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France/Algérie: Tout ce qui va changer pour le visa "biométrique".

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  • France/Algérie: Tout ce qui va changer pour le visa "biométrique".

    Le Consul général de France à Alger au Quotidien d'Oran : Tout ce qui va changer pour le visa

    par Interview Réalisée Par Ghania Oukazi

    A partir du 1er octobre prochain, le consulat général de France à Alger chargera une société privée de recevoir les demandes de visas. C'est ce que le Consul général appelle l'externalisation, un processus mis en oeuvre en Chine. Dans cette interview, Francis Heude en explique les raisons et les objectifs visés par son lancement à Alger.

    Le Quotidien d'Oran: Vous venez de rendre publique une note pour que les demandes de visa ne soient plus envoyées par la poste mais adressées directement au consulat. Pourriez-vous nous en dire plus ?

    Francis Heude
    : C'est une opération qui est prévue à partir de la fin du mois d'août, date à laquelle nous n'accepterons plus de demande de visa par courrier. Nous renverrons donc aux expéditeurs les dossiers qui nous parviendraient après cette échéance.

    Nous instaurons, à partir du mois de septembre, un système de comparution personnelle avec une prise de rendez-vous au préalable. Le rendez-vous sera pris par l'intermédiaire de notre centre d'appel qui est bien connu de notre public demandeur de visa -le 1573- numéro qu'il faut appeler aujourd'hui pour obtenir un rendez-vous de son choix pour se présenter au Consulat.

    C'est un centre d'appel qui a été présenté à la presse il y a à peu près deux ans, en 2006. Le mois de septembre, qui est pour nous en terme de visa une période creuse, et correspond cette année au mois de Ramadhan, est une période propice pour mettre fin à cette ancienne organisation basée sur les demandes par courrier.

    Q.O.: Avant d'aller plus loin pour ce qui est de ces changements, nous savons que le 1573 fonctionne difficilement. Y aurait-il du nouveau à cet effet ?

    F.H.: Nous savons, par un certain nombre de retour, qu'effectivement, il y a parfois des délais d'attente, il y a parfois une indisponibilité de ce numéro. Nous sommes en relation constante avec les responsables de ce centre d'appel pour que les choses se passent dans les meilleures conditions possibles. Mais ils sont confrontés régulièrement, tous les jours, sur un créneau qui est celui de 10-14h, à une affluence record en terme d'appel à laquelle il leur est difficile, le plus souvent, de faire face.

    Donc, le conseil à l'égard du demandeur, c'est plutôt d'appeler avant 10h et après 14h tout en sachant que notre prestataire centre d'appel fait tout ce qu'il peut pour donner satisfaction dans les meilleures conditions possibles aux demandeurs.

    Ce qu'il y a, par contre, comme vraie difficulté sur le 1573, c'est que c'est un numéro qui ne peut pas être atteint à partir d'un mobile mais seulement à partir d'un téléphone fixe...

    Q.O.: Le système mis en place il y a à peu près deux ans devait faire, en sorte, qu'il n'y ait plus de queue devant le consulat, ce qui n'a pas été le cas.

    F.H.: Je crois qu'il faut distinguer deux périodes, celle antérieure au 1er mai 2006, période pendant laquelle vous aviez, dans la rue, des centaines de personnes qui avaient reçu une convocation leur demandant de se présenter tel jour au consulat. Effectivement, jusqu'au 1er mai 2006, c'était une situation quotidienne, cinq jours par semaine devant l'entrée du consulat général. L'instauration d'une prise de rendez-vous préalable a complètement supprimé la file d'attente.

    Aujourd'hui, et depuis le mois de mai 2006, si vous passez devant le consulat, vous aurez remarqué une file d'attente jusqu'au mois de février 2008, sur le côté de l'entrée des Français qui continuaient à avoir un accès libre au consulat. D'où souvent une file d'attente dans la rue. Mais côté visa, les seules personnes que nous voyions stationnées sur le trottoir sont les accompagnateurs des demandeurs de visa. Pas du tout de file d'attente depuis le mois de mai 2006. Donc, le système de prise de rendez-vous au préalable, de ce point de vue là, a parfaitement fonctionné.

    Q.O.: Est-ce que ce système a permis d'augmenter le nombre de visas ou son niveau reste très « politique » ?

    F.H.: D'abord, il n'y a pas de « niveau politique ». Ensuite, il n'a pas réussi à augmenter le nombre de visas parce que ce n'était pas sa vocation. La vocation du système de rendez-vous était de fluidifier les conditions d'accueil de nos services, de faire en sorte que les personnes n'aient plus à attendre des heures avant d'être reçues.

    [B]Q.O.[/B]: Mais on gagne du temps dans le traitement des dossiers...

    F.H.: Non plus. Il ne s'agissait pas pour nous de gagner du temps. Il s'agissait de faire en sorte que les conditions de réception des demandeurs soient plus dignes.

    De ce point de vue, l'objectif a été atteint. En ce qui concerne le nombre de visas délivrés, il n'y a pas d'objectifs politiques. Vous savez que pour délivrer un visa, il faut qu'il soit demandé.

    Q.O.
    : Mais lorsqu'il est demandé, il n'est pas délivré...

    F.H
    .: Sauf que le constat que nous portons ces dernières années sur les visas en Algérie, c'est d'abord que nous sommes confrontés à une baisse très sensible et régulière de la demande de visa, là j'ouvre une parenthèse : pour délivrer 800.000 visas comme nous le faisions au tournant des années 90, il faut qu'il y ait 800.000 demandes. Si vous avez 200.000 demandes, vous ne pouvez pas délivrer 800.000 visas. Les demandes ont diminué de manière tout à fait significative. Ce qui a signifié aussi qu'avec des demandes en diminution, nous avons un taux d'accord qui augmente parce que nous avons des demandes de meilleure qualité. Notre taux de refus, qui a été pendant plusieurs années supérieur à 45%, est aujourd'hui en dessous des 40%.

    Q.O.: Comment expliquez-vous cette baisse des demandes?

    F.H.: Elle a plusieurs explications. La première, c'est l'instauration au 1er janvier 2003 des frais des dossiers sur les visas. C'est-à-dire avant de décider si nous accordons ou si nous refusons un visa, nous considérons qu'il y a des frais à acquitter. Ce sont des frais d'examen, d'instruction inhérent à cette demande. Nous savions que dans le cas algérien, l'instauration des frais de dossier au 1er janvier 2003, allait forcément provoquer une chute importante de la demande. Nous avions estimé que nous passerions d'environ 800.000 visas demandés en 2002 à environ 500.000 en 2003.

    En fait, la chute a été beaucoup plus importante que cela puisque nous sommes passés sous les 400.000 visas demandés, une chute de plus de 50% en un an.


    Q.O.:
    Mais ça pénalise de larges couches de la population qui ne peuvent plus ni avoir le visa ni voyager du moment que les frais de visas sont excessifs.

    F.H.:
    Sur la baisse de la demande, il y a aussi le fait que sur la période 2003 jusqu'à aujourd'hui, un certain nombre de demandeurs algériens ont compris qu'ils n'étaient pas éligibles au visa et ont cessé d'en demander. Il y a aussi troisièmement...

    Q.O.
    : Excusez-moi, Monsieur le Consul général, mais l'éligibilité, ce n'est pas l'argent qui doit la déterminer.

    F.H.
    : Il ne s'agit pas de faire une sélection par l'argent.

    Q.O.: On le comprend comme ça, justement.

    F.H.
    : Non, parce que si on appliquait strictement la réglementation Schengen et notamment les ressources que doivent avoir les demandeurs de visa pour être éligibles au visa Schengen, avec un SMIG égal à 120 euros, on ne délivrerait pratiquement pas de visa en Algérie.

    Donc, il faut bien que nous prenions en considération d'autres critères de revenu notamment les revenus des répondants en France pour nous permettre finalement de délivrer un visa alors même que les revenus intrinsèques de la personne sont insuffisants.

    Q.O.: Il y a quand même une sorte d'élimination voulue puisque vous étiez persuadé qu'en instaurant des frais de visas importants, il va y avoir chute de la demande, qu'il va y avoir systématiquement une certaine catégorie de personnes qui vont en être exclues, ce qui est clair.

    F.H.: Ce n'est pas tout à fait ça. L'effet d'éviction portait sur la demande redondante. C'est-à-dire que vous aviez, en 2002, un demandeur qui faisait 10 demandes en se disant que sur les dix, il y en a bien une qui aboutirait, il le faisait parce qu'il n'avait rien à payer si ce n'est que le prix de quelques photocopies et 10 timbres.

    Ça, c'est la situation en 2002. S'il veut faire la même chose en 2003, il lui faut payer 10 fois 35 euros, il ne le fera pas.
    à suivre....
    Dernière modification par l'imprevisible, 27 août 2008, 08h39.
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

  • #2
    suite

    Ce que nous avons dégonflé très rapidement d'une année à une autre, c'est le caractère redondant de cette demande. Et je voudrais terminer sur le troisième élément qui, à nos yeux, fait que la demande a diminué et qui est extrêmement important pour nous, c'est la délivrance de plus en plus fréquente de visas de circulation, c'est-à-dire des visas avec des validités supérieures à un an et qui font que le titulaire de ce type de visa passe moins souvent par le guichet. Aujourd'hui, il faut savoir qu'un visa sur quatre est un visa de circulation. Ce qui explique cette baisse de la demande. C'est arithmétique. C'est quand même un quart des personnes à qui nous donnons ce type de visa, ce qui est énorme.

    Ceux qui en bénéficient d'une manière générale, sont tous ceux qui contribuent à la vitalité, à la dynamique de la relation bilatérale, c'est bien évidemment les hommes d'affaires au premier plan, ce sont des fonctionnaires aussi dans le cadre de nos projets de coopération, des enseignants algériens qui vont plusieurs fois par an en France pour des formations dans le cadre de l'Ecole doctorale de français par exemple.

    Et ce sont aussi plus simplement des Algériens pour lesquels nous nous apercevons, à la lecture de leur passeport, qu'on leur a délivré plusieurs visas de courts séjours sur une période récente et plutôt que de les voir se présenter plusieurs fois au guichet, nous leur délivrons un visa de circulation, ça leur rendra service, ça nous rendra service.

    Notre but, ce n'est pas de faire passer systématiquement et régulièrement des personnes devant nos guichets pour lesquelles nous savons qu'il n'y a aucun problème à leur délivrer un visa.

    Q.O.:
    Ce système reste fonctionnel jusqu'au 30 septembre. Et le 1er octobre, on doit s'attendre à quelque chose de nouveau ?

    F.H.:
    Oui, le 1er octobre, la grande innovation sera le visa biométrique qui va se faire à Alger comme il se fait depuis quelques années à Annaba et depuis quelques mois à Oran. La différence à Alger est que nous sommes confrontés à un volume de demandes qui est considérable, qui est très largement supérieur à 100.000 demandes par an pour 2008, d'après nos prévisions. Il était beaucoup plus important dans les années précédentes pour les raisons que nous avons évoquées.

    Donc, il fallait, dans le cas d'Alger, mettre en place une organisation particulière. Cette organisation, dans la mesure où encore une fois la délivrance des visas à Alger, l'examen des demandes, s'inscrit dans un cadre plus général qui est celui de la facilitation de la circulation des personnes, il nous fallait dans la mesure où nous souhaitions profiter de cette occasion pour améliorer les conditions d'accueil et les délais de traitement, une solution complètement nouvelle, c'est l'externalisation.

    L'externalisation, c'est confier à une société de service dont c'est le métier, l'accueil des demandeurs des visas. Ce système est opérationnel notamment en Chine. C'est une société de service privée française - Telesmart - qui a été sélectionnée à la suite d'un appel d'offres auquel ont répondu plusieurs sociétés internationales, une société algérienne aussi. La sélection s'est faite dans le courant du premier semestre et nous avons signé un agrément avec Telesmart international à la mi-juillet pour une mise en oeuvre au 1er octobre.

    Q.O.:
    Comment cela va-t-il se passer exactement ?

    F.H.: Par un système de prise de rendez-vous soit par Internet soit par téléphone avec un centre d'appel qui ne sera plus le 1573 mais un centre d'appel Visa France accessible à partir d'un numéro fixe classique -un 021- non surtaxé.

    Q.O.: Ça marchera mieux que le 1573 ?

    F.H.: Nous espérons que ça marche aussi bien voire mieux que le 1573 ! Ce système de rendez-vous à la demande, ce sont les personnes qui choisissent à quel moment elles veulent se présenter chez Visa France.

    Sur Internet, vous avez accès à un planning, vous choisissez votre créneau, vous imprimez votre confirmation de rendez-vous chez vous et vous vous présentez chez Visa France à la date choisie par vous. Par téléphone, c'est la même chose avec l'engagement -il faut le savoir- d'obtenir un rendez-vous au plus tard dans les 72 heures. Ce qui est un progrès absolument remarquable.

    Q.O.: Donc, les demandeurs de visas vont désormais s'adresser directement à la société privée, dès qu'ils ont le rendez-vous, ils ramènent le dossier...

    F.H.:
    Ils présentent le dossier, ils règlent à la fois les frais de dossier et la rémunération du prestataire...

    Q.O.: Pour ce qui est de la constitution du dossier, ils trouveront tout sur Internet ?

    F.H.: Oui, avec des fiches qui ont été complètement revues, simplifiées et allégées notamment pour le renouvellement des visas de circulation. Ça, vous pouvez le vérifier sur le site Internet de Visa France et sur le site du Consulat dans les toutes prochaines semaines, au plus tard le 15 septembre.


    Q.O.:
    Qu'est-ce qui a été supprimé par exemple ?

    F.H.: Pour des renouvellements de visa de circulation, on n'a plus besoin de contrat de travail, de bulletin de salaire, on sait qui est la personne. Une attestation de travail nous suffit si la personne est toujours dans la fonction dans laquelle elle était lorsque nous lui avons délivré le premier visa de circulation.

    On n'a pas besoin de ressources non plus, on sait que c'est une personne qui voyage sans difficulté entre les deux pays. C'est donc un allègement très sérieux des pièces à fournir notamment lorsqu'il s'agit de renouvellement de visa. La personne se présente donc chez Visa France, elle règle les frais de dossier, la prestation de Visa France qui s'élève à 23 euros et non pas à 25 euros comme en Chine.

    Ces règlements se font en espèces et non plus par chèque de banque, pour éviter donc le coût supplémentaire des chèques de banque. Si bien que ces 23 euros qui correspondent à la rémunération de la prestation de Visa France, on peut en déduire les 10 ou 13 euros qui correspondaient à la fourniture d'un chèque de banque, donc le coût supplémentaire net pour le demandeur est de l'ordre de 10 euros, ce qui est quand même très peu de chose pour la prestation fournie.

    Une fois le dossier déposé, la personne se voit remettre un identifiant Internet, ce qui lui permettra, dans les jours qui suivent, de suivre son dossier sur le site de Visa France, elle saura où il en est : « il a quitté Visa France, il est au Consulat, il a été étudié par le consulat, le passeport a été retourné à Visa France». Les seuls visas que nous gardons en direct au consulat et pour lesquels nous continuerons à recevoir des personnes, ce sont les visas médicaux et les visas à titre humanitaire, pour des personnes qui se rendent par exemple à des obsèques. Nous le faisons souvent.


    Q.O.
    : Le tout se fera en combien de temps ?

    F.H.: Sur les rendez-vous, l'engagement de 72 heures est un engagement d'aujourd'hui. Nous avons l'ambition de descendre jusqu'à 48 heures dans le courant de l'année 2009. En terme de délai de traitement, pour le demandeur normal, classique, nous prenons l'engagement d'une délivrance en moyenne 10 jours après la visite à Visa France. Et sur une partie plus ciblée de notre population de demandeurs de visa, c'est-à-dire les visas de circulation, les visas introduits par des sociétés, les visas pour les journalistes, là l'engagement, c'est un visa qui est délivré entre 5 et 6 jours ouvrables maximum.

    Enfin, lorsque le passeport revient chez le prestataire, il y a un e-mail ou un SMS, au choix du demandeur, qui lui est envoyé pour lui dire que votre passeport vous attend chez Visa France. Un autre verrou que nous allons faire sauter à cette occasion, c'est la durée de validité des visas de circulation. Vous vous souvenez, nous avions eu plusieurs échanges à ce sujet, quand nous avions décidé de limiter à deux ans les visas de circulation parce que nous considérions qu'il y avait une absence totale de réciprocité du côté algérien. Et que tant qu'il n'y avait pas d'avancée significative du côté algérien, on restait à deux ans. Avec le visa biométrique, on a décidé de supprimer ce verrou et de passer pour ceux qui y seront éligibles à quatre ans.

    Q.O.: Même s'il n'y a rien de changé du côté algérien ?

    F.H.: Même s'il n'y a rien de changé du côté algérien.

    Q.O.: Le visa biométrique, on en parle beaucoup, en quoi consiste-il exactement en plus de l'empreinte digitale ?

    F.H:
    L'empreinte des dix doigts...

    Q.O.: Déjà qu'on nous fait enlever les chaussures dans les aéroports...

    F.H.:
    ...et la numérisation de la photo, c'est tout. Pas d'empreinte de l'iris.

    Q.O.: Donc le visa biométrique, ce n'est pas pour faciliter la libre circulation des personnes mais pour la lutte contre le terrorisme, le crime organisé...

    F.H.: Le visa biométrique répond à deux objectifs, d'abord un objectif de sécurité, s'assurer de l'identité des personnes et faciliter le passage à la frontière. Lorsqu'avec un visa biométrique vous pouvez immédiatement, sans aucune ambiguïté, prouver votre identité en apposant simplement un de vos doigts sur un lecteur optique, c'est extrêmement confortable.

    à suivre...
    Dernière modification par l'imprevisible, 27 août 2008, 08h39.
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

    Commentaire


    • #3
      Q.O.: Pour nous, ce sont toujours des conditions en plus.

      F.H.: Sauf que là, on n'est pas dans du franco-français, ni dans de l'européen. On est dans du mondial. Et le visa biométrique, l'Algérie va en faire, très très vite.

      Q.O.: Le choix d'une société privée pour le traitement des dossiers de visas nous éloigne complètement du système de Nantes où toutes les données étaient centralisées ?

      F.H.: C'est tout à fait nouveau. Nous nous sommes demandés ce qu'était notre véritable coeur de métier. Est-ce de recevoir des dossiers, de percevoir des frais de dossier, de restituer un passeport ? Ou est-ce plutôt d'instruire une demande de visa et de décider de délivrer un visa ? A l'évidence, notre métier, c'est cela et tout ce qui est en amont et en aval peut être fait par d'autres et beaucoup mieux que par nous. C'est ça le constat. On sait qu'une société privée comme Telesmart va recruter non pas 70 personnes comme en Chine mais plus de 100 personnes pour Alger.

      C'est quelque chose que nous ne pouvons pas faire. Nous devons voir ce que nous devons faire par nous-même et ce que nous pouvons déléguer. Il y a une spécificité algérienne qu'il faut respecter. On ne fait pas du visa de la même manière en Chine et en Algérie. Ici, nous avons une histoire à assumer. Et cette histoire là fait que la barre est placée un peu plus haut en terme d'exigences.

      Q.O.: C'est un peu pour ça que vous avez opté pour la mise en place de ce système en Algérie en premier et pas dans un autre pays de la région ?

      F.H.:
      Bien sûr ! Parce que d'une part, il y a le volume de la demande qui est considérable et ensuite il y a l'affirmation des deux présidents de faciliter la circulation des personnes et il faut nous inscrire dans cette dynamique. C'est donc bien mettre en place un outil moderne, performant et réactif.

      Q.O.: On pourrait le sentir autrement, nous en Algérie, un consulat qui prend ses distances vis-à-vis d'une population qu'il n'aimerait peut-être plus voir devant ses portes, qu'il préfère éloigner...

      F.H.:
      Non, ce n'est pas possible parce que si je vous suis dans votre analyse, pourquoi alors rechercher des conditions d'accueil bien supérieures à ce que nous pourrions faire dans notre consulat ? Si nous voyons ça comme ça, là, il aurait suffi d'un hangar un peu aménagé dans lequel on aurait reçu les demandeurs de visas sans se soucier du tout des conditions d'accueil. Ce que nous mettons en place, ce n'est pas du tout ça. C'est un accueil que vous ne voyez dans aucune agence de voyages ni dans aucune banque en Algérie. Vous n'êtes pas obligée de me croire mais vous viendrez visiter les locaux avec vos consoeurs et vos confrères pour voir comment ça se passe.

      Q.O.: La demande de visa est retenue ou rejetée selon quels critères ?

      F.H.: Il y a une vérification des justificatifs. S'il en manque, la société dira à la personne qu'elle a le choix entre compléter son dossier ou bien il est envoyé au consulat et qu'il y a un risque accru de refus. Si le dossier est complet, il y a moins de risque de rejet. La société privée doit saisir des éléments basiques de la demande, l'état civil, procèdera à la prise d'empreintes biométriques, bien évidemment sous contrôle d'un fonctionnaire du consulat qui sera en permanence dans ses locaux.

      Tout ce qui est saisi sur informatique passe sur les fichiers informatisés du consulat et le fichier papier est remis au consulat le lendemain matin. La société Visa France ne conserve aucune trace à la fois informatique ou papier du passage de la personne. Ça, c'est une obligation qui correspond à une demande de la CNIL, la Commission nationale informatique et liberté française.

      Q.O.: Quelles sont les raisons d'un rejet d'une demande?

      F.H.:
      Le risque migratoire..

      Q.O.:
      La commission européenne a évoqué, il y a deux ans, l'installation d'un guichet unique de délivrance des visas pour les Etats Schengen. Qu'en est-il de ce projet ?

      F.H.
      : On est encore dans une logique de délivrance de visa qui est quand même très nationale. Mais on sent bien qu'à terme, il faudra rechercher une unicité de guichet et que ça n'a pas beaucoup de sens pour un certain nombre de partenaires à la convention de Schengen de continuer à entretenir à grands frais des bureaux nationaux. La logique est de définir un partenaire leader par région, lui confier ce guichet unique et de mutualiser un certain nombre d'actions.

      Au plus tard d'ici 5 ans, on aura une mutualisation qui commencera à prendre forme. Quand le système VIS (visa biométrique) sera généralisé en 2010, nous aurons une base unique de données pour l'ensemble des visas demandés à tous les partenaires. Pour l'instant, ce que nous voyons comme possibilité, c'est de créer des guichets de proximité. Par exemple, dans deux ou trois ans, lorsque nous aurions tiré toutes les conséquences de l'externalisation à Alger, nous pourrions peut-être, avec l'accord de Paris, décider de demander à notre prestataire ou à un autre d'ouvrir des guichets de proximité. Nous pourrions ainsi décider d'ouvrir une antenne du prestataire à Tizi Ouzou, à Béjaïa, à Ghardaïa, à Tamanrasset...


      à suivre
      “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

      Commentaire


      • #4
        suite et fin.

        Q.O.: Comment se portent les relations algéro-françaises ?

        F.H.: J'ai le sentiment qu'elles se portent très bien. Dans la partie qui concerne les affaires consulaires, les choses se passent bien. La visite d'Etat du mois de décembre dernier, s'est particulièrement bien passée. Il y a une feuille de route qui a été définie par les deux présidents dont l'une des répercussions au niveau consulaire est extrêmement encourageante. C'est le principe de réciprocité dans le domaine de la circulation des personnes. Dans ce domaine, nous constatons un déséquilibre.

        Q.O.: Cela veut dire qu'il y aurait une amélioration du côté des visas algériens?

        F.H.: Il n'y a pas eu d'amélioration mais on ne désespère pas. Ce que nous souhaitons, ce n'est pas simplement une amélioration ponctuelle des conditions de délivrance dans l'un de vos 17 consulats en France mais c'est quelque chose de beaucoup plus ambitieux. C'est, en fait, avoir le pendant d'un texte qui est l'Accord de 1968 sur la circulation et le séjour des Algériens en France. Nous souhaitons avoir un accord qui définit les conditions de circulation et de séjour des Français en Algérie.

        Q.O.: Est-ce qu'il y a eu une demande formelle des autorités françaises ?

        F.H.:
        Oui et la réponse a été positive sur le principe. L'Algérie considère effectivement qu'il y a place dans ce domaine pour une réciprocité. De la même manière que le ressortissant algérien en France est considéré de manière complètement dérogatoire au droit commun, le ressortissant français pourrait recevoir un traitement qui serait également dérogatoire au droit commun. Pour faire simple, aujourd'hui, dans un bureau des étrangers de préfecture en France, vous avez deux droits qui sont appliqués, le droit commun et le droit résultant de l'accord de 1968. C'est-à-dire que vous avez tous les étrangers et vous avez l'Algérien. Ce que nous souhaitons, c'est la même chose.

        Q.O.: Il y a eu des attentats ces derniers jours qui nous ont replongés dans les années 90. A votre avis, c'est une recrudescence qui n'était pas attendue ?

        F.H.: Nous faisons confiance aux autorités algériennes pour combattre ce fléau qui a déjà tant fait souffrir les Algériens. Vous savez que nous avons une excellente coopération dans la lutte contre le terrorisme. Nous la poursuivrons aux côtés des Algériens, car nous nous sentons solidaires. Nous avions tiré un certain nombre de conséquences pour ce qui est de nos intérêts en demandant un certain nombre de choses à nos interlocuteurs algériens comme mesures de sécurité complémentaires. Les réponses ont été extrêmement attentives depuis le 11 décembre 2007. Ça s'est fait vraiment dans de bonnes conditions.

        Q.O.: Est-ce qu'il y a des instructions qui ont été données à la communauté française en Algérie ?

        F.H.: Nous avons renouvelé nos instructions de vigilance parce que nous avons considéré que la densité des attentats du mois d'août et la proximité du Ramadhan faisaient qu'il fallait conseiller à nos ressortissants de ne pas baisser la garde.

        Q.O.: Comment expliquez-vous qu'Al Qaïda qui s'identifie au Maghreb islamique -et je ne souhaiterais pas que ça se passe ailleurs, loin de là- frappe seulement en Algérie ?

        F.H.: Je ne suis pas un spécialiste de ces questions de terrorisme. Vous savez aussi bien que moi qu'il n'y a pas qu'en Algérie que le terrorisme existe. D'autres pays de la région ont été touchés. Mais pour ce qui est de l'Algérie, nous sommes surtout choqués par les horreurs commises par les terroristes, qui nous affectent beaucoup.

        Q.O.: Vous connaissez bien l'Algérie pour y avoir séjourné dans les années 70. Comment expliquez-vous cette concentration du terrorisme en Kabylie ?

        F.H.: Je pense que malheureusement, le relief de cette si belle région est propice au déplacement des terroristes.

        Q.O.: Le gouvernement algérien a décidé d'accorder la majorité du capital à l'Etat en cas de partenariat avec les étrangers. Est-ce que cela changerait quelque chose dans l'esprit des investisseurs français par exemple ? Est-ce que la taxe sur l'achat de véhicules pousserait par exemple les constructeurs automobiles à s'installer en Algérie ?

        F.H.: Je n'ai pas d'analyse sur ce sujet. Mais je peux vous dire, par contre, que les investisseurs seront toujours prêts à venir s'implanter et créer des emplois en Algérie. Plus de 20.000 emplois créés en Algérie par des entreprises françaises, ce n'est pas rien !


        Le Quotidien d'Oran.
        Le 26 Août 2008.
        “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

        Commentaire


        • #5
          Article trop long, à lire seulement pour les concernés, c'est à dire les demandeurs de visas.
          Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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          • #6
            resume

            le grand progres c qu'a partir d'octobre, pour alger, une societe privee (relais avec le consulat) s'engage a donner un rdv dans les 72 h et pour les appeler ça sera moins cher, mais il faudra payer aussi des frais pour cette societe.
            il sera possible de prendre rdv sur internet et suivre son dossier. seulement alger pour l'instant.

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            • #7
              Bonjour miss j'ai pas eu le tps de lire l'article mais je suppose qu'ils ont compliqué d'avantage l'obtention du visa car une chose est sur ils ont marre de nous voir chez eux & ils ont entièrement raison
              Dans la vie il faut savoir compter....Mais jamais sur les autres

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              • #8
                @mehdimai
                Q.O.: C'est un peu pour ça que vous avez opté pour la mise en place de ce système en Algérie en premier et pas dans un autre pays de la région ?

                F.H.:
                Bien sûr ! Parce que d'une part, il y a le volume de la demande qui est considérable et ensuite il y a l'affirmation des deux présidents de faciliter la circulation des personnes et il faut nous inscrire dans cette dynamique. C'est donc bien mettre en place un outil moderne, performant et réactif.


                Il parle bien de toute l'Algerie, pas seulement d'Alger?
                L'ennemi n'est pas forcément celui contre qui l'on se bat Mais celui qui profite des dégâts

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                • #9
                  Je trouve l'exposé du consul trés complet et un progrés non négligeable dans le processus de l'obtention des visas en terme de réactivité, il s'engage à fournir un RDV sous 72 heures et une réponse au dossier sous 10 ou 15 jours au plus tard en plus du prestataire qui garantira tout le travail en amont avec les plus bref délais, c'est pas mal.
                  Cependant tout cela reste de la théorie nous verrons les résultats en pratique.
                  L'ennemi n'est pas forcément celui contre qui l'on se bat Mais celui qui profite des dégâts

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                  • #10
                    Le Visa est déjà biométrique au Maroc.
                    La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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                    • #11
                      Q.O.: Quelles sont les raisons d'un rejet d'une demande?

                      F.H.: Le risque migratoire..
                      Q.O.: Il y a quand même une sorte d'élimination voulue puisque vous étiez persuadé qu'en instaurant des frais de visas importants, il va y avoir chute de la demande, qu'il va y avoir systématiquement une certaine catégorie de personnes qui vont en être exclues, ce qui est clair.

                      F.H.: Ce n'est pas tout à fait ça. L'effet d'éviction portait sur la demande redondante. C'est-à-dire que vous aviez, en 2002, un demandeur qui faisait 10 demandes en se disant que sur les dix, il y en a bien une qui aboutirait, il le faisait parce qu'il n'avait rien à payer si ce n'est que le prix de quelques photocopies et 10 timbres.

                      Ça, c'est la situation en 2002. S'il veut faire la même chose en 2003, il lui faut payer 10 fois 35 euros, il ne le fera pas.
                      Si il y a une baisse de ce genre de demande, c'est simplement que ces demandeurs sont devenus des Haragas.

                      Haragas : candidats a l'émigration clandestine à bord d'embarcation de fortune.
                      Le monde est dangereux à vivre! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire.
                      Albert Einstein

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                      • #12
                        ombreetpoussiere : le visa biometrique c pour toute l'algerie, mais pour alger, prendre rdv sera plus facile le 1er octobre, le consul parle de l'externalisation.

                        F.H.: Oui, le 1er octobre, la grande innovation sera le visa biométrique qui va se faire à Alger comme il se fait depuis quelques années à Annaba et depuis quelques mois à Oran. La différence à Alger est que nous sommes confrontés à un volume de demandes qui est considérable, qui est très largement supérieur à 100.000 demandes par an pour 2008, d'après nos prévisions. Il était beaucoup plus important dans les années précédentes pour les raisons que nous avons évoquées.

                        Donc, il fallait, dans le cas d'Alger, mettre en place une organisation particulière. Cette organisation, dans la mesure où encore une fois la délivrance des visas à Alger, l'examen des demandes, s'inscrit dans un cadre plus général qui est celui de la facilitation de la circulation des personnes, il nous fallait dans la mesure où nous souhaitions profiter de cette occasion pour améliorer les conditions d'accueil et les délais de traitement, une solution complètement nouvelle, c'est l'externalisation.

                        L'externalisation, c'est confier à une société de service dont c'est le métier, l'accueil des demandeurs des visas. Ce système est opérationnel notamment en Chine. C'est une société de service privée française - Telesmart - qui a été sélectionnée à la suite d'un appel d'offres auquel ont répondu plusieurs sociétés internationales, une société algérienne aussi. La sélection s'est faite dans le courant du premier semestre et nous avons signé un agrément avec Telesmart international à la mi-juillet pour une mise en oeuvre au 1er octobre.

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                        • #13
                          Bonjour

                          Alors pour les feignants

                          En résumé nous avons :
                          • A partir de la fin du mois d'août, plus de demande de visa par courrier.
                          • A partir du mois de septembre, un système de comparution personnelle sera mis en place avec une prise de rendez-vous au préalable.
                          • Le rendez-vous sera pris par l'intermédiaire du centre d'appel le 1573.
                          • A partir du 1er octobre, la grande innovation sera le visa biométrique fait à Alger
                          • L'externalisation : c'est confier à une société de service dont c'est le métier, l'accueil des demandeurs des visas. C'est une société de service privée française – Telesmart.


                          Le déroulement :
                          • Prise de rendez-vous soit par Internet soit par téléphone avec un centre d'appel qui ne sera plus le 1573 mais un centre d'appel Visa France accessible à partir d'un numéro fixe classique -un 021- non surtaxé.
                          • Une fois le dossier déposé, la personne se voit remettre un identifiant Internet, ce qui lui permettra, dans les jours qui suivent, de suivre son dossier sur le site de Visa France
                          • Règlement des frais, la prestation de Visa France + les frais de dossier. Les frais du prestataire qui s'élève à 23 euros et non pas à 25 euros comme en Chine. […]Ces règlements se font en espèces et non plus par chèque de banque, pour éviter donc le coût supplémentaire des chèques de banque.

                          Ce qui a été supprimé :
                          • Pour des renouvellements de visa de circulation, on n'a plus besoin de contrat de travail, de bulletin de salaire, on sait qui est la personne. Une attestation de travail nous suffit si la personne est toujours dans la fonction dans laquelle elle était lorsque nous lui avons délivré le premier visa de circulation.
                          • La validité des visas de circulation qui été de deux ans passe à 4 années (pour ceux qui y seront éligibles)



                          Le visa biométrique :
                          • L'empreinte des dix doigts
                          • La numérisation de la photo
                          • Pas d'empreinte de l'iris

                          Le visa biométrique répond à deux objectifs.
                          • Un objectif de sécurité, s'assurer de l'identité des personnes.
                          • Faciliter le passage à la frontière.



                          Voilà
                          “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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                          • #14
                            Merci L'impré
                            Le monde est dangereux à vivre! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire.
                            Albert Einstein

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                            • #15
                              Et l'externalisation s'appliquera pour tous les algeriens
                              L'ennemi n'est pas forcément celui contre qui l'on se bat Mais celui qui profite des dégâts

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