Depuis qu'il s'est installé à Teilhet Puy-de-Dôme], France), le quotidien de Jean-Hugues, 29 ans, a viré au cauchemar
Jean-Hugues Bourgeois n'en peut plus.
Le jeune agriculteur avait déjà eu "toutes les difficultés du monde", en janvier dernier, à s'installer à La Bauge une exploitation qu'il a reprise à Teilhet petit village de 300 âmes du Puy-de-Dôme[.
Depuis début avril, c'est de pire en pire: le jeune homme, originaire des Hautes-Alpes, sa compagne et sa fille de 8 ans ne peuvent plus vivre normalement. Au point de déposer 3 plaintes.
Intimidation, peur, menaces: c'est ce dont Jean-Hugues se dit victime.
Pourquoi? "Parce que je suis étranger, pas d'ici quoi" répond Jean-Hugues au Post "et on me le fait bien sentir."
C'est le moins qu'on puisse dire...
Jean-Hughes répond au Post:
Que s'est-il passé en avril?
"Dans la nuit du 31 mars au 1er avril, on m'a tué mes chèvres. A 1h30 du matin, 9 étaient mortes, 2 agonisaient, c'était hard-core. Le tout avec un message à la peinture, sur le mur: 'La Bauge aux paysans. Va-t-en!' Ambiance..."
Et après?
"Pendant les 4 mois qui ont suivi, c'était assez soft: plein de petits sabotages, des machines cassées, des pneus de tracteur crevés, des moutons sur la route,...Le tout sur une bonne campagne de fond au village!"
Qu'entendez-vous par là?
"De tous les côtés, j'entendais les pires rumeurs sur moi: qu'on ne savait pas qui j'étais ni d'où je venais, que j'étais sans doute un criminel, qu'en plus c'était très bizarre que j'aie des boucles d'oreille et des tatouages -j'en ai pas mal-, qu'au fond de mon avoine, il y avait un demi-hectare de cannabis, que ma mère avait couché avec le proprio pour que j'aie l'exploitation, que j'avais tué mes propres chèvres pour toucher l'assurance, j'en passe et des meilleures..."
Ça paraît fou!
"Oui, ça peut, comme ça, mais, à la longue, c'est fatigant, usant. C'est triste en fait. Surtout quand ça vient aussi des élus..."
Que s'est-il passé début août?
"Mon bâtiment à foin a été incendié. En pleine nuit, vers 1h30 du matin. Et exactement au même moment, ma voiture, 20 mètres plus loin, brûlait aussi. Donc ce n'était pas vraiment un accident..."
Et dernièrement vous avez trouvé une lettre?
"Oui. Vendredi dernier, dans ma cour, sur le siège de mon tracteur: une lettre en forme de cercueil -très bien faite, je dois dire- qui m'a laissé sans voix."
Qu'est-ce qui était écrit?
"Dessus, sur une croix: 'Tu pars, ou ils crèvent.' Dedans: 'Si l'exploitation Message -le nom de mon proprio- n'est pas confiée en totalité à la SAFER (société d'aménagement foncier et d'établissement rural, ndlr) avant le 1/12, le traître Message sera exécuté. On jettera ta fille -la mienne, donc- dans un fossé après avoir fait d'elle une femme -elle a 8 ans-. Mais ne t'inquiète pas pour ta **** -ma compagne, sans doute-, elle va aimer ce que l'on va lui faire. Pas de menaces, des promesses. Pas un mot aux flics ou ta mère y passe.' Ça se passe presque de commentaires, non?"
D'autres problèmes depuis?
"Depuis ça, c'est le black-out. Mais bon c'est pas vivable. Je suis en colère, inquiet, je dors mal, je me demande chaque jour 'Qu'est-ce qui va bien m'arriver aujourd'hui?'"
Comment vont votre compagne et votre fille?
"Ben c'est dur. J'ai éloigné ma fille depuis 3 semaines, et je vais prolonger. Elle ne fera pas la rentrée, je ne me sens pas à même d'assurer sa sécurité. C'est un peu grave quand même. Ils m'ont quand même dit qu'ils voulaient jeter ma fille dans le fossé! Et quand on pense qu'ils hésitent à entrer chez moi la nuit, on se dit qu'ils pourraient bien passer à l'acte...Tout ça pèse sur notre vie quotidienne."
Une enquête est en cours?
"Oui. J'ai déposé 3 plaintes: 1 pour les chèvres, 1 pour l'incendie, et 1 pour les menaces. Maintenant, faut être patient."
Comment expliquez-vous cet acharnement?
"Bon, c'est connu: un jeune agriculteur qui n'est pas du coin et qui n'est pas paysan de père en fils a toujours du mal à s'intégrer. En plus je fais du bio, des chèvres et des moutons, et ça marche bien, alors qu'ici tout le monde fait du maïs et des vaches. Y a de la jalousie aussi. Je savais que ce serait dur, mais je pensais pas que ça pourrait aller jusque là."
Vous savez qui est derrière tout ça?
"Je crois savoir. Vous savez, dans un petit village comme ça, tout se sait. Mais je dois être vigilant. Y a pas longtemps, un des deux voisins à qui je fais confiance m'a dit 'Je te conseille de pas trop sortir de chez toi pendant la chasse'..."
Sources: Le Post, La Montagne
Jean-Hugues Bourgeois n'en peut plus.
Le jeune agriculteur avait déjà eu "toutes les difficultés du monde", en janvier dernier, à s'installer à La Bauge une exploitation qu'il a reprise à Teilhet petit village de 300 âmes du Puy-de-Dôme[.
Depuis début avril, c'est de pire en pire: le jeune homme, originaire des Hautes-Alpes, sa compagne et sa fille de 8 ans ne peuvent plus vivre normalement. Au point de déposer 3 plaintes.
Intimidation, peur, menaces: c'est ce dont Jean-Hugues se dit victime.
Pourquoi? "Parce que je suis étranger, pas d'ici quoi" répond Jean-Hugues au Post "et on me le fait bien sentir."
C'est le moins qu'on puisse dire...
Jean-Hughes répond au Post:
Que s'est-il passé en avril?
"Dans la nuit du 31 mars au 1er avril, on m'a tué mes chèvres. A 1h30 du matin, 9 étaient mortes, 2 agonisaient, c'était hard-core. Le tout avec un message à la peinture, sur le mur: 'La Bauge aux paysans. Va-t-en!' Ambiance..."
Et après?
"Pendant les 4 mois qui ont suivi, c'était assez soft: plein de petits sabotages, des machines cassées, des pneus de tracteur crevés, des moutons sur la route,...Le tout sur une bonne campagne de fond au village!"
Qu'entendez-vous par là?
"De tous les côtés, j'entendais les pires rumeurs sur moi: qu'on ne savait pas qui j'étais ni d'où je venais, que j'étais sans doute un criminel, qu'en plus c'était très bizarre que j'aie des boucles d'oreille et des tatouages -j'en ai pas mal-, qu'au fond de mon avoine, il y avait un demi-hectare de cannabis, que ma mère avait couché avec le proprio pour que j'aie l'exploitation, que j'avais tué mes propres chèvres pour toucher l'assurance, j'en passe et des meilleures..."
Ça paraît fou!
"Oui, ça peut, comme ça, mais, à la longue, c'est fatigant, usant. C'est triste en fait. Surtout quand ça vient aussi des élus..."
Que s'est-il passé début août?
"Mon bâtiment à foin a été incendié. En pleine nuit, vers 1h30 du matin. Et exactement au même moment, ma voiture, 20 mètres plus loin, brûlait aussi. Donc ce n'était pas vraiment un accident..."
Et dernièrement vous avez trouvé une lettre?
"Oui. Vendredi dernier, dans ma cour, sur le siège de mon tracteur: une lettre en forme de cercueil -très bien faite, je dois dire- qui m'a laissé sans voix."
Qu'est-ce qui était écrit?
"Dessus, sur une croix: 'Tu pars, ou ils crèvent.' Dedans: 'Si l'exploitation Message -le nom de mon proprio- n'est pas confiée en totalité à la SAFER (société d'aménagement foncier et d'établissement rural, ndlr) avant le 1/12, le traître Message sera exécuté. On jettera ta fille -la mienne, donc- dans un fossé après avoir fait d'elle une femme -elle a 8 ans-. Mais ne t'inquiète pas pour ta **** -ma compagne, sans doute-, elle va aimer ce que l'on va lui faire. Pas de menaces, des promesses. Pas un mot aux flics ou ta mère y passe.' Ça se passe presque de commentaires, non?"
D'autres problèmes depuis?
"Depuis ça, c'est le black-out. Mais bon c'est pas vivable. Je suis en colère, inquiet, je dors mal, je me demande chaque jour 'Qu'est-ce qui va bien m'arriver aujourd'hui?'"
Comment vont votre compagne et votre fille?
"Ben c'est dur. J'ai éloigné ma fille depuis 3 semaines, et je vais prolonger. Elle ne fera pas la rentrée, je ne me sens pas à même d'assurer sa sécurité. C'est un peu grave quand même. Ils m'ont quand même dit qu'ils voulaient jeter ma fille dans le fossé! Et quand on pense qu'ils hésitent à entrer chez moi la nuit, on se dit qu'ils pourraient bien passer à l'acte...Tout ça pèse sur notre vie quotidienne."
Une enquête est en cours?
"Oui. J'ai déposé 3 plaintes: 1 pour les chèvres, 1 pour l'incendie, et 1 pour les menaces. Maintenant, faut être patient."
Comment expliquez-vous cet acharnement?
"Bon, c'est connu: un jeune agriculteur qui n'est pas du coin et qui n'est pas paysan de père en fils a toujours du mal à s'intégrer. En plus je fais du bio, des chèvres et des moutons, et ça marche bien, alors qu'ici tout le monde fait du maïs et des vaches. Y a de la jalousie aussi. Je savais que ce serait dur, mais je pensais pas que ça pourrait aller jusque là."
Vous savez qui est derrière tout ça?
"Je crois savoir. Vous savez, dans un petit village comme ça, tout se sait. Mais je dois être vigilant. Y a pas longtemps, un des deux voisins à qui je fais confiance m'a dit 'Je te conseille de pas trop sortir de chez toi pendant la chasse'..."
Sources: Le Post, La Montagne
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