Le Maroc démantèle le quatrième réseau terroriste depuis le début de 2008
2008-09-02
Les forces de sécurité marocaines ont mené une expédition réussie vendredi contre une cellule terroriste suspectée de programmer des attentats contre des intérêts marocains et espagnols. C'est pour cette année la quatrième opération de ce genre.
Par Sarah Touahri pour Magharebia à Rabat – 02/09/08
L'annonce selon laquelle le Maroc vient de démanteler une autre cellule terroriste pousse certains marocains à avoir confiance dans les forces de sécurité, tandis que d'autres craignent un désastre survenant à n'importe quel moment.
Dans le cadre d'un plus large effort visant à faire cesser la vague de terrorisme qui a frappé si durement le Maghreb ces derniers temps, le Gouvernement a démantelé un nouveau rseau islamiste, vendredi 29 août. C'est la quatrième opération de ce genre depuis le début de l'année.
Le déroulement de l'expédition et les arrestations qui en ont découlé ont capté l'attention des médias au cours des quatre derniers jours. Les personnels des forces de la loi ont procédé à une série d'arrestations comprenant un réseau de 15 personnes dans un certain nombre de villes marocaines. Les suspects étaient en possession de produits chimiques et de matériel électronique entrant dans la fabrication des explosifs.
Selon les sources officielles, les membres de cette structure, baptisée "Fath Al Andalous" ( reconquête de l’Andalousie), planifiaient la perpétration d'attentats au Maroc et avaient tissé des liens opérationnels avec des extrémistes étrangers inféodés à l'organisation Al-Qaïda. Les personnes arrêtées étaient tous de citoyenneté marocaine, originaires d'Agadir, Essaouira, Casablanca et Sefrou, avaient entre 25 et 30 ans, et travaillaient de manière informelle. .
Certains éléments de la cellule Fath Al Andalous sont toujours en fuite. Les autorités sont en quête de 40 personnes dans plusieurs villes du Maroc.
Le démantèlement de cette nouvelle cellule terroriste a été rendu possible grâce à la surveillance des transferts d’argent en provenance de certains pays comme la Syrie et l’Espagne à des membres de ce réseau. Ces fonds devaient servir à financer des attentats terroristes ainsi que l’assassinat de responsables policiers et militaires.
Le professeur en sciences politiques Mohamed Madihi explique à Magharebia que l’appellation du réseau fait croire que ce dernier avait l’intention de perpétrer des attentats terroristes contre les espagnols. Il rappelle qu'Aymen Al-Zawahiri, numéro deux d'Al Qaida, avait appelé ses disciples en septembre 2007 à déclarer le Jihad pour reconquérir l’andalousie musulmane, région du sud de l'Espagne d'où les musulmans ont été chassés à la fin du XVe siècle. Il avait appelé également à la récupération des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilia.
Le Ministre de la Communication, Khalid Naciri salue la vigilance des services de sécurité dans le but d'anticiper les événements, protéger les citoyens et leurs biens et lutter efficacement contre le phénomène du terrorisme. Il indique que les membres de ce réseau “seront déférés à la Justice conformément aux lois en vigueur, dans le cadre d'un procès transparent."
Mohamed Madihi affirme qu’en dépit de la vigilance des autorités marocaines, la coopération avec l’Algérie s’avère nécessaire dans ce domaine.
"Malheureusement, cette coopération est à son niveau minimum. Elle est en-deçà de l’ampleur de la menace terroriste qui guette la région", dit-il.
Son point de vue est partagé par le sociologue Ahmed Sabili qui signale qu’il est temps pour les deux pays voisins d’oublier les différends afin de se concentrer sur le phénomène qui risque d’anéantir le Maghreb. Il estime que le volet sécuritaire doit être renforcé par une approche économique et sociale.
Du côté de la population, le récent coup de filet pousse les uns au soulagement et les autres à l’inquiétude. Certains ont en effet confiance dans le travail des autorités tandis que nombreux sont ceux qui croient que la catastrophe peut arriver à n’importe quel moment.
Halima Saberi, étudiante, déclare que les récentes arrestations prouvent que les cellules dormantes existent au Maroc et peuvent devenir actives à n’importe quel moment bien que la police soit avertie. "On ne peut pas tout contrôler", dit-elle.
Pour sa part, Safouane Bakali, fonctionnaire, n'est pas si inquiet. Il signale qu’à chaque fois que le Maroc était menacé, les autorités ont su faire la preuve de leurs compétences de protéger la stabilité du pays.
Ce contenu a été réalisé sous requête de Magharebia.com.
2008-09-02
Les forces de sécurité marocaines ont mené une expédition réussie vendredi contre une cellule terroriste suspectée de programmer des attentats contre des intérêts marocains et espagnols. C'est pour cette année la quatrième opération de ce genre.
Par Sarah Touahri pour Magharebia à Rabat – 02/09/08
L'annonce selon laquelle le Maroc vient de démanteler une autre cellule terroriste pousse certains marocains à avoir confiance dans les forces de sécurité, tandis que d'autres craignent un désastre survenant à n'importe quel moment.
Dans le cadre d'un plus large effort visant à faire cesser la vague de terrorisme qui a frappé si durement le Maghreb ces derniers temps, le Gouvernement a démantelé un nouveau rseau islamiste, vendredi 29 août. C'est la quatrième opération de ce genre depuis le début de l'année.
Le déroulement de l'expédition et les arrestations qui en ont découlé ont capté l'attention des médias au cours des quatre derniers jours. Les personnels des forces de la loi ont procédé à une série d'arrestations comprenant un réseau de 15 personnes dans un certain nombre de villes marocaines. Les suspects étaient en possession de produits chimiques et de matériel électronique entrant dans la fabrication des explosifs.
Selon les sources officielles, les membres de cette structure, baptisée "Fath Al Andalous" ( reconquête de l’Andalousie), planifiaient la perpétration d'attentats au Maroc et avaient tissé des liens opérationnels avec des extrémistes étrangers inféodés à l'organisation Al-Qaïda. Les personnes arrêtées étaient tous de citoyenneté marocaine, originaires d'Agadir, Essaouira, Casablanca et Sefrou, avaient entre 25 et 30 ans, et travaillaient de manière informelle. .
Certains éléments de la cellule Fath Al Andalous sont toujours en fuite. Les autorités sont en quête de 40 personnes dans plusieurs villes du Maroc.
Le démantèlement de cette nouvelle cellule terroriste a été rendu possible grâce à la surveillance des transferts d’argent en provenance de certains pays comme la Syrie et l’Espagne à des membres de ce réseau. Ces fonds devaient servir à financer des attentats terroristes ainsi que l’assassinat de responsables policiers et militaires.
Le professeur en sciences politiques Mohamed Madihi explique à Magharebia que l’appellation du réseau fait croire que ce dernier avait l’intention de perpétrer des attentats terroristes contre les espagnols. Il rappelle qu'Aymen Al-Zawahiri, numéro deux d'Al Qaida, avait appelé ses disciples en septembre 2007 à déclarer le Jihad pour reconquérir l’andalousie musulmane, région du sud de l'Espagne d'où les musulmans ont été chassés à la fin du XVe siècle. Il avait appelé également à la récupération des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilia.
Le Ministre de la Communication, Khalid Naciri salue la vigilance des services de sécurité dans le but d'anticiper les événements, protéger les citoyens et leurs biens et lutter efficacement contre le phénomène du terrorisme. Il indique que les membres de ce réseau “seront déférés à la Justice conformément aux lois en vigueur, dans le cadre d'un procès transparent."
Mohamed Madihi affirme qu’en dépit de la vigilance des autorités marocaines, la coopération avec l’Algérie s’avère nécessaire dans ce domaine.
"Malheureusement, cette coopération est à son niveau minimum. Elle est en-deçà de l’ampleur de la menace terroriste qui guette la région", dit-il.
Son point de vue est partagé par le sociologue Ahmed Sabili qui signale qu’il est temps pour les deux pays voisins d’oublier les différends afin de se concentrer sur le phénomène qui risque d’anéantir le Maghreb. Il estime que le volet sécuritaire doit être renforcé par une approche économique et sociale.
Du côté de la population, le récent coup de filet pousse les uns au soulagement et les autres à l’inquiétude. Certains ont en effet confiance dans le travail des autorités tandis que nombreux sont ceux qui croient que la catastrophe peut arriver à n’importe quel moment.
Halima Saberi, étudiante, déclare que les récentes arrestations prouvent que les cellules dormantes existent au Maroc et peuvent devenir actives à n’importe quel moment bien que la police soit avertie. "On ne peut pas tout contrôler", dit-elle.
Pour sa part, Safouane Bakali, fonctionnaire, n'est pas si inquiet. Il signale qu’à chaque fois que le Maroc était menacé, les autorités ont su faire la preuve de leurs compétences de protéger la stabilité du pays.
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