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Areva accumule les dérapages sur l'EPR

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  • Areva accumule les dérapages sur l'EPR

    Le groupe nucléaire français, dirigé par Anne Lauvergeon, enchaîne les retards sur le site d'Olkiluoto, le tout premier réacteur EPR. La facture serait passé de 3 à 4,5 milliards d'euros pour une centrale qui ne sera pas prête avant 2011. Explications.

    Anne Lauvergeon, la patronne d'Areva, leader mondial du nucléaire, a-t-elle préjugé de ses capacités, en prétendant construire la toute première centrale nucléaire EPR - la nouvelle génération de réacteur - en Finlande?

    Les dérapages continuent de s'empiler sur le site d'Olkiluoto, plombant les coûts de production et faisant exploser les pénalités.

    Anne Lauvergeon, patronne d'Areva, a-t-elle préjugé de ses capacités, en prétendant construire la toute première centrale nucléaire EPR en Finlande?Les retards s'accumulent...

    Il est fort douteux, dans les conditions actuelles, qu'Areva remette les clefs de la centrale à son exploitant TVO avant 2011 alors que le contrat stipulait 2009. Trois ans après le démarrage du chantier, la facture serait passée de 3 à 4,5 milliards d'euros, selon le journal économique Les Echos.

    Au point qu'Areva a dû passer, une nouvelle fois, une « provision significative » destinée à payer la hausse des matériaux et les salaires des équipes appelées en Finlande pour renforcer les équipes déjà sur place.

    Sur le fond, Areva paye le prix - très - fort pour acquérir un métier d'architecte industriel d'ensemble qu'elle n'a jamais eu. L'ambition d'Anne Lauvergeon est claire: être présent à tous les stades de la construction, sans être obligé de faire appel à des ensembliers extérieurs qui ont la maîtrise des grands chantiers, français comme EDF, sinon Bouygues, ou américains, tel Bechtel.

    Cette volonté de maîtriser l'ensemble se traduit, ainsi, par une guerre à couteaux tirés avec EDF, qui (fort de son parc atomique) se veut le seul architecte compétent dans le monde en matière de nucléaire civil. Le problème est que, depuis 15 ans, personne n'a construit de centrales nucléaires dans les pays occidentaux. Ce qui a conduit au tarissement de la filière, d'autant que la plupart des ingénieurs qui connaissaient la musique sont partis en retraite.

    Un mal qui frappe aussi EDF, auquel l'Autorité de sûreté nucléaire française a reproché un manque de rigueur dans la surveillance des coulées de béton de la future centrale EPR de Flamanville. Un ancien commente: « Même EDF, qui a conservé une certaine culture nucléaire maison, connaît des difficultés. Areva a pêché par orgueil, en faisant comme si c'était évident, pour elle, de conduire un chantier nucléaire alors qu'elle avait tout à apprendre. »

    Par ailleurs, si les ingénieurs nucléaires sont restés sans emploi - sauf celui de digérer (sur le papier) le retour d'expérience de la construction des centrales précédents - les autorités de sûreté nucléaire ne sont pas, elles, restées l'arme au pied. Encore traumatisées par Three Mile Island et, surtout, Tchernobyl, elles ont multiplié les nouvelles normes et les exigences. Ainsi, ont-elles exigé, après le 11 septembre, que les centrales résistent à la chute d'un avion de ligne - un surcoût proche de 100 millions d'euros par centrale. Un expert analyse les rapports de force: « Les autorités de sûreté ne veulent prendre aucun risque et elles ont raison. Mais leurs contrôles, parfois tatillons, participent au jeu de pouvoir qu'elles développent avec le constructeur. »

    « Sortir du nucléaire » parle de dangereuse faillite et demande l' arrêt des chantiers finlandais et français. Areva garde son sang froid: « Olkiluoto est un prototype et il est normal que nous essuyions les plâtres, en payant cher pour acquérir de l'expérience et garder notre avance. » Les milieux financiers s'y sont faits. D'autant qu'Anne Lauvergeon, 9ème femme la plus puissante du monde selon le dernier classement magazine américain Forbes, leur présentera, le 29 août, un bilan semestriel exceptionnel, caractérisé par le plus gros profit de l'histoire du groupe: 750 millions d'euros.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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