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Ramadhan: elle court, elle court la maladie du f’tour.

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  • Ramadhan: elle court, elle court la maladie du f’tour.

    Ramadhan, à l’origine on l’appelait chahr haram, il signifiait «grande chaleur» image tirée du calendrier solaire préislamique, mois sacré dans la tradition arabe d’avant Islam, mois de trêve : chahr-haram.

    Le jeûne durant ce mois consistera pour l’Islam l’un des cinq piliers de la religion : roukn. Durant ce jeûne diurne, le musulman doit non seulement s’abstenir de manger et de boire, mais également de tout plaisir sexuel, d’écouter la musique profane, de dire des mots déplacés, de porter préjudice à autrui, par ses paroles, ses gestes et son comportement.

    Le principe du jeûne est lié au contrôle de soi. Sans cette dimension, la connaissance est impossible. C’est lorsqu’on atteint la limite d’une chose qui se révèle sa vraie nature. Le Ramadhan assignant une limite à l’autocomplaisance et à ses propres faiblesses jour après jour, durant un mois il constitue indubitablement une leçon spirituelle de même qu’il fait naître un état de purification, un esprit de sacrifice. Sur le plan moral, il procure aussi une compréhension dont la date se déplace chaque année, du fait qu’il obéit au calendrier lunaire, se situe durant les mois d’été, quand l’épreuve est des plus pénibles.

    En dépit de la solennité de sa nature, il est toujours entouré d’une atmosphère joyeuse, festive. Et c’est ainsi que chez nous, à l’instar des autres pays islamiques, le Ramadhan est accueilli avec allégresse ; on le prépare, on se mobilise pour l’accueillir en toute solennité.

    Denrées de base, ingrédients de toutes sortes sont emmagasinés amoureusement avec un soin particulier, par les uns comme par les autres du plus riche au plus pauvre, chacun selon ses moyens.

    On s’endette, quitte à se sacrifier plus tard. Une certaine fébrilité s’empare de tout un chacun : que doit-on dire ? De la frénésie, malgré les prix qui flambent gros et petits trabendistes affairistes, commerçants à l’occasion entrent en scène, tout en se frottant les mains de l’aubaine, où l’esprit du livre dépasse la piété. Le musulman désire ne pas se priver durant ce mois sacré.

    Tant bien que mal, parfois plutôt mal que bien, l’Algérien moyen «passe» le mois avec un certain plaisir des sens et de l’âme. Malgré la lourdeur du couffin, en monnaie s’entend, malgré l’allégement du porte-monnaie, le jeûneur s’adonne tout de même à cœur joie. Il se délecte des délices offerts durant ce mois qu’avant tout, apporte avec lui, abondance de biens. Une fois lestomac bien rempli, on se dirige qui vers les cafés, qui vers les mosquées pour la prière de l’Ichaâ suivie de ses pratiques surérogatoires constituées par le Prophète (QSSSL) constitutionnalisées par le calife, Abou-Bakr.

    Dévôt, l’Algérien l’est sans aucun doute ayant hérité d’une religion qui fait partie de lui-même, innée. Tranbendiste, affairiste, il l’est encore plus, par nécessité, par habitude et surtout par soif d’argent, instrument de naissance.

    Aujourd’hui, à quelques jours seulement du début de ce chahr-haram, il suffit de faire un tour au niveau des marchés et quartiers populaires de la ville pour constater de visu que tout s’achète, tout se vend, on ne peut compter les dizaines de revendeurs, grands et petits qui, déjà étalent toutes sortes de produits à même le sol.

    Sur les étals de fruits et légumes produits alimentaires on achète tout et parfois n’importe quoi, pour les prix il vaut mieux ne pas en parler, les couffins débordent, les poches se vident, et durant un mois, elle court, elle court la maladie du f’tour.

    Par la Nouvelle République
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