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Vilolences antichrétiennes en Inde ( Etat d'd'Orissa)

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  • Vilolences antichrétiennes en Inde ( Etat d'd'Orissa)

    http://www.courrierinternational.com...p?obj_id=88785

    INDE • Persécutions antichrétiennes en Orissa
    Les chrétiens subissent la folie meurtrière des nationalistes hindous depuis plusieurs jours dans cet Etat du nord-est de l'Inde. Onze personnes ont été victimes des violences à ce jour. La presse indienne s'interroge sur les véritables motivations des émeutiers.

    En réaction à l'assassinat d'un de leurs dirigeants le 23 août dernier, les nationalistes hindous mettent depuis plusieurs jours l'Etat d'Orissa [dans le nord-est de l'Inde] à feu et à sang, en s'en prenant à la communauté chrétienne. Ils ont saccagé de nombreux lieux de culte, incendié des maisons appartenant à des chrétiens et tué une jeune Italienne de 20 ans, responsable d'un orphelinat géré par des missionnaires.

    Les journaux indiens ne sont pas surpris par ces exactions, et rappellent que la région est depuis longtemps le théâtre d'affrontements communautaires orchestrés par les nationalistes hindous. Le spectre de l'assassinat du missionnaire australien Graham Staines et de ses deux enfants en 1999, "un lynchage diabolique", ressurgit donc une fois de plus, estime le quotidien The Hindu. A Calcutta, capitale du Bengale-Occidental, Etat voisin de l'Orissa, le grand quotidien local The Telegraph analyse la situation en détail : les chrétiens sont principalement d'anciens hindous intouchables convertis. C'est à leur conversion prétendument forcée que les nationalistes hindous s'opposent. Les rangs des extrémistes hindous sont constitués de tribaux. Mais, derrière la question religieuse, se cache une tout autre logique : en se convertissant au christianisme, les anciens intouchables ont perdu leur droit à des quotas préférentiels pour l'éducation et la fonction publique. Ils tentent donc à présent de récupérer cet avantage en obtenant le statut de population tribale, statut permettant aussi l'obtention de quotas. Les tribaux locaux, qui craignent de voir leurs privilèges rognés, ne l'entendent évidemment pas de cette oreille. Le conflit entre les deux groupes a ensuite été savamment exploité par des extrémistes religieux.

    L'Economic Times revient sur les conséquences politiques de la flambée de violence en Orissa. Pour ce journal de Bombay, "les exactions actuelles, alors que les élections législatives locales auront lieu dans quelques mois, sont sans aucun doute perpétrées pour mieux aider le BJP [Parti du peuple indien, formation nationaliste hindoue] à gagner des voix". Si les événements sanglants de ces derniers jours peuvent servir le BJP localement, The Hindu met le parti en garde contre les répercussions possibles sur le plan national : "Les législatives nationales auront lieu dans quelques mois [d'ici à mai 2009] et le BJP doit réfléchir au coût politique qu'il paiera s'il aliène ses alliés laïcs." Treize personnes ont déjà trouvé la mort lors des affrontements. La police a reçu l'ordre de tirer à vue.

    La presse italienne, toujours sensible aux questions ayant trait aux catholiques dans le monde, s'émeut également des persécutions dont sont victimes les chrétiens en Orissa.

    "L'hindouisme est une des religions les plus pratiquées au monde, avec plus de 1 milliard de fidèles", observe ainsi La Repubblica, "et c'est la seule grande religion qui sanctionne le principe de non-égalité des êtres humains dès la naissance. La survie des castes est la raison pour laquelle le christianisme – de même que l'islam et le bouddhisme – continue de recruter de nouveaux adeptes au sein des classes les moins favorisées. Le fait que le christianisme constitue une menace pour l'identité indienne est théorisé par Rajnath Singh, le leader du BJP, principal mouvement de l'opposition. Depuis des siècles, l'Inde subit la pénétration des religions les plus 'agressives', comme l'islam ou le christianisme. A l'époque moderne, le prosélytisme des grandes religions monothéistes a croisé les mouvements pour l'émancipation socio-économique des castes inférieures. Les intouchables et les autres basses castes ont été attirées par des religions plus égalitaires que l'hindouisme. Les massacres d'Orissa ne sont que le dernier épisode d'un enchaînement de représailles : Eusebio Ferrao, le curé de Goa, a été assassiné le 17 mars 2006 ; en 2007, des violences antichrétiennes ont eu lieu dans le Rajasthan, à Udaipur, dans le Karnataka et dans l'Himachal Pradesh."

    "Nombreux sont ceux qui croient que la violence antichrétienne n'est le fait que des musulmans.


    En réalité, la situation des chrétiens dans plusieurs parties du monde est devenue difficile", observe de son côté dans La Stampa Andrea Riccardi. D'après le fondateur et président de la Communauté de Sant'Egidio, association catholique active dans le social et l'international, "les chrétiens sont depuis longtemps dans le collimateur des fondamentalistes hindous". Ces derniers contestent "l'action sociale menée auprès des intouchables, des hors-caste (dalits) et des animistes tribaux. Les dalits et les animistes sont fortement attirés par le christianisme et le bouddhisme. L'adhésion à ces religions les fait sortir de leur condition de marginalité sociale. Il s'agit d'un problème de fond, de quelque chose de complexe s'agitant au sein de l'hindouisme et de l'identité de l'Inde, qui s'apprête à devenir une grande puissance : les minorités chrétiennes, en Inde, représentent ainsi une cible qui renforce le sentiment national hindou. Elles sont faibles, mais expriment une religion que l'on considère comme étrangère."

    Pourtant, remarque Riccardi, "l'attitude de la majorité des Indiens est différente : mère Teresa, une religieuse étrangère, est devenue un symbole indien grâce à sa charité envers les pauvres, et elle a eu droit à des obsèques nationales".

    "Les chrétiens sont souvent une cible facile dans le monde globalisé, surtout lorsqu'ils sont minoritaires. L'opinion publique occidentale est choquée par le fait qu'ils soient pris pour cible. Aujourd'hui, ils ne sont plus victimes des régimes totalitaires, mais d'une violence aveugle et diffuse. Nombre d'entre eux n'ont pas voulu se protéger de cette violence : sans défense, ils sont restés dans les zones de crise, en Afrique, au Brésil, au Moyen-Orient… Les chrétiens subissent des actes de violence parce que, par rapport à la logique de la terreur, leur présence apparaît pacifique et différente. Cette différence sonne presque comme une protestation silencieuse. Dans un climat empoisonné par la haine, leur foi les rend différents. Pour cela, dans cette situation de violence diffuse où la violence est parfois le seul cadre de vie, ces chrétiens doivent être éliminés ou éloignés."
    Ingrid Therwath et Gian Paolo Accardo

  • #2
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    Flambée de violence entre hindous et chrétiens en Inde
    Jean-Marie Guénois
    28/08/2008
    .
    Mercredi, Benoît XVI s'est élevé contre ces violences qui ont fait plusieurs morts depuis l'assassinat, samedi, d'un dirigeant hindou.

    Les violences entre hindous et chrétiens ont repris en Inde. En l'absence de bilan précis, des sources concordantes assurent qu'une dizaine de morts, des blessés et de lourds dégâts matériels seraient à déplorer depuis samedi dans l'État de l'Orissa dans l'est du pays. Quelque 41 églises auraient été incendiées et 500 maisons de chrétiens détruites, affirme le père Babu Joseph, porte-parole de la conférence épiscopale d'Inde, pour qui «ces violences sont sans précédent». Au total 25 millions de chrétiens (dont 18 millions de catholiques) vivent en Inde, soit 2,3 % d'une population qui est à 80,5 % hindoue.

    Le pape Benoît XVI, qui a fait part mercredi de sa «profonde tristesse», a condamné avec fermeté «toute attaque contre la vie humaine». Il a invité «les leaders religieux et les autorités civiles à travailler ensemble pour rétablir une convivialité pacifique et l'harmonie entre les membres des diverses communautés, ce qui a toujours été une marque spécifique de la société indienne».

    Un conflit politique

    Les autorités indiennes, qui ne cachent pas «l'inquiétude extrême du gouvernement», ont renforcé la présence de policiers antiémeute dans cette région sensible mais la situation ne semblait pas encore maîtrisée mercredi.

    C'est l'assassinat, samedi, de Swami Laxmanananda Saraswati, l'un des responsables du Conseil mondial hindou, avec quatre de ses compagnons, qui a mis le feu aux poudres. Si la police a laissé entendre qu'ils auraient été tués par des rebelles maoïstes, très actifs dans l'Orissa, les hindous, eux, ont accusé les chrétiens. Et ce lundi, le Conseil mondial hindou et le Parti nationaliste hindou (BJP, Bharatiya Janata Party) ont appelé à une manifestation qui a dégénéré, provoquant notamment l'incendie d'un orphelinat catholique où deux personnes ont trouvé la mort.

    Ce nouvel épisode de violence s'inscrit dans une suite tragique commencée en 1989, quand le Parti nationaliste hindou est parvenu au gouvernement de l'État de l'Orissa. Pour la seule année 2007, l'Association de défense des chrétiens, basée à New Delhi, a recensé pas moins de 192 cas attaques contre des chrétiens. Et Noël dernier, dans l'Orissa, fut encore le théâtre de violences puisque cinq chrétiens furent tués et 200 églises catholiques ou protestantes détruites. Chaque mois apporte une liste d'attaques personnelles, souvent violentes.

    D'apparence religieuse, le conflit est en réalité de nature sociale et politique. Les hindous du BJP, ce parti nationaliste, tout comme ceux du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), le grand mouvement nationaliste hindou, reprochent aux chrétiens des «conversions» d'hindous vers le christianisme. Or ces partis drainent surtout des militants dans les castes supérieures, brahmanes, kshatriya, vaishya, ou dans les milieux aisés qui emploient la main-d'œuvre des basses castes, les shudra, ou hors castes, les dalits. Deux populations dont certains, 10 % chez les dalits, sont attirés par le christianisme où ils trouvent une éducation et donc une élévation de leur niveau de vie.

    http://www.lefigaro.fr/international...s-en-inde-.php


    Graves violences antichrétiennes
    De notre correspondant à New Delhi PIERRE PRAKASH

    http://www.liberation.fr/actualite/monde/348373.FR.php

    Environ 30 000 écoles catholiques ont fermé leurs portes, vendredi, à travers toute l’Inde, pour protester contre la flambée de violences antichrétiennes qui secouent depuis le début de la semaine l’Etat d’Orissa, dans l’est du pays. Au moins treize personnes ont été tuées et des centaines de maisons et d’églises incendiées dans cette région reculée.

    Terrorisés, des milliers de villageois ont fui leurs habitations pour se réfugier dans les forêts environnantes ou devant les commissariats, de peur d’être pris pour cible par des foules d’hindous déchaînés. D’après les autorités locales, près de 5 000 personnes auraient également trouvé un abri précaire dans des camps de réfugiés improvisés à la hâte.

    «Reconversion». C’est l’assassinat de Swami Laxmanananda Saraswati, un dignitaire local hindou, il y a une semaine, qui a provoqué le début des violences. Bien que la police ait attribué l’attaque à la guérilla maoïste, très active dans la région, les partisans du leader hindou s’en sont immédiatement pris à la minorité chrétienne. Swami Laxmanananda était connu pour sa campagne de «reconversion» des chrétiens - d’origine tribale ou intouchable - à l’hindouisme, un sujet qui fait depuis longtemps l’objet de vives tensions entre les deux communautés dans cette région. Bien que les chrétiens ne représentent que 2,3 % des 1,1 milliard d’Indiens, ils constituent en Orissa 20 % de la population, notamment en raison des conversions opérées par les missionnaires au sein des populations tribales. Les hindous les accusent de duper, voire d’acheter les plus démunis pour qu’ils embrassent le christianisme. Les chrétiens rétorquent que les candidats se convertissent volontairement afin d’échapper à la discrimination du système des castes.

    Les partisans de Swami Laxmanananda sont persuadés que des chrétiens ont perpétré son assassinat. Lundi dernier, les nationalistes hindous ont appelé à un mouvement de protestation. Depuis, malgré le déploiement de milliers de policiers et l’imposition d’un couvre-feu total dans une dizaine de villes, les affrontements n’ont cessé de s’étendre. Vendredi, ce couvre-feu a cependant été suspendu pendant dix heures, les autorités locales affirmant que la situation était désormais «sous contrôle». Les informations précises en provenance de cette zone difficile d’accès sont cependant rares, d’autant que les émeutiers hindous ont par endroit bloqué les routes.

    «La violence dans les villes semble être terminée, mais les villages sont toujours sous la menace de nouvelles attaques car les forces de sécurité y sont rares», affirmait vendredi le révérend P.R. Paricha, président du Conseil chrétien de l’Inde pour l’Orissa, réclamant une «intervention militaire». Le pape Benoît XVI avait lui-même condamné les violences «avec fermeté», mercredi. De son côté, le ministère italien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur indien à Rome dès lundi. Le Premier ministre, Manmohan Singh, a pour sa part évoqué une «honte nationale».

    Brûlé vif. Ces violences interconfessionnelles ne sont pas nouvelles en Orissa : en 1999, des extrémistes hindous avaient brûlé vif un pasteur australien et ses deux fils de 8 et 10 ans dans leur voiture. Le soir de Noël, l’année dernière, une dizaine d’églises avaient été attaquées dans le district de Kandhamal, là même où ont éclaté les violences des derniers jours.

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