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Expansionnisme Occidental Dans Le Caucase

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    La Russie met le holà

    Le nouveau conflit qui se déroule depuis quelques jours en Géorgie interpelle plus d'un observateur de même qu'il ressuscite un certain nombre d'interrogations et suscite bien des réflexions qui laissent souvent perplexe. Beaucoup a été tenté, beaucoup a été proposé... Mais rien n'y fait, la guerre continue, inexorable, avec son lot de morts, de malheurs, de misère et de destruction.

    L'une des dernières initiatives dont on parle le plus est le plan de sortie de crise que propose le président français Nicolas Sarkozy. Bien que l'on n'en connaisse pas le contenu dans les détails, on souhaite qu'il parvienne à faire cesser les armes et ramène une paix définitive dans cette partie du globe déjà si fortement endeuillée par la violence et l'immensité des dégâts causés par ces quelques jours de combats.

    Mais des doutes subsistent que cette paix se réalise dans l'immédiat si l'on considère la fin de non-recevoir que la Russie, par la voix de son représentant, a opposée à la résolution débattue au siège des Nations unies. Il semble bien que le pays des soviets tienne là une occasion rêvée de se faire respecter après tant de déboires et de déconvenues subies dans l'histoire plus ou moins récente de ses relations houleuses avec le monde occidental, et il est fort à parier qu'il ne cherchera pas à bouder son plaisir.

    De nombreux précédents existent, au cours desquels les Russes ont dû ronger leur frein, souper à la grimace : les différentes interventions des Occidentaux en Iran, en Irak, en Afghanistan, dans les Balkans, la guerre qui oppose depuis de nombreuses années Israël à la Palestine, etc. ont été chaque fois ressenties comme autant d'échecs, de manifestations d'impuissance et d'humiliation.

    La débâcle du dernier bastion pro-occidental situé aux portes de la Russie ne peut certainement pas manquer de faire mal à ses parrains, alliés et protecteurs européens et américains. Dans cette logique, on peut aisément affirmer que les Russes n'accepteront pas de se retirer de la Géorgie aussi longtemps que leurs exigences ne seront pas remplies. Mieux, on peut présager qu'ils voudront faire boire à leurs adversaires, le calice jusqu'à la lie. Et cela d'autant plus qu'ils semblent disposer d'une bonne cause: la présence en Géorgie de ressortissants russes qui demandent assistance et protection.

    Tout le monde l'aura remarqué, la Russie actuelle, que beaucoup avaient enterrée sans doute avec un peu trop d'empressement après l'implosion de l'Union soviétique, cette Russie possède assurément plusieurs atouts qu'elle peut faire valoir à tout moment en face de n'importe quel interlocuteur ou adversaire: ses énormes réserves en pétrole et gaz qui lui permettent d'approvisionner certains pays européens, ainsi que sa puissance de frappe.

    A cela, il faut ajouter la quasi-impuissance du bloc occidental - Européens et Américains réunis- qui en est réduit à proposer résolutions et médiations de sorties de crises toutes jusque-là rejetées, les unes autant que les autres. La Russie détient à l'ONU le très fameux droit de veto dont elle dispose, dont elle a usé de par le passé et dont elle usera toutes les fois qu'elle le jugera nécessaire.

    Les conséquences que l'on peut tirer de cette crise sont multiples. La Russie n'est pas vraiment morte. Elle est et demeure une puissance militaire de toute première importance.

    Il y a ensuite que les Géorgiens eux-mêmes ne manqueront certainement pas de penser qu'ils ont peut-être surestimé l'importance que pouvait représenter pour eux l'influence de leurs alliés occidentaux sur la Russie, pour mener à bon port leurs propres velléités hégémoniques sur l'Ossétie du Sud. N'avaient-ils pas cru (à tort) qu'il suffirait que Washington gronde pour que Moscou se range ? La réalité de la guerre et de la politique sur le terrain aurait-elle réussi à leur faire comprendre que la capitale russe est bien à proximité et la Maison-Blanche à des milliers de kilomètres ?

    A supposer que le président géorgien ne soit pas renversé au terme de ce conflit - Moscou affirme que ce n'est pas là son intention première - on peut très justement se demander si lui ou son successeur persistera à entretenir cette politique sécessionniste à la source de tant de souffrances et de malheurs. Chat échaudé craint l'eau froide, c'est bien connu.

    Et quoi qu'on en pense, c'est bien la Géorgie qui, dans cette guerre, subit les bombes russes, ce sont bien ses villes et infrastructures qui sont détruites. C'est bien elle qui devra compter ses morts, enterrer ses fils, panser ses plaies. Et au nom de quoi, en fin de compte ?

    La morale de ce conflit, c'est que les petits pays doivent être à équidistance des grandes puissances. Quand on oublie cette règle du non-alignement, on se fait taper sur les doigts, sans que le protecteur ne puisse toujours réagir. Les grandes puissances s'entendront toujours sur leurs intérêts communs, quitte à sacrifier quelque allié trop zélé.

    © Copyright Le Pays

  • #2
    C'est le monde à l'envers. C'est la Russie qui s'en prend à ses anciens bastions, pour recouvrir l'ancienne puissance qu'avait l'URSS.
    C'est eux les colons et despots.
    La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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