La Berbérie a connu trois guerres qu’on surnommera "Guerres puniques. Ce (ou plutôt ces) conflit(s) a mis aux prises l’Empire romain et Carthage. A la fin de ce long conflit, des influences seront relevées touchant la majorité de la population berbère.
LA PREMIERE GUERRE PUNIQUE (264-241) :
La première Guerre punique qui opposa les légions romaines aux Berbères servant dans les rangs carthaginois durera vingt-trois ans (264-241). Puissance maritime, l’Empire de "Didon" sera tout de même vaincu en mer par Rome.
Après le désastre naval subi aux îles Aegates en 241, Carthage demandera la paix et Rome acceptera avec des conditions et pas des moindres. En effet, elle exigera l’abandon de la Sicile ainsi que le versement d’un lourd tribut estimé à 3 200 talents !
Carthage retira ses soldats berbères de Sicile, mais refusa de les payer. Ces guerriers seront renvoyés au pays. Constatant le mépris auquel ils sont voués, les Berbères se soulevèrent. Trois mille esclaves déserteurs seront ainsi crucifiés pour avoir refusé de payer leurs impôts. Des agriculteurs autochtones seront déportés. Les femmes berbères heureuses de retrouver leurs maris financeront l’effort de cette révolte en sacrifiant leurs bijoux. En 240, le Campanien Spendius, le Gaulois Autariate ainsi que le Libyen (ou Berbère) Matho s’unirent. Ayant réunis plus de cent mille Berbères, ils lancèrent une offensive contre les soldats carthaginois. L’isthme de Carthage ainsi que Tunis seront occupés, Utique et Bizerte seront assiégés. Devant ce danger, le plus brillant des généraux carthaginois, Hamilcar Barca, sera appelé à la rescousse et parviendra à soudoyer la cavalerie numide (autre nom des Berbères) en promettant à son prince Naravas sa fille en mariage. Une bataille éclatera entre les Berbères libyens et numides. Ces derniers, alliés à Hamilcar, parviendront à dégager Utique.
Afin d’enterrer la hache de guerre, les Carthaginois enverront des émissaires auprès des Libyens qui, refusant tout dialogue malgré leur défaite, massacreront les messagers et leur escorte.
Devant cet événement, Hamilcar engagea une longue et rude bataille avec les derniers insurgés. Enfermés dans le défilé de la Sicile, les révoltés seront affamés. Ils seront obligés de se dévorer les uns les autres. En 238, le chef des Libyens livra un combat désespéré à Tunis et sera capturé puis supplicié devant une foule revancharde. Cette victoire sera coûteuse pour Carthage qui perdra ainsi la Sardaigne et la Corse que Rome réclamait depuis l’an 240. En outre, soumise à une éventuelle intervention des légionnaires, elle dut accepter de payer une nouvelle contribution de mille deux cents talents. Hamilcar Barca, libéré de toute contrainte vis-à-vis de Rome, occupera la péninsule ibérique, s’emparera des mines d’argent, renflouant ainsi le trésor de guerre, et fonda Alicante et Barcelone (ou Barcino la ville de Barca). En 229, il mourra en se noyant dans les eaux de Jucar en crue. Asdrubal, son gendre, lui succéda. Il fonda à son tour Carthagène (Carthago Nova ou Nouvelle Carthage). Il sera assassiné en 226 par un Celte qui voulait venger son seigneur crucifié. Hannibal, fils d’Hamilcar, âgé de 25 ans fut promu chef de l’armée carthaginoise. Il étendra l’Empire en occupant d’autres territoires ibériques. Il osera en 219 une aventure qui provoquera la deuxième guerre unique en investissant Sagonte, une ville restée fidèle à Rome.
LA DEUXIEME GUERRE PUNIQUE (218-201) :
Ce deuxième conflit qui opposa les Romains aux Carthaginois pourrait s’appeler "la guerre d’Hannibal".
En effet, le fils d’Hamilcar Barca constitue le principal acteur. Son génie militaire en a fait un personnage qui sort du commun. Il est l’un des plus grands hommes de guerre de tous les temps. Sa fameuse campagne d’Italie qui s’est étalée de 218 à 216 en est une preuve tangible. Cependant, il n’a jamais été assisté convenablement par ses pairs. Il perdra d’ailleurs la bataille de Cannes menée habilement par Rome.
Lors de celle-ci (bataille), il ne fut à aucun moment aidé. Aussi, la perte de Cannes aurait sonné le glas des forces carthaginoises.
En 207 le tournant de la guerre est marqué par l’anéantissement aux bords de Métaure de l’armée de secours amenée par Asdrubal, frère d’Annibal en même temps que la conquête de l’Espagne (209-206) par Cornélius Scipio, le futur Scipion l’Africain. En 206, ce dernier débarque en Afrique à la recherche d’alliances locales contre Carthage auprès des princes berbères numides très sensibles au prestige militaire. C’est grâce à cette tactique de Scipion que les historiens romains laisseront des informations très utiles quant aux royaumes berbères. Un exemple très fiable nous renseigne ainsi sur les dimensions colossales du Médracene près de Batna (Aurès-Algérie) et du tombeau de la Chrétienne près de Tipasa (Chenoua-ouest d’Alger) qui font supposer une puissance réelle des chefs berbères auxquels ces grandioses monuments furent consacrés. Ils n’ont rien de punique et sont généralement datés du début du IIIe siècle avant l’ère... chrétienne !
C’est ainsi que Scipion engagea d’intenses pourparlers avec les Aguelids (qui signifient rois en langue berbère) ou avec des princes. L’un de ces derniers est Massinissa, fils aîné du chef ou "Aguelid" des Massyles, dont le territoire est réduit à une mince bande comprise entre Constantine et l’actuelle frontière algéro-tunisienne. Massinissa a été frustré d’une partie de son royaume par le "Aguelid" des Berbères Masaesyles, le nommé Syphax dont le domaine s’étend de l’Ampsaga (Oued Kebir- Est-algérien) à la Mouloucha (Moulouya, Maroc oriental). Soutenu par les Carthaginois, il épousera la belle Sophonisbe, fille d’un des plus hauts dignitaires de la ville, le vénérable Asdrubal Giscon. En 205, Scipion revient à Rome et est nommé consul à l’unanimité. En 204, il prépara une armée en Sicile (île italienne) et débarque deux légions près d’Utique. Il obtiendra facilement l’appui de Massinissa qui voulait se venger de Syphax. En mars 203, ce dernier sera attaqué subitement.
Quarante mille de ses hommes (tous Berbères) seront ainsi assassinés par les Berbères Massyles (berbères combattant aux côtés de Massinissa). Cinq mille seront faits prisonniers. Devant cette débâcle, Syphax s’enfuira vers l’ouest de la Berbérie. Massinissa le poursuivra. Il parviendra à le capturer lors d’une rude bataille. Massinissa le ramena jusqu’à Cirta (Constantine) enchaîné.
L’Aguelid sera accueilli triomphalement par toute la population autochtone ainsi que par la belle épouse carthaginoise... Sophonisbe qui abandonnera le vieux prince des Masaesyles.
LA PREMIERE GUERRE PUNIQUE (264-241) :
La première Guerre punique qui opposa les légions romaines aux Berbères servant dans les rangs carthaginois durera vingt-trois ans (264-241). Puissance maritime, l’Empire de "Didon" sera tout de même vaincu en mer par Rome.
Après le désastre naval subi aux îles Aegates en 241, Carthage demandera la paix et Rome acceptera avec des conditions et pas des moindres. En effet, elle exigera l’abandon de la Sicile ainsi que le versement d’un lourd tribut estimé à 3 200 talents !
Carthage retira ses soldats berbères de Sicile, mais refusa de les payer. Ces guerriers seront renvoyés au pays. Constatant le mépris auquel ils sont voués, les Berbères se soulevèrent. Trois mille esclaves déserteurs seront ainsi crucifiés pour avoir refusé de payer leurs impôts. Des agriculteurs autochtones seront déportés. Les femmes berbères heureuses de retrouver leurs maris financeront l’effort de cette révolte en sacrifiant leurs bijoux. En 240, le Campanien Spendius, le Gaulois Autariate ainsi que le Libyen (ou Berbère) Matho s’unirent. Ayant réunis plus de cent mille Berbères, ils lancèrent une offensive contre les soldats carthaginois. L’isthme de Carthage ainsi que Tunis seront occupés, Utique et Bizerte seront assiégés. Devant ce danger, le plus brillant des généraux carthaginois, Hamilcar Barca, sera appelé à la rescousse et parviendra à soudoyer la cavalerie numide (autre nom des Berbères) en promettant à son prince Naravas sa fille en mariage. Une bataille éclatera entre les Berbères libyens et numides. Ces derniers, alliés à Hamilcar, parviendront à dégager Utique.
Afin d’enterrer la hache de guerre, les Carthaginois enverront des émissaires auprès des Libyens qui, refusant tout dialogue malgré leur défaite, massacreront les messagers et leur escorte.
Devant cet événement, Hamilcar engagea une longue et rude bataille avec les derniers insurgés. Enfermés dans le défilé de la Sicile, les révoltés seront affamés. Ils seront obligés de se dévorer les uns les autres. En 238, le chef des Libyens livra un combat désespéré à Tunis et sera capturé puis supplicié devant une foule revancharde. Cette victoire sera coûteuse pour Carthage qui perdra ainsi la Sardaigne et la Corse que Rome réclamait depuis l’an 240. En outre, soumise à une éventuelle intervention des légionnaires, elle dut accepter de payer une nouvelle contribution de mille deux cents talents. Hamilcar Barca, libéré de toute contrainte vis-à-vis de Rome, occupera la péninsule ibérique, s’emparera des mines d’argent, renflouant ainsi le trésor de guerre, et fonda Alicante et Barcelone (ou Barcino la ville de Barca). En 229, il mourra en se noyant dans les eaux de Jucar en crue. Asdrubal, son gendre, lui succéda. Il fonda à son tour Carthagène (Carthago Nova ou Nouvelle Carthage). Il sera assassiné en 226 par un Celte qui voulait venger son seigneur crucifié. Hannibal, fils d’Hamilcar, âgé de 25 ans fut promu chef de l’armée carthaginoise. Il étendra l’Empire en occupant d’autres territoires ibériques. Il osera en 219 une aventure qui provoquera la deuxième guerre unique en investissant Sagonte, une ville restée fidèle à Rome.
LA DEUXIEME GUERRE PUNIQUE (218-201) :
Ce deuxième conflit qui opposa les Romains aux Carthaginois pourrait s’appeler "la guerre d’Hannibal".
En effet, le fils d’Hamilcar Barca constitue le principal acteur. Son génie militaire en a fait un personnage qui sort du commun. Il est l’un des plus grands hommes de guerre de tous les temps. Sa fameuse campagne d’Italie qui s’est étalée de 218 à 216 en est une preuve tangible. Cependant, il n’a jamais été assisté convenablement par ses pairs. Il perdra d’ailleurs la bataille de Cannes menée habilement par Rome.
Lors de celle-ci (bataille), il ne fut à aucun moment aidé. Aussi, la perte de Cannes aurait sonné le glas des forces carthaginoises.
En 207 le tournant de la guerre est marqué par l’anéantissement aux bords de Métaure de l’armée de secours amenée par Asdrubal, frère d’Annibal en même temps que la conquête de l’Espagne (209-206) par Cornélius Scipio, le futur Scipion l’Africain. En 206, ce dernier débarque en Afrique à la recherche d’alliances locales contre Carthage auprès des princes berbères numides très sensibles au prestige militaire. C’est grâce à cette tactique de Scipion que les historiens romains laisseront des informations très utiles quant aux royaumes berbères. Un exemple très fiable nous renseigne ainsi sur les dimensions colossales du Médracene près de Batna (Aurès-Algérie) et du tombeau de la Chrétienne près de Tipasa (Chenoua-ouest d’Alger) qui font supposer une puissance réelle des chefs berbères auxquels ces grandioses monuments furent consacrés. Ils n’ont rien de punique et sont généralement datés du début du IIIe siècle avant l’ère... chrétienne !
C’est ainsi que Scipion engagea d’intenses pourparlers avec les Aguelids (qui signifient rois en langue berbère) ou avec des princes. L’un de ces derniers est Massinissa, fils aîné du chef ou "Aguelid" des Massyles, dont le territoire est réduit à une mince bande comprise entre Constantine et l’actuelle frontière algéro-tunisienne. Massinissa a été frustré d’une partie de son royaume par le "Aguelid" des Berbères Masaesyles, le nommé Syphax dont le domaine s’étend de l’Ampsaga (Oued Kebir- Est-algérien) à la Mouloucha (Moulouya, Maroc oriental). Soutenu par les Carthaginois, il épousera la belle Sophonisbe, fille d’un des plus hauts dignitaires de la ville, le vénérable Asdrubal Giscon. En 205, Scipion revient à Rome et est nommé consul à l’unanimité. En 204, il prépara une armée en Sicile (île italienne) et débarque deux légions près d’Utique. Il obtiendra facilement l’appui de Massinissa qui voulait se venger de Syphax. En mars 203, ce dernier sera attaqué subitement.
Quarante mille de ses hommes (tous Berbères) seront ainsi assassinés par les Berbères Massyles (berbères combattant aux côtés de Massinissa). Cinq mille seront faits prisonniers. Devant cette débâcle, Syphax s’enfuira vers l’ouest de la Berbérie. Massinissa le poursuivra. Il parviendra à le capturer lors d’une rude bataille. Massinissa le ramena jusqu’à Cirta (Constantine) enchaîné.
L’Aguelid sera accueilli triomphalement par toute la population autochtone ainsi que par la belle épouse carthaginoise... Sophonisbe qui abandonnera le vieux prince des Masaesyles.
Commentaire