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L'industrie automobile au Maghreb : A la recherche d'un leadership

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  • L'industrie automobile au Maghreb : A la recherche d'un leadership

    Le Quotidien d'Oran, 28/8/8
    Par Slimane Himouri, Chercheur expert en transport et sécurité routière, Faculté des sciences et sciences de l'ingénieur, Université de Mostaganem


    Le Maghreb occupe une place importante dans les relations internationales d'aujourd'hui par sa quadruple situation : son appartenance au monde arabe, au monde africain, au monde méditerranéen et au monde islamique. Depuis l'Antiquité, cet espace a intéressé les grandes puissances militaires et commerciales : Phéniciens, Romains, Arabes, Ottomans, Français, Européens... par ses ressources et sa position géographique.

    La région du Maghreb compte une population de quelque 80 millions d'habitants. L'Algérie, le Maroc et la Tunisie ont réalisé en 2007 un Produit intérieur brut (PIB) cumulé de plus de 300 milliards de dollars, soit environ 3.650 de dollars par habitant (tableau). Au-delà de l'inflation, le chômage demeure l'une des grandes préoccupations des responsables maghrébins.

    Le taux de chômage moyen du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie a été de 11,30% en 2007. Le commerce intermaghrébin a représenté moins de 5 milliards de dollars, alors que le commerce des cinq pays de l'UMA avec le reste du monde a dépassé les 200 milliards de dollars.

    La part maghrébine n'a représenté que moins de 2,5% du total des échanges avec le reste du monde. Ceci peut s'expliquer par le handicap subi par l'UMA (Union du Maghreb arabe : organisation sous-régionale créée en février 1989), à cause du différend à propos du Sahara Occidental.

    Les relations entre les pays du Maghreb sont souvent passionnées pour des raisons historiques. Aux tensions et aux conflits doivent se substituer la coopération et un dialogue soutenu pour éviter des factures douloureuses. Le Maghreb doit être un véritable espace économique, un relais puissant entre l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique.

    Car il est suicidaire pour chaque pays du Maghreb de faire cavalier seul à l'heure des importantes mutations mondiales. Le repli sur soi serait préjudiciable à notre prospérité commune et engendrerait d'inéluctables tensions sociales. L'histoire commune nous impose d'entreprendre ensemble.
    Une vision d'ensemble montre que l'intérêt des pays du Maghreb est dans leur association vers une meilleure intégration dans l'économie mondiale, le transfert technologique, la formation et la qualification de leur personnel devant être l'objectif à court terme. L'industrie automobile au Maghreb constituera une activité économique importante, cette industrie étant amenée à se développer de manière croissante au cours des prochaines années.

    Dans leur ensemble, les marchés algérien, marocain et tunisien offrent en effet des perspectives de développement soutenu : le parc automobile de ces pays est en pleine mutation, son âge moyen est en baisse et les ventes de véhicules neufs ne cessent de croître depuis quelques années grâce à une demande soutenue, en particulier des classes moyennes.

    La concurrence entre les constructeurs de voitures sera accrue et rude pour s'implanter au Maghreb, mais bénéfique aux pays maghrébins. La question est lequel des trois pays du Maghreb possède les potentialités nécessaires pour l'implantation de cette industrie sur son territoire, car ce défi lui ouvrira tout le marché africain et arabe, et surtout une porte vers le développement.
    Les principales caractéristiques des marchés de l'automobile au Maghreb offrent des avantages comparatifs, mais qui reste malheureusement encore insuffisants pour véritablement dynamiser ces marchés. Pour autant, des trois pays du Maghreb, l'Algérie est celui qui possède un marché en croissance rapide et en pleine structuration. Les investissements directs étrangers (IDE) dans le secteur automobile en Algérie sont en pleine explosion.

    La transition à l'économie de marché n'est ni aisée ni évidente dans un pays comme l'Algérie ; l'insatisfaction face à la politique d'investissement menée par l'Etat et le souci du gouvernement de diversifier l'économie du pays appellent à un ajustement des politiques actuelles et futures.

    L'Algérie a une économie tirée par les hydrocarbures, qui entre actuellement dans un nouveau mode de société de consommation potentiellement favorable à l'implantation de diverses industries, particulièrement celle de l'automobile.

    L'absence d'une économie créatrice de richesses a mis à nu l'inefficacité d'un projet d'industrialisation de l'Algérie. Malgré les conditions alléchantes qu'offre la confortable situation financière de l'économie algérienne, les investisseurs ne se bousculent guère au portillon.

    Et les quelques investissements qui ont pu se concrétiser ne lui ont guère profité. Les 125 milliards de dollars de réserves de change ne constituent donc pas l'arme redoutable tant espérée pour propulser l'Algérie vers la modernité et le développement.

    Le marché de l'automobile en Algérie est le deuxième plus grand marché africain après l'Afrique du Sud, les autorités algériennes restant confiantes quant à l'avenir de l'industrie automobile. En effet, dans le cadre de la stratégie industrielle initiée par le gouvernement, un intérêt particulier est accordé à la promotion de l'industrie automobile. Une filière qui n'a pas réussi à se frayer une place dans l'industrie nationale. Parallèlement, le marché de l'automobile ne cesse d'évoluer de manière rapide.
    Le parc automobile algérien a enregistré, ces dernières années, une augmentation constante. Ce sont au total plus de 50 marques qui se partagent le marché algérien avec ses 3,9 millions de véhicules immatriculés à juillet 2008.

    En 2007, les importations de véhicules ont atteint 3 milliards de dollars et, pour la première fois de son histoire, le marché algérien a franchi la barre des 200.000 véhicules, soit une progression de 36% par rapport à 2006.

    Les évolutions récentes du marché algérien montrent la diminution de la prédominance des groupes européens et en particulier français, et l'arrivée de nouveaux concurrents particulièrement agressifs en termes de politique de prix, principalement les firmes asiatiques. Le marché des véhicules industriels, poids lourds et véhicules utilitaires, reste à prédominance européenne, mais pour combien de temps encore ? Le Maroc est aussi un marché qui présente un potentiel de développement important.
    Le parc automobile marocain est estimé à 1,9 million de véhicules.

    Les investissements directs étrangers (IDE) dans le secteur automobile au Maroc s'est concrétisé par l'implantation d'une usine Renault Nissan avec plus de 1 milliard d'euros. Les évolutions récentes du marché marocain ont prouvé que le marché est historiquement dominé par les trois groupes français, mais est désormais de plus en plus ouvert à la concurrence. La Tunisie connaît un développement économique plus avancé que celui de ses voisins et le choix d'une ouverture économique forte.

    La Tunisie a, par contre, un marché beaucoup plus restreint (démographie oblige): le parc automobile est estimé à 1,3 million de véhicules. L'économie tunisienne est principalement orientée vers l'exportation de composants automobiles qui devrait enregistrer une forte croissance dans les années à venir. Les évolutions récentes du marché tunisien montrent que le marché reste dominé par les marques européennes.

    Les trois pays sont en état de revoir la législation en vigueur et politique de soutien à l'investissement extérieur, dont le but est d'encourager l'implantation d'une industrie automobile sur leur territoire. Faute d'une politique européenne en faveur du développement de l'industrie automobile dans les pays du Maghreb, le marché maghrébin de l'automobile, un fief historique de l'Europe en général et de la France en particulier, est désormais menacé par une rude concurrence asiatique.

    Les stratégies de développement industriel des acteurs européens en Afrique du Nord ont considéré les pays du Maghreb comme un marché d'attente et non pas une plate-forme de développement industriel et technologique. Les pays du Maghreb manquent de stratégie commune face aux puissantes firmes de l'industrie l'automobile.

    En effet, ces pays ont montré leurs faiblesses par des différences de positionnement liées à la perception de l'avenir du secteur de l'industrie automobile dans la région. L'Algérie ou le Maroc : l'un deux est en train de devenir un leadership dans l'industrie de l'automobile au Maghreb et même en Afrique, c'est ce qui reste désormais à confirmer dans les 10 prochaines années.

  • #2
    Tableau : potentiel des pays du Maghreb 2007 (Algérie, Maroc et Tunisie)
    par le même chercheur
    Dernière modification par Smarmalla9, 29 août 2008, 23h12.

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    • #3
      http://oica.net/wp-content/uploads/all-vehicles.pdf

      le Maroc a eu 0,05 % du marche mondial ^^

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      • #4
        le Maroc a eu 0,05 % du marche mondial ^^
        exact !

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        • #5
          ouzbekistan: 110000 veh/an et 68% de croissance;
          Zimbabwé: 1600 veh/an et 13% de croissance.
          Algérie Zéro véhicule et 2è parc automobile africain: une absurdité!

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          • #6
            et pourtant notre chercheur n'hésite de nous dire :
            Les investissements directs étrangers (IDE) dans le secteur automobile en Algérie sont en pleine explosion.
            y a-t-il une quelconque réalisation à soulever ?

            pour l'ouzbek c'est même 185000veh/an (en 2007)

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            • #7
              bonne analyse dans l'article,j'espere qu'il aura l'oreil de ses dirigent.
              la LOGAN produit aumaroc commence a s'exporté en egypt et en jordanie ,et ca apres l'espagne et la france.

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              • #8
                la logan s'exporte dans les 2 pays du machrek grace à l'accord de libre échange conclu entre eux.

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