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e hacker anglais Gary McKinnon livré aux USA le 31 août ? Bonjour l’angoisse !

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  • e hacker anglais Gary McKinnon livré aux USA le 31 août ? Bonjour l’angoisse !

    Il s’appelle Gary McKinnon, rappelez-vous, il est anglais, il a 42 ans et une passion, disait-il, les extraterrestres quand boosté à l’anodin pétard, notre informaticien super-hacker était loin de penser qu’un jour il risquerait de finir sa vie dans une cellule quatre étoiles aux Etats Unis, livré par la justice de son pays depuis le 30 juillet dernier.

    Aux dernières nouvelles, il devrait être définitivement fixé à la fin du mois d’août. S’il en réchappe, il abandonnera le clavier pour un jeu plus tranquille, genre sudoku.

    Car Gary McKinnon est l’auteur d’un coup génial : entre février 2001 et mars 2002, cet expert a piraté, y rentrant comme dans du fromage blanc, des dizaines d’ordinateurs de la Nasa, de l’Armée de l’Air et de la Marine américaine. Le tout sans jamais quitter sa modeste chambre du modeste appartement du nord de Londres, à Enfield, prêté par la tante de sa copine, ont précisé ses amis pour qui, cela va de soi, il n’est ni un « terroriste » ni même un hacker malveillant. Pénard dans son bedroom, c’est logiquement qu’il s’était choisi un pseudo pour le net adapté à sa vie : « Solo ».

    Mephisto ? Non, “Solo”

    Un hacker de génie. Qui passait sa vie devant son ordinateur personnel lequel n’avait plus de secret pour lui. Supposons : s’il a pénétré ces réseaux militaires ultrasensibles, c’est uniquement pour découvrir des informations secrètes sur les vaisseaux extraterrestres. En réalité, comme des milliers de passionnés d’OVNIS (et de fans de la série X-Files), il est en effet persuadé que les autorités américaines nous cachent la vérité…. «Ce n’est pas qu’un intérêt pour les petits hommes verts ou les soucoupes volantes, expliquait McKinnon à la BBC. Je crois qu’il y a, ou qu’il y a eu dans le passé, des vaisseaux spatiaux qui circulent sur Terre sans que le public soit au courant.» Il est aussi convaincu que les militaires américains ont récupéré un système de propulsion par antigravité, qu’ils gardent secret.

    Une passion qui s’est rapidement transformée en obsession, ajoutent ses amis sur le net. Ils ajoutent : à force de surfer internet, Gary McKinnon, qui délaissait sa salle de bains et vivait, comme un reclus, en peignoir dans son appartement, a fini par perdre sa petite amie, son travail, son anonymat…et, on le verra, son ordinateur désormais sans connexion à Internet. Un ordinateur réduit au rang de machine à écrire. Ce n’est pas une vie.

    Le jour où cet administrateur système de formation pénétra les réseaux US, pour fêter ça, il se fit livrer une pizza napolitaine spéciale (nul n’est parfait). Comme c’est connu, dans les temps qui sont les nôtres, faîtes l’essai par téléphone, le livreur de pizza –casqué- arrive chez vous plus vite que la police- casquée mais pas seulement. Il n’avait pas avalé la dernière olive de sa pizza que déjà la justice américaine lançait un avis mondial de recherche, contre un (alors) inconnu accusé par les plus hautes autorités de l’hyper-puissance du « plus grand piratage informatique militaire de tous les temps ». Dégâts évalués : autour de 700 000 dollars, un chiffre relativement faible au regard des sommes quotidiennement traitées par les administrations visées.

    Selon les accusations portées contre lui, il se serait approprié 950 mots de passe et il aurait détruit des informations vitales pour la marine US. Il aurait réussi à s’introduire par effraction dans 53 ordinateurs de l’armée, ce qui aurait forcé les responsables à fermer 2000 ordinateurs de la zone militaire de Washington, pendant 24 heures, occasionnant des coûts imprévus de presque un million de dollars. Il est accusé d’avoir mis à mal 300 ordinateurs de la base navale de Earle (New Jersey) peu après les attentats du 11 septembre 2001, etc, etc…

    De là à accuser McKinnon d’être à l’origine de la débâcle irakienne, des lourdes pertes de l’économie américaine, de la crise des subprimes, de la chute de l’hypo-président Bush, etc, etc…il n’y aurait qu’un pas. Le discret et flegmatique Gary a été catapulté au rang d’ennemi public numéro un aux Etats-Unis, de terroriste d’un nouveau type, le cyber-terroriste. À son insu et sans que « le grand public » le sache.

    Si vous avez manqué les chapitres précédents : Cette histoire à la fois fabuleuse et pathétique – aujourd’hui elle ne fait rire personne- remonte à plus de six ans. Une fois découvertes les gigantesques « anomalies » informatiques qu’ils enregistrent, les plus fins limiers US font intervenir leurs Global Positioning Systems les plus sophistiqués, parviennent à loger l’intrus à Londres, comme quoi, soit dit en passant, il est plus facile et plus rapide de mettre la main sur un mangeur de rosbif, le visage crevette rose et le cheveu tirant sur le roux, que sur le bouffeur de yankees le plus recherché de l’histoire, le visage basané et une barbe tirant sur le blanc. Il faut bien plaisanter.

    Et McKinnon lui ne se cache pas, ne change pas de domicile, ne voyage pas, ne complote pas, n’est animé d’aucune mauvaise intention. Quand les Américains demandent à leurs homologues anglais d’aller signifier au hacker de génie la litanie de chefs d’accusation que la « justice » de Washington à rédigé avec minutie, McKinnon, en peignoir, vaque à ses occupations. Et quand les police officers de sa Très Gracieuse Majesté – qui auparavant avaient installé un périmètre de sécurité autour de la maison afin d’éviter une fuite par l’escalier de service ou par une porte dérobée – frappe à sa porte, McKinnon ouvre comme il aurait ouvert au livreur de pizza. Il ne se cache pas, on l’a dit, il n’en a jamais eu l’idée, comme il ne cachera jamais s’être introduit à distance dans les ordinateurs américains.

    Que lui disent ces envoyés très spéciaux ? Nous n’avons rien contre vous, la justice britannique n’a rien à vous reprocher, mais nous avons un message recommandé pour vous. La justice américaine en a après vous. Vous êtes inculpé par la justice fédérale américaine de huit chefs d’accusation de crimes informatiques commis dans 14 Etats différents. Ne quittez pas le territoire britannique. Vous recevrez bientôt une convocation.

    Là commence un parcours judiciaire marathonien du prévenu, qui vient de se terminer fin juillet : préparez quelques affaires personnelles, vous allez être extradé vers le pays requérant, les Etats Unis. C’est une affaire de quelques semaines. Avant la fin du mois d’août, vous goûterez aux charmes d’un pénitencier tout équipé dernier modèle – vous y bénéficiez déjà d’une réservation de longue durée, entre 60 et 70 ans- comme seuls nos amis américains savent en faire.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Pour des raisons bassement politiciennes, cet homme risque ainsi de sortir de prison quand il aura 110 ans. Ça fait cher payer… la mauvaise sécurisation de sites web, non ?!

    McKinnon qui au fil des ans, est devenu un personnage (hélas) célèbre dans son pays – son cas est nettement plus connu sur le web que dans la « grande presse » mondiale – est aujourd’hui autant entouré de médecins (pour méchante déprime légitime) que d’avocats. Lesquels ne font que répéter la même chose depuis le début : si leur client doit être jugé, il doit l’être par la justice de son pays, en qui ils n’arrêtent pas de croire. Si »crime » il y a, il a été commis en territoire britannique.

    Hélas, ces avocats, au nom de McKinnon, toujours prévenu libre, en liberté surveillé, au chômage forcé, ont épuisé tous les recours de la «justice » britannique, qui ayant entre ses mains une hot potato et soucieuse d’être prévenante et complaisante envers la « justice », celle de M. Bush ne l’oublions pas, avec probablement derrière la tête l’idée d’un renvoi d’ascenseur un jour ou l’autre, livre donc McKinnon, aussi facilement qu’un livreur une pizza.

    McKinnon n’aura pas eu l’occasion de profiter des senteurs printanières londoniennes, car plus que tendu, fébrile, il attendait comme le messie l’ultime décision de la Chambre des Lords le 30 juillet dernier. Le hacker de la NASA en appelle à la chambre des Lords .En effet en mai 2007, la Haute cour de Londres ayant autorisé son extradition vers les Etats-Unis pour y être jugé devant un tribunal militaire américain, il ne restait plus aux avocats que le recours d’appel auprès des Law Lords, la plus haute cour britannique…qui a rejeté cet appel et confirmé l’extradition du hacker. Les avocats ont annoncé qu’ils allaient “immédiatement” se pourvoir devant la Cour européenne des droits de l’Homme.

    Les Américains attendent McKinnon de pied ferme. Ils parlent de cette affaire comme étant l’affaire du siècle. Ses avocats craignent plus que jamais les 60 ans de prison pour McKinnon, s’il est reconnu coupable de sabotage, et pourquoi pas une tenue orange sur mesure que les G.O de Guantanamo réservent à leurs pensionnaires. Le temps n’est plus où McKinnon considérait que l’orange est une couleur qui irait bien avec sa courte chevelure de rouquin. On se souvient que McKinnon avait alors donné une interview pour exprimer sa peur de finir dans la prison de Guantanamo pour violation de la loi américaine sur la lutte contre le terrorisme.

    The fall guy ?

    Cela étant, si quelqu’un devait tomber, ce serait plutôt le responsable informatique américain qui avait sous sa coupe le réseau réputée le plus sûr du monde, a fortiori après les attentats du 9/11. Or, McKinnon a révélé sans le vouloir, que ces ordinateurs n’étaient pas sécurisés !

    Pour le gouvernement américain, ce piratage “était intentionnel et calculé pour influencer et affecter le gouvernement américain par intimidation et coercition “.

    “En conséquence de sa conduite, des dommages ont été causés aux ordinateurs en mettant à mal leur intégrité, disponibilité et fonctionnalités des programmes, systèmes, informations et données”, avait précisé un juge américain qui à la fois perdait là une occasion de se taire et révélait à la terre entière la fragilité – une fragilité de plus- d’un méga-système qui devait protéger - en théorie- les USA de toutes les attaques « terroristes » qui n’allaient pas manquer de mettre le feu à la planète.

    La justice américaine veut la peau de Gary McKinnon. Selon ses avocats, la justice américaine a fait pression sur leur client, en essayant de l’intimider pour qu’il accepte de plaider coupable devant un juge américain. Les hommes de loi ont révélé aussi que les autorités américaines auraient proposé un marché à son client, marché qui consisterait à lui assurer une peine de prison réduite s’il cessait de lutter contre son extradition. L’offre a bien évidemment été rejetée, mais surtout qualifiée d’ « approche illégale ». S’il ne coopère pas, cela pourrait être considéré comme un acte de terrorisme et valoir de la réclusion en quartier de haute sécurité. Dans le cas contraire, il prendrait entre 37 et 46 mois, serait rapatrié en Angleterre et serait libéré sur parole, après une condamnation pour « atteinte significative à la sécurité nationale ».

    Vraiment très sympa, McKinnon qui, à toutes fins utiles, a donné aux Américains les clés de sa brillante opération purement technique : il a utilisé un programme appelé “Remotely Anywhere” pour pirater des postes de nuit des agences de sécurité américaines, lorsque tous les employés sont partis. Cet « Arsène Lupin » de l’informatique s’est alors fait prendre à cause du décalage horaire entre Londres et les Etats-Unis, un employé s’étant vite rendu compte de l’intrusion, dit encore un site ami du hacker. C’est aussi simple que ça. «J’ai découvert que les militaires américains utilisaient Windows, raconte l’ancien administrateur de réseaux informatiques, et j’ai cherché à voir si certains ordinateurs étaient mal protégés.»

    « Gary » joue très gros. Déjà privé d’Internet, il a perdu le flegme très British du « Wait and See ». S’il perd également devant la Cour Européenne des droits de l’homme, avant la fin du mois d’août, il aura le titre très peu envié du premier pirate britannique à être extradé vers les Etats Unis.

    Tout comme l’ancien pirate informatique américain Kevin Mitnick, accusé dans les années soixante d’intrusion dans un ordinateur du Pentagone, le pirate britannique Gary McKinnon a droit à un site Web prenant sa défense. Le site « Free Gary » assure ainsi un suivi quotidien des péripéties judiciaires du pirate et permet aux internautes de faire connaître leurs points de vue et leurs opinions sur cette histoire. Cependant, ils ne peuvent espérer une réponse directement de McKinnon puisqu’une des conditions pour sa remise en liberté est de ne pas utiliser d’ordinateur ayant un accès Internet…

    Au fait, il fait quel temps, en ce moment, à Guantánamo ? C’est juste une question que se pose un ami de McKinnon. Très chaud et très humide. Insupportable. Même l’hiver.

    Conclusion provisoire : juridiction basée à Strasbourg, la Cour Européenne des droits de l’Homme laisse un sursis à celui surnommé le pirate de la NASA. Dernier recours contre l’extradition, elle l’auditionnera le 28 août prochain. Elle a en effet demandé mercredi 13 août à la justice britannique de suspendre la décision d’extradition, le temps d’examiner le recours déposé par le hacker.

    Il reste donc à McKinnon un sursis jusqu’au 31 août prochain. À minuit, il sera peut-être obligé de faire ses bagages

    Source : Tlaxcala
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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