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Hasseni innocent ?

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  • Hasseni innocent ?

    Affaire du diplomate algérien inculpé en France
    Vers une “affaire Dreyfus” bis ?
    Par : SI AHMED ABDELHADI
    Lu : (4944 fois)

    Pourquoi ce titre pouvant paraître excessif ? Il m’a, en fait, été inspiré par les énormités proférées, sans retenue ni pudeur, par d’aucuns qui n’ont pas manqué, allant vite en besogne, de comparer le cas du diplomate algérien récemment arrêté en France, à celui de l’affaire Ben Barka, alors que s’il faut à tout prix établir un parallèle, ce dernier est plutôt à faire avec la non moins célèbre affaire Dreyfus, victime d’une erreur judiciaire de triste mémoire.

    Maintenant, pour en revenir au sujet qui nous préoccupe, point n’est besoin d’épiloguer sur les développements enregistrés depuis l'interpellation, le 14 août dernier à l’aéroport Marignane de Marseille, de M. Mohamed Ziane Hasseni, diplomate algérien en déplacement en France. La curée à laquelle se sont très promptement livrés certains médias, plus particulièrement français, et les autres excès constatés sont dérangeants à plus d’un titre. En effet, ces réactions, souvent outrancières et assurément attentatoires à l’honneur de la personne interpellée semblent répondre à un seul mot d’ordre : celui de la fabrication d’un coupable, quel qu’il soit.
    Et, en l’occurrence, la prise est belle, voire inespérée, puisqu’il s’agit d’un haut fonctionnaire algérien dont le statut incarne une souveraineté arrachée par le recours à un tribut léonin : celui de la perte d’un million et demi des meilleurs fils de l’Algérie pour que cette dernière vive libre et indépendante. Une souveraineté sanctifiée par le sang de purs et à propos de laquelle aucune atteinte ne saurait être tolérée.
    Ce serait faire injure au diplomate algérien de penser qu’il ait pu entreprendre un tel déplacement alors qu’il était averti de la confusion d’identité du fait de la proximité des patronymes “Hassani” et “Hasseni”, et à propos de laquelle des démarches de clarification avaient été entreprises. Comment ne pas s’indigner du traitement infligé au diplomate algérien au niveau même de l’aéroport de Marseille, lors de son arrestation le jeudi 14 août, puis durant son transfert à Paris, en totale et flagrante violation des dispositions de la Convention de Vienne ? Les vexations et les brimades qu’a dû endurer l’intéressé ne peuvent être mises sur le compte d’une gestion “normale” applicable à tout prévenu ; dans le cas précis, celle réservée au diplomate algérien a purement et simplement relevé de la préméditation et de l’intention assumée de nuire. Il y a, en effet, dans la façon dont les étapes de cette scandaleuse affaire ont été gérées matière à interrogations et la célérité avec laquelle les médias français ont été avertis par “des sources policières et judiciaires” montre bien la volonté de certains cercles hostiles, parce qu’irréductiblement nostalgiques, de porter atteinte à l’image de marque de l’Algérie. Il convient de ne pas se leurrer car, en cette affaire, M. Mohamed Ziane Hasseni ne constitue, en réalité, que “l’instrument” du discrédit que l’on entend porter chaque fois que cela est possible sur son pays, l’Algérie, dont certains milieux semblent ne pas se résigner à son indépendance ; et le moyen d’attenter à l’honneur et à la dignité des représentants algériens, ainsi qu’en attestent de graves précédents. Qu’on ne s’y trompe pas.
    En cette affaire, la réaction de l’Algérie, qui n’a pas forcément à être tonitruante pour être efficace, et l’appui et la protection qu’elle apportera à son représentant, dont l’innocence ne fait aucun doute, est, d’une part, attendue sur cette affaire précise, de même qu’elle renseignera, d’autre part, sur sa détermination et sa capacité de riposte, chaque fois que de besoin. En effet, le cas de Mohamed Ziane Hasseni transcende aujourd’hui l’affaire en cours car ce qui est réellement en jeu est la valeur du passeport diplomatique algérien, d’abord aux yeux de l’Algérie et, ensuite, pour ses partenaires. Pour rappel, alors qu’elle était plongée dans les affres insoutenables de la décennie rouge, l’Algérie, pourtant en butte à une donne adverse, n’avait jamais abdiqué ni toléré la moindre atteinte aux symboles de l’état. Il serait naïf de penser qu’aujourd’hui, alors qu’elle est plus forte que jamais, sous l’impulsion décisive du chef de l’état, M. Abdelaziz Bouteflika, elle puisse s’accommoder de pareilles atteintes.
    Comment, du reste, l’Algérie pourrait-elle demeurer sans réaction lorsque l’on a présent à l’esprit la façon dont l’état français, et à sa tête le président Nicolas Sarkozy, s’était mobilisé dans l’affaire de l’Arche de Zoé, ainsi que viennent de le rappeler fort opportunément certains quotidiens nationaux, et alors même que la culpabilité des ressortissants concernés ne faisait pas débat ? Plus récemment, un autre état a fait montre d’une résolution tout aussi forte et a eu recours à une mobilisation sans précédent, n’hésitant pas à enclencher une série d’actions à l’effet persuasif garanti.
    Il est donc clair que l’Algérie ne peut faire moins. Comment ne pas être convaincu que le président Abdelaziz Bouteflika, au nationalisme si sourcilleux, nourri à la sève révolutionnaire, et dont l’engagement a permis à l’Algérie de s’affirmer au plan international, suive personnellement cette affaire et veille tout aussi personnellement à ce que lui soit réservé le seul dénouement qui s’impose en la matière : celui de la reconnaissance de l’évidente innocence du haut fonctionnaire arbitrairement interpellé.
    Car il importe qu’en cette affaire, l’empire du droit s’affirme et que, entre autres, les sacro-saints principes que sont la présomption d’innocence et du bénéfice du doute soient pleinement appliqués. Encore que dans le cas d’espèce, le recours au doute n’est absolument pas pertinent. Il y a, en effet, absence totale d’homonymie, une filiation irréfutable et un parcours professionnel strictement civil. à cela s’ajoute le fait non négligeable que le parquet français s’est opposé à plusieurs reprises à la délivrance de mandat d’arrêt.
    Alors, puisque cette voie, c’est-à-dire celle judiciaire, a été privilégiée pour que toute la lumière soit faite, laissons la justice suivre son cours sans qu’elle ne soit l’otage de quiconque ni polluée par des considérations étrangères à sa vocation originelle. Il a été abondamment répété que l’interpellation du “commanditaire présumé” dans l’affaire André Ali Mecili mettait fin à plus de vingt ans d’impunité. C’est en vérité préjuger des résultats de l’instruction en cours. Mais, il est vrai que d’aucuns semblent désireux de clore cette affaire, fusse en sacrifiant un innocent, véritable bouc émissaire dans cette affaire. Comment concevoir un seul instant qu’une injustice puisse en réparer une autre et se satisfaire ainsi de la pire des solutions qui soient ? Que ceux qui sont animés de bonne foi, et qui pourraient avoir été abusés, se posent cette question, et elle seule : et si Mohamed Ziane Hasseni était innocent ? Tous ceux qui l’ont bien connu, ou simplement côtoyé, ne doutent pas, eux. L’homme d’honneur et de convictions qu’il est vit actuellement, de même que sa famille fortement éprouvée, une terrible épreuve, d’autant plus terrible qu’elle ne repose que sur une confusion... volontaire. Si de telles erreurs sont possibles dans un pays qui se présente volontiers comme un état de droit et comme patrie des droits de l’Homme, cela donne réellement froid au dos.

    SI AHMED ABDELHADI
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

  • #2
    M. Mohamed Ziane Hasseni ne constitue, en réalité, que “l’instrument” du discrédit que l’on entend porter chaque fois que cela est possible sur son pays, l’Algérie, dont certains milieux semblent ne pas se résigner à son indépendance ; et le moyen d’attenter à l’honneur et à la dignité des représentants algériens, ainsi qu’en attestent de graves précédents. Qu’on ne s’y trompe pas.
    Je n'ai pu m'empêcher d'éclater de rire quand j'ai lu cette phrase La dignité de nos représentants algériens auraient été bafouée ? J'avais oublié qu'ils étaient exemplaires et sans nulle reproche dans leur comportement. J'espère que le "journaliste" sera récompensé par nos représentants de l'état pour avoir écrit une telle plaidoirie en faveur de nos dirigeants qui savent remercier ceux qui les soutiennent dans leur maintien sur le trône.

    Hasseni innocent ? s'il est un representant de l'état ayant occupé de telles fonctions cela serait stupéfiant.
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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    • #3
      Et si on laissait la justice française faire son travail .

      On est pas en Libye quand même .

      Le diplomate est peut être innocent mais il appartient à ses avocats de le prouver et le cas échéant se retourner contre l'état français.

      Mais avancer des considérations nationalistes ou autres (le journal Liberté défend un lobby) pour anticiper le cours de la justice c'est un réflexe de tiers mondistes .

      On oublie que la personne assassinée est aussi un algérien et qu'il mérite que son assassinat soit élucidé.

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      • #4
        Chicha

        Chose sure c'est que ce n'est pas n'importe qui car ILS lui ont offert Vergès comme avocat dont les honoraires sont faramineux. Bouteflika, Nezzar, Belkheir, Lamari et d'autres doivent être très inquiets pour leur prochain sejour à Paris.
        Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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        • #5
          celui de la perte d’un million et demi des meilleurs fils de l’Algérie pour que cette dernière vive libre et indépendante. Une souveraineté sanctifiée par le sang de purs et à propos de laquelle aucune atteinte ne saurait être tolérée.
          Ils sont décidément capable de toutes les bassesses! pour plaire aux maîtres du moment!
          "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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          • #6
            Le quotidien d'Algérie repond au "journaliste" de Liberté

            par D.Benchenouf


            Dans notre pays, lors de chaque évènement saillant qui implique les pratiques occultes du régime, l’information, totalement verrouillée, lorsqu’elle n’est pas distillée par les officines qui la régulent et qui l’injectent, comme autant de poison et d’opium, n’a plus d’autre choix que de s’alimenter de la rumeur et des « tuyaux » plus ou moins fantaisistes.

            Alors, que les porte-paroles et les porte-plume de la junte ne vienne surtout pas nous reprocher de nous livrer à de vaines spéculations, car si tel est le cas, c’est parce que ce sont leurs maîtres qui nous privent de tout accès aux sources de l’information, lorsqu’ils ne nous intoxiquent pas ; sciemment, de scoops savamment concoctés, de fuites organisées et de canulars.
            Ainsi donc, pour pallier au manque d’information crédible sur l’arrestation de Hassani, nous allons faire notre propre lecture de l’affaire, sur ses tenants et surtout sur ses objectifs inavoués.

            Ce présumé commanditaire de l’assassinat de Ali Mecili, qu’est Monsieur Mohamed Ziane Hassani a donc été arrêté par la PAF française à l’aéroport de Marseille.

            Première remarque : Il «était porteur d’un passeport diplomatique, mais, point extrêmement intéressant, il ne fait pas partie de la liste des diplomates jouissant de l’immunité. Il est impossible, pour quiconque connaît le mode de fonctionnement du DRS, que cet homme contre lequel un mandat d’arrêt international avait été lancé, puisse être autorisé par le DRS, dont il continuait de dépendre, malgré son détachement au ministère des AE, à se rendre en France, où il ne manquerait pas de se faire arrêter, si cette issue n’avait pas froidement calculée.
            Rappelons nous qu’il avait été rappelé en urgence, d’Allemagne où il était Consul général d’Algérie à Bonn, dès que le mandat avait été lancé. Parce que à cette époque là , le DRS ne voulait pas qu’il soit arrêté.
            Informé par les policiers sur ses droits et sur le mandant lancé contre lui en 2007, par le juge Baudoin Thouvenot, contre l’avis du Parquet de Paris, Monsieur Hassani leur répond qu’il était au courant de cette affaire, que la personne recherchée était un homonyme dont le lieu de naissance se trouvait dans les Aurès, alors que lui était natif de Tolga. Il aurait dit aux policiers de réfléchir un peu. « Croyez vous que si j’étais cette personne que vous recherchez, je serais venu de moi-même me fourrer dans la gueule du loup ? Vous oubliez que je suis un diplomate et que j’ai une parfaire connaissance de ces choses là. Je vous prie seulement d’en référer à vos supérieurs… »

            Deuxième remarque : Maintenant qu’il est établi que le dit Hassani arrêté est bien le vrai Hassani recherché. Ce qui semble tout à fait acquis, ses déclarations aux policiers marseillais sonnent un peu comme une leçon apprise qu’on lui aurait recommandé de réciter s’il était interpellé. Parce qu’il était sûr que le téléphone allait sonner pour demander aux policiers de mettre fin à son interrogatoire et de le laisser passer, avec des mots d’excuses.
            La question qui vient tout de suite à l’esprit est en effet de savoir comment cet homme, agent éprouvé de la tristement célèbre Sécurité Militaire, qui a organisé et piloté l’assassinat d’un des plus grands opposants politiques algériens, qui a été mis en cause dans cet assassinat par des officiers supérieurs du DRS, qui se savait recherché par Interpol et qui avait même été rappelé en catastrophe du Consulat algérien de Bonn, pour éviter justement qu’il puisse être appréhendé, comment donc, cet homme avisé, rusé et très au fait des procédures des mandats d’arrêt internationaux, peut-il, à ce point, venir se livrer, pratiquement pieds et poings liés, à la Police et donc à la Justice française ?
            Une seule explication: Il a été piégé par les agents d’un clan du régime qui voulait qu’il soit arrêté. On savait que ce monsieur voudrait bien rendre visite à ses enfants qui vivent à Marseille, mais qu’il s’était résigné à ne jamais s’y rendre, depuis qu’il se savait recherché. Or, voilà qu’il débarque à Marseille comme une fleur, comme si de rien n’était. Curieuse démarche de quelqu’un qui ne quittait plus l’Algérie. Tout ”diplomate qu’il fut. Il avait été casé dans un poste sédentaire et rongeait son frein.

            S’il a osé ainsi et de façon aussi désinvolte, et aussi soudaine, venir dans le pays même qui a lancé une mandat d’arrêt international contre lui, dans une affaire d’assassinat qui a défrayé la chronique mondiale, et dont il passe pour avoir été le principal agent traiteur, c’est qu’il avait été assuré, avec certitude, qu’il ne serait pas inquiété. Il est même permis de croire qu’on a l’a incité, avec une grande insistance, à se rendre en France. Peut être même lui a-t-on payé le voyage. Et ceux qui l’ont piégé l’ont même convaincu que tout avait été arrangé avec les « amis français ». Ils lui ont fait apprendre la petite leçon dont il a été question plus haut, en lui recommandant de dire qu’il n’était qu’un homonyme du Hassani recherché, si d’aventure un policier zélé l’interpellait. « Cela n’arrivera pas. Nous avons pris nos dispositions. Mais si cela arrive, ont-ils dû lui dire,contente toi de dire qu’ils se trompent de personne. Les policiers vont demander des instructions à leurs supérieurs et là tout est arrangé, nos amis d’en haut vont leur confirmer que ce n’est pas toi. Allez, va voir tes gosses. T’en fais pas va, on est là »

            Le Sieur Hassani qui connaît bien les combines habituelles entre les « collègues » français et algériens, et qui est parfaitement au fait de la complicité et la « coopération » entre les deux « Services » , pour avoir observé avec quelle désinvolture le tueur Amellou avait été soustrait à la justice française, n’a pas hésité une seconde. Il avait été « travaillé » et ne doutait pas que l’affaire avait été ”arrangée”. Sinon, il ne se serait jamais risqué dans une telle aventure. Il ne faut pas oublier que cet homme n’est pas un enfant de chœur. Loin s’en faut !

            Et, surpriiiiise ! Très mauvaise surprise. Il se rend vite compte que quelque chose cloche. Non seulement les policiers ne demandent même pas des consignes à leurs chefs, mais ils lui rient au nez, le rudoient et le moquent. « Cause toujours, mon petit gars. Tu nous prends pour des débiles ou quoi ? » L’affaire était cousue main. Les policiers l’attendaient avant même qu’ils ne débarque à Marseille. Ils avaient été avertis de son arrivée par des gens extrêmement bien intentionnés. Pour parer à toute éventualité.

            Résultat des courses, Hassani a été piégé par ses propres collègues. Ils avaient reçu l’ordre de l’envoyer se faire arrêter en France. Et un tel ordre ne peut venir que de très haut. Du plus haut.

            Posons nous maintenant la question de savoir pourquoi ce scénario a été mis en branle et par qui.
            D’abord, il faut savoir que les actuels patrons du DRS ne sont pas directement impliqués dans l’assassinat de A.Mecili. Le juge français peut instruire autant qu’il veut, ils sont tout à fait hors du coup. A la période ou l’opposant algérien a été assassiné, ils étaient encore des seconds couteaux.

            Par contre, là où le flair dresse l’oreille, si l’on peut dire, c’est que le véritable ordonnateur de ce crime serait Larbi Belkheir. Il aurait réussi à convaincre Chadli Bendjedid de donner son feu vert pour la liquidation de Ali Mecili.

            Le patron de la S.M qui officiait à cette époque est décédé, mais en ces temps là, malgré l’omniprésence de la Sécurité militaire dans la gestion politique du pays, aucun responsable de cette « institution » n’aurait pu faire exécuter une telle « mission » sans l’aval de la Présidence. Chadli Bendjedid était peut être un piètre orateur, et un naïf invétéré entre les mains du redoutable « Cardinal » Larbi Belkheir, mais pas un officier de l’armée algérienne, et encore moins de la SM, qu’il avait mise au pas, et qu’il avait réussi à dominer, n’aurait osé lui tenir tête, et encore moins se passer de son avis, pour une telle mission.
            Donc, si l’on s’en tient à ces raisonnements élémentaires, le piège tendu à Hassani ne peut être préjudiciable que contre Larbi Belkheir et, par voie de conséquence, contre Chadli Bendjedid lui même.
            Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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            • #7
              suite

              Pourquoi ? Et qui est l’auteur de ce coup tordu ?

              Il existe certainement des explications qui ne sont pas à notre portée, puisque nous ne sommes pas dans le secret de ces dieux de la fourberie. Mais des évidences se font jour. Rappelons nous que Larbi Belkheir a été le principal artisan du consensus des décideurs autour de la première et de la deuxième élection du Président Bouteflika. Or, le vent a tourné pour lui. Le rapport des forces entre les clans du régime semble lui avoir été très défavorable, ces derniers temps. De directeur de cabinet du président de la république et son homme de confiance, du statut de l’homme le plus puissant du régime, il s’est retrouvé relégué au rang de petit ambassadeur au Maroc. Ses déboires avec le frère du président Bouteflika, et son lâchage par ce dernier, lui ont valu de cuisantes humiliations. Il avait été renversé de son piédestal sans ménagement, malgré les services immenses qu’il avait rendus à Bouteflika, et son action décisive pour le faire adouber par les généraux, pour le deuxième mandat plus particulièrement. Il pensait pouvoir manipuler Abdelaziz Bouteflika comme il l’avait fait pour Chadli Bendjedid, mais les deux hommes n’étaient pas coulés sur le même moule. Bendjedid, était fort mais ingénu. Une bonne pâte que le rusé « cardinal » pétrissait à sa guise. Il fut son âme noire et son mauvais génie. Et malgré la grande amitié que lui témoignait Bendjedid, il fut le premier à le trahir. Bouteflika, par contre, fut une ombre insaisissable pour Belkheir. Bouteflika tira de lui tout ce qu’il voulut, et lorsqu’il commença à lui peser, il le jeta aux orties, sans plus de gratitude que de l’envoyer dans une ambassade dorée sur tranche. Comme un client de seconde zone. Belkheir croyait pouvoir chasser le loup et le furet avec les mêmes artifices, il en fut pour ses frais.

              Ce fut, pour lui, la descente aux enfers. Ses débiteurs d’hier, devenus ses plus acharnés adversaires, lui auraient même appris que sa santé avait besoin qu’il change d’air. L’énigmatique attentat de Hydra, en décembre 2007, qui n’eut pas lieu, puisqu’un appel anonyme avait averti la police qu’une Mercedes bourrée de 500 kg d’explosifs, prête à exploser par télécommande, et localisée à quelques mètres du domicile de Larbi Belkheir, a surtout servi à lui faire comprendre qu’il était éligible, à tout moment, à un ”attentat terroriste”. Sommation sans frais.

              Mais c’était compter sans la ténacité, l’ambition et l’immense capacité de nuisance de cette éminence grise. Depuis son enclave marocaine, il continuait d’animer ses réseaux. Sa parfaite connaissance des combines financières de haut vol, du pillage du trésor public mais surtout de l’arrosage de personnalités politiques françaises, et d’autres informations qui pourraient faire exploser le pays tout entier, furent couchées sur papier et mises en lieu sûr. Il s’arrangea pour que ça se sache. Il voulait qu’on sache que même mort, il serait un témoin extrêmement gênant. Les uns et les autres se tenaient donc par la barbichette et ne pouvaient plus recourir, les uns contre les autres, à des solutions extrêmes.
              Ils continuaient de négocier le partage de la rente et des espaces de décision, en essayant de ne pas trop se marcher sur les pieds. Larbi Belkheir était d’autant plus à craindre qu’il avait réussi à tisser des connivences avec des personnalités très influentes en France, aux États Unis et en Israël. Mais cet homme arrogant et pétri de vanité, habitué à être considéré comme le vrai maître du pays, qui avait droit de vie et de mort sur n’importe qui, qui avait fait assassiner le président Boudiaf et Kasdi Merbah comme si de rien n’était, vivait très mal son exil marocain. Il était devenu vital pour lui de revenir au cénacle des grands initiés. De retrouver son rang de Décideur principal. A n’importe quel prix.

              L’impasse du troisième mandat, dont n’arrivent pas à se dépêtrer les faiseurs de rois, parce qu’ils n’osent pas solliciter un référendum d’une population qui a appris à ne plus voter, ni de faire passer leur ré aménagement de la Constitution par leur parlement, élu par seulement 30% de l’électorat, semble avoir suscité un appel d’air dans les sphères décisionnelles de l’oligarchie. Les décideurs militaires, qui ne s’opposent pas à un troisième mandat pour le président Bouteflika, ni même à une prolongation de l’actuel mandat de deux années, par la magie de la politique à l’algérienne, ne demanderaient pourtant pas mieux que le ci-devant Bouteflika se retire de lui même, quitte à lui consentir un statut très spécial. Une sorte de guide suprême et d’arbitre. A la condition qu’il bénisse le ci-tapi Ouyahia qu’ils veulent imposer comme le président des Algériens. Ouyahia, ne l’oublions jamais, est la créature du DRS et des généraux qui sont affiliés à ce club du crime et de l’enrichissement frauduleux institutionnalisé. Il semble en tout cas que les deux principaux clans du régime soient en phase de trouver une option, où Ouyahia et Bouteflika sont les deux pièces maîtresses, avec le frère du président, Saïd Bouteflika, en sous main. Pour un privilège de consolation.

              Mais ne voilà-t-il donc pas qu’une sourde rumeur commence à se distiller dans les milieux les plus branchés de la capitale. Chadli Bendjedid aurait exprimé le souhait de faire des voyages à l’étranger. Des voyages en pleine lumière, assortis du droit de faire des déclarations publiques, de donner des interviews à la presse. Et comme si cela ne suffisait pas à semer la panique au sein des parrains qui ne s’attendait vraiment pas à une telle sortie, voilà qu’il se dit que certains leaders islamistes presseraient le Président Bendjedid de s’exprimer sur l’interruption du processus électoral, sur les prochaines élections présidentielles et sur les autres sujets tabous du régime. De là à envisager que l’ex-président pourrait manifester le désir de se présenter aux élections présidentielles, et à courtiser la voix des islamistes et des « réconciliateurs », il n’y a qu’un pas.

              Et qui pourrait être l’artisan d’une telle « hérésie », aux yeux du système, derrière cette agitation d’une mouvance qu’il croyait neutralisée à jamais ? Larbi Belkheir !

              Il est vrai que celui-ci était brouillé avec l’ex-président, après qu’il l’ait trahi et qu’il se soit ligué contre lui, avec les généraux janvièristes lors de l’interruption du processus électoral et de sa démission forcée. Mais en politique, dans ces milieux de grands prédateurs, il n’y a pas d’états d’âme. A fortiori que Larbi Belkheir est un fauve blessé.

              Dès lors, et compte tenu d’une conjoncture qui ne se prête plus à la liquidation d’un ex-chef d’état, ni à celle d’un adversaire qui a mis ses confessions en lieu sûr, ni même à les garder tous deux dans une prison dorée qui ne dit pas son nom, le régime, comme à son accoutumée, a décidé d’envoyer un coup de semonce. Rappeler à Larbi Belkheir et à Chadli Bendjedid qu’il est toujours possible de les inquiéter et de les assigner à silence. Avec des méthodes extrêmes de manipulation qui annoncent l’orage. Et c’est ainsi que Hassani a été remis sur les rails, à son insu, pour être envoyé au charbon. Aux yeux des redoutables manipulateurs qui tentent de re cadrer la situation, à leur avantage, Hassani n’est qu’un pion de dernière catégorie, un recruteur de tueurs et un exécuteur de basses œuvres, qui ne pourra rien dire contre eux, de toute façon. Mais en le fourrant entre les mains de la Justice française, même si l’affaire s’avèrera un pétard mouillé, le message aura été transmis. Un simple tir à blanc, mais un avertissement sérieux et qui laisse augurer d’autres actions plus sévères.
              D’où l’ahurissant voyage de Hassani en France.

              Mais quoi qu’il en soit, et quelles que soient les raisons qui ont amené Hassani à aller se faire arrêter, celles évoquées ici, ou d’autres que nous ignorons, cette affaire est, sans doute, une manipulation orchestrée par des spécialistes en coups tordus. Jamais le DRS n’aurait permis à Hassani de se rendre en France, si cet aboutissement qu’a été son arrestation n’avait pas été délibérément recherché.
              D’autant que les actuels patrons du DRS et de la Présidence de la République, les deux seules forces en présence, ne sont pas susceptibles d’être inquiétés par l’affaire Mecili.
              Donc, pour essayer de se faire une idée sur la question, demandons nous seulement à qui profite cette arrestation, et à qui elle peut nuire.
              D.B
              www.******************.com
              Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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