«Si tes projets portent à un an, plante du riz, à vingt ans, plante un arbre et à plus d'un siècle développe les hommes» (Proverbe chinois)
La plupart des pays exportateurs de produits hydrocarbures souffrent de ce que les experts appellent conventionnellement la malédiction de la richesse pétrolière. Ils en dépendent pour leurs exportations, pour leurs dépenses publiques, pour leurs investissements et équipements publics et pour leurs importations des produits de consommation. A l'exception de quelques pays, tous les autres tardent toujours à trouver une issue de secours pouvant les sortir d'un cercle aussi vicieux qu'impitoyable. Pire, pour certains d'entre eux, le secteur économique productif et créateur de richesses en subit les conséquences par la constatation de régression presque évidente en dehors de l'industrie pétrolière, gazière et pétrochimiques. Toute tentative de changement de cet état d'esprit est renvoyée par la providence de ces richesses aux calendes grecques, malgré la gravité des crises qu'ils ont traversées lors des bas pics de prix du pétrole.
Avec une dépendance de plus de 98% des exportations de pétrole, l'Algérie est dans une situation de concentration totale de ses recettes par rapport à ce secteur. Elle n'échappe pas à la règle car elle n'arrive pas à diversifier ses ressources, ses produits et ses exportations et ce depuis presque 30 ans.
Cette situation est aggravée, dans notre cas, par la difficulté de concocter et de trouver une stratégie d'investissement efficiente et libératrice de l'emprise des hydrocarbures sur l'économie nationale. Surtout, sachant que la détermination des prix est absolument exogène et totalement indépendante de la volonté du pays et vu également les perspectives sombres de l'énergie fossile.
Dans le cas de l'Algérie, les choix et les stratégies d'investissements faits auparavant découlaient de calculs fortement politiques, à faible corrélation avec les critères économiques communément admis :
En effet, à l'aube de l'indépendance, notre pays s'est concentré sur l'effacement des traces, des séquelles et des conséquences d'un siècle et demi de colonisation directe. Avec comme principales actions: un effort orienté particulièrement vers l'éducation, la santé et l'agriculture : obligation et gratuité d'accès à l'éducation et à l'instruction, gros investissements pour garantir la gratuité et l'accès aux soins à tous les algériens et une révolution agraire afin d'assurer une certaine autonomie alimentaire.
Ensuite, le décès du Président Houari BOUMEDIENE a entraîné des changements dans l'orientation économique de notre pays pour une vie meilleure : Conservation et appui des acquis de la révolution, libéralisation relative de la sphère économique, allègement des contraintes administratives sur l'activité économique et premières réformes proprement dites. Par ailleurs, avec les réformes du système politique de 1988, les choix de notre pays ont également connus un changement significatif, malgré les difficultés et les contraintes induites par le climat d'insécurité de l'époque : réformes imposées par la situation critique du pays, recours à l'endettement massif, introduction de la notion de marchés sur l'ensemble des éléments et des compartiments de l'économie nationale et tentatives d'approche économique plus libérale.
Enfin, l'arrivée de Monsieur Abdelaziz BOUTEFLIKA au pouvoir a permis le lancement d'une nouvelle stratégie économique pour relancer toute l'économie nationale, avec son lot de nouvelles notions et de nouveaux artifices : concentration des efforts d'investissement sur les infrastructures de base, interventionnisme plus ressenti de l'Etat régulateur, création d'autorités pour réguler certains secteurs d'activité comme les télécoms, l'énergie, marchés financiers et divers dispositifs d'appui et de soutien à l'investissement et à l'emploi tels que l'ANDI, l'ANSEJ, la CNAC et l'ANGEM.
Ces efforts ne feront pas l'objet de cette contribution, ni leurs conséquences et encore moins le degré de leur efficacité. Par contre, un point commun à tous les stades économiques de notre pays apparaît comme le facteur le plus déterminant des choix faits, la motivation principale des actions engagées et la contrainte majeure à leur réussite, à savoir la qualité et la nature de la stratégie d'investissement adoptée.
A partir de la nationalisation des hydrocarbures en 1974 et le recouvrement total de la souveraineté nationale sur sa principale richesse, tous les efforts ont tendus vers l'amélioration de l'économie du pays via les revenus du secteur pétrolier et gazier. Toutes les tentatives pour élaborer une stratégie d'investissement et pour la faire aboutir à son but déclaré ; briser cette dépendance totale vis-à-vis des prix du pétrole qui, eux, échappent au pays, ont échouées. Nous dépendons toujours à 98% des revenus des hydrocarbures. En effet, les exportations de l'Algérie sont, dans leur majorité, constituées d'exportations de produits énergétiques. Ce qui rend le pays fortement vulnérable aux fluctuations des prix de ces derniers. Même avec l'institution de fonds de régulation et de réserves afin de faire face à d'éventuelles chutes brutales des cours, l'Algérie reste de loin un pays mono exportateur. Une baisse structurelle de ces derniers l'enfoncera dans une crise sans issue.
Jusqu'à présent, tous les investissements viables, rentables, efficaces et efficients sont constatés uniquement dans le secteur des hydrocarbures. Ce qui veut tout simplement dire que les investissements en dehors de ce secteur sont totalement absents dans les exportations du pays. Autrement dit, c'est un véritable échec de la stratégie d'investissement jusque-là appliquée dans les secteurs hors hydrocarbures.
Par ailleurs, la fiscalité nationale est composée historiquement à plus de 50% de fiscalité pétrolière. Ceci rend les recettes fiscales hautement sensibles également aux prix de l'énergie fossiles. Par conséquent, aucune stratégie fiscale n'est et ne sera stable tant que la moitié de ses constituants dépend des prix du pétrole également. Au contraire, la dépendance vis-à-vis d'une seule source risque de compromettre toutes les politiques fiscales nationales. L'absence ou la faiblesse de contribuables qualitatifs et de taille en dehors du secteur des hydrocarbures découle directement de l'absence ou de la faiblesse des investissements en dehors de ce même secteur.
Ensuite, il y a les biens de consommation des algériens et leurs équipements qui sont constituées en majorité de produits importés. Une comparaison de ce volet avec les recettes d'exportation montre le degré de fragilité de la situation économique (très forte concentration des recettes d'exportation et forte diversification des importations). Ce qui rend la stabilité sociale et économique du pays et le fonctionnement de ses entités complètement aléatoire et fortement dépendant de facteurs qui lui échappent. Ceci découle également de l'absence ou de la faiblesse des stratégies d'investissement en adéquation avec cette situation.
Pour passer d'un pays consommateur de richesse à un pays créateur de richesse, pour devenir un pays investisseur après des dizaines d'années d'exploitation des richesses nationales, une nation doit faire des choix stratégiques en fonction de ses avantages absolus et comparatifs, de ses capacités et de son environnement local, national et international.
Aussi, un autre fait marquant est l'attitude des partenaires de l'Algérie qui agissent et réagissent en commerçants et non en investisseurs vis-à-vis de l'économie nationale et refusent, parfois objectivement, d'installer des chaînes de production d'envergure malgré l'importance du marché national. Cette situation prive l'économie nationale de l'effet de levier de leurs éventuels investissements: emplois directs, fiscalité stable et diversifiée, prix de vente avantageux et compétitifs, diversification des exportations et transfert de technologies. Le principal facteur et la première motivation de ce refus est également la faiblesse, pour ne pas dire l'inefficacité, des stratégies d'investissement préconisées et adoptées jusqu'à présent.
Un autre constat révélateur également, est l'agriculture nationale qui dépend toujours des conditions climatiques aléatoires. La sécurité alimentaire nationale est un mirage lointain, car la nation ne produit toujours qu'une infime partie de ce qu'elle consomme. Pire encore, tous les investissements dans ce secteur n'ont pas encore donné de véritables résultats. Les prix des produits agricoles locaux demeurent toujours saisonniers et soumis à de fortes spéculations et ceux des produits importés dépendant des prix sur les marchés internationaux. Ceci renvoie au pays dans la figure les choix et les stratégies d'investissements qu'il a adoptées jusqu'alors.
La plupart des pays exportateurs de produits hydrocarbures souffrent de ce que les experts appellent conventionnellement la malédiction de la richesse pétrolière. Ils en dépendent pour leurs exportations, pour leurs dépenses publiques, pour leurs investissements et équipements publics et pour leurs importations des produits de consommation. A l'exception de quelques pays, tous les autres tardent toujours à trouver une issue de secours pouvant les sortir d'un cercle aussi vicieux qu'impitoyable. Pire, pour certains d'entre eux, le secteur économique productif et créateur de richesses en subit les conséquences par la constatation de régression presque évidente en dehors de l'industrie pétrolière, gazière et pétrochimiques. Toute tentative de changement de cet état d'esprit est renvoyée par la providence de ces richesses aux calendes grecques, malgré la gravité des crises qu'ils ont traversées lors des bas pics de prix du pétrole.
Avec une dépendance de plus de 98% des exportations de pétrole, l'Algérie est dans une situation de concentration totale de ses recettes par rapport à ce secteur. Elle n'échappe pas à la règle car elle n'arrive pas à diversifier ses ressources, ses produits et ses exportations et ce depuis presque 30 ans.
Cette situation est aggravée, dans notre cas, par la difficulté de concocter et de trouver une stratégie d'investissement efficiente et libératrice de l'emprise des hydrocarbures sur l'économie nationale. Surtout, sachant que la détermination des prix est absolument exogène et totalement indépendante de la volonté du pays et vu également les perspectives sombres de l'énergie fossile.
Dans le cas de l'Algérie, les choix et les stratégies d'investissements faits auparavant découlaient de calculs fortement politiques, à faible corrélation avec les critères économiques communément admis :
En effet, à l'aube de l'indépendance, notre pays s'est concentré sur l'effacement des traces, des séquelles et des conséquences d'un siècle et demi de colonisation directe. Avec comme principales actions: un effort orienté particulièrement vers l'éducation, la santé et l'agriculture : obligation et gratuité d'accès à l'éducation et à l'instruction, gros investissements pour garantir la gratuité et l'accès aux soins à tous les algériens et une révolution agraire afin d'assurer une certaine autonomie alimentaire.
Ensuite, le décès du Président Houari BOUMEDIENE a entraîné des changements dans l'orientation économique de notre pays pour une vie meilleure : Conservation et appui des acquis de la révolution, libéralisation relative de la sphère économique, allègement des contraintes administratives sur l'activité économique et premières réformes proprement dites. Par ailleurs, avec les réformes du système politique de 1988, les choix de notre pays ont également connus un changement significatif, malgré les difficultés et les contraintes induites par le climat d'insécurité de l'époque : réformes imposées par la situation critique du pays, recours à l'endettement massif, introduction de la notion de marchés sur l'ensemble des éléments et des compartiments de l'économie nationale et tentatives d'approche économique plus libérale.
Enfin, l'arrivée de Monsieur Abdelaziz BOUTEFLIKA au pouvoir a permis le lancement d'une nouvelle stratégie économique pour relancer toute l'économie nationale, avec son lot de nouvelles notions et de nouveaux artifices : concentration des efforts d'investissement sur les infrastructures de base, interventionnisme plus ressenti de l'Etat régulateur, création d'autorités pour réguler certains secteurs d'activité comme les télécoms, l'énergie, marchés financiers et divers dispositifs d'appui et de soutien à l'investissement et à l'emploi tels que l'ANDI, l'ANSEJ, la CNAC et l'ANGEM.
Ces efforts ne feront pas l'objet de cette contribution, ni leurs conséquences et encore moins le degré de leur efficacité. Par contre, un point commun à tous les stades économiques de notre pays apparaît comme le facteur le plus déterminant des choix faits, la motivation principale des actions engagées et la contrainte majeure à leur réussite, à savoir la qualité et la nature de la stratégie d'investissement adoptée.
A partir de la nationalisation des hydrocarbures en 1974 et le recouvrement total de la souveraineté nationale sur sa principale richesse, tous les efforts ont tendus vers l'amélioration de l'économie du pays via les revenus du secteur pétrolier et gazier. Toutes les tentatives pour élaborer une stratégie d'investissement et pour la faire aboutir à son but déclaré ; briser cette dépendance totale vis-à-vis des prix du pétrole qui, eux, échappent au pays, ont échouées. Nous dépendons toujours à 98% des revenus des hydrocarbures. En effet, les exportations de l'Algérie sont, dans leur majorité, constituées d'exportations de produits énergétiques. Ce qui rend le pays fortement vulnérable aux fluctuations des prix de ces derniers. Même avec l'institution de fonds de régulation et de réserves afin de faire face à d'éventuelles chutes brutales des cours, l'Algérie reste de loin un pays mono exportateur. Une baisse structurelle de ces derniers l'enfoncera dans une crise sans issue.
Jusqu'à présent, tous les investissements viables, rentables, efficaces et efficients sont constatés uniquement dans le secteur des hydrocarbures. Ce qui veut tout simplement dire que les investissements en dehors de ce secteur sont totalement absents dans les exportations du pays. Autrement dit, c'est un véritable échec de la stratégie d'investissement jusque-là appliquée dans les secteurs hors hydrocarbures.
Par ailleurs, la fiscalité nationale est composée historiquement à plus de 50% de fiscalité pétrolière. Ceci rend les recettes fiscales hautement sensibles également aux prix de l'énergie fossiles. Par conséquent, aucune stratégie fiscale n'est et ne sera stable tant que la moitié de ses constituants dépend des prix du pétrole également. Au contraire, la dépendance vis-à-vis d'une seule source risque de compromettre toutes les politiques fiscales nationales. L'absence ou la faiblesse de contribuables qualitatifs et de taille en dehors du secteur des hydrocarbures découle directement de l'absence ou de la faiblesse des investissements en dehors de ce même secteur.
Ensuite, il y a les biens de consommation des algériens et leurs équipements qui sont constituées en majorité de produits importés. Une comparaison de ce volet avec les recettes d'exportation montre le degré de fragilité de la situation économique (très forte concentration des recettes d'exportation et forte diversification des importations). Ce qui rend la stabilité sociale et économique du pays et le fonctionnement de ses entités complètement aléatoire et fortement dépendant de facteurs qui lui échappent. Ceci découle également de l'absence ou de la faiblesse des stratégies d'investissement en adéquation avec cette situation.
Pour passer d'un pays consommateur de richesse à un pays créateur de richesse, pour devenir un pays investisseur après des dizaines d'années d'exploitation des richesses nationales, une nation doit faire des choix stratégiques en fonction de ses avantages absolus et comparatifs, de ses capacités et de son environnement local, national et international.
Aussi, un autre fait marquant est l'attitude des partenaires de l'Algérie qui agissent et réagissent en commerçants et non en investisseurs vis-à-vis de l'économie nationale et refusent, parfois objectivement, d'installer des chaînes de production d'envergure malgré l'importance du marché national. Cette situation prive l'économie nationale de l'effet de levier de leurs éventuels investissements: emplois directs, fiscalité stable et diversifiée, prix de vente avantageux et compétitifs, diversification des exportations et transfert de technologies. Le principal facteur et la première motivation de ce refus est également la faiblesse, pour ne pas dire l'inefficacité, des stratégies d'investissement préconisées et adoptées jusqu'à présent.
Un autre constat révélateur également, est l'agriculture nationale qui dépend toujours des conditions climatiques aléatoires. La sécurité alimentaire nationale est un mirage lointain, car la nation ne produit toujours qu'une infime partie de ce qu'elle consomme. Pire encore, tous les investissements dans ce secteur n'ont pas encore donné de véritables résultats. Les prix des produits agricoles locaux demeurent toujours saisonniers et soumis à de fortes spéculations et ceux des produits importés dépendant des prix sur les marchés internationaux. Ceci renvoie au pays dans la figure les choix et les stratégies d'investissements qu'il a adoptées jusqu'alors.
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