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NUCLEAIRE IRANIEN: Bouteflika le téméraire

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  • NUCLEAIRE IRANIEN: Bouteflika le téméraire

    L'Algérie assume sans complexe ses options diplomatiques. Avec Abdel Aziz Bouteflika à sa tête, cette attitude n'est pas étonnante. Ancien diplomate chevronné, le président algérien, sous l'aile protectrice de son mentor Houari Boumedienne, a fait rayonner l'Algérie aux quatre coins du monde.

    Ce pays africain était, sous sa houlette, le porte-voix du tiers--monde. Devenu chef de l'Etat, Bouteflika demeure fidèle à ses convictions. Résistant ayant combattu dans les maquis contre l'armée française, il semble garder en lui cette obssession de la justice propre aux peuples brimés. Et le dossier du nucléaire iranien lui offre une oportunité d'exprimer cet attachement à la justice et au respect de la souveraineté des Etats.

    Depuis quelques années, avec l'arrivée au pouvoir de Mahmoud Ahmenijad, un autre résistant à sa façon, l'Iran est voué aux gémonies par l'Occident, avec les Etats-Unis en tête. Aucun répit n'est accordé au pays, partout où il veut exercer une quelconque influence, que ce soit au Liban ou en Irak. Pourtant, un lien traditionnel unit l'Iran à la plupart des pays de la région, celui de la religion. L'islam, mais plus précisément le chiisme, est le trait d'union entre les pays du Proche-Orient et l'on ne peut en exclure les Iraniens. Mais les positions se cristallisent surtout sur le projet nucléaire de Téhéran. Pour la sécurité d'Israel, l'Amérique ne voit pas d'un bon oeil l'émergence d'une puissance nucléaire jugée hostile.

    Mis au ban de la communauté internationale du fait de multiples sanctions, l'Iran a été élevé au rang de pestiféré que peu de pays osent fréquenter. S'afficher avec son président, Mahmoud Ahmenijad, est jugé politiquement incorrect par les Etats-Unis. Tout est donc fait pour isoler un pays dont le seul tort est de vouloir se doter de la technologie nucléaire. On comprend alors à quel point Abdel Aziz Bouteflika, le président algérien, a fait preuve de courage en se rendant non seulement en visite d'Etat en Iran, mais aussi en apportant son soutien au pays des Mollahs sur le dossier du nucléaire. Certes, l'Algérie a réitéré son attachement à l'usage du nucléaire à des fins strictement pacifiques. Mais il n'empêche que son soutien de principe est le signe de son indépendance vis-à-vis des grandes puissances qui entendent dicter leur conduite aux autres pays de la planète.

    C'est vrai, le pétrole dont elle regorge lui donne une grande marge de manoeuvre et la soustrait aux pressions diverses. Cependant, la ligne diplomatique de l'Algérie ne peut être dissociée de l'histoire du pays marquée par une lutte de libération très rude et une soif inextinguible de liberté.

    L'Algérie exprime donc tout haut une position que bien des Etats n'ont pas le courage d'assumer. Car il est évident que dans l'histoire de l'humanité, les grandes guerres sont le fait des Occidentaux. La seule bombe nucléaire utilisée sur une communauté humaine provient des Etats-Unis. Même si on doit évoquer un précédent iranien, à savoir la guerre avec l'Irak, on ne peut manquer de rappeler le rôle de boutefeux joué à l'époque par les Occidentaux.

    Tout compte fait, les pays développés n'ont pas de leçon de sagesse à donner aux autres. S'il convient de rappeler à l'Iran son devoir de créer les conditions de la paix internationale, il est par conséquent injuste de lui interdire son droit légitime d'accéder à la technologie nucléaire.

    Par Mahorou KANAZOE

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