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    Pas politiques, dites-vous ?
    par Kharroubi Habib

    Pour notre ministre de l'Intérieur, les attentats dont le pays est le théâtre «n'ont pas de visées politiques». Il est bien le seul à faire cette lecture car, dans la classe politique aussi bien que dans l'opinion publique, leurs visées politiques semblent l'évidence même. Ne serait-ce que parce qu'ils mettent en défaut le discours officiel positivant la démarche de réconciliation nationale et ses résultats.
    Comment par ailleurs ne pas voir de visées politiques à ces attentats quand, depuis le 11 septembre 2007, il est devenu évident que la plupart ont ciblé des objectifs à la symbolique éminemment politique ? Quel autre message que politique délivrent alors ces attentats contre le cortège présidentiel à Batna ou contre le Palais du gouvernement, et, d'une façon générale, contre des édifices qui symbolisent l'autorité de l'Etat ?
    Il est bien certain que les horreurs que ces attentats génèrent font douter dans l'instant d'un quelconque message ou objectif politiques poursuivis par leurs auteurs et commanditaires. C'est, hélas, la sinistre méthode de ces derniers d'interférer dans le contexte politique, surtout quand celui-ci s'apprête à vivre des échéances cruciales. Ce qui est le cas dans celui que connaît présentement le pays avec la fin prochaine du deuxième mandat présidentiel et tous les enjeux de pouvoir qui sont en cause dans l'élection présidentielle prochaine.
    En imposant la perception d'une situation sécuritaire redevenue à haut risque, ces attentas visent à «convaincre» de l'échec du Pouvoir en la matière. Peut-être que Noureddine Yazid Zerhouni est mal renseigné de l'impact que ces attentats ont sur l'appréciation que se font les citoyens sur la politique de réconciliation des autorités. L'effet en est absolument négatif puisque l'immense majorité de ces citoyens s'interrogent sur la pertinence de sa poursuite et il en est de plus en plus à en admettre l'échec et à en préconiser l'arrêt. N'est-ce pas là un objectif politique en ce qu'il consiste à décrédibiliser l'assise même du programme de gouvernement du Pouvoir ?
    Le ministre de l'Intérieur se refuse à faire une lecture politique sur la nature des attentats tout simplement pour ne pas offrir la possibilité de l'ouverture d'un débat-bilan sur la politique sécuritaire de l'Etat et de la réconciliation nationale qui lui tient lieu de philosophie. C'est pourtant sur le «succès» de cette politique et de cette réconciliation que le candidat du Pouvoir fera campagne pour l'élection présidentielle de 2009. Les attentats ayant endeuillé le pays, et surtout si d'autres venaient à se produire encore, vont sérieusement lui compliquer la tâche consistant à convaincre l'opinion et les citoyens électeurs que la politique de l'Etat est la bonne et qu'il faut la poursuivre.
    Quotidien d'Oran
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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