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Les femmes en Algerie, entre combats et contraintes.

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  • Les femmes en Algerie, entre combats et contraintes.

    Bonjour à tous.

    Voilà un sujet d’actualité, une partie de nos réalités cachées, voilées, les tabous de notre société, les Droits et devoirs de la femme algérienne, entre religion et république, des points de vue divergents sont exprimés dans ce reportage intéressant.






    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

  • #2
    Bonjour

    Merci d'avoir partagé ces reportages.

    Oui des reportages bien parlants de la place "marginale" de la femme en Algérie.

    Ce qui m'a attiré mon attention :

    1 - une femme qui dit : "je ne me marierai jamais avec un algérien, un arabe, ils sont tous les mêmes." Force est de constater qu'il est difficile de lui en vouloir.

    2 - Des sociologues qui valide le fait que le divorce ne peut être demandé que par l'homme surtout lorsqu'elles argumentent que la femme étant "trop" sensible serait moins objective et pourrait demander le divorce pour un oui ou pour un non. Je ne sais pas ce qui prime, le fait d'êtres des sociologues ou le fait de chercher "à épouser" les traditions.
    Je suis père et fais de mon mieux au regard de cette citation :
    L'exemple, c'est tout ce qu'un père peut faire pour ses enfants. Thomas Mann

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    • #3
      Les femmes algériennes méritent un immense respect pour tout le courage dont elles ont fait preuve pour supporter toutes les souffrances que les hommes lui ont infligés. L'Algérie a traversé beaucoup de tempêtes et à chacune elles ont payé un lourd tribu. Pendant la guerre d'Algérie et la décennie noire, elles ont été torturées, violées, emprisonnées, égorgées, enlevées ; elles ont pleuré les fils, maris, pères qui sont morts pendant ces évènements et beaucoup se sont retrouvées seules pour élever leurs enfants. Elles n'ont eu aucunes réparations des humiliations et des souffrances qu'elles ont subit, elles ont pour la majorité essayé de donner une éducation à leurs enfants pour que jamais ils ne connaissent l'enfer qu'elles ont traversé. J'ai rencontré beaucoup de femmes algériennes avec qui j'ai beaucoup discuté, certaines m'ont raconté leurs vies et souvent je me suis dit que jamais je n'aurais eu le courage qu'elles ont eu pendant ces épreuves. J'ai une immense admiration pour les femmes algériennes qui ne se plaignent jamais mais qui avancent alors que certains avaient décrété qu'elles devaient retourner à leurs casseroles.
      Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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      • #4
        Excellents reportages, L'imprévisible...

        Petite anecdote, a méditer...
        Combien de fois, j'ai entendu cet été des mères dirent à leurs filles (Grandes ou petites d'age...):
        Veux tu te lever, et céder ta place (chaise, une serviette de plage...) à ton frère.

        Tout un programme... à partir de là. :22:

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        • #5
          Prisonnier ! Tu es tout à fait libre dans ta cellule !

          Reportage très édifiant. La parole y est donnée à des femmes qui tiennent deux discours diamétralement opposés.

          Le reportage date de 1990-91, une période où la nébuleuse intégriste avait le vent en poupe et où le mouvement démocratique (partis, associations notamment féminines, journalistes, intellectuels, groupes informels de citoyens, etc.) essayait péniblement de se structurer.

          Le reportage est, d’une certaine manière, révélateur de cette situation : des femmes liées au mouvement intégriste n’avaient apparemment aucun embarras à défendre une législation qui fait de la femme, et donc d’elles-mêmes, un sous-être, incapable de discernement (l’une d’elle le dit ouvertement) et qui pourrait, dans le meilleur des cas, être respectée pour, et seulement pour, avoir été une génitrice et une nourrice pour ce que cela suppose comme souffrances.

          Cette assurance dans la défense de l’indéfendable vient du fait que ces femmes portaient et militaient pour un projet de société complètement flou mais qui s’exprimait simplement par des slogans du type «Dawla Islamia» (Etat islamique), «Le Coran et la parole du prophète sont nos Charte et Constitution» (la mithaq la doustour, ma qal allah ma qal arrasoul). Derrière ces slogans, les propagandistes de l’intégrisme brossaient les contours volontairement imprécis d’une société de justice, une justice parfaite parce que d’inspiration divine. Une société idéale où régneraient la concorde, la fraternité et l’égalité entre tous, où la femme aurait tous ses droits en tant qu'être inférieur, soumis à des lois iniques et partant à son tuteur circonstanciel : père, mari ou autre mâle de la famille. Une société où le prisonnier est tout à fait libre d’aller et venir comme il veut à l’intérieur de sa cellule sauf là où son geôlier le lui aurait interdit.

          C’est pour dire que ces femmes étaient cohérentes avec elles-mêmes. Elles étaient portées par la vague montante de l’Islam politique qui balayait non seulement l’Algérie mais tout le monde musulman. Elles vivaient dans une faille temporelle et voulaient y entraîner avec elles toutes les autres femmes.

          Face à l’intégrisme qui s’affichait triomphant, le courant démocratique et moderniste qui n’est jamais arrivé à se dépêtrer de ses conflits «internes» souvent absurdes, était donc incapable de formuler un projet alternatif, crédible et mobilisateur, aussi bien au projet de l’intégrisme qu’à celui d’un statu quo de régression du pouvoir en place. Et cela transparaît clairement dans les propos d’une militante de l’Association pour le triomphe des droits de la femme.

          L’accord au sein de la mouvance démocratique et moderniste se faisait exclusivement autour de l’opposition au projet intégriste (comme le révèlent les grandes manifestations de 1994). Dès que l’on abordait le comment, le «dans quels objectifs» alternatifs et le «par quels moyens», on se retrouve au milieu d’une véritable guerre des tranchées «fratricide» où chacun accuse l’autre de faire le jeu du pouvoir, des islamistes, etc. Ainsi, même si tous ceux qui s’affichent comme démocrates affirment être contre le Code de la famille, ils n’ont toujours pas réussi à coordonner leurs efforts en vue de son abrogation.

          L’initiative politique restera aux mains des intégristes et des islamo-conservateurs au pouvoir tant que les démocrates de ce pays ne se manifestent que par leurs oppositions aux projets, déclarés ou non, des intégristes et des islamo-conservateurs au pouvoir. Ils pourront arracher cette initiative le jour où ils s’accorderont pour un projet alternatif avec lequel ils iront avec humilité à la rencontre de la société.
          Les voies de la convergence démocratique vont-elles rester encore longtemps impénétrables ?

          …/…
          "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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