Annonce

Réduire
Aucune annonce.

40 milliards de dollars pour les JO

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • 40 milliards de dollars pour les JO

    La Chine gagne sur tous les fronts

    Le président du Comité international olympique (CIO), Jacques Rogge, a clôturé, hier soir, les jeux Olympiques de Pékin-2008, par la formule traditionnelle : "Et maintenant, selon la tradition, je proclame la clôture des Jeux de la XXIXe Olympiade et je convie la jeunesse du monde à s'assembler dans quatre ans à Londres pour y célébrer avec nous les Jeux des XXXe Olympiades".

    Selon la tradition, le marathon et les finales des sports collectifs en salle ont mis un terme aux compétitions olympiques hier, avant la cérémonie de clôture. L'image de la journée restera celle du match d'anthologie livré par les Etats-Unis et l'Espagne en finale du tournoi de basket, remporté finalement par les Américains.

    Organisation quasi parfaite, pluie de records, exploits de légende : les premiers jeux Olympiques en Chine ont été un grand cru qui a permis au géant asiatique d'étaler sa puissance. L'histoire du sport retiendra que c'est à Pékin, en août 2008, que le nageur américain Michael Phelps a détrôné son compatriote Mark Spitz et ses sept médailles d'or glanées à Munich en 1972.

    Une de plus pour ce phénomène devenu l'athlète le plus titré de la saga JO: 14 médailles d'or, en deux éditions. Son large sourire, huit fois sur la plus haute marche du podium, n'a pas pour autant éclipsé le médiatique Usain Bolt, autre star de ces XXIXe Olympiades.

    Le Jamaïcain a été le premier sprinteur à réaliser le doublé olympique 100/200 m en battant les deux records du monde, illustration de la domination insolente de sa petite île des Caraïbes sur la piste du "Nid d'oiseau".

    Un stade magnifique qui n'a pas souri au champion vénéré par une nation d'1,3 milliard de Chinois, privée de l'or de Liu Xiang au 110 m haies. Drame national, héros blessé, tout comme l'orgueil d'un peuple qui a largement de quoi se consoler : au final, 51 médailles d'or pour la Chine, 36 pour les Etats-Unis. Pour la première fois depuis son retour aux Jeux, à Los Angeles en 1984, la République populaire de Chine surpasse les Etats-Unis.

    Chine première puissance olympique, c'est devenu officiel depuis hier, un dimanche 24 août. "Ce que nous avons accompli durant ces Jeux constitue une formidable dynamique pour le futur", s'est félicité Liu Peng, ministre chinois des Sports, relevant quand même les faiblesses de son pays dans les disciplines reines des Jeux : l'athlétisme et la natation.

    Respecté autant que craint, en raison de son poids économique et de ses ambitions internationales, le pays le plus peuplé de la planète n'a pas lésiné pour épater le monde entier. Pas seulement au plan sportif. De mémoire d'athlètes et de journalistes, nul n'avait connu un niveau d'organisation et de services de cette facture. Et une telle énergie chez un gouvernement contre l'adversité, au point de mettre KO la pollution grâce à des mesures draconiennes, à peine les Jeux lancés le 8 août.

    De ce point de vue, le Comité international olympique (CIO) ne regrette sûrement pas d'avoir choisi Pékin en 2001. "Il est clair que la Chine a placé la barre très haut", s'est réjoui, hier, son président, Jacques Rogge, dans sa conférence de presse de bilan. Des analystes comme Tang Wenfang, professeur des relations internationales à l'Université de Pittsburgh (USA), assurent même que ces Jeux "aideront le monde à percevoir la Chine de manière plus réaliste, plus positive".

    Les Jeux de Pékin imposent la "marque Chine" au reste du monde

    En organisant des jeux Olympiques de haut niveau, Pékin a imposé, en effet, l'image d'une Chine moderne et efficace, dont ses entreprises pourraient être les grandes bénéficiaires tandis que l'impact sur l'économie s'annonce modéré. Les jeux Olympiques marqueront, comme son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce, une autre étape dans la transformation de la Chine en une économie efficace, orientée vers le marché, et financièrement sophistiquée. Pour cela, Pékin a utilisé les grands moyens: quelque 40 milliards de dollars d'investissements, faisant de ces Jeux les plus chers de l'histoire de l'Olympisme.

    Ajouté à des mesures extrêmes, comme la fermeture de centaines d'usines jusqu'aux provinces voisines, pour assurer un air pur à ses visiteurs, la Chine a fait la preuve de son volontarisme. La marque Chine, dans l'esprit du public des JO, est aujourd'hui davantage associée aux sponsors nationaux, comme Lenovo, quatrième fabricant mondial de PC, Haier géant de l'électroménager, China Mobile, premier mondial par le nombre d'abonnés, etc. "En sponsorisant les Jeux d'hiver et les Jeux d'été, Lenovo est devenu une marque globale hautement reconnue", souligne ainsi le consultant Roland Berger.

    Pour autant, les jeux ne devraient avoir que peu d'impact sur l'économie chinoise, selon le consensus des analystes. Les investissements, répartis sur six années de préparation, sont anecdotiques par rapport à la richesse du pays. Ils représentent moins de 1% du produit intérieur brut de la seule année 2007 (3.400 milliards de dollars) ou, comme le présente Capital Economics, "un peu moins de la moitié du budget de l'éducation l'an dernier".

    Ils ont en outre majoritairement servi à des projets d'infrastructures dont la capitale avait bien besoin (moins de 1,9 milliard a été consacré aux installations sportives spécifiquement construites pour les JO). "Même si Pékin n'avaient pas remporté les JO, ces projets seraient allés de l'avant", souligne Standards and Poors de son côté.

    Ils entrent dans le cadre de la frénésie de travaux qui s'est emparée de la Chine ces dernières années, faisant surgir villes, voies express ou centres commerciaux : la production du secteur de la construction a été multipliée par 2,7 entre 2001 et 2006. Dans l'immédiat, l'économie chinoise pourrait néanmoins être atteinte de ce que Marks Williams, de Capital Economics, qualifie de "crampe industrielle" : une baisse de production liée à la fermeture des usines. Mais les installations qui ont dû réduire leur production ou fermer, ne représentent probablement que 1 ou 2% de la production industrielle nationale.

    D'autres secteurs pourraient aussi être touchés, comme l'hôtellerie qui semble avoir enregistré des résultats décevants, ou l'organisation de congrès et salons, mis en veilleuse. Pour JP Morgan, l'activité notamment "industrie et construction, devrait redémarrer" après cette période exceptionnelle. La fin des constructions liées aux Jeux devrait avoir un impact à court terme, avant que ne redémarrent d'autres constructions et dépenses d'infrastructures.


    - Le Maghreb
Chargement...
X