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Polémique après la mutation du "Monsieur sécurité" de Corse

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  • Polémique après la mutation du "Monsieur sécurité" de Corse

    La mutation sanction de Dominique Rossi, "le Monsieur sécurité" de Corse à qui le ministère de l'Intérieur reproche de ne pas avoir su empêcher une manifestation d'indépendantistes ce week-end dans la villa corse de l'acteur Christian Clavier, ami personnel de Nicolas Sarkozy, a suscité mardi la polémique.

    François Hollande juge que Dominique Rossi, coordinateur des forces de sécurité (police et gendarmerie) en Corse, a été sanctionné pour ne pas avoir su protéger "un ami du président de la République", tandis que François Bayrou a dénoncé le "fait du prince". L'Elysée n'a fait aucun commentaire.

    Samedi, après une manifestation à Porto-Vecchio (Corse-du-Sud), une cinquantaine de militants indépendantistes avaient brièvement occupé la villa de l'acteur. Ils entendaient protester contre la "spoliation foncière" des Corses sur leur île. Une action qui a coûté son poste à Dominique Rossi, muté à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la "police des polices").

    "Il n'y a pas eu d'erreur de faite, c'est une sanction regrettable", a estimé Emmanuel Roux, secrétaire général-adjoint du Syndicat des commissaires de police (majoritaire).

    Pour le premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande, le policier a été sanctionné pour ne pas avoir su protéger "un ami du président de la République". Pour le premier secrétaire du Parti socialiste, "ça ne devrait même pas être une affaire". La police, a-t-il déclaré sur RTL, "a fait ce qu'elle pensait devoir faire et c'était sans doute difficile d'intervenir".

    "Et voilà que le haut fonctionnaire qui est chargé de la coordination de l'ensemble des forces de sécurité en Corse se trouve limogé pour insuffisance de protection d'un ami du président de la République", a souligné M. Hollande.

    "C'est révélateur du régime dans lequel nous sommes, c'est le fait du prince", a pour sa part réagi François Bayrou mardi sur France Inter. "Parce que M. Christian Clavier, qui est un ami de vacances du président de la République, a eu a faire à des manifestants chez lui (...), on met à la porte le coordinateur de l'ensemble de la sécurité publique de la Corse", a déploré le président du MoDem.

    Contrôleur général, Dominique Rossi, 59 ans, a été prévenu lundi de son éviction du poste de Coordinateur des forces de sécurité en Corse et de sa mutation à l'IGPN. "C'est une décision qui a été prise par le ministre de l'Intérieur" Michèle Alliot-Marie, a assuré à l'Associated Press Gérard Gachet, le porte-parole du ministère.

    On reproche place Beauvau à Dominique Rossi de ne pas avoir donné suite à un rapport de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) qui, vendredi, l'avait averti d'une manifestation de nationalistes corses prévue dans un lotissement luxueux situé près de la plage de Palombaggia dans le sud de l'île.

    "Il aurait dû prévoir un dispositif adapté permettant d'éviter l'occupation des maisons", ajoute Gérard Gachet. "Les nationalistes ont ainsi pu se faire un joli coup de pub en buvant le pastis dans le jardin avec les journalistes".

    Pour Emmanuel Roux, "Dominique Rossi a choisi de ne pas aller à l'affrontement et de ne faire aucune provocation". Présents, des gendarmes n'ont pas empêché les manifestants de s'installer pacifiquement chez Christian Clavier et de protester contre la 'spoliation' des Corses de l'île. Dominique Rossi a d'ailleurs eu raison, puisqu'il n'y a pas eu de casse", ajoute le syndicaliste.

    Décrit comme un homme d'expérience, ayant fait carrière dans le renseignement, Dominique Rossi aurait pu faire valoir ses droits à la retraite en avril dernier. Mais il était resté à son poste à la demande du ministère de l'Intérieur. "Son commandement était très apprécié", remarque Bruno Beschizza, secrétaire général de Synergie-Officiers. "Aujourd'hui, il est très amer d'avoir été sanctionné de cette façon", conclut un de ses proches.

    Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a annoncé que Gilles Leclair, inspecteur général de la police nationale, actuellement sous-directeur de la lutte contre la criminalité organisée et la délinquance financière à la Direction centrale de la police judiciaire, était nommé coordonnateur des Services de sécurité intérieure auprès du préfet de région Corse. AP
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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