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Que se passe t il autour des deux villes reellement marocaines encore sous accupation epagnoles?
Sebta et Melilia. Litige frontalier en vue ?
Un incident récent rappelle les prémices de la crise de l'îlot Leïla. La droite espagnole pousse à l'affrontement. Rabat craint que le tracé des frontières de Sebta et Melilia, longtemps en suspens, ne soit figé. Avec la visite imminente de Zapatero dans les présides, la tension est à son comble.
S’achemine-t-on vers une nouvelle crise entre l'Espagne et le Maroc qui rappelle l'épisode de l'îlot Leïla ? Le dernier incident remonte au début de la dernière semaine de novembre 2005, quand le ministère espagnol de l'Intérieu, a entrepris la construction d'un nouveau grillage autour de Melilia, pour empêcher de nouveaux assauts de clandestins subsahariens. Les forces de l'ordre marocaines sont intervenues pour empêcher les Espagnols de dresser le mur de barbelés sur un terrain relevant de la commune de Beni Ansar. D'après le communiqué du ministère espagnol de l'Intérieur, “les travaux de construction du nouveau grillage ont été suspendus, parce que des éléments de l'armée marocaine se trouvent sur des terres relevant de la souveraineté espagnole. Et ces travaux reprendront dès le retrait des forces occupantes !”. Le gouverneur de Melilia, Juan José Imbronda ,qui s'est étalé sur les colonnes de la presse de droite espagnole, a crié à la provocation. Reprenant le flambeau, la droite espagnole n'a pas raté l'occasion pour tirer à boulets rouges sur le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero accusé de “faire le jeu des Marocains”. C'est l'ex-ministre de la Défense sous José Maria Aznar, Féderico Trillo, qui est monté au front pour rappeler que le “Maroc méritait une autre leçon que celle de l'îlot de Toura (Leïla)”. Face aux critiques de la droite, le ministre des Affaires étrangères, Miguel Ángel Moratinos a reconnu devant le parlement espagnol, le mercredi 30 novembre, que les pourparlers avec Rabat allaient bon train pour résoudre un différend qualifié par lui “d'insignifiant et sans conséquence”.
Du côté marocain, sur le terrain, le petit peuple reconnaît la crise. “En réalité, quand les Espagnols ont commencé à construire la seconde barrière, les Marocains ont laissé faire mais quand ceux-ci ont décidé d'investir un peu plus le territoire pour mettre sur pied une troisième barrière de barbelés, les éléments des forces auxiliaires sont intervenus et ont arrêté les travaux opérés sur le territoire relevant de la province de Nador” rappelle un résident de Beni Nsar, qui a assisté à la scène. Mais qui a donné les consignes aux forces de l'ordre marocaines pour qu'elles interviennent ? Rabat, fidèle à son habitude, a préféré garder le silence sur cette nouvelle crise. On fait semblant de ne pas être au courant, que ce soit au niveau du ministère des Affaires Etrangères ou de celui de l'Intérieur, la consigne est la même : motus et bouche cousue. Une source anonyme a précisé que “les Marocains ne veulent pas faire trop de remous autour de cet incident parce qu'on attend beaucoup des Espagnols dans l'affaire du Sahara”. Quant aux partis politiques, seul le Parti libéral marocain a réagi en publiant un communiqué dans lequel il dénonce la tentative espagnole de marquer définitivement un tracé des frontières qui n'a jamais été fait auparavant. “Cette nouvelle provocation des Espagnols est d'autant plus scandaleuse que les barbelés, utilisés pour installer une troisième barrière à l'intérieur du territoire sous juridiction marocaine, sont interdits par la Convention de Genève puisqu'il s'agit de barbelés équipés de lames de rasoir tranchantes. Ce mur est pire que celui de Berlin !”, s'indigne Mohamed Ziane, le patron du PLM. L'ex-ministre des Droits de l'homme soupçonne d'ailleurs les Espagnols de vouloir arracher, par ces opérations de sécurisation des deux présides occupées, une reconnaissance de facto du tracé des frontières et donc de l'hispanité de Sebta et Melilia.
Sur le terrain, les travaux ont bien été arrêtés, et le ministre espagnol de l'Intérieur, José Alonso, a exprimé son espoir de “voir les deux parties parvenir à un accord sur ce point, pour que les travaux de construction puissent reprendre”. Mais les observateurs des deux côtés ne sont pas vraiment inquiets par rapport aux conséquences que pourrait avoir cet incident sur les relations entre les deux pays : ce qui les préoccupe, c'est l'annonce faite par José Luis Zapatero d'effectuer une visite officielle en janvier 2006 dans les deux présides de Sebta et Melilia. En annonçant devant le Sénat espagnol son intention de visiter les deux villes, Zapatero s'est dépêché d'ajouter que “l'hispanité des deux villes étant incontestable, j'ai plusieurs fois réitéré devant le monarque marocain et son Premier ministre que c'est là un sujet à ne pas discuter” !
“Le problème, c'est qu'il s'agit là de la première visite officielle depuis la mort de Franco d'un chef du gouvernement espagnol dans les deux présides situées au nord du Maroc” précise ce journaliste espagnol qui pense que “Hassan II et Juan Carlos s'étaient mis d'accord pour qu'il n'y ait jamais une visite de ce genre susceptible de froisser la sensibilité des Marocains sur cette question”. Le journaliste ajoute que “Zapatero semble être mis le dos au mur surtout après la proposition de vote sur l'hispanité des deux présides présentée dernièrement au Parlement par les députés du Parti populaire. Celle-ci fait suite aux accusations portées par certains journaux espagnols sur l'implication présumée des services marocains de renseignements qui auraient encouragé les assauts massifs des immigrés, en vue de semer les troubles dans les deux présides occupés”. La sortie de Zapatero vient d'ailleurs en réponse aux demandes insistantes des gouverneurs des deux villes autonomes, formulées juste après la crise provoquée par les assauts des clandestins en octobre dernier.
En tout cas, à Sebta, comme à Melilia d'ailleurs, les Marocains sont particulièrement inquiets après l'annonce de cette visite. “Même au plus fort de la crise entre le Maroc et le Parti populaire espagnol, José Maria Aznar qui a effectué une seule et unique visite à Sebta et Melilia en février 2004, avait tenu à plusieurs reprises à préciser haut et fort qu'il s'y rendait en tant que chef de parti et non en tant que chef de gouvernement” fait remarquer Haj Mohamed Hamid Ali, le président de l'Union des musulmans de Sebta. Si le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, va jusqu'au bout de son intention de visiter les deux présides de Sebta et Melilia, le silence de Rabat vis-à-vis de cette surenchère deviendra de moins en moins compréhensible. Alors, le Maroc sortira-t-il de ses gonds ? Enfreindra-t-il la règle officielle de passivité sur le sujet de ces enclaves occupées ? Affaire à suivre.
http://www.telquel-online.com/204/zoom_204.shtml
Sebta et Melilia. Litige frontalier en vue ?
Un incident récent rappelle les prémices de la crise de l'îlot Leïla. La droite espagnole pousse à l'affrontement. Rabat craint que le tracé des frontières de Sebta et Melilia, longtemps en suspens, ne soit figé. Avec la visite imminente de Zapatero dans les présides, la tension est à son comble.
S’achemine-t-on vers une nouvelle crise entre l'Espagne et le Maroc qui rappelle l'épisode de l'îlot Leïla ? Le dernier incident remonte au début de la dernière semaine de novembre 2005, quand le ministère espagnol de l'Intérieu, a entrepris la construction d'un nouveau grillage autour de Melilia, pour empêcher de nouveaux assauts de clandestins subsahariens. Les forces de l'ordre marocaines sont intervenues pour empêcher les Espagnols de dresser le mur de barbelés sur un terrain relevant de la commune de Beni Ansar. D'après le communiqué du ministère espagnol de l'Intérieur, “les travaux de construction du nouveau grillage ont été suspendus, parce que des éléments de l'armée marocaine se trouvent sur des terres relevant de la souveraineté espagnole. Et ces travaux reprendront dès le retrait des forces occupantes !”. Le gouverneur de Melilia, Juan José Imbronda ,qui s'est étalé sur les colonnes de la presse de droite espagnole, a crié à la provocation. Reprenant le flambeau, la droite espagnole n'a pas raté l'occasion pour tirer à boulets rouges sur le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero accusé de “faire le jeu des Marocains”. C'est l'ex-ministre de la Défense sous José Maria Aznar, Féderico Trillo, qui est monté au front pour rappeler que le “Maroc méritait une autre leçon que celle de l'îlot de Toura (Leïla)”. Face aux critiques de la droite, le ministre des Affaires étrangères, Miguel Ángel Moratinos a reconnu devant le parlement espagnol, le mercredi 30 novembre, que les pourparlers avec Rabat allaient bon train pour résoudre un différend qualifié par lui “d'insignifiant et sans conséquence”.
Du côté marocain, sur le terrain, le petit peuple reconnaît la crise. “En réalité, quand les Espagnols ont commencé à construire la seconde barrière, les Marocains ont laissé faire mais quand ceux-ci ont décidé d'investir un peu plus le territoire pour mettre sur pied une troisième barrière de barbelés, les éléments des forces auxiliaires sont intervenus et ont arrêté les travaux opérés sur le territoire relevant de la province de Nador” rappelle un résident de Beni Nsar, qui a assisté à la scène. Mais qui a donné les consignes aux forces de l'ordre marocaines pour qu'elles interviennent ? Rabat, fidèle à son habitude, a préféré garder le silence sur cette nouvelle crise. On fait semblant de ne pas être au courant, que ce soit au niveau du ministère des Affaires Etrangères ou de celui de l'Intérieur, la consigne est la même : motus et bouche cousue. Une source anonyme a précisé que “les Marocains ne veulent pas faire trop de remous autour de cet incident parce qu'on attend beaucoup des Espagnols dans l'affaire du Sahara”. Quant aux partis politiques, seul le Parti libéral marocain a réagi en publiant un communiqué dans lequel il dénonce la tentative espagnole de marquer définitivement un tracé des frontières qui n'a jamais été fait auparavant. “Cette nouvelle provocation des Espagnols est d'autant plus scandaleuse que les barbelés, utilisés pour installer une troisième barrière à l'intérieur du territoire sous juridiction marocaine, sont interdits par la Convention de Genève puisqu'il s'agit de barbelés équipés de lames de rasoir tranchantes. Ce mur est pire que celui de Berlin !”, s'indigne Mohamed Ziane, le patron du PLM. L'ex-ministre des Droits de l'homme soupçonne d'ailleurs les Espagnols de vouloir arracher, par ces opérations de sécurisation des deux présides occupées, une reconnaissance de facto du tracé des frontières et donc de l'hispanité de Sebta et Melilia.
Sur le terrain, les travaux ont bien été arrêtés, et le ministre espagnol de l'Intérieur, José Alonso, a exprimé son espoir de “voir les deux parties parvenir à un accord sur ce point, pour que les travaux de construction puissent reprendre”. Mais les observateurs des deux côtés ne sont pas vraiment inquiets par rapport aux conséquences que pourrait avoir cet incident sur les relations entre les deux pays : ce qui les préoccupe, c'est l'annonce faite par José Luis Zapatero d'effectuer une visite officielle en janvier 2006 dans les deux présides de Sebta et Melilia. En annonçant devant le Sénat espagnol son intention de visiter les deux villes, Zapatero s'est dépêché d'ajouter que “l'hispanité des deux villes étant incontestable, j'ai plusieurs fois réitéré devant le monarque marocain et son Premier ministre que c'est là un sujet à ne pas discuter” !
“Le problème, c'est qu'il s'agit là de la première visite officielle depuis la mort de Franco d'un chef du gouvernement espagnol dans les deux présides situées au nord du Maroc” précise ce journaliste espagnol qui pense que “Hassan II et Juan Carlos s'étaient mis d'accord pour qu'il n'y ait jamais une visite de ce genre susceptible de froisser la sensibilité des Marocains sur cette question”. Le journaliste ajoute que “Zapatero semble être mis le dos au mur surtout après la proposition de vote sur l'hispanité des deux présides présentée dernièrement au Parlement par les députés du Parti populaire. Celle-ci fait suite aux accusations portées par certains journaux espagnols sur l'implication présumée des services marocains de renseignements qui auraient encouragé les assauts massifs des immigrés, en vue de semer les troubles dans les deux présides occupés”. La sortie de Zapatero vient d'ailleurs en réponse aux demandes insistantes des gouverneurs des deux villes autonomes, formulées juste après la crise provoquée par les assauts des clandestins en octobre dernier.
En tout cas, à Sebta, comme à Melilia d'ailleurs, les Marocains sont particulièrement inquiets après l'annonce de cette visite. “Même au plus fort de la crise entre le Maroc et le Parti populaire espagnol, José Maria Aznar qui a effectué une seule et unique visite à Sebta et Melilia en février 2004, avait tenu à plusieurs reprises à préciser haut et fort qu'il s'y rendait en tant que chef de parti et non en tant que chef de gouvernement” fait remarquer Haj Mohamed Hamid Ali, le président de l'Union des musulmans de Sebta. Si le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, va jusqu'au bout de son intention de visiter les deux présides de Sebta et Melilia, le silence de Rabat vis-à-vis de cette surenchère deviendra de moins en moins compréhensible. Alors, le Maroc sortira-t-il de ses gonds ? Enfreindra-t-il la règle officielle de passivité sur le sujet de ces enclaves occupées ? Affaire à suivre.
http://www.telquel-online.com/204/zoom_204.shtml
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