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Epidémie de rage en Chine

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  • Epidémie de rage en Chine

    L’arrivée du nouveau millénaire est aussi celle d’une épidémie de rage en Chine, selon des chercheurs de l’Ecole de Santé Publique de Sun Yat-Sen (Chine) dont l’étude est publiée dans BMC Infectious Disease du 21 août.

    Les chiffres fournis par le Ministère chinois de la Santé font frémir : 159 cas de rage ont été déclarés en 1996, dix ans plus tard, on en recense 3 279. Bien sûr ces chiffres sont à pondérer : à la fin du 20ème siècle, le réseau de surveillance sanitaire de la Chine était peut-être moins développé et donc le nombre de cas déclarés à cette période bien inférieur à la réalité.

    Néanmoins, les chercheurs affirment que cette différence massive correspond à un changement de politique sanitaire. En effet, entre 1990 et 1996 la rage était beaucoup mieux maîtrisée grâce à un programme national de vaccination à grande échelle, qui a fait chuter l’incidence de la maladie dans le pays.

    Par ailleurs, selon cette étude, c’est la prévention (gestion de l’élevage des chiens, éducation de la population) et les traitements post-exposition qui font cruellement défaut.

    La rage est une infection du système nerveux transmise par morsure animale. Bien qu’on sache la soigner, elle fait encore 55 000 morts par an (source OMS). Le traitement post-exposition, qui prévientl’infection après morsure par l’animal, combine l’action du vaccin et celle d’immunoglobulines humaines ou équines. Ce traitement reste cher et peu disponible pour les populations touchées qui sont aussi les plus vulnérables économiquement.

    Pour preuve, les chercheurs se sont penchés sur les victimes de la province la plus atteinte, celle de Guandong et lancent un cri d’alerte : pour 62,5% des patients, la blessure n’a pas été correctement soignée ; 92,5% d’entre eux n’ont pas été vaccinés après exposition et 91,25% n’ont pas reçu les immunoglobulines.

    Ce sont surtout les provinces du sud et du sud-est de la Chine densément peuplées qui font les frais de cette épidémie, en particulier les enfants et les adolescents qui se font mordre au visage et au cou. L’Etat a pris conscience de ce fléau : il lance des opérations de vaccination annuelle des chiens dans certaines villes telles que Pékin (700 000 animaux vaccinés en mai 2008) et augmente la production de doses de vaccin. La rage est la deuxième cause de mortalité en Chine, derrière la tuberculose en ce qui concerne les maladies infectieuses. Toutes deux sont des maladies « que l’on sait guérir ». Pourtant, elles continuent à faire des ravages, soutenues par leur puissant allié : la pauvreté.

    Par Sciences et Avenir
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