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Rabat coupable de crime contre l’humanité[IMG]http://www.lecourrier-d***********/photos/5.jpg[/IMG] L’ironie du sort aura voulu que même les soutiens « traditionnels » de Mohamed VI, se battant pour le maintien du Sahara Occidental sous domination coloniale, ont fini par admettre que les « troupes du général Laânigri ont agi dans le pur style des anciennes armées conquérantes». Sale temps pour Mohamed VI. L’ASM (Association du Sahara Marocain), dans un communiqué qu’elle nous a transmis, s’indigne de la manière la plus formelle qui soit contre ce qu’il convient d’appeler « les évènements de Sidi Ifni ». Daté du 24 août, et adressé directement au ministre de la Justice marocain, Abdoulouahed Radi, le document ne laisse guère de place au doute quant à ce qui s’est passé dans cette localité martyre, située dans le sud-ouest marocain. Le document, en effet, exige l’ouverture d’une « enquête » en vue de « juger » ceux qui se sont rendu coupables de brutalité, ainsi que ceux qui en ont donné l’ordre. Des preuves de ce qui est avancé existent, comme l’indique le communiqué : « nous membres de l’ASM tenons à vous exprimer notre colère et révolte après avoir visionné le contenu d’une vidéo diffusée sur le site Youtude à l’adresse : http://fr.youtube. com/watch?v=UzUeqieegbo qui montre comment des citoyens à Sidi Ifni ont été brutalisés avec une sauvagerie incompréhensible et indigne d’un pays qui se veut en voie de démocratisation ». Et de s’indigner sur ce qui vient de se passer, alors que les autorités marocaines avaient tout fait pour tenter de démentir ce que certains journaux avaient déjà indiqué, faisant même état du décès de 8 personnes. « Comment cela est-il possible? Comment des éléments des forces de l’ordre ont osé faire justice eux -mêmes alors que leur travail est de rétablir l’ordre de manière civilisée et professionnelle ainsi que présenter ceux qui troublent l’ordre public à la justice qui elle seule est habilitée à les juger ». Pis encore, comme le révèle encore le document en question, « le contenu de cette vidéo est une véritable honte pour notre pays et une tâche à l’image du Maroc sur le plan international, c’est un cadeau offert aux ennemis de notre intégrité territoriale et une forte déception aux attentes de la jeunesse marocaine qui croyait que ces pratiques répressives barbares sont d’un temps révolu. C’est un sérieux coup dans le dos des actions menées au quotidien par notre souverain Sa Majesté le Roi Mohamed VI pour l’édification d’un Etat de droit lui qui ne cesse de multiplier les déplacements à travers le royaume jusqu’à ses coins les plus perdus pour le bien -être de son peuple ». Il est à signaler que la population de Sidi Ifni, placée en marge du développement du royaume, avait tenté de bloquer le port au début du mois de juin passé. Une répression farouche, menée par quelque 8 000 hommes, entre soldats et policiers, avait même été ponctuée par des viols, des saccages, et la destruction des maisons de ceux qui sont soupçonnés d’être les meneurs de ce mouvement. Depuis, Sidi Ifni continue de vivre sous état de siège. Beaucoup de jeunes et de leaders syndicalistes ont trouvé refuge dans les montagnes, de peur d’être embarqués et sauvagement torturés. Durant les semaines qui ont suivi cette « descente punitive », l’Etat marocain effaça complètement l’illusion que le pays s’était politiquement libéralisé. Une rafle commença contre le secrétariat et contre les gens qui avaient activement pris part au blocus du port. Brahim Sebaa Ellil fut arrêté à Rabat. Le 10 juillet, il fut condamné à six mois de prison et à une amende de 50 000 dirhams, sur la base de l’accusation d’avoir propagé de fausses informations. Peu de temps après, douze militants sont arrêtés et enfermés. Ils sont accusés d’avoir formé une bande, d’avoir organisé un attroupement armé et d’avoir pratiqué la désobéissance civile. Jusqu’au début juillet, les nouvelles à propos d’autres arrestations se sont succédé. Al- Jazeera aussi a maille à partir avec la répression. La chaîne s’est vue reprocher d’avoir refusé de diffuser un démenti officiel quant au nombre de morts. Le directeur d’Al- Jazeera à Rabat a perdu son permis de travail. D’autres médias au Maroc ont perdu tout crédit et toute crédibilité auprès de la population. Des reporters de la radio populaire 2M ont été chassés d’Ifni parce qu’ils avaient arbitrairement repris l’explication officielle du gouvernement marocain, qui minimise les faits. La zone, placée sous état de siège qui ne dit pas son nom, est également fermée aussi bien à la presse qu’aux différentes ONG en charge de la défense et de la promotion des droits de l’homme. La question de savoir s’il y a eu huit morts n’a pas encore de réponse. L’enquête officielle fut une plaisanterie. « Mais maintenant l’Etat marocain ne peut plus rien cacher, comme jadis », dit un militant que cite un journal marocain « indépendant ». « Avec l’Internet, les GSM et les caméras, les armes de la jeunesse, nos nouvelles vont partout. Maintenant, nos films sont aussi sur YouTube ». Des tentatives visant à casser ce blocus et cette répression farouche, constituées de marches pacifiques, sont toutes réprimées dans le sang, ce qui donne un aperçu sur la nature véritable du régime totalitaire de Mohamed VI.
Wassim Benrabah
Le courrier d'Algerie.
== MODERATION==
Evitez les threads à but provocateur. Soyez constructive et non provocante. Respectez la Charte
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