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Scénario d’une intronisation: Comment Wade va installer son fils

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  • Scénario d’une intronisation: Comment Wade va installer son fils

    Si Wade a décidé de poursuivre dans la voie d’instaurer sa monarchie, c’est que le fils s’est dit prêt pour assumer les charges du trône. Parce que l’élu du 19 mars 2000 a depuis toujours envisagé de se faire succéder par son héritier légitime, Karim Wade. Il y a travaillé depuis le début. Voici comment il compte organiser la succession. Tout en détail.
    Ce sera le plus grand show du monde : Wade en grand boubou bleu Sopi avec derrière lui un jeune homme haut de ses 190 centimètres qui se fait tout petit et discret. Nous sommes en campagne électoral en …2009 ou en 2010. Wade est toujours président, mais il a décidé la tenue d’une élection présidentielle anticipée sans avoir à démissionner. Et pour introniser son fils, il joue le rôle de directeur de campagne électorale. Ou plutôt, il présente son héritier à ses sujets du pays profond et aux vassaux des cours islamo-féodales. Pour le vieil homme, il ne s’agit point d’une campagne électorale bien que dans les formes, le pays bruît de déclarations politiques de candidats partis en collecte de suffrages électoraux. Wade lui, n’est qu’en tournée pour présenter son héritier. Les urnes, c’est pour la forme : il ne doute point de voir le petit « emporter » l’élection présidentielle comme l’opposition l’avait déjà vilipendé, lui, après sa victoire en 2007.

    Comme chez les professionnels du cinéma, voilà un pitch convenable. Mais, il ne s’agit point d’un synopsis d’une fiction politique très réaliste sur la vie politique sénégalaise. On le sait depuis la semaine dernière, Karim Wade a décidé d’accéder à la pression forte de ses ambitions et de la famille ( ?) pour se montrer un digne fils de son père en acceptant le legs paternel (Lire Nouvel Horizon N°632 du 1ier Août 2008).Le scénario n’est pas encore écrit. Il doit être bien gardé en secret dans la tête du réalisateur et père de l’idée originale, celui qui s’est donné le second rôle. Mais comme tout bon agent de com’ quand les informations commencent à filtrer, il faut en lâcher un peu plus pour rester maître de la situation. Depuis l’adoption par le Congrès du Parlement de l’article 27 modifié de la Constitution, Me Wade comprend bien qu’il ne peut plus arrêter les spéculations sur le but, encore inavoué, de faire profiter à son fils les avantages du mandat de sept ans. Donc il ne peut plus continuer à nier qu’il ne pense qu’à son fils pour le remplacer à la tête de la République. Mais Wade n’est pas homme à nier, il esquive et ouvre un autre front, il crée un autre point de fixation. C’est ce qu’il faut comprendre du profil de son héritier tel qu’il l’a décrit sur Voice Of America (La Voix de l’Amérique) et repris par le journal sénégalais Sud Quotidien dans son édition du 4 Août 2008. Même si ce n’est pas inédit, Wade donne un aperçu encore plus précis sur l’homme qu’il compte voir le remplacer. Au journaliste qui lui demande s’il a quelqu’un en tête pour sa succession, Wade répond : « Je suis un républicain ». Et c’est pour ajouter « je suis un républicain et un Africain ». Tout est dit dans ces mots. Etre africain nuance-t-il la qualité de démocrate ? Celui qui se proclame homme aux discours nuancés a sans doute sa petite idée derrière la tête. Me Wade a eu à déclarer, sans précaution de langage que si l’on a les forces de sécurité, il n’y a point de risque de perdre une élection. C’était le conseil enthousiaste et très froid prodigué à Faure Gnassingbé après le décès du père de ce dernier alors que le Togo traversait une crise institutionnelle. Sans l’avouer explicitement à Voice Of America, Wade défend la thèse d’une « démocratie à l’africaine » : des oripeaux de république, des règles démocratiques mais des pratiques peu démocratiques dans beaucoup de domaines de la vie politique.

    Mais le point nodal de la réponse de Wade porte sur la question sur son choix pour sa succession. Sa réponse bien que ne donnant aucune précision suggère plus d’indications qu’il n’y paraît : « je n’exclus personne pour l’instant », souffle-t-il à ses interlocuteurs. Après avoir « tué » Idrissa Seck, banni Macky Sall, esquinté Niasse, renvoyé Dansokho, Bathily et bien d’autres actuellement au sein de l’opposition comme dans la majorité présidentielle, qui reste-t-il pour entrer dans le cercle de ce qu’il n’exclut pas dans son choix ? La réponse coule de source : Karim. Wade a déjà fait le tri. Mieux son critère fondé sur la qualité d’économiste qu’il ne reconnaît à aucun des ténors de l’opposition réduit son choix à … son fils qu’il considère sans doute comme un expert en la matière parce que comme il le souligne, « les nouvelles générations, elles, ont toutes des notions en économie, elles ont de très bonnes formations, mais [pas] les autres générations, moi, je suis l’exception » précise-t-il modestement et de conclure : « (…) tout le monde n’est pas comme ça ».

    http://www.seneweb.com/news/election...hp?artid=17941
    Dernière modification par DZone, 13 août 2008, 13h36.
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