Les débuts de Salah Bey Ben Mostefa furent brillants : il montra de la bravoure, de l'énergie et une adresse étonnante dans tous les exercices du corps... Il prit part à l'expédition de Zreg Aïnou Bey contre Tunis aux côtés d’Ahmed El Kolli. Celui-ci, parvenu au pouvoir le nomma d'abord Kaïd des Herakta.
« Il fit plus, il lui donna sa fille en mariage. Salah exerça pendant trois ans le commandement qui lui avait été confié. Au bout de ce laps de temps, la dignité de khalifa s'étant trouvée vacante, il en fut investi par son beau-père, dans les bonnes grâces duquel il avançait chaque jour. Six ans plus tard, c’est-à-dire en 1771, il le remplaçait dans le gouvernement de la province».( Vayssettes, p. 116).
Parvenu au pouvoir, Ahmed Bey El Kolli le nomma caïd des Herakta, lui donna sa fille (issue de sa deuxième épouse née Mokrani) en mariage, et, trois ans après il en fit son khalifat (1765). Il occupait ces fonctions quand il reçut en 1771 l'investiture de bey pour laquelle Ahmed Bey avait laissé des recommandations expresses.
Ayant connu les mêmes personnes, ils eurent les mêmes amis dont Gana Ben Slimane et sa famille de Redjas à laquelle il s’intéressa durant tout son gouvernement.
Lorsqu’il eut acquis de la fortune, il choisit un ami et ancien compagnon d'armes, Ahmed Zouaoui Ben Djelloul (2), ancien officier d'intendance du corps des Zouaoua de la milice pour s'occuper de la gestion de ses biens. Intelligent, dynamique, honnête, digne de la plus haute confiance, Ahmed Zouaoui Ben Djelloul ne quitta plus Salah Ben Mostefa.
N’ayant eu qu'une fille de son épouse, fille de Ahmed Bey, Salah Bey épousa en seconde noce une citadine de Qacentina de laquelle il eut deux garçons : Mohamed (ou Hamoud) et Hossein.
Devenu gendre de Salah Bey, Ben Djelloul demeura le fondé de pouvoir, le soutien moral et matériel de toute la famille en dépit des événements tragiques qu'elle connut.
Pour la constitution de son makhzen, Salah Bey fit appel à ceux qui avaient servi sous l'autorité de son beau-père et à ses amis personnels. Il confia des charges importantes à ses proches parents ou éloignés tels que les Ben Gana, pour lesquels il combattit pour les imposer à Biskra et dans le Sud. Il conserva à ses côtés Mohamed Ben Hadj Ben Gana titulaire d'un titre sans terre pour répondre aux vœux de son beau-père qui, soit par faiblesse, soit par prudence, ne voulut jamais s'aventurer bien loin dans le Sud affronter le cheikh el Arab des Douaouda maître absolu de la région.
Salah Bey résolut de reprendre l'affaire en main dès que les circonstances le permettraient, En attendant de recourir aux armes, il manœuvra au sein de la tribu des Douaouda pour se créer des partisans et un clan en faveur de son protégé. Cette méthode, il l'appliqua partout où son intervention militaire n'était pas nécessaire ou dont le résultat serait incertain. Elle lui réussissait très souvent, et quand il rencontrait, malgré tout, de la résistance, ou subissait un échec flagrant, il éprouvait une haine terrible contre son ennemi. L'esprit de vengeance semble avoir exercé sur lui un empire qu'il ne sut pas assez maîtriser. Ainsi, pour satisfaire une rancune contre Hassan fils de Bou Hanek-Bey, avec lequel il avait été pourtant autrefois lié d'amitié, il se hâta, aussitôt l'autorité en main, de lancer un ordre pour qu'il fût arrêté. Mais, prévenu à temps, Hassan Bou Hanek parvint à s'échapper et se réfugier au Ferdjioua auprès de cheikh Mohamed Chelghoum. Ben El Hadj .
Salah Bey envoya des cavaliers à Chelghoum pour qu'il lui livrât le fugitif. Celui-ci répondit fièrement qu'au lieu de violer les lois de l'hospitalité, il fournirait au contraire, à Hassan les moyens de se rendre à Alger. Dès lors, le bey, furieux de cet affront, organisa trois colonnes et attaqua les Ferdjioua en différents points, mais il ne réussit pas à les battre. De son camp implanté à Aïn El Beïda, il résolut d'user de diplomatie et d'intrigues. Travaillés par ses émissaires, les Ouled Achour forts jusque-là par leur union, furent gagnés, les uns par l'argent, les autres par des promesses de positions plus élevées. Au bout de quinze jours, le vide se fit sentir autour de cheikh Chelghoum. Son oncle Magoura Bou Taghan fut, un beau jour, investi du «burnous rouge» de cheikh du Ferdjioua par le bey lui-même au milieu d'une nombreuse assistance invitée au camp turc. Le pouvoir conservé jusque-là par la branche aînée passait ainsi à la branche cadette des Ouled Achour.
Ce ne fut plus dès lors que des oscillations continuelles de bascule entre rivaux, des trahisons et des meurtres entre frères et cousins, tous minés par l'ambition, l'animosité et la haine. Ils devinrent des instruments dociles à la politique des beys.
Aussitôt le départ de Salah Bey, les deux clans se livrèrent à la guerre. Chelghoum, battu, se retira dans la montagne pour y mourir d'amertume et de chagrin .
L'emploi d'intrigues ne l'empêchait pas d'entretenir une armée toujours prête à entrer en campagne. Il entreprit une expédition à l'ouest, contre les Bibans où les Beni Abbas étaient en état d'insurrection. Sur la demande du dey, il poussa jusqu'aux Flissa, appuyer les troupes du Titteri en difficulté dans cette région (1772). Les insurgés refoulés dans leurs montagnes, Salah Bey regagna sa capitale, mais, à peine arrivé il dut reprendre la route, vers le Hodna où les Ouled Naïl qui, après avoir battu et tué le bey du Titteri Softa, entre Djelfa et Laghouat, avaient pris possession de Boussaâda et de M'Sila. Victorieux, il se retourna contre les Ouled Amor où il donna libre cours à ses instincts vindicatifs et cruels. Cent personnes d’En Nemila furent décapitées et leurs têtes envoyées à Qacentina pour être exposées sur les remparts.
De là, il se porta au Khenak Tachouda d'où il organisa des razzias contre la tribu dissidente des Segnia.
En plus de ces expéditions qui retardèrent l'entreprise de ses desseins en l'encontre des Douaouda et consorts dont la puissance dans les territoires du Sud le préoccupait considérablement, Salah Bey eut à intervenir, à la tête d'une armée forte de quinze mille hommes aux côtés d’Osman Pacha en 1775 contre O'Relly, commandant la flotte espagnole qui débarqua à proximité d'El Harrach, le 8 juillet, avec vingt- cinq mille hommes. Ceux ci, cernés de toutes parts subirent un désastre. Les rescapés ne reprirent la mer qu'après avoir connu les pires difficultés et abandonné leurs blessés et leur matériel.
Le 6 juillet, un gros vaisseau espagnol vint s'embosser vis-à-vis de la batterie du Khenis (aujourd'hui EI Annacer). Ses canonnades n’eurent aucun effet sur les batteries.
Le 8 au matin (samedi) le débarquement ennemi s’effectua aux Sablettes (en face du Jardin d’Essai). Les Algériens accoururent sur les premières colonnes ennemies, et en firent un massacre. Salah Bey fit avancer tous les chameaux de son camp, et les rangea devant les soldats et les cavaliers, pour leur servir d’abri aux coups portés par les nouvelles colonnes qui débarquaient.
Il les fit pousser contre la palissade qui servait de rempart aux Espagnols. Lui-même, le sabre à la main, dirigeait le mouvement et excitait les siens au combat.
Les dernières troupes ennemies débarquées n’eurent pas le temps de se ranger en bataille. Elles furent taillées en pièce aussi bien par la batterie de Khenis que par les fantassins cachés derrière les abris. L'ennemi fut contraint de reprendre la mer avec le peu de rescapés abandonnant tout son matériel de guerre aux Algériens.
Le 16, le restant de la flotte espagnole avait fait voile pour Alicante et il ne resta en vue des côtes d'Alger que quelques bâtiments chargés de faire croisière.
« Il fit plus, il lui donna sa fille en mariage. Salah exerça pendant trois ans le commandement qui lui avait été confié. Au bout de ce laps de temps, la dignité de khalifa s'étant trouvée vacante, il en fut investi par son beau-père, dans les bonnes grâces duquel il avançait chaque jour. Six ans plus tard, c’est-à-dire en 1771, il le remplaçait dans le gouvernement de la province».( Vayssettes, p. 116).
Parvenu au pouvoir, Ahmed Bey El Kolli le nomma caïd des Herakta, lui donna sa fille (issue de sa deuxième épouse née Mokrani) en mariage, et, trois ans après il en fit son khalifat (1765). Il occupait ces fonctions quand il reçut en 1771 l'investiture de bey pour laquelle Ahmed Bey avait laissé des recommandations expresses.
Ayant connu les mêmes personnes, ils eurent les mêmes amis dont Gana Ben Slimane et sa famille de Redjas à laquelle il s’intéressa durant tout son gouvernement.
Lorsqu’il eut acquis de la fortune, il choisit un ami et ancien compagnon d'armes, Ahmed Zouaoui Ben Djelloul (2), ancien officier d'intendance du corps des Zouaoua de la milice pour s'occuper de la gestion de ses biens. Intelligent, dynamique, honnête, digne de la plus haute confiance, Ahmed Zouaoui Ben Djelloul ne quitta plus Salah Ben Mostefa.
N’ayant eu qu'une fille de son épouse, fille de Ahmed Bey, Salah Bey épousa en seconde noce une citadine de Qacentina de laquelle il eut deux garçons : Mohamed (ou Hamoud) et Hossein.
Devenu gendre de Salah Bey, Ben Djelloul demeura le fondé de pouvoir, le soutien moral et matériel de toute la famille en dépit des événements tragiques qu'elle connut.
Pour la constitution de son makhzen, Salah Bey fit appel à ceux qui avaient servi sous l'autorité de son beau-père et à ses amis personnels. Il confia des charges importantes à ses proches parents ou éloignés tels que les Ben Gana, pour lesquels il combattit pour les imposer à Biskra et dans le Sud. Il conserva à ses côtés Mohamed Ben Hadj Ben Gana titulaire d'un titre sans terre pour répondre aux vœux de son beau-père qui, soit par faiblesse, soit par prudence, ne voulut jamais s'aventurer bien loin dans le Sud affronter le cheikh el Arab des Douaouda maître absolu de la région.
Salah Bey résolut de reprendre l'affaire en main dès que les circonstances le permettraient, En attendant de recourir aux armes, il manœuvra au sein de la tribu des Douaouda pour se créer des partisans et un clan en faveur de son protégé. Cette méthode, il l'appliqua partout où son intervention militaire n'était pas nécessaire ou dont le résultat serait incertain. Elle lui réussissait très souvent, et quand il rencontrait, malgré tout, de la résistance, ou subissait un échec flagrant, il éprouvait une haine terrible contre son ennemi. L'esprit de vengeance semble avoir exercé sur lui un empire qu'il ne sut pas assez maîtriser. Ainsi, pour satisfaire une rancune contre Hassan fils de Bou Hanek-Bey, avec lequel il avait été pourtant autrefois lié d'amitié, il se hâta, aussitôt l'autorité en main, de lancer un ordre pour qu'il fût arrêté. Mais, prévenu à temps, Hassan Bou Hanek parvint à s'échapper et se réfugier au Ferdjioua auprès de cheikh Mohamed Chelghoum. Ben El Hadj .
Salah Bey envoya des cavaliers à Chelghoum pour qu'il lui livrât le fugitif. Celui-ci répondit fièrement qu'au lieu de violer les lois de l'hospitalité, il fournirait au contraire, à Hassan les moyens de se rendre à Alger. Dès lors, le bey, furieux de cet affront, organisa trois colonnes et attaqua les Ferdjioua en différents points, mais il ne réussit pas à les battre. De son camp implanté à Aïn El Beïda, il résolut d'user de diplomatie et d'intrigues. Travaillés par ses émissaires, les Ouled Achour forts jusque-là par leur union, furent gagnés, les uns par l'argent, les autres par des promesses de positions plus élevées. Au bout de quinze jours, le vide se fit sentir autour de cheikh Chelghoum. Son oncle Magoura Bou Taghan fut, un beau jour, investi du «burnous rouge» de cheikh du Ferdjioua par le bey lui-même au milieu d'une nombreuse assistance invitée au camp turc. Le pouvoir conservé jusque-là par la branche aînée passait ainsi à la branche cadette des Ouled Achour.
Ce ne fut plus dès lors que des oscillations continuelles de bascule entre rivaux, des trahisons et des meurtres entre frères et cousins, tous minés par l'ambition, l'animosité et la haine. Ils devinrent des instruments dociles à la politique des beys.
Aussitôt le départ de Salah Bey, les deux clans se livrèrent à la guerre. Chelghoum, battu, se retira dans la montagne pour y mourir d'amertume et de chagrin .
L'emploi d'intrigues ne l'empêchait pas d'entretenir une armée toujours prête à entrer en campagne. Il entreprit une expédition à l'ouest, contre les Bibans où les Beni Abbas étaient en état d'insurrection. Sur la demande du dey, il poussa jusqu'aux Flissa, appuyer les troupes du Titteri en difficulté dans cette région (1772). Les insurgés refoulés dans leurs montagnes, Salah Bey regagna sa capitale, mais, à peine arrivé il dut reprendre la route, vers le Hodna où les Ouled Naïl qui, après avoir battu et tué le bey du Titteri Softa, entre Djelfa et Laghouat, avaient pris possession de Boussaâda et de M'Sila. Victorieux, il se retourna contre les Ouled Amor où il donna libre cours à ses instincts vindicatifs et cruels. Cent personnes d’En Nemila furent décapitées et leurs têtes envoyées à Qacentina pour être exposées sur les remparts.
De là, il se porta au Khenak Tachouda d'où il organisa des razzias contre la tribu dissidente des Segnia.
En plus de ces expéditions qui retardèrent l'entreprise de ses desseins en l'encontre des Douaouda et consorts dont la puissance dans les territoires du Sud le préoccupait considérablement, Salah Bey eut à intervenir, à la tête d'une armée forte de quinze mille hommes aux côtés d’Osman Pacha en 1775 contre O'Relly, commandant la flotte espagnole qui débarqua à proximité d'El Harrach, le 8 juillet, avec vingt- cinq mille hommes. Ceux ci, cernés de toutes parts subirent un désastre. Les rescapés ne reprirent la mer qu'après avoir connu les pires difficultés et abandonné leurs blessés et leur matériel.
Le 6 juillet, un gros vaisseau espagnol vint s'embosser vis-à-vis de la batterie du Khenis (aujourd'hui EI Annacer). Ses canonnades n’eurent aucun effet sur les batteries.
Le 8 au matin (samedi) le débarquement ennemi s’effectua aux Sablettes (en face du Jardin d’Essai). Les Algériens accoururent sur les premières colonnes ennemies, et en firent un massacre. Salah Bey fit avancer tous les chameaux de son camp, et les rangea devant les soldats et les cavaliers, pour leur servir d’abri aux coups portés par les nouvelles colonnes qui débarquaient.
Il les fit pousser contre la palissade qui servait de rempart aux Espagnols. Lui-même, le sabre à la main, dirigeait le mouvement et excitait les siens au combat.
Les dernières troupes ennemies débarquées n’eurent pas le temps de se ranger en bataille. Elles furent taillées en pièce aussi bien par la batterie de Khenis que par les fantassins cachés derrière les abris. L'ennemi fut contraint de reprendre la mer avec le peu de rescapés abandonnant tout son matériel de guerre aux Algériens.
Le 16, le restant de la flotte espagnole avait fait voile pour Alicante et il ne resta en vue des côtes d'Alger que quelques bâtiments chargés de faire croisière.
Commentaire