Les Libanais investissent dans le nord de l'Irak, profitant de la sécurité qui règne dans cette région au potentiel de développement économique prometteur.
C'est Jacques Sarraf, le président de l'Union méditerranéenne des hommes d'affaires, qui a ouvert, en 1997, la voie du marché irakien à la communauté libanaise des affaires. PDG de Malia Holding et ancien président de l'Association des industriels, Sarraf a récemment invité un groupe d'opérateurs économiques libanais à Erbil pour explorer les possibilités d'investissement dans cette ville [capitale de la région autonome du Kurdistan irakien].
Les représentants du secteur privé libanais ont pu rencontrer et conférer avec le Premier ministre du gouvernement régional, Nachrafan Barazani, et son ministre de l'Intérieur. Jacques Sarraf réfléchit en termes de communauté des affaires. Dans cet ordre d'idées, il avoue s'être inspiré des initiatives de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, qui associait les forces économiques, et le secteur privé d'une manière générale, à ses voyages officiels à l'étranger, faisant par ailleurs aussi référence au président français Nicolas Sarkozy, qui se fait accompagner de chefs d'entreprise dans ses voyages officiels.
Le numéro un de Malia Holding vient de poser la première pierre d'un hôtel à Erbil, dont le coût avoisine 60 millions de dollars [38 millions d'euros]. En ce moment, il planche, en coopération avec le PDG du Crédit libanais, Joseph Torbey, sur le projet de création d'un fonds d'investissement libanais destiné à soutenir les investisseurs libanais désireux de faire des placements à Erbil. Selon lui, l'Irak est un prolongement naturel du marché libanais, après ceux de la Syrie et de la Jordanie.
Erbil est une des villes riches du Kurdistan. La sécurité des personnes et des biens y est assurée par les autorités locales. L'environnement des affaires est propice aux investissements. Cinq vols hebdomadaires Beyrouth-Erbil sont organisés régulièrement, d'une heure trente minutes chacun. En voiture, la distance entre le Liban et Erbil peut être parcourue en six heures n'était l'arrêt obligatoire aux frontières. Environ un millier de camions transportant des marchandises font au quotidien la navette entre la Turquie et l'Irak.
Nul doute qu'un tel environnement est de nature à intéresser le secteur bancaire libanais. En fait, le premier établissement bancaire à s'installer à Erbil fut, en 2004, l'Intercontinental Bank of Lebanon (IBL). Il a été suivi par Byblos Bank. Aujourd'hui, la Banque de Beyrouth et des pays arabes (BBAC) a obtenu une licence d'exploitation et le Crédit libanais réfléchit sérieusement à mettre le cap sur la région. Samir Tawilé, directeur à l'IBL, affirme qu'Erbil est stratégique, représentant une plate-forme de commerce entre la Turquie, l'Irak et l'Iran. Il est satisfait des résultats de l'IBL, même s'il reconnaît que la population locale manque d'une culture bancaire. Compte tenu de ses expériences précédentes peu concluantes avec les banques d'Etat, la population a peu confiance dans les établissements bancaires et préfère toujours utiliser l'argent liquide plutôt que le chèque et les autres moyens de paiement.
De son côté, Gaby Tamer, PDG de G. Tamer Holding, a créé une antenne en 2007 à Erbil. Avant de s'installer, il a prospecté le marché pendant plus d'un an. L'étude a été concluante. Et, de fait, aujourd'hui, il est distributeur d'équipement et de produits dentaires de marques européennes et américaines. Il a également introduit certains articles cosmétiques de luxe. En septembre prochain, Gaby Tamer devrait lancer plusieurs catégories de jouets sur le marché et entend augmenter le nombre de ses employés. Ce sont des Libanais mais aussi des Kurdes qui ont suivi des sessions de formation à la maison mère de Beyrouth.
Dans l'état actuel des choses, le Liban occupe la deuxième place derrière la Turquie en termes d'investissements stratégiques à Erbil. Les opérateurs libanais sont chaleureusement accueillis par leurs pairs locaux. D'ailleurs, pour insister sur l'importance de la diaspora libanaise, le Premier ministre, Nachrafan Barazani, a souligné, dans son allocution à l'occasion de la pose de la première pierre de l'hôtel Malia Rotana, que, "si les hommes d'affaires libanais n'existaient pas, il faudrait les inventer".
Par Liliane Mokbel, L'Orient-Le Jour, Courrier International
C'est Jacques Sarraf, le président de l'Union méditerranéenne des hommes d'affaires, qui a ouvert, en 1997, la voie du marché irakien à la communauté libanaise des affaires. PDG de Malia Holding et ancien président de l'Association des industriels, Sarraf a récemment invité un groupe d'opérateurs économiques libanais à Erbil pour explorer les possibilités d'investissement dans cette ville [capitale de la région autonome du Kurdistan irakien].
Les représentants du secteur privé libanais ont pu rencontrer et conférer avec le Premier ministre du gouvernement régional, Nachrafan Barazani, et son ministre de l'Intérieur. Jacques Sarraf réfléchit en termes de communauté des affaires. Dans cet ordre d'idées, il avoue s'être inspiré des initiatives de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, qui associait les forces économiques, et le secteur privé d'une manière générale, à ses voyages officiels à l'étranger, faisant par ailleurs aussi référence au président français Nicolas Sarkozy, qui se fait accompagner de chefs d'entreprise dans ses voyages officiels.
Le numéro un de Malia Holding vient de poser la première pierre d'un hôtel à Erbil, dont le coût avoisine 60 millions de dollars [38 millions d'euros]. En ce moment, il planche, en coopération avec le PDG du Crédit libanais, Joseph Torbey, sur le projet de création d'un fonds d'investissement libanais destiné à soutenir les investisseurs libanais désireux de faire des placements à Erbil. Selon lui, l'Irak est un prolongement naturel du marché libanais, après ceux de la Syrie et de la Jordanie.
Erbil est une des villes riches du Kurdistan. La sécurité des personnes et des biens y est assurée par les autorités locales. L'environnement des affaires est propice aux investissements. Cinq vols hebdomadaires Beyrouth-Erbil sont organisés régulièrement, d'une heure trente minutes chacun. En voiture, la distance entre le Liban et Erbil peut être parcourue en six heures n'était l'arrêt obligatoire aux frontières. Environ un millier de camions transportant des marchandises font au quotidien la navette entre la Turquie et l'Irak.
Nul doute qu'un tel environnement est de nature à intéresser le secteur bancaire libanais. En fait, le premier établissement bancaire à s'installer à Erbil fut, en 2004, l'Intercontinental Bank of Lebanon (IBL). Il a été suivi par Byblos Bank. Aujourd'hui, la Banque de Beyrouth et des pays arabes (BBAC) a obtenu une licence d'exploitation et le Crédit libanais réfléchit sérieusement à mettre le cap sur la région. Samir Tawilé, directeur à l'IBL, affirme qu'Erbil est stratégique, représentant une plate-forme de commerce entre la Turquie, l'Irak et l'Iran. Il est satisfait des résultats de l'IBL, même s'il reconnaît que la population locale manque d'une culture bancaire. Compte tenu de ses expériences précédentes peu concluantes avec les banques d'Etat, la population a peu confiance dans les établissements bancaires et préfère toujours utiliser l'argent liquide plutôt que le chèque et les autres moyens de paiement.
De son côté, Gaby Tamer, PDG de G. Tamer Holding, a créé une antenne en 2007 à Erbil. Avant de s'installer, il a prospecté le marché pendant plus d'un an. L'étude a été concluante. Et, de fait, aujourd'hui, il est distributeur d'équipement et de produits dentaires de marques européennes et américaines. Il a également introduit certains articles cosmétiques de luxe. En septembre prochain, Gaby Tamer devrait lancer plusieurs catégories de jouets sur le marché et entend augmenter le nombre de ses employés. Ce sont des Libanais mais aussi des Kurdes qui ont suivi des sessions de formation à la maison mère de Beyrouth.
Dans l'état actuel des choses, le Liban occupe la deuxième place derrière la Turquie en termes d'investissements stratégiques à Erbil. Les opérateurs libanais sont chaleureusement accueillis par leurs pairs locaux. D'ailleurs, pour insister sur l'importance de la diaspora libanaise, le Premier ministre, Nachrafan Barazani, a souligné, dans son allocution à l'occasion de la pose de la première pierre de l'hôtel Malia Rotana, que, "si les hommes d'affaires libanais n'existaient pas, il faudrait les inventer".
Par Liliane Mokbel, L'Orient-Le Jour, Courrier International