Saddam Hussein. De plus, le royaume hachémite accueille sur son territoire autant de population qu’il ne compte d’autochtones ; entre réfugiés palestiniens et plus d’un million d’Irakiens qui ont fui leur pays depuis la première guerre du Golfe. La stratégie énergétique mise en œuvre depuis vise à accroître la part des sources d'énergie locales de 4% actuellement à 25% en 2015 et 39% en 2020. Elle inclut l’objectif d'augmenter le pourcentage des énergies renouvelables dans la production d'énergie primaire de 1% aujourd'hui à 9% en 2020. L’investissement correspondant à cette transition est estimé à 2,5 milliards de dollars américains. Ce dispositif vise en BOT (Built, Operating, Transfert) à disposer d’une capacité installée de 660 mW en éolien et de 150 mW en solaire. La loi portant politique énergétique offre aux investisseurs des incitations dont l'exonération de l'impôt de 75% sur le revenu pendant 10 ans. Elle donne au ministère de l'Energie le pouvoir d'identifier et de préciser les zones qui ont un haut potentiel de développement des énergies renouvelables. Ces terres sont «protégées » par la loi et épargnées pour la production d'énergie renouvelable. Des incitations financières pour l’installation de chauffe- eau solaires et la mise en œuvre de normes pour la construction de logements et d’immeubles moins gourmands dans la consommation d’énergie sont également prévues. Avec le coût élevé des hydrocarbures, la rentabilité de l’exploitation du schiste bitumineux est envisageable. Une unité spécialisée pour les schistes bitumineux est créée au ministère de l'Energie et des Ressources minérales et à la Royal Scientific Society. On peut regretter que ce plan soit très prudent dans ses objectifs pour l'énergie solaire car le potentiel du pays offre plus d’ambitions dans ce domaine, d’autant que la technologie évolue rapidement. Une autre «lacune» peut être soulignée. Il n’est pas prévu de vente de l’électricité produite par l’installation de cellules solaires de particuliers, établissements publics ou toute autre installation qui dégage un surplus. Dans de nombreux pays, il est possible d’alimenter le réseau électrique public et être rémunéré en conséquence. Ces trois exemples montrent au moins trois choses : chaque pays a la politique énergétique que lui dictent ses moyens Il n’y a pas de fatalité à l’absence de ressources lorsqu’on maîtrise (investit) la connaissance. La disponibilité de ressources naturelles n’émancipe pas de l’élaboration d’une stratégie et ne justifie pas la frénésie de l’exploitation des ressources fossiles (non renouvelables).
L’échec du projet industriel projeté au lendemain de l’indépendance et, plus tard, les orientations politiques qui ont dévitalisé l’école ont signé notre retard et un décrochage «structurel» de la sphère des technologies, y compris dans ce domaine. Traduit en clair, l’absence d’un projet industriel alternatif à «l’industrie industrialisante» a coupé toute ambition aux élites scientifiques qui ne pouvaient se réaliser qu’à travers l’expatriation ou la reconversion dans l’administration (l’objet n’est pas d’évoquer une minorité de diplômés qui sont restés au pays et grâce à auxquels se maintiennent encore des liens avec ce qui se fait dans la recherche scientifique dans certains domaines). Si le pays court toujours derrière une amorce de développement sérieuse, ce n’est pas faute de diagnostic d’échec, largement et maintes fois établi, ou par manque de ressources financières. Les choix politiques où la gestion erratique de l’urgence domine, impliquent, non une politique économique cohérente, mais des allocations sectorielles de ressources pour répondre à des demandes, souvent exprimées sous la pression. Depuis près d’une décennie, le pays «croule» sous des rentrées exceptionnelles d’hydrocarbures en raison d’une hausse continue des prix et une exploitation irraisonnée des ressources. Pourtant, jamais le pays n’a autant ressenti l’absence d’un idéal commun. Le nihilisme ambiant touche toutes les couches de la société et atteint des sommets paroxystiques dans la jeunesse. Quoi que l’on fasse, à l’échelle mondiale, la raréfaction des énergies fossiles sous la double contrainte de l’épuisement des réserves et de la forte demande induite par le développement et la démographie maintiendront un prix à la hausse de ces matières. Cela est d’autant plus vrai qu’aucun gisement majeur de pétrole n’a été découvert depuis trente ans et qu’il y a peu de chances d’en trouver dans le futur selon tous les géologues. Sans compter les facteurs conjoncturels comme l’instabilité, les guerres ou les catastrophes naturelles causées ou non par les changements climatiques qui concourent à faire peser des menaces sur l’offre ou à créer des tensions sur la demande. De plus, si nous ne pouvons pas remédier, à nous seuls, aux effets environnementaux dus à la sur-utilisation des énergies fossiles, nous sommes dans une zone géographique qui subit et qui va continuer de subir, avec une plus grande intensité, les changements climatiques si rien de significatif n’est fait : la désertification et la diminution des précipitations sont déjà là, en attendant la perturbation des équilibres de la biodiversité avec toutes ses conséquences sur la chaîne alimentaire. Il y va de la préservation de notre environnement et de l’avenir des futures générations que nous participions à l’effort mondial pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et que nous engagions le pays dans la voie d’un développement durable. Nous avons les moyens de diminuer les émissions sans hypothéquer notre développement et pouvons jouer un rôle moteur dans notre région pour le même objectif. Cela ne peut être possible que si nous menons une politique volontariste pour la substitution d’énergies propres. C’est une nouvelle ère qui s’est ouverte. Elle sera vertébrée par l’innovation et l’amélioration des rendements des énergies alternatives sous la contrainte de la préservation des équilibres de la planète. Au risque de détruire nos écosystèmes et donc notre avenir en tant qu’humanité, le bouquet énergétique mondial de demain ne peut être qu’à dominante en énergies propres et renouvelables. Au stade actuel de la recherche et de la technologie, les vecteurs de cette énergie ne peuvent être que : le solaire, l’éolien, l’hydrogène et la biomasse. Chaque pays ou région a ses propres atouts ou points forts et par voie de conséquence une politique énergétique. Les Etats-Unis sont au premier rang des réserves de charbon (7e et 10e rang pour le gaz et le pétrole), ces trois sources concourent pour 86% des besoins du pays. Ils possèdent aussi d’autres atouts naturels, pour produire de l’énergie solaire et éolienne, à côté de la maîtrise de la technologie. Sous une pression interne pour réduire les émissions (1) et parce que le gouvernement américain sait qu’à long terme la sécurité énergétique de la première puissance mondiale passe par la diversification des sources et une part grandissante d’énergies renouvelables, l’Amérique se tourne vers la construction de centrales solaires et à charbon à «zéro émission» (Advenced Energy Initiative) pour la production d’électricité. Par ailleurs, des Etats de l’Union, comme la Californie, le Texas ou le Midwest ont déjà une importante puissance installée dans l’éolien. Pour les transports, grands consommateurs et pollueurs, le gouvernement fédéral investit lourdement dans la recherche et le développement dans le domaine de l’hydrogène. L’Administration Bush a lancé l’«Hydrogen Fuel Initiative», en 2003 dans l’objectif de parvenir en 2015 à la fabrication (commercialisation) de véhicules équipés de pile à hydrogène. L’Allemagne est aux antipodes des ressources naturelles des Etats-Unis mais pas dans la recherche et le développement. La sortie du nucléaire imposée par le gouvernement dirigé par les Verts en 2000 et la diminution de la part de charbon dans la production d’électricité amorcée depuis longtemps ont plongé le pays dans le spectre de la dépendance, principalement du gaz russe, et d’une menace sur la sécurité nationale. Trois axes sont mis en œuvre pour desserrer l’étau tout en limitant significativement les émissions de gaz à effet de serre. A l’instar de plusieurs pays d’Europe, la vigilance et la pression d’organisations et de militants écologistes sont fortes : connexion des réseaux de gaz et d’électricité de l’UE (action lourde de la dernière présidence allemande de l’UE) ; énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse) ; option Afrique du Nord (en réalité Algérie). Dans ce dernier cas, il s’agit de l’approvisionnement en gaz et en électricité solaire. De même, et contrairement aux Etats-Unis où la gestion de la demande au sens de sa réduction n’est pas à l’ordre du jour, en Allemagne, comme dans l’UE, des politiques d’économie d’énergie sont de plus en plus envisagées. L’UE montre, à travers une étude récente, que le remplacement des appareils électriques domestiques par de nouveaux modèles moins gourmands en énergie et qui existent déjà sur le marché permettrait de diminuer la consommation des ménages d’au moins 1/3. Cette étude n’est certainement pas faite pour être rangée dans les tiroirs de Bruxelles. L’exemple type d’un pays démuni de ressources naturelles et qui axe sa politique sur une gestion «énergique» de la demande et la promotion d’énergies alternatives est la Jordanie. Particulièrement bousculée par des facteurs géopolitiques régionaux, le pays est amputé de plusieurs de ses ressources hydriques par Israël et a subi de plein fouet l’arrêt de la livraison du pétrole irakien à un prix préférentiel avant la chute de Saddam Hussein. De plus, le royaume hachémite accueille sur son territoire autant de population qu’il ne compte d’autochtones ; entre réfugiés palestiniens et plus d’un million d’Irakiens qui ont fui leur pays depuis la première guerre du Golfe. La stratégie énergétique mise en œuvre depuis vise à accroître la part des sources d'énergie locales de 4% actuellement à 25% en 2015 et 39% en 2020. Elle inclut l’objectif d'augmenter le pourcentage des énergies renouvelables dans la production d'énergie primaire de 1% aujourd'hui à 9% en 2020. L’investissement correspondant à cette transition est estimé à 2,5 milliards de dollars américains. Ce dispositif vise en BOT (Built, Operating, Transfert) à disposer d’une capacité installée de 660 mW en éolien et de 150 mW en solaire. La loi portant politique énergétique offre aux investisseurs des incitations dont l'exonération de l'impôt de 75% sur le revenu pendant 10 ans. Elle donne au ministère de l'Energie le pouvoir d'identifier et de préciser les zones qui ont un haut potentiel de développement des énergies renouvelables. Ces terres sont «protégées » par la loi et épargnées pour la production d'énergie renouvelable. Des incitations financières pour l’installation de chauffe- eau solaires et la mise en œuvre de normes pour la construction de logements et d’immeubles moins gourmands dans la consommation d’énergie sont également prévues. Avec le coût élevé des hydrocarbures, la rentabilité de l’exploitation du schiste bitumineux est envisageable. Une unité spécialisée pour les schistes bitumineux est créée au ministère de l'Energie et des Ressources minérales et à la Royal Scientific Society. On peut regretter que ce plan soit très prudent dans ses objectifs pour l'énergie solaire car le potentiel du pays offre plus d’ambitions dans ce domaine, d’autant que la technologie évolue rapidement. Une autre «lacune» peut être soulignée. Il n’est pas prévu de vente de l’électricité produite par l’installation de cellules solaires de particuliers, établissements publics ou toute autre installation qui dégage un surplus. Dans de nombreux pays, il est possible d’alimenter le réseau électrique public et être rémunéré en conséquence. Ces trois exemples montrent au moins trois choses : chaque pays a la politique énergétique que lui dictent ses moyens Il n’y a pas de fatalité à l’absence de ressources lorsqu’on maîtrise (investit) la connaissance. La disponibilité de ressources naturelles n’émancipe pas de l’élaboration d’une stratégie et ne justifie pas la frénésie de l’exploitation des ressources fossiles (non renouvelables).
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