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Un ami du désert est décédé

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  • Un ami du désert est décédé

    Le Tassili vient de perdre un grand ami. Abdallah Sahki est décédé samedi 09 août 2008 vers 12h00 d’une chute mortelle en travaillant dans le puits de l'auberge Temidoua. Abdellah était jeune, il avait à peine une petite cinquantaine, la photo à gauche est très récente.

    Je n'ai jamais vu quelqu'un qui aime et qui connait le désert comme Abdallah Sahki, et pourtant Abdellah n'était pas un touareg, ni originaire du Sud, il s'est installé à Tamanrasset depuis plus d'une vingtaine d'années. Il a occupé les fonctions de responsable d'un centre de recherche spécialisé sur la flore et la faune des régions arides. Il a été consultant de plusieurs projets scientifiques internationaux:

    • UICN / pour la protection du Guépard (Acynonix jubatus)
    • RAMSAR / pour la conservation des zones humides de l'Ahaggar (Gueltas d'Afilal et d'Issakkarrassène)
    • PNUD Algérie / pour la sauvegarde de la biodiversité des parcs nationaux de l'Ahaggar et du Tassili.
    Un défenseur du désert, un perfectionniste, toujours à être là pour bien recevoir ses clients, parce qu'Abdellah s'occupait d'une agence de tourisme qui organise des marches dans le désert. C'est à cette occasion que j'ai eu l'occasion de le connaitre, et partager son savoir. Abdellah était une encyclopédie, il connaissait l'astronomie, il savait cuisiner, il connait la région par coeur, avec ses plantes, sa géologie, sa partie archéologique, et surtout ses habitants. Abdellah maitrisait le targui malgré le fait qu'il soit originaire du Nord, c'était son amour pour cette région qui l'a poussé à bien la connaitre.



    Il est l'auteur avec son épouse de plusieurs articles scientifiques et d'un guide illustré sur les plantes de l'Ahaggar et des Tassilis (LE HOGGAR, PROMENADE BOTANIQUE) dédié à son père adoptif Mustapha Müller, fondateur des parcs nationaux du Djurdjura et du Tassili n'Ajjer, décédé à Tamanrasset en 1993.

    Parce qu'il faut savoir qu'Abdellah était un orphelin, il n'a commencé ses études qu'à l'âge de 16 ans. Je ne sais pas beaucoup de choses sur son père adoptif, à part que "Si Mustapha" a appartenu au mouvement de libération FLN algérien. Un film documentaire allemand de 90mn lui a été consacré par Erika Ferse.

    Je n'oublie jamais ces longues soirées, à discuter de la vie des touaregs, à la belle étoile, à parler politique, des étoiles, .... Abdellah était quelqu'un de pragmatique, il avait un certain nombre de projets, il savait ou aller. Et surtout qu'avec son entreprise familiale Temidoua Travel, avec son super auberge, ou le dépaysement était total.

    Ce qui fait d'Abdellah quelqu'un de différent est son enthousiasme et son pragmatisme pour protéger le désert, il savait être pragmatique, sans rentrer dans l'extrémisme de quelques écologistes. Il savait marier modernité et désert, il avait beaucoup d'amour pour ses habitants. Et en même temps, Abdellah était un entrepreneur qui savait partager, il savait faire profiter un grand nombre de personnes autours de lui, ça allait de son entourage, jusqu'aux familles nomades avec qui il travaillait en proposant des nuits dans des campements touaregs.

    Mes sincères condoléances à madame Rabèa SAHKI, une femme adorable, qui partage la même passion pour le désert que son mari, d'ailleurs elle a beaucoup participé à la réalisation de leur livre commun. Mes sincères condoléances à Karim, le grand garçon d'Abdellah, un monsieur qui sait tout faire, le guide, le cuistot, le chauffeur, et plein d'autres arts.

    Hafiz

  • #2

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    • #3
      Grande perte

      Sérieux je suis choquée !


      Paix à son âme !
      “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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      • #4
        Dommage une perle du désert est décédée ..Allah Yarhmak



        repose en paix , le Hoggar se souviendra de vous éternellement ..
        A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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        • #5
          merci a vous deux .

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          • #6
            Encore un qui a donné du sens à son existence!
            Paix à son âme! Et mes sincères condoléances à sa famille.

            Merci, révo! Pour ce faire part.
            « Fait que le rêve dévore ta vie afin que la vie ne dévore pas tes rêves »

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            • #7
              Paix à son âme.
              Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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              • #8
                Paix à son âme.

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                • #9
                  Les meilleurs s'en vont toujours précocement!
                  Paix à son âme!
                  "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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                  • #10
                    Paix à son âme.

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                    • #11
                      seul Dieu est éternel

                      que dieu ait l'âme du défunt qui a eu au moins le mérite de donner un sens à sa vie, à sceller des amitiésà faire découvrir la splendeur de notre désert et surtout laisser un précieux legs aux générations futures.

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                      • #12
                        Des amis Bavarois ont tarit d'éloges sur cet homme , que je ne connais qu'á travers ce que les gens qui l'ont rencontré et apprécié , en ont dit .
                        Vraiment Merci de nous rappeler ces petites choses de la vie qui rendent l'Homme si grand .

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                        • #13
                          Nous implorons le tout puissant de l’accueillir dans l’Eden éternel.

                          Voici le Livre d'Or pour ceux qui veulent laisser un temoinage.
                          .


                          Nul n’est plus désespérément esclave, que ceux faussement convaincus d’être libres"-JWVG

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                          • #14
                            our ceux qui s'intéressent .

                            Parmi les protecteurs de la nature, il y a chez nous une espèce d’hommes qui n’a pas forcement fréquenté les grandes écoles et les salons feutrés des ministères, mais dont l’œuvre, discrète, à l’épreuve du terrain, est immense.

                            C’est le cas d’Abdellah Sahki, le naturaliste passionné du désert, qui vient de nous quitter à l’âge de 44 ans, en tombant, le 9 août à midi, dans le puits qu’il creusait dans son auberge du relais Mustapha Müller, à 7 km au nord de Tamanrasset. Il laisse trois enfants et une veuve, sa partenaire également dans ses travaux sur la végétation de l’Ahaggar. Abdellah Sahki, né le 19 mai 1963 et originaire de Tachta Zougagh, daïra d’El Abadia dans la wilaya de Aïn Defla, est le fils adoptif et spirituel de Mustapha Müller, le père fondateur des parcs nationaux algériens, décédé, lui aussi, à Tamanrasset le 9 octobre 1993 à midi, terrassé par une crise cardiaque. Mustapha est Autrichien d’origine. Anti-nazi dès son jeune âge puis anticolonialiste, il rejoint le FLN à Paris en 1957, où il est enrôlé dans l’ALN avec pour mission de faire déserter les germanophones de la Légion étrangère française.

                            « Il a volé toute une brigade à l’armée française », dira de lui la presse lorsqu’elle apprendra qu’il a réussi à détourner 3000 légionnaires. A l’indépendance, il occupe différents postes dans l’administration, notamment à l’information et à la jeunesse. En 1976, il est dans la protection de la nature et milite pour la création des parcs. Il est souvent au Djurdjura avant qu’il ne soit érigé en parc, où il rencontre le petit Abdellah, âgé de 13 ans, qui accompagne son grand frère Boualem, qui lui travaille dans les forêts. Abdellah va rester dans le Djurdjura à suivre Mustapha dans ses diverses entreprises jusqu’en 1980, date à laquelle il rejoint, en qualité de directeur, la station de l’Institut national de recherche forestière de Tamanrasset. C’est ainsi que commence sa grande vadrouille dans l’Ahaggar, qu’il va sillonner en long, en large et en travers, jusqu’à devenir spécialiste incontournable de la nature sauvage de cette région du Sahara et une personnalité complètement intégrée dans les tribus touareg avec lesquelles il partageait la connaissance de langue berbère.

                            Théodore Monod, le célèbre naturaliste français, envoûté aussi par le désert, était, sur tous les plans, un exemple à suivre. Il va bien entendu militer activement pour sauvegarder la faune et la flore du Parc national du Hoggar et contribuer à la diffusion des savoirs modernes et traditionnels sur la flore locale.Abdellah n’a pas fait de grandes études. C’est un autodidacte de génie. Sa formation intellectuelle originale apportera un éclairage nouveau et moderne de la connaissance des plantes du désert. Avec son épouse Rabéa, ils réunissent cette somme d’information dans un guide de la flore de l’Ahaggar et du Tassili , Le Hoggar, promenade botanique, qui fait autorité en la matière. Il quitte l’INRF en 2004, mais reste fidèle à ses convictions pour se consacrer à partager avec les autres son immense savoir sur le désert.

                            Il s’occupe de Timidoua, une agence de tourisme familiale et décide de faire découvrir les trésors du désert aux chercheurs, aux étudiants et aux touristes. Abdellah était le manager de Timidoua, mais aussi un infatigable et intarissable guide. Un grand guide de la protection de la nature dans notre pays. C’est cette image qu’on gardera de lui.



                            Source : El Watan

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