Très bon article qui dit les quatre vérités. L'Algérie en continuant sa politique de réconciliation va droit dans le mur.
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En moins d'une semaine, une cinquantaine de personnes sont mortes dans des attaques imputées au réseau islamiste implanté dans l'est du pays.
C'est l'attaque la plus meurtrière en Algérie depuis le début de l'année. Un attentat suicide perpétré, hier, devant l'école de gendarmerie des Issers (à 55 kilomètres à l'est d'Alger) a fait 43 morts et 45 blessés. Un kamikaze a foncé, à bord de sa voiture, chargée d'explosifs, contre la porte d'entrée principale de l'école où des jeunes candidats attendaient l'appel pour passer le concours d'entrée d'un des corps les plus prestigieux de l'armée algérienne.
Al-Qaida soupçonné
« Un véritable carnage », s'écrie le père d'un candidat gendarme tué hier. La façade de l'école soufflée, des arbres arrachés, les vitres volées en éclats des magasins aux alentours témoignent de la puissance de l'explosion qui a creusé un cratère de plusieurs mètres de diamètre. « Je n'ai compris que c'était un attentat qu'en voyant une flamme suivie d'un panache de fumée noire et les vitres du bus soufflées. J'ai alors sauté par la fenêtre pour me retrouver assis sur des cadavres jonchant le sol », raconte Nassim, témoin de l'explosion.
Hier, ces attaques, qualifiées de « barbares et aveugles » par Nicolas Sarkozy, n'avaient toujours pas été revendiquées, même si cette méthode de « terrorisme à l'irakienne », selon les spécialistes, relèverait du groupuscule Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), ex-GSPC, une succursale adoubée par Ben Laden en 2006.
La « réconciliation nationale » en cause
Dimanche, déjà, huit policiers, trois soldats et un civil sont morts dans une embuscade tendue par des rebelles de l'AMQI, dans la localité de Oued Zeguerra, à 300 km à l'est d'Alger. Les policiers ont été abattus puis égorgés par les assaillants qui ont pris la fuite en emportant leurs armes et leurs uniformes. Jeudi, le commandant du secteur militaire de la région, le colonel Abdelkader Yamani, avait été tué dans une embuscade, dans la même zone.
Au total, en moins d'une semaine, le bilan de ces actes terroristes s'élève à 56 morts. La brusque recrudescence des attentats dans l'est du pays survient alors que l'État algérien est accusé de faire preuve d'un inquiétant laxisme qui profite aux extrémistes. Directement mise en cause : la « réconciliation nationale », une politique d'amnistie aux islamistes, voulue et imposée en 2006 par le président Bouteflika, qui a gracié d'anciens maquisards et remis en liberté des milliers de condamnés.
« La recherche d'un compromis avec les islamistes n'a rien donné sinon un retour en force du religieux, du voile islamiste et des interdits de toutes sortes. Il n'y a rien qui les encourage à cesser les actes terroristes. Quoi qu'il en soit, à moins de deux semaines du début du mois de ramadan, il y a tout lieu de penser que l'AMQI ne va pas s'arrêter de sitôt », commente Hassane Zerrouky, éditorialiste au journal Le Matin.
Cette main tendue aux condamnés n'a pas été suivie de la nécessaire fermeté dans le discours officiel. Lors de l'attentat de décembre 2007 - qui avait fait 37 morts à Alger - Abdelaziz Bouteflika avait été invisible. Hier, son message de condoléances se faisait attendre.
Aude ROUAUX.
source Ouest France
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En moins d'une semaine, une cinquantaine de personnes sont mortes dans des attaques imputées au réseau islamiste implanté dans l'est du pays.
C'est l'attaque la plus meurtrière en Algérie depuis le début de l'année. Un attentat suicide perpétré, hier, devant l'école de gendarmerie des Issers (à 55 kilomètres à l'est d'Alger) a fait 43 morts et 45 blessés. Un kamikaze a foncé, à bord de sa voiture, chargée d'explosifs, contre la porte d'entrée principale de l'école où des jeunes candidats attendaient l'appel pour passer le concours d'entrée d'un des corps les plus prestigieux de l'armée algérienne.
Al-Qaida soupçonné
« Un véritable carnage », s'écrie le père d'un candidat gendarme tué hier. La façade de l'école soufflée, des arbres arrachés, les vitres volées en éclats des magasins aux alentours témoignent de la puissance de l'explosion qui a creusé un cratère de plusieurs mètres de diamètre. « Je n'ai compris que c'était un attentat qu'en voyant une flamme suivie d'un panache de fumée noire et les vitres du bus soufflées. J'ai alors sauté par la fenêtre pour me retrouver assis sur des cadavres jonchant le sol », raconte Nassim, témoin de l'explosion.
Hier, ces attaques, qualifiées de « barbares et aveugles » par Nicolas Sarkozy, n'avaient toujours pas été revendiquées, même si cette méthode de « terrorisme à l'irakienne », selon les spécialistes, relèverait du groupuscule Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), ex-GSPC, une succursale adoubée par Ben Laden en 2006.
La « réconciliation nationale » en cause
Dimanche, déjà, huit policiers, trois soldats et un civil sont morts dans une embuscade tendue par des rebelles de l'AMQI, dans la localité de Oued Zeguerra, à 300 km à l'est d'Alger. Les policiers ont été abattus puis égorgés par les assaillants qui ont pris la fuite en emportant leurs armes et leurs uniformes. Jeudi, le commandant du secteur militaire de la région, le colonel Abdelkader Yamani, avait été tué dans une embuscade, dans la même zone.
Au total, en moins d'une semaine, le bilan de ces actes terroristes s'élève à 56 morts. La brusque recrudescence des attentats dans l'est du pays survient alors que l'État algérien est accusé de faire preuve d'un inquiétant laxisme qui profite aux extrémistes. Directement mise en cause : la « réconciliation nationale », une politique d'amnistie aux islamistes, voulue et imposée en 2006 par le président Bouteflika, qui a gracié d'anciens maquisards et remis en liberté des milliers de condamnés.
« La recherche d'un compromis avec les islamistes n'a rien donné sinon un retour en force du religieux, du voile islamiste et des interdits de toutes sortes. Il n'y a rien qui les encourage à cesser les actes terroristes. Quoi qu'il en soit, à moins de deux semaines du début du mois de ramadan, il y a tout lieu de penser que l'AMQI ne va pas s'arrêter de sitôt », commente Hassane Zerrouky, éditorialiste au journal Le Matin.
Cette main tendue aux condamnés n'a pas été suivie de la nécessaire fermeté dans le discours officiel. Lors de l'attentat de décembre 2007 - qui avait fait 37 morts à Alger - Abdelaziz Bouteflika avait été invisible. Hier, son message de condoléances se faisait attendre.
Aude ROUAUX.
source Ouest France
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