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Dara Torres Vice championne olympic a 41 ans

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  • Dara Torres Vice championne olympic a 41 ans

    Le retour sans fin de Dara Torres





    La femme du jour.

    Christian Despont, Pékin
    Lundi 18 août 2008


    A 16 ans, elle fut une curiosité physiologique, une drôle de gosse - mais peut-on rire de tout? A 25 ans, elle fut une retraitée précoce. A 33 ans, elle fut la championne olympique la plus âgée de la natation américaine, avant de devenir une journaliste féroce. A 41 ans, elle ajoute trois médailles d'argent à son argenterie, et le landerneau cherche à savoir d'où vient sa force.

    «Pour chaque personne qui admire son moteur, deux autres au moins se demandent quel carburant elle met dedans», ironise la spécialiste du New York Times. Dara Torres n'en a cure, elle convoque à son bras tous les limiers de la brigade antidopage, pour subir des prises de sang et laver son honneur: «Venez à moi et prouvez que je suis propre», implore-t-elle. «Les gens disent dans mon dos que je prends des substances interdites. Je le sais, je l'entends.»

    Elle fut tour à tour une nageuse sulfureuse, une mannequin gagneuse, puis une maman heureuse. Elle a battu les créatures de la RDA et leurs records monstrueux. Elle a dévoilé les parties intimes de son anatomie aux côtés de l'élite plastique. Elle a gagné suffisamment d'argent pour s'inventer une vie excitante, mais rien n'a jamais réussi à la distraire de ses conquêtes. Après la naissance de Tessa Grace, avril 2006, elle a prétexté l'embourgeoisement pour nager trois à quatre fois par semaine, puis une invitation pour participer à une compétition, puis des temps anciens pour postuler aux Jeux de Pékin.

    La voilà sur le podium, biceps de chauffeurs poids lourds reliés à un moteur puissant, essence même de la natation; deuxième d'un sprint en ligne et de deux relais avec des filles qui, toutes, pourraient être les siennes. Personne ne pariera que, à 45 ans, Dara Torres ne retournera pas d'où elle vient: à la compétition.







    © Le Temps, 2008
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  • #2
    Elle plonge dans la piscine comme dans une fontaine de jouvence. L'âge ne semble pas avoir de prise sur l'Américaine Dara Torres, pas plus que le scepticisme qui accompagne ses performances. Elle est meilleure à 41 ans que dans sa prime jeunesse ? Et alors ! Elle balaie les doutes d'un revers de main, renvoie au sérieux d'une préparation physique adaptée et au verdict des éprouvettes, qui, elles, ne trouvent rien à redire à sa longévité. Lasse d'être la cible des soupçons de dopage, elle a adhéré au programme "Believe", où des sportifs volontaires se soumettent à une batterie de tests sanguins et hormonaux.

    "Un grand nombre de personnes me disent que je suis une source d'inspiration pour eux, raconte-t-elle. Quand je suis dans l'eau, je sais que l'eau ne sait pas quel âge nous avons." Son corps tout en muscles semble inapte au stockage des graisses et elle pose, pour des photos glamour en maillot, comme une starlette de 20 ans. Seul son visage trahit son âge : la nageuse offre de grands éclats de rires aux journalistes et cette bonne humeur fait ressortir ses pattes d'oies.

    "Je pourrais être la mère de la plupart des concurrents", s'amuse-t-elle. Ses premiers Jeux, elle les a disputés il y a vingt-quatre ans, à Los Angeles. Michael Phelps n'était pas encore né. Non contente d'être inoxydable, elle fut en effet une championne précoce : elle n'avait que 16 ans lorsqu'elle a battu le record du monde du 50 m pour la première fois.

    TECHNIQUE ÉSOTÉRIQUE

    Tel début de carrière laissait présager le meilleur. Sa très longue vie sportive, pourtant, ne lui a jamais permis de décrocher l'or olympique dans une épreuve individuelle, malgré quatre titres en relais. Va-t-elle y parvenir à Pékin, dimanche 17 août, en finale du 50 m ? La question n'est pas absurde. Car, après avoir interrompu deux fois sa carrière - elle s'est retirée des bassins en 1992, avant de revenir faire une moisson de cinq médailles aux Jeux de Sydney, en 2000, pour repartir aussi sec faire de la télévision -, après avoir accouché en 2007 d'une petite Tessa Grace, son premier enfant, Dara Torres n'a jamais été aussi forte.

    Afin de se qualifier pour les Jeux, elle a dû, comme tous les nageurs américains, se soumettre aux impitoyables sélections nationales. Elle y a battu deux fois de suite le record des Etats-Unis du 50 m, portant sa marque à 24 s 25, à peine 28 centièmes de plus que le record du monde de l'Australienne Lisbeth Trickett, âgée de 23 ans. Samedi, lors des demi-finales, à Pékin, elle a fini avec le meilleur temps (24 s 27).

    La nageuse a livré les clés de sa réussite : moins d'entraînement, car elle récupère de ses efforts moins vite, et une "arme secrète" : une technique d'étirement ésotérique baptisée "resistance stretching", mise au point par un certain Bob Cooley. Elle a aussi évoqué une préparation d'acide-aminés élaborée par le nageur allemand Mark Warnecke.

    La Néerlandaise Inge de Bruijn, quadruple médaillée d'or à Sydney, qui elle-même ne fut pas épargnée par les soupçons, se fait l'avocate de l'Américaine. "Elle est encore plus en forme que lors de son premier retour, en 2000, parce qu'elle a su adapter son entraînement. Ce qu'elle fait, c'est extraordinaire. Certains disent qu'elle est trop vieille, qu'elle ne devrait pas être là. Ses résultats sont sa meilleure réponse." Ils figurent aussi en tête de l'acte d'accusation.
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