Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Salim Bachi: « Je ne crois plus en l'Algérie »

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Salim Bachi: « Je ne crois plus en l'Algérie »

    Un jeune romancier algérien parle « Je ne crois plus en l'Algérie »

    Dans « le Chien d'Ulysse », Salim Bachi raconte la dérive policière du régime algérien. Il dit ici son désespoir de la politique, et met en cause Yasmina Khadra


    A la gare de l'Est, dans un petit deux-pièces où l'on remarque un volume des oeuvres d'Alfred Jarry (« Il n'y a pas de meilleur livre qu'"Ubu" sur la situation dans mon pays »), Salim Bachi enterre sa vie d'Algérien. Il a coupé tous les ponts avec son pays natal, gardant la seule amarre de ce roman, « le Chien d'Ulysse », où il peint le FLN comme un « ramassis de brigands » et la nation comme un « lupanar tenu par des maquereaux galonnés ». Dans Cyrtha, ville-cauchemar du « glorieux pays de la déliquescence », un étudiant, Hocine, noie son malheur dans la feuille de cannabis, tandis qu'un autre, Seyf, se vautre dans la folle violence des commandos spéciaux auxquels il appartient. Mêlant visions, souvenirs, évocations d'un passé mythique, Samir Bachi entonne, dans son brillant roman, l'air de la chute finale et prête sa voix au désespoir du peuple algérien.

    Le Nouvel Observateur. - Pourquoi avez-vous choisi de vous installer en France ?

    Salim Bachi. - On ne peut pas vivre en Algérie. La vie et l'Algérie sont deux choses incompatibles. A l'université, il n'y a pas de livres. On ne peut pas faire de photocopies. Je ne comprends même pas qu'on puisse y enseigner. Quand j'y suis retourné, en 1996, après avoir séjourné ici, j'ai ressenti de telles pesanteurs. C'était insupportable.

    N. O. - Dans votre livre, vous montrez un pessimisme absolu quant à la situation dans votre pays : c'est la corruption, les massacres, la violence.

    S. Bachi. - Les gens de ma génération n'y croient plus. Ceci dit, je me garderai de m'exprimer en leur nom. Ça fait quatre ans que je suis en France, et je me sens bénéficiaire d'une situation dont mes amis ne peuvent profiter. Dans mon livre, je parle de l'année 1996, parce que je vivais encore là-bas, mais je me sentirais coupable de parler de l'Algérie actuelle dans ma situation. En plus, je me méfie de la parole des Algériens en France, qui est souvent dévoyée, et sert des bénéfices personnels.

    N. O. - Yasmina Khadra a ouvert la voie de la contestation. Ses livres vous ont-ils influencé ?

    S. Bachi. - Dans son oeuvre, sa trilogie policière m'a fait rigoler. Elle véhicule un mythe, qui est celui du bon flic. Ce n'est pas réaliste. Il n'y a pas de bon flic en Algérie. Et s'il y en avait un, on lui fermerait la gueule assez vite. Cette idée d'une répression clean, ça fait partie des mensonges qu'on véhicule depuis trente ans. Et moi, j'essaie de briser ça. Tout le monde sait qu'on torture dans les commissariats. Tout le monde sait qu'il y a des exécutions sommaires.

    N. O. - Mais Yasmina Khadra a pris des risques considérables en écrivant ses livres.

    S. Bachi. - Là-bas, tout le monde est en danger. Bien sûr, dès qu'on s'exprime, on s'expose encore plus. Je l'admire pour cela, comme Boualem Sansal. Cela dit, je ne suis pas sûr que ce soit le rôle des écrivains de prendre autant de risques.

    N. O. - Comment pouvez-vous l'affirmer, alors que vous écrivez une thèse sur Malraux, qui s'engagea en Espagne et mit sa vie en danger ?

    S. Bachi. - Vous me piégez. Mais la politique, on en a soupé. On s'est déjà fait cocufier, ça suffit. Le militant communiste, dans les années 70, s'est fait flouer. Le militant démocratique se fait flouer aujourd'hui. Le RCD [Rassemblement pour la Culture et la Démocratie] soutient Bouteflika, mais c'est de l'escroquerie. Si on donnait une école potable aux Algériens, ce serait déjà pas mal, mais ce n'est pas dans les programmes de Bouteflika. Je ne crois pas qu'on puisse, avec des livres, faire tomber aujourd'hui un général en Algérie.

    N. O. - Les écrivains n'ont donc, selon vous, aucun rôle à jouer ?

    S. Bachi. - Il ne faut pas se faire d'illusions. On n'agit pas sur le présent avec nos livres. S'il doit y avoir un changement en Algérie, il ne sera pas le fait de trois écrivains.

    N. O. - Il sera le fait de quoi ?

    S. Bachi. - Je ne sais pas. D'un miracle : que les gens au pouvoir veuillent bien laisser leur place, ou qu'ils se prennent d'un soudain amour pour leurs concitoyens.

    N. O. - Dans votre livre, vous montrez surtout la violence côté policiers.

    S. Bachi. - Parce qu'on me l'a racontée. Il y a dans le livre un personnage de flic, Seyf, qui est capable des pires sauvageries. Or j'ai connu, étant étudiant, quelqu'un qui lui ressemblait. Il était fier de faire, disait-il, le sale boulot. Il y avait, pour lui, les planqués, et ceux qui y vont.

    N. O. - En somme, vous désespérez de l'Algérie ?

    S. Bachi. - Il faut arrêter de penser que ça commence à aller mieux. Dans les faits, il y a toujours des gens qui disparaissent. Dans les faits, il y a toujours des attentats terroristes. Dans les faits, il y a toujours de la corruption. Il n'y a rien de positif. Il y a autant de morts toutes les semaines qu'il y a quatre ou cinq ans.

    « Le Chien d'Ulysse », par Salim Bachi, Gallimard, 264 p.

    Didier Jacob
    Nouvel Observateur - N°1890



    ..../...
    Dernière modification par l'imprevisible, 02 septembre 2008, 22h27.
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

  • #2
    Voici, notre Cher Salim national! Drôle cette archiv!! très drôle!

    Commentaire


    • #3
      Salim Bachi. - On ne peut pas vivre en Algérie. La vie et l'Algérie sont deux choses incompatibles.
      L'Algérie serait-elle peuplée de zombies ?

      S. Bachi. - Les gens de ma génération n'y croient plus. Ceci dit, je me garderai de m'exprimer en leur nom...

      Ça fait quatre ans que je suis en France, et je me sens bénéficiaire d'une situation dont mes amis ne peuvent profiter. Dans mon livre, je parle de l'année 1996, parce que je vivais encore là-bas, mais je me sentirais coupable de parler de l'Algérie actuelle dans ma situation. En plus, je me méfie de la parole des Algériens en France, qui est souvent dévoyée, et sert des bénéfices personnels.
      Sincèrement, je n'y comprends rien.
      Il s'envoie des croche-pieds. Ou est-ce un magistral coup de pub ?

      A la question : Le changement serait le fait de quoi ?
      S. Bachi. - Je ne sais pas. D'un miracle : que les gens au pouvoir veuillent bien laisser leur place, ou qu'ils se prennent d'un soudain amour pour leurs concitoyens.
      De l'humour ? Quel est le signal pour rire ?

      Si son roman est de la même facture que cette interview, il y a peu de choses que je le lise (sauf si c'est l'oeuvre de notre Bachi de FA), je préfère utiliser mon temps à de meilleures occupations.

      A propos de Yasmina Khadra :
      S. Bachi. - Dans son oeuvre, sa trilogie policière m'a fait rigoler. Elle véhicule un mythe, qui est celui du bon flic. Ce n'est pas réaliste. Il n'y a pas de bon flic en Algérie. Et s'il y en avait un, on lui fermerait la gueule assez vite. Cette idée d'une répression clean, ça fait partie des mensonges qu'on véhicule depuis trente ans. Et moi, j'essaie de briser ça. Tout le monde sait qu'on torture dans les commissariats. Tout le monde sait qu'il y a des exécutions sommaires
      .
      Il y a une maxime chez les Egyptiens et qui s'applique bien à S. Bachi : Khalif Tou'araf : Contredis, tu te feras connaître.
      Dernière modification par benam, 03 septembre 2008, 14h26.
      "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

      Commentaire


      • #4
        Benam voici, la plus belle preuve de contradiction, l'article cité pas Miss Michelet date de 2001, voici une citation qui date d'aout 2008 à propos du même Khadra ( à se demander s'il s'agit de la même personne!!!!!!!!!???????):

        Yasmina Khadra, en sa qualité de directeur du Centre culturel algérien à Paris, vous a invité pour présenter vos romans. Il a fallu la nomination d’un écrivain à la tête d’une institution culturelle pour que vous soyez enfin reconnu officiellement en Algérie en tant qu’écrivain alors que vos romans ont raflé une véritable collection de prestigieux prix littéraires en France? Comment interprétez-vous le geste de Yasmina Khadra?

        Je l’ai déjà dit et je le redis ici, sans Yasmina Khadra, je n’aurais pas été invité au Centre culturel algérien de Paris avant longtemps. Je l’en remercie donc. Yasmina Khadra est un homme généreux et ouvert qui fera tout ce qu’il peut pour la culture algérienne. Je suis heureux qu’un écrivain, un artiste, soit à la tête d’une institution aussi prestigieuse. Il était temps que l’Algérie honore ses écrivains qui, depuis Kateb Yacine, Mohammed Dib et Assia Djebar, ont fait sa renommée dans le monde.

        Commentaire


        • #5
          A la gare de l'Est, dans un petit deux-pièces où l'on remarque un volume des oeuvres d'Alfred Jarry (« Il n'y a pas de meilleur livre qu'"Ubu" sur la situation dans mon pays »), Salim Bachi enterre sa vie d'Algérien. Il a coupé tous les ponts avec son pays natal, gardant la seule amarre de ce roman, « le Chien d'Ulysse », où il peint le FLN comme un « ramassis de brigands » et la nation comme un « lupanar tenu par des maquereaux galonnés ». Dans Cyrtha, ville-cauchemar du « glorieux pays de la déliquescence », un étudiant, Hocine, noie son malheur dans la feuille de cannabis, tandis qu'un autre, Seyf, se vautre dans la folle violence des commandos spéciaux auxquels il appartient. Mêlant visions, souvenirs, évocations d'un passé mythique, Samir Bachi entonne, dans son brillant roman, l'air de la chute finale et prête sa voix au désespoir du peuple algérien.
          Et à la fin il se suicide.... dans sont petit deux pieces de la gare de l'est
          « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

          Commentaire


          • #6
            Nan il se targue d'être reçu au CCA alors qu'il n'y avait que 10 personnes dans la salle

            Commentaire


            • #7
              elle date de quand cette interview ?
              j'ai rien compris !!!!!

              Khalif Tou'araf : Contredis, tu te feras connaître.
              ça résume tout a mon avis .
              Mr bachi a juste oublier que ce n'est pas de la sorte qu'il se feras un nom en france ,il doit sortir un peu de son studio de la gare de l'est .

              il faut voir ça de plus prés et le lire pour comprendre qq chose ,si il y' a qq chose a comprendre

              Commentaire


              • #8
                Si son roman est de la même facture que cette interview, il y a peu de choses que je le lise (sauf si c'est l'oeuvre de notre Bachi de FA), je préfère utiliser mon temps à de meilleures occupations.

                Voyons, voyons...
                Je suis bien plus cohérent que cet auteur...
                Mais je n'écris pas.

                J'ai acheté un seul titre de cet auteur et je l'ai lu jusqu'à la 12eme page...

                Commentaire


                • #9
                  J'ai acheté un seul titre de cet auteur et je l'ai lu jusqu'à la 12eme page...
                  Lui as-tu demandé de changer de nom ?
                  La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

                  Commentaire


                  • #10
                    Le pire est qu'il a pris mon nom et celui de mon fils...
                    héhéhé

                    Commentaire


                    • #11
                      il y a un marché du livre algérien en France, et même des maisons dédiées à cela.

                      Peu importe le talent, c'est la meilleure pleureuse qui l'emporte. la maison d'edition s'occupe de corriger les fautes et autre erreur de style.

                      yasmina khadra? toooz alih, c'est maintenant devenu un auteur universel, tout comme le personnage de la trilogie qui a fait rigoler ce zigoto de la gare de l'est.





                      « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

                      Commentaire


                      • #12
                        Bonjour

                        Envoyé par révo-réso
                        elle date de quand cette interview ?
                        j'ai rien compris !!!!!
                        Désolée, par inadvertance j'ai omis de précisé la date de l'interview, donc elle a été publiée dans le N 1890 de la semaine du 25 janvier 2001 dans la rubrique Livres.


                        Source


                        Envoyé par bledad_for_ever
                        ce zigoto de la gare de l'est.
                        Bachi ne va pas être content !
                        “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

                        Commentaire


                        • #13
                          La paradoxe c'est que Salim Bachi dépasse de loin l'écriture de Khadra! Il écrit divinement bien mais devrait apprendre à se taire!
                          Pour mieux le comprendre, je vous conseille L'autoportrait à la grenade où il se "livre" totalement!

                          Il a dit/ dit encore des choses insensées qui lui nuiront!

                          Mais pitié, pitié ne le comparez surtout pas à Khadre, d'autant plus si vous ne l'avez pas lu!
                          Le Chien d'Ulysse est incomparable face aux pâles métaphores puériles de Khadra!

                          Commentaire


                          • #14
                            Mais pitié, pitié ne le comparez surtout pas à Khadre, d'autant plus si vous ne l'avez pas lu!
                            Je t'assure que moi, qui ai lu 12 pages de Bachi, je ne le comparerais jamais à Khadra face à qui il n'arrive même pas la cheville.

                            Commentaire


                            • #15
                              Bien, liberté au lecteur de juger par soi même et de connaître ses propres goûts. Et heureusement d'ailleurs. Cependant, là où je suis d'accord, c'est que l'égocentrisme narcissique et le manque d'humilité de Khadra sont inimitables et imbattables!

                              Et surtout quand il va très très bien!!

                              Commentaire

                              Chargement...
                              X