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Bonjour
pain rassiC'est pratiquement comme l'exemple des petits ruisseaux qui font les grandes rivières : le pain rassis est ramassé de maison en maison, par des enfants qui font du porte à porte à longueur de journée, demandant aux ménagères le pain rassis qu'elles auraient gardé. Ces dernières sont plutôt contentes de se débarrasser de ces morceaux de pain que les enfants et même les adultes refusent de manger car ils préfèrent le frais.
Il faut dire que la quantité de pain ainsi jetée est assez importante et nous voyons des dizaines d'enfants, toute l'année, amasser qui deux, qui trois sacs en jute contenant chacun près de 20 kg de pain rassis qu'ils vendent à 150 DA l'un à des «grossistes» en camionnettes, qui font le ramassage en des endroits précis connus des enfants et en des heures entendues tacitement par tous.
Ces commerçants d'un nouveau genre entassent les sacs les uns sur les autres sur la camionnette. Ils réussissent ainsi à entasser entre 30 à 40 sacs qu'ils vont entreposer dans un garage jusqu'au vendredi prochain pour le transporter encore une fois vers les marchés hebdomadaires de bétail où ils le vendent aux propriétaires de bétail jusqu'à 250 DA le sac, c'est dire la marge bénéficiaire qu'ils se font !
D'autres s'entendent avec les restaurants et les boulangers qui leur gardent de grandes quantités de pain rassis qu'ils préfèrent vendre à moindre prix que de jeter sans rien en tirer. Là, c'est généralement au poids que les «grossistes en pain rassis» l'achètent entre 10 et 15 DA/kg, selon les quartiers.
Mais, au-delà de ce commerce fort juteux, la question relative à tout ce pain qui devient un aliment pour bétail se pose d'elle-même : l'Algérien est connu étant un grand consommateur de pain et notre pays occupe les premières loges pour l'importation de blé tendre, et la facture est d'autant plus élevée que les cours mondiaux sont fluctuants et obéissent à des considérations stratégiques très contraignantes, alors ne peut-on point trouver une solution pour éviter des dépenses inutiles ?
En effet, si nous additionnons toutes les quantités de pain rassis jetées à travers le territoire national, ce sont des milliers de tonnes que nous trouverons, c'est-à-dire de quoi nourrir les Algériens pour plusieurs semaines. Ceci d'un côté, et de l'autre, l'emmagasinage de grandes quantités de pain dans des endroits comme les garages ou étables contribue à la prolifération des rats et autre rongeurs, avec tous les dangers que cette prolifération induit.
Le Quotidien d'Oran. Par El-Houari Dilmi . Le 17 août 2008.
pain rassiC'est pratiquement comme l'exemple des petits ruisseaux qui font les grandes rivières : le pain rassis est ramassé de maison en maison, par des enfants qui font du porte à porte à longueur de journée, demandant aux ménagères le pain rassis qu'elles auraient gardé. Ces dernières sont plutôt contentes de se débarrasser de ces morceaux de pain que les enfants et même les adultes refusent de manger car ils préfèrent le frais.
Il faut dire que la quantité de pain ainsi jetée est assez importante et nous voyons des dizaines d'enfants, toute l'année, amasser qui deux, qui trois sacs en jute contenant chacun près de 20 kg de pain rassis qu'ils vendent à 150 DA l'un à des «grossistes» en camionnettes, qui font le ramassage en des endroits précis connus des enfants et en des heures entendues tacitement par tous.
Ces commerçants d'un nouveau genre entassent les sacs les uns sur les autres sur la camionnette. Ils réussissent ainsi à entasser entre 30 à 40 sacs qu'ils vont entreposer dans un garage jusqu'au vendredi prochain pour le transporter encore une fois vers les marchés hebdomadaires de bétail où ils le vendent aux propriétaires de bétail jusqu'à 250 DA le sac, c'est dire la marge bénéficiaire qu'ils se font !
D'autres s'entendent avec les restaurants et les boulangers qui leur gardent de grandes quantités de pain rassis qu'ils préfèrent vendre à moindre prix que de jeter sans rien en tirer. Là, c'est généralement au poids que les «grossistes en pain rassis» l'achètent entre 10 et 15 DA/kg, selon les quartiers.
Mais, au-delà de ce commerce fort juteux, la question relative à tout ce pain qui devient un aliment pour bétail se pose d'elle-même : l'Algérien est connu étant un grand consommateur de pain et notre pays occupe les premières loges pour l'importation de blé tendre, et la facture est d'autant plus élevée que les cours mondiaux sont fluctuants et obéissent à des considérations stratégiques très contraignantes, alors ne peut-on point trouver une solution pour éviter des dépenses inutiles ?
En effet, si nous additionnons toutes les quantités de pain rassis jetées à travers le territoire national, ce sont des milliers de tonnes que nous trouverons, c'est-à-dire de quoi nourrir les Algériens pour plusieurs semaines. Ceci d'un côté, et de l'autre, l'emmagasinage de grandes quantités de pain dans des endroits comme les garages ou étables contribue à la prolifération des rats et autre rongeurs, avec tous les dangers que cette prolifération induit.
Le Quotidien d'Oran. Par El-Houari Dilmi . Le 17 août 2008.