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Djamel Klouche,lauréat de la consultation:Le grand pari de l’agglomération parisienne

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  • Djamel Klouche,lauréat de la consultation:Le grand pari de l’agglomération parisienne

    Fondateur de l’agence AUC, cet Algérien fait partie des dix architectes retenus par l’Élysée pour réfléchir au futur Grand Paris. Son credo : recycler plutôt que tout raser...

    Il ferait presque figure de jeune pousse. À 42 ans, Djamel Klouche est le benjamin des dix architectes choisis par le président de la République française, Nicolas Sarkozy, pour imaginer - comme le fit, en son temps, le baron Haussmann - l’avenir de Paris et de sa métropole. Richard Rodgers, Christian de Portzamparc, Jean Nouvel… : dans ce parterre de stars internationales de l’architecture appelées à révéler leur « Grand Paris » au début de 2009, Djamel cultive sa différence. Le 4 juin dernier, sur le perron du palais de l’Élysée, lors du lancement de la consultation qui doit permettre de hisser la région parisienne au rang des grandes mégapoles internationales, il pose pour la photo avec une décontraction déconcertante. Sourire aux lèvres et chemise ouverte, il a toute l’assurance des très chouchoutés petits derniers. « Notre agence a été sélectionnée parce que nous faisons partie des rares jeunes architectes à nous intéresser à la ville », explique-t-il, heureux d’avoir attiré l’attention présidentielle.
    Si cet Algérien arrivé en France il y a vingt-quatre ans reçoit, aujourd’hui, un tel galon, c’est sans doute parce qu’il s’est toujours trouvé là où on ne l’attendait pas. Alors que les architectes de sa génération rêvent de gloire et de grands bâtiments, lui s’intéresse à la ville dans son ensemble et se positionne sur un créneau délaissé, l’urbanisme. Résultat : son agence, fondée en 1996 avec François Decoster et Caroline Poulin - sa compagne et mère de ses deux enfants -, connaît un développement que beaucoup lui envient. Baptisée AUC, Ab Urbe condita (« depuis la fondation de la ville », en latin), elle emploie aujourd’hui une quinzaine de salariés à plein temps, qui travaillent sur mille et un projets.
    Tandis que nombre de ses confrères déplorent les contraintes de travail imposées par les villes européennes d’aujourd’hui, largement déjà construites, Djamel théorise, lui - avec audace et poésie -, l’art du « faire avec », plus connu sous le nom d’« urbanisme de recyclage ». Au gré des occasions et des projets qu’on lui confie, notamment sur les grands ensembles (Pantin, Villetaneuse, etc.) qu’il est de bon ton de vouloir détruire, il revendique une modification en douceur des tissus urbains. « Ces bâtiments sont là, pourquoi faudrait-il les raser ? » serine-t-il, prônant plutôt leur rénovation, à la faveur de microprojets chargés de réinventer l’art de vivre dans les cités.
    Hyperactif, Klouche trouve aussi le temps de se consacrer à l’enseignement. Professeur à l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles, il récolte un succès qui ne se dément pas auprès des étudiants préparant leur projet de fin d’études. Même s’il ne peut leur consentir des rendez-vous à son agence… qu’« à 2 heures du matin » !
    Né à Tlemcen, en Algérie, où il a vécu jusqu’à 18 ans, Djamel Klouche est l’avant-dernier d’une tribu de sept enfants. Un frère centralien, une sœur professeur de biologie ; dans cette famille de scientifiques, il est « celui qui sort de la lignée », s’amuse-t-il. Sa réussite, Djamel la doit probablement en partie à son père. « J’ai hérité de son ambition », raconte-t-il en dressant le portrait d’un personnage marquant, qui a longtemps vécu à Paris avant de regagner l’Algérie pour y fonder, à 50 ans, une famille avec une femme de trente ans sa cadette. Agrégé de sciences naturelles, diplômé de sciences politiques et, plus tard, professeur d’université, pharmacien et même assistant du recteur de la Mosquée de Paris, Abdelhamid Klouche a multiplié les sujets d’études et collectionné les métiers. « C’est lui qui nous a envoyés faire nos études à Paris », se souvient Djamel avec émotion.
    Une famille éparpillée entre la France et l’Algérie, un père qui avait l’âge - et l’air - d’être grand-père : de cet héritage singulier, Klouche a tiré une grande autonomie, aujourd’hui érigée en posture. Autonomie qui lui a sans doute, aussi, permis de forcer son destin…
    À 20 ans, alors qu’il est accepté en deuxième année de classe scientifique préparatoire, il opte finalement pour l’architecture. Inscrit à l’école d’« archi » Paris - Val-de-Seine, il refuse « d’être formaté par un courant de pensée », et multiplie activités et conférences à l’extérieur. Elles feront naître chez lui un intérêt marqué pour la ville : « C’est encore quelque chose que mon père, qui s’intéressait beaucoup à la politique, nous a ­inculqué : j’ai découvert que de vraies questions politiques se posaient à l’échelle des cités. »
    Son diplôme en poche, Djamel se lance donc tout naturellement dans un DEA « Territoires urbains » à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), puis dans un DESS « Aménagement et urbanisme » à Sciences-Po, où il rencontre François Decoster. Avec lui il engage, dans le cadre de son cursus, une étude sur la ville de Hanoï : l’équipe d’AUC, encore balbutiante, est frappée par l’urbanisme de la capitale vietnamienne, qui se modifie sous leurs yeux à coups de petites initiatives privées. Le projet aboutit à un rapport édité par l’Institut français d’architecture (IFA) qui dessine les premiers contours de la « griffe » Djamel Klouche : valoriser l’existant - plutôt que de le détruire - en le réimaginant.
    À l’échelle de Paris - où son agence est installée rue Lafayette, au quatrième étage d’un bâtiment qui n’a rien à envier aux entrepôts longeant les voies de chemin de fer de la gare du Nord, située non loin de là -, il entend appliquer cette théorie à la lettre. « On peut réinventer des bâtiments ou des quartiers tout en respectant le patrimoine », explique-t-il encore et toujours, les yeux rivés sur le patchwork de plans préfigurant la capitale française de demain qu’il a accrochés au mur de son bureau.
    Mais alors que le mois d’octobre, date butoir des premiers rendus de son projet, approche à grands pas, Klouche semble ne pas avoir, encore, d’idées arrêtées de son projet. Une direction est toutefois revendiquée : « Nous arrivons au bout du modèle radioconcentrique, explique-t-il. Nous allons plutôt regarder en direction de la “ville diffuse” : il faut avoir une réflexion pour développer la “basse densité”, se demander comment diffuser la ville jusque dans les territoires agricoles par exemple », conclut-il avant de promettre d’innover sur la question des transports, qu’il juge structurante.
    Esthète, soucieux de son apparence, même si sa coiffure négligée voudrait faire croire le contraire, Klouche porte ce jour-là un tee-shirt noir sur lequel est inscrit en lettres d’or : I want more « Il m’en faut plus. » Plus de projets, plus loin et… plus proches de l’Algérie. À terme, Djamel aimerait, en effet, « une vie entre-deux », entre Paris et Alger, ville à laquelle il rêve de donner une architecture qui la replacerait au centre de la scène méditerranéenne.

  • #2
    Bio express

    Fondateur de l’agence AUC, cet Algérien fait partie des dix architectes retenus par l’Élysée pour réfléchir au futur Grand Paris. Son credo : recycler plutôt que tout raser...


    1966
    Naissance à Tlemcen (Algérie)

    1984
    Arrive à Paris

    1992
    Obtient son diplôme de l’école d’architecture Paris - Val-de-Seine

    1996
    Crée l’agence AUC

    2008
    Lauréat de la consultation « Le grand pari de l’agglomération parisienne »

    Jeune Afrique

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    • #3
      Il ferait presque figure de jeune pousse. À 42 ans, Djamel Klouche est le benjamin des dix architectes choisis par le président de la République française, Nicolas Sarkozy, pour imaginer - comme le fit, en son temps, le baron Haussmann - l’avenir de Paris et de sa métropole.
      J’aurai aimé que notre président constitue un groupe de travail pour nous imaginer le futur « Grand Alger ». Comme l’a fait avant lui, dans les années 70, le président Boumediene avec le COMEDOR. Un comité constitue d'architectes de renomées internationales.

      Ce jeune architecte, d’origine algérienne, pouvait être sollicité pour cette tâche.

      Djamel Klouche n'est qu'un exemple parmis d'autres des énergies algériennes perdues.
      Dernière modification par shadok, 29 août 2008, 18h40.
      Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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      • #4
        L'architect Jean Nouvelle n'est-il pas en lisse lui aussi sur le coup?
        Ca va être dur de le battre. Mais bon courage à ce jeune Algérien, qui grandit le nom de son pays.
        Bon travail
        La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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        • #5
          C'est ça la valeur des algeriens, on construit chez les autres et on est fière. Chez nous, c'est pas grave, en a l'habitude de vivre dans la Mde.
          Voila notre fierté. VIVE CHEZ LES AUTRES, ET BIEN FAIT CHEZ NOUS.

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          • #6
            bellevie

            Ne nous inonde pas trop de tes lamentations, le Monsieur a un parcours dont il ne peut-être que FIER.

            Ton NOUS n'inclus que toi et tes semblables !

            Sorry du hors sujet mais c'est fatigant !
            “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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