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L’Islam et la miséricorde

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  • L’Islam et la miséricorde

    [I]Publié dans le quotidien El Watan en deux parties, (1er sept. Et aujourd’hui), j’ai trouvé ce dossier très intéressant. Il est de Azzedine Gaci, Président du Conseil régional du culte musulman (CRCM- Rhône Alpes)

    « Dis Ô Mes serviteurs qui avaient commis des excès à votre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu. Dieu en vérité pardonne tous les péchés. Oui, c’est Lui le Tout-Pardonnant, le Tout-Miséricordieux » (Coran 39/53-59).

    Introduction

    Les musulmans ne parlent pas beaucoup d’amour de Dieu, de pardon et de miséricorde. Pourtant, toutes ces notions occupent une place centrale en Islam porteur d’authentique germe d’amour et de paix. D’ailleurs, ce qui réconforte le musulman dans sa foi, c’est l’assurance que Dieu est Le seul réellement miséricordieux, Le seul digne d’adoration et d’amour. Dans la tradition musulmane, Dieu a quatre-vingt-dix-neuf noms. Parmi tous ces noms divins, ceux que les musulmans évoquent le plus souvent sont certainement Ar Rahmane (le Très-Miséricordieux) et Ar Rahim (le Tout-Miséricordieux).

    Dans ses prières rituelles quotidiennes (cinq par jour), le musulman lit au moins dix-sept fois par jour la première sourate du Coran, la Fatiha (l’ouverture). Cette sourate comporte sept versets coraniques dont les deux premiers évoquent les noms divins Ar Rahmane et Ar Rahim : « Louange à Dieu le Seigneur des mondes. Le Très-Miséricordieux, le Tout-Miséricordieux » (Coran 1/1-2). Dans cette sourate, Dieu se présente à l’homme comme étant le Miséricordieux par essence et par excellence. Par ailleurs, mis à part la sourate numéro 9 (chapitre 9), toutes les sourates du Coran s’ouvrent par une formule qu’on appelle « la basmala » et qui consiste à dire : « Au nom de Dieu le Très-Miséricordieux, le Tout-Miséricordieux ». Cette « basmala » est considérée comme un verset coranique par certains savants.

    De même, avant d’entreprendre toute action ou activité dans sa vie de tous les jours, le musulman doit invoquer le Dieu Miséricordieux en prononçant la « basmala ». On le voit, tout dans la vie du musulman dans ses prières, dans ses invocations, dans son travail, dans ses études, dans ses actions est placé manifestement sous le signe de la miséricorde. On le voit bien, la miséricorde est au centre des rapports entre le Créateur et Ses créatures. Parmi ses quatre-vingt-dix-neuf noms et attributs, c’est « Ar Rahmane » et « Ar Rahim » que Dieu a choisi de nous faire répéter obligatoirement jour et nuit pour nous dire que Sa clémence est infinie et que le rapport qui nous lie à Dieu est avant tout celui de l’amour, du pardon et de la miséricorde.

    Noms et attributs de Dieu

    Dans l’Islam, Dieu est Un dans son essence et multiple dans Ses attributs ou qualités, Ses actes et Ses noms. En effet, le Coran affirme clairement : « Il n’y a rien qui Lui ressemble, et c’est Lui l’Audient, le Clairvoyant. » (Coran 4/58). Quoique l’homme imagine en son esprit, Dieu est différent, comme le rappellent les savants musulmans : « On ne peut utiliser pour décrire Dieu que ce qu’Il a utilisé Lui-même pour Se décrire, ou bien ce qu’a utilisé Son envoyé. » Si Dieu ne ressemble en aucune manière à Ses créatures ni dans Son être, ni dans attributs, ni dans Ses actes, Il nous est possible de L’approcher en méditant et en L’invoquant par le biais de Ses plus beaux noms comme nous le recommande le Coran : « C’est à Dieu qu’appartient les plus beaux noms. Invoquez-Le par eux » (Coran 7/180).

    D’après un hadith (paroles du Prophète), ces noms divins sont au nombre de quatre-vingt-dix-neuf : « Certes, Dieu a quatre-vingt-dix-neuf noms, cent moins un. Quiconque les énumérera entrera au Paradis. II est l’Unique qui aime qu’on énumère Ses noms un à un » (hadith). Dans un autre hadith, le Prophète dresse la liste de ces noms : « En vérité, Dieu a quatre-vingt-dix-neuf noms, cent moins un. Celui qui les énumérera entrera au paradis », ensuite le hadith énonce les quatre-vingt-dix-neuf noms selon la séquence bien connue des musulmans : « Allah », « Ar Rahmane » (le Tout-Miséricordieux), « Ar Rahim » (Le Très-Miséricordieux), « El Malik » (Le Souverain, le Roi), « EI Quddûs » (l’infiniment Saint), « El Mu’min » (Le Fidèle, le Sécurisant)...

    Ces noms parfaits qui sont censés mener à la connaissance de Dieu sont mentionnés en de nombreux endroits du Coran. Il faut noter que la liste des quatre-vingt-dix-neuf noms n’est pas respectée par beaucoup de savants musulmans qui contestent l’authenticité de la dernière partie du hadith ci-dessus. En fait, pour la majorité des savants musulmans, les quatre-vingt dix-neuf noms sont dans leur ensemble des attributs ou des qualités de Dieu, à l’exception du nom « Allah ». En effet, Allah est un nom propre qui désigne aussi bien l’essence divine impénétrable, inconnaissable, inconditionnée, infinie, transcendante et absolue que la fonction divine : Dieu Omniprésent dans son œuvre. Par ailleurs, le nom Allah exprime la perfection de l’amour que Dieu porte à Ses serviteurs.

    En ce qui concerne les qualités de Dieu, les savants musulmans les classent en deux catégories.
    Les qualités d’essence qui n’est ni connue ni connaissable. Ces qualités impliquent la permanence de l’existence et l’immutabilité nécessaire excluant l’accroissement ou la diminution. Exemple : Dieu est Savant, Puissant, Vivant, Ar Rahmane (Le Très-Miséricordieux)...
    Les qualités de l’action de Dieu : elles concernent les effets produits par la puissance de Dieu. Exemple : Ar Rahim (Le Tout-Miséricordieux). Ces quatre-vingt-dix-neuf noms et attributs se complètent les uns les autres dans une totale harmonie. Ils montrent que Dieu incarne les qualités d’affection, d’amour, de bienveillance, de bonté, de compassion et de miséricorde. Enfin, un attribut a été gardé secret par Dieu. Il est appelé « El-ism A’ Dham », c’est-à-dire le nom suprême. Toute personne qui l’évoque dans ses invocations verra ses demandes exaucées selon la tradition musulmane. Il existe toutefois des divergences chez les savants quant à savoir quel est ce nom. Certains savants avancent qu’il s’agit du nom d’Allah, le Vivant et l’Immuable ou alors le Détenteur de la majesté et de la générosité. Pour d’autres, ce nom « caché » ferait partie des quatre-vingt-dix-neufs noms cités en annexe. Dieu l’a gardé caché afin que Ses serviteurs s’appliquent à invoquer tous les noms avec l’espoir qu’ils mentionneraient celui-ci.

    Les noms divins Ar Rahmane et Ar Rahim

    Les savants musulmans sont pratiquement tous d’accord sur le fait que chacun des deux noms divins Ar Rahmane (Le Très-Miséricordieux) et Ar Rahim (Le Tout -Miséricordieux) dérivent de « rahma », c’est-à-dire la miséricorde. La différence entre Ar Rahmane Le Tout-Miséricordieux et Ar Rahim Le Très -Miséricordieux, Celui qui accorde sa Grâce, est comme celle entre un adjectif qui décrit une nature et un verbe qui décrit une action. Allah est la source de tout bien et toute miséricorde envers la création : Il veut activement le bien et la miséricorde pour la création. Ar Rahmane, Le Très-Miséricordieux. est avec Allah l’objet d’invocation préférentielle chez les musulmans. Par ailleurs, ils constituent sans doute les deux noms divins les plus excellents parmi tous les autres comme l’exprime clairement le verset coranique suivant : « Dis ! Invoquez Allah ou Invoquez le Tout-Miséricordieux (Ar Rahmane), quel soit ce que vous invoquez, à Lui sont les noms parfaits » (Coran] 7/110).

    Ar Rahmane se réfère à la miséricorde parfaite. Ar Rahmane (Le Très-Miséricordieux), toujours utilisé avec l’article « el », est un attribut de Dieu lié à Son essence contrairement à Ar Rahim (Le Tout-Miséricordieux) qui est un attribut lié aux actes de Dieu. Aussi, les musulmans n’ont pas le droit de dire d’un homme qu’il est Al Rahmane car ce nom divin ne s’applique qu’à Dieu et qualifie une miséricorde que seul Dieu peut donner. Cette miséricorde s’étend à tous dans ce bas monde et à l’autre tant pour le vertueux que le transgresseur, y compris ceux qui Le renient, Lui désobéissent ou font du mal.

    Il dispense bienfaits et prospérité à toutes les créatures sans distinction, car Il est l’Etre débordant de miséricorde dont la signification est aussi large pour couvrir les qualités d’amour, de compassion, de bienveillance et de générosité. Ar Rahim est un attribut de Dieu qui décrit les qualités divines liées à Son action. Pour certains savants musulmans, cette miséricorde s’exerce sur les fidèles exclusivement : « Avec les fidèles, Il est très Miséricordieux » (Coran XXXIII/43) Cette miséricorde concernerait le jour de jugement dernier, selon d’autres. Dieu récompensera alors surabondamment les actions des croyants et les pardonnera de leurs offenses pour les guider et les admettre au paradis.

    On trouve en effet dans la tradition musulmane, appelée aussi sunna, cette parole du Prophète : « Aucun d’entre vous n’entrera au Paradis grâce à ses actions. Les compagnons dirent : Même pas toi, ô ! Envoyé de Dieu ? Il dit : Même pas moi à moins que Dieu ne me recouvre de Sa Miséricorde. Ils demandèrent : A quoi sert donc les actions Ô Envoyé de Dieu ? » Il dit : « Vous rentrerez au Paradis par la grâce de Dieu et vous vous le partagerez selon vos actions. » (hadith)
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

  • #2
    La miséricorde

    Nous l’avons déjà précisé, Dieu S’est manifesté dans Sa création à travers Ses quatre-vingt-dix-neuf noms ou attributs. Cependant, l’attribut de Dieu le plus important, après celui d’« Allah », est celui de « Ar Rahmane », c’est-à-dire Le Tout-Miséricordieux qui arrive en deuxième position dans la liste des noms divins. Le Coran nous informe que Dieu a prescrit à Lui-même la miséricorde : « Dis à qui appartient ce qui est dans les cieux et sur la Terre ? » Réponds : « A Dieu qui S’est prescrit à Lui-même d’être Miséricordieux et qui vous rassemblera sans nul doute au Jour de la résurrection » (Coran 6/12). « Et lorsque viennent vers toi ceux qui croient, dis : Que la paix soit sur vous ! Votre Seigneur S’est prescrit à Lui-même d’être Miséricordieux, et quiconque d’entre vous a fait un mal par ignorance, et ensuite s’est repenti et s’est réformé... Il est, alors, Tout-Pardonnant et Tout-Miséricordieux » (Coran 6/54)

    La miséricorde de Dieu se manifeste aussi dans les moments de peine et de tristesse, la maladie ou les accidents de la vie. Aussi, chaque larme versée pour la perte d’un être cher est une source de miséricorde comme le montre cette parole du Prophète.




    « Nous étions chez le Prophète, quand une de ses filles lui envoya un messager l’informant que son fils était à l’agonie, Le Prophète dit au messager : « Retourne voir ma fille et dit lui que tout ce que Dieu prend ou donne Lui appartient, qu’Il a fixé un terme pour toute chose et exhorte-la à se résigner et à compter sur Dieu. » Le messager revint et lui dit : « Elle te supplie de venir la trouver. » Aussitôt, le Prophète se leva et se rendit chez elle, accompagné de Sa’d Ibn ’Ubâda et de Mu ’âdh Ibn Jabal, et de moi-même, reprend Usâma. Quand il arriva, on lui remit l’enfant qui agonisait. Tenant l’enfant dans ses bras, le Prophète eut les larmes aux yeux. Sa’d lui dit : « Ô Envoyé de Dieu, qu’est-ce que c’est ? » « C’est, répondit-il, de la miséricorde que Dieu a placée dans le cœur de Ses adorateurs. Dieu n’est Miséricordieux qu’envers ceux de ses serviteurs qui le sont eux-mêmes » (hadith). Les musulmans ont bien compris que la miséricorde de Dieu envers Ses serviteurs est sans commune mesure avec la miséricorde d’un quelconque miséricordieux. « Si vous vouliez dénombrer la miséricorde de Dieu, Vous ne pourriez l’énumérer » (Coran XIV/34). On rapporta à ce propos qu’Omar Ibn Abdelaziz (un calife du 8e siècle) partit pou la prière le jour de la fête. Après avoir prié, il invoqua Dieu ainsi : « Ô mon Dieu ! Fais-moi miséricorde, car n’as-tu pas dit : « En vérité, la miséricorde de Dieu est proche de ceux qui font le bien. » (Coran 7/56). Si je n’en fais pas parti, je suis parmi ceux qui jeûnent : or Tu as bien dit : « A ceux et celles qui jeûnent, Dieu a promis pardon et rétribution magnifique » (Coran). Et si je ne suis pas d’entre les jeûneurs, je suis parmi les fidèles ; or Tu as dit : « Il est très Miséricordieux avec les fidèles » (Coran XXXIII/43). Si toutefois, je ne méritais pas cela, alors je suis une chose ; or Tu as dit : « Ma miséricorde s’étend sur toute chose » (Coran 7/156). Et si je n’étais pas ainsi, je reste atteint là même où Ta Miséricorde semble irrecevable, car Tu as dit : « Ceux qu’un événement atteint disent : « En vérité, nous sommes à Dieu et vers Lui nous retournerons » (Coran 2/156).

    Les manifestations de la miséricorde

    « Qualifiez-vous par les Attributs de Dieu », cette parole est attribuée au Prophète lui-même. Cela veut dire que lhomme a vis-à-vis des deux Noms divins, « Errahmâne » et « Errahîm » un mode de participation qui le concerne. Les êtres humains doivent être miséricordieux les uns envers les autres. Cette disposition est même l’une des plus grandes marques de la foi. Le musulman se doit ainsi d’aller à la rencontre de tous les êtres humains en gardant dans son cœur, de la tendresse, de la miséricorde et de l’amour Les proches d’un être humain ont évidement plus de droit à recevoir sa miséricorde. Mais avant de s’occuper de sa propre famille et de ses proches, l’homme doit d’abord penser à lui-même. Il doit d’abord être miséricordieux envers lui-même.


    Quant au Prophète, il nous précise que la miséricorde de Dieu précède Sa colère : « Lorsque Dieu eut terminé l’œuvre de la Création, Il écrivit sur Son Livre, qui se trouve par-devers Lui, au-dessus du Trône : Certes, Ma Miséricorde l’emporte sur Ma colère ! » (hadith). Cette miséricorde divine est au centre des rapports qui relient Dieu à ses serviteurs. C’est ainsi que Omar Ibn Al Khattâb (deuxèmme calife) a dit : « On amena au Prophète des captifs de guerre parmi lesquels se trouvait une femme qui cherchait son nourrisson. Quand elle le trouva, elle le pressa contre sa poitrine et lui donna son sein. C’est alors que le Prophète nous dit : Pensez-vous que cette femme pourra jeter son enfant dans le feu ?. - Non, répondîmes-nous, elle ne l’y jettera certainement jamais tant qu’elle aura le pouvoir de ne pas l’y jeter. Le Prophète dit alors : Certes Dieu est encore plus Miséricordieux envers Ses serviteurs que cette femme enwrs son enfant. » (hadith). C’est aussi la miséricorde que Dieu a implantée dans Ses créatures qui permet aux êtres humains d’être bons les uns envers les autres, comme le dit le Prophète : « En vérité, Dieu a cent miséricordes. II en a fait descendre une seule sur Terre et l’a répartie entre Ses créatures. C’est par elle que les êtres humains montrent de la bienveillance et la miséricorde les uns envers les autres. Il diffère pour Lui-même quatre-vingt-dix-neuf autres miséricordes par lesquelles Il fera miséricorde à Ses serviteurs le Jour de la Résurrection » (hadith).

    « Le Tout-Miséricordieux fait miséricorde aux miséricordieux. Faites donc miséricorde à celui qui est sur terre, Celui qui est au ciel vous sera miséricorde » (hadith). Les liens entre les êtres humains se fondent donc sur la miséricorde. En Islam, ce lien porte un nom : « rahim » (lien de parenté à ne pas confondre avec « Rahim », Le Très-Miséricordieux). Ce mot dérive du Nom divin Ar Rahman, Le Très-Miséricordieux. Le Coran rappelle effectivement que les êtres humains constituent une seule et grande famille, car ils sont tous descendants d’Adam et d’Eve et qu’à ce titre, ils se doivent de respecter ces liens de sang. Dieu dit : « Ô Hommes ! Craignez Votre Seigneur qui vous a créé d’un seul être et qui a créé de celui-ci son épouse et qui de ces deux là a fait répandre beaucoup d’homme et de femmes. Craignez Dieu (au Nom) duquel vous vous implorez les uns les autres, et (Craignez de rompre) les liens de parenté. Certes Dieu vous observe parfaitement » (Coran 4/1). Il est intéressant de noter que la préservation des liens de parenté ne se limite pas seulement aux proches parents comme le précise ce verset coranique. Elle s’étend à tous les êtres humains qui doivent êtres solidaires les uns des autres quelque soit leur appartenance ethniques ou religieuses.

    Le Coran affirme en ce sens : « Ô gens ! Nous vous avons créé d’un mâle et d’une femelle et nous avons fait de vous des peuples et des tribus, pour que vous vous entreconnaissiez. Le plus noble parmi vous, auprès de Dieu, est celui qui est le plus pieux, Et Dieu est Omniscient et parfaitement Connaisseur de toute chose » (Coran 49/13). Plus le croyant est habité par la miséricorde et l’amour de Dieu et plus il réalisera cet idéal pour lequel il a été créé. D’ailleurs la tradition nous montre le chemin, très court, pour devenir un vrai témoin du Tout-Miséricordieux : c’est la continuelle attention à Dieu qui est au-delà du passé, du présent et de l’avenir et le profond respect envers ses semblables.

    En d’autres termes, on ne peut pas croire véritablement tant que l’on n’est pas miséricordieux, comme le dit le Prophète : « Vous ne croirez pas jusqu’à ce que vous êtes miséricordieux. Les compagnons répliquèrent : Ô Envoyé de Dieu, nous sommes tous miséricordieux... le Prophète reprit alors : Je n’entends pas par là, la miséricorde que l’un d’entre vous porte naturellement à son compagnon, mais une miséricorde qui s’étends à tous » (hadith). C’est-à-dire une miséricorde qui s’étend à tous les êtres humains, qu’ils soient musulmans ou pas, qu’ils soient pratiquants ou pas et qu’ils soient bons ou mauvais. La miséricorde consiste également à savoir pardonner et maîtriser sa colère. Il a été dit à ce sujet : « Trois caractères ne se dévoilent qu’en trois situations : on ne reconnaît le miséricordieux que pendant sa colère, on ne reconnaît le courageux que durant la guerre et on ne reconnaît le vrai frère que dans le besoin. »
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

    Commentaire


    • #3
      La miséricorde envers les parents

      Prendre soin de ses parents, c’est s’acquitter d’une dette que l’on ne pourra jamais vraiment rembourser. « Dieu a décrété que vous n’adorerez que Lui, et que (vous manifestez) la bienséance envers vos parents : si l’un d’entre eux ou tous les deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne leurs dit pas « Fi » et ne les brusque pas, mais adresse leurs des paroles généreuses. Et par miséricorde, abaisse pour eux l’aile de l’humilité, et dis : « Seigneur, Fais leur à tous deux miséricorde comme ils m’ont élevé tout petit » (Coran 17/23-24).

      La miséricorde avec les enfants

      La miséricorde envers les enfants est un sentiment tout à fait naturel. Un jour le prophète embrassa un de ses petits enfants en présence d’un bédouin. Etonné, ce dernier lui dit : « j’ai dix enfants et jamais je n’ai embrassé l’un d’eux ». Le prophète le regarda et lui dit : « celui qui ne fait pas miséricorde, Dieu ne lui fera pas miséricorde ». Et dans une autre versions : « Que puis-je pour toi si Dieu a enlevé la miséricorde de ton cœur » (hadith).

      La miséricorde entre époux

      L’amour et la miséricorde sont le fondement même de la famille comme le rappelle le Coran : « Et parmi Ses signes, Il a créé de vous, pour vous, des épouses, pour que vous trouviez auprès d’elles calme et gite, et qu’II a établi entre vous des liens de tendresse et de miséricorde, Il y a en cela des signes certains pour ceux qui méditent » (Coran 30/21). Ce verset coranique montre d’abord que la relation amoureuse est un don de Dieu, une bénédiction qui fonde l’existence même du couple, le rattachement à la transcendance. Se souvenir de ce bienfait est sans aucun doute la meilleure façon de la conserver. Ce verset parle ensuite de tendresse ou d’amour avant d’évoquer la miséricorde. Ce qui correspond bien à l’évolution du couple. Les problèmes de la vie, les difficultés et les disputes sont autant d’épreuves qui ne peuvent être surmontées sans la miséricorde, qui vient s’ajouter à la tendresse et l’amour qui sont plus forts au début du mariage.

      La miséricorde envers les proches

      Même si l’humanité constitue à l’origine une seule et même famille, il est évident cependant que les relations de chacun d’entre nous doivent êtres plus fortes avec ceux avec qui nous avons des liens de sang. Selon le Prophète, Dieu a dit : « Je suis Le Très Miséricordieux (Errahmâne), j’ai créé les liens de Parenté (Errahim) et J’ai fait dériver leur nom de mon propre nom .. celui qui les préservera, Je le préserverai et celui qui les romprai, Je romprai avec lui » (hadith).

      La miséricorde envers les orphelins

      La miséricorde envers l’orphelin est sans doute l’un des sentiments qui rapproche le plus l’homme du Tout Miséricordieux. C’est même un signe de la pureté de son âme. Un homme vint au Prophète se plaindre de la dureté de son cœur. Le Prophète lui dit alors : « Aimerais lu voir ton cœur s’adoucir et obtenir ce dont tu as besoin ? Fais miséricorde à l’orphelin, passe ta main sur sa tête, et donne lui de ta nourriture, ton cœur s’adoucira, et tu obtiendras ce dont tu as besoin. » (hadith)

      La miséricorde envers les pauvres


      Après avoir mentionné ta miséricorde envers l’orphelin, le Coran évoque très fréquemment le pauvre qui vit dans le dénuement et la misère : « Et lorsque Nous avons pris l’engagement des fils d’Israël : Vous n’adorez que Dieu, et (manifesterez de la) bienfaisance envers les père et mère, les proches parents, les orphelins et les pauvres .. » (Coran 2/83). Parmi les invocations du Prophète, on trouve notamment : « Grand Dieu ! Fais que j’entreprenne des actions de bien, et que je laisse toute action blâmable, et (mets dans mon cœur) l’amour des pauvres ! » (hadith)

      La miséricorde envers les malades


      En Islam, la maladie est une forme de purification de l’âme. L’Islam recommande d’être miséricordieux envers les malades et [es handicapés qui se trouvent souvent dans des situations de détresse. Dieu se tient toujours à côté du malade comme nous le rappelle ce très beau hadith : « Dieu Tout-Puissant dira le Jour de la Résurrection : 0 fils d’Adam, .Je suis tombé malade et tu ne m’as pas rendu visite, Il dira : Ô Mon Seigneur, comment puis-je Te rendre visite quand tu est le Seigneur des mondes ? II dira : Ne savais-tu pas que Mon serviteur Untel était tombé malade, et tu ne l’as pas visité ? Ne savais-tu pas que si tu l’avais visité, tu M’aurais trouvé avec lui ? 0 fils d’Adam, Je t’ai demandé de la nourriture et tu ne m’as pas nourri. Il dira : 0 Seigneur comment puis-je Te nourrir quand Tu es le Seigneur des mondes ? Il dira : Ne savais-tu pas que Mon serviteur Untel t’a demandé de la nourriture, et que tu ne l’as pas nourri ? Ne savais-tu pas que si tu l’avais nourri, tu aurais trouvé la récompense (d’en avoir fait autant avec Moi) ? 0 fils d’Adam, .Je t’ai demandé de la boisson et tu ne M’as pas donné à boire. Il dira : 0 Seigneur comment puis-je Te donner à boire quand Tu es le Seigneur des mondes ? Il dira : Mon serviteur Untel t’a demandé à boire, et que tu ne lui pas donné ? Si tu lui avais donné à boire, tu aurais sÛrement trouvé la récompense (d’en avoir fait autant avec Moi). (hadith)

      La miséricorde envers les voisins

      En Islam, le voisin a des droits qui sont pratiquement comparables à ceux des proches. Aïcha, l’épouse du prophète lui demanda un jour : (( Ô envoyé de Dieu, j’ai deux voisins. Auxquels des deux, dois-je faire un présent ? » Le prophète répondit : (( A celui dont la porte est la plus proche de la tienne » (hadith). Le prophète dit également : « L’ange Gahriel n’a cessé de me recommander (d’être bienfaisant) envers le voisin, à tel point que j’ai pensé qu’il allait en faire un héritier » (hadith). Tout cela pour nous rappeler que la vocation de tous les êtres humains est d’être des frères et des sœurs, vivant en paix et dans le respect.

      La miséricorde envers les animaux

      L’Islam donne aux espèces animales le statut de créatures, tout comme les être humains. C’est ainsi que le prophète dit : « Quiconque tue un oiseau sans raison valable, celui-ci se plaindra à Dieu le jour de la résurrection en disant : "0 mon Seigneur ! Untel m’a tué sans raison valable, et il ne m’a pas tué pour un profit » (hadith).

      La miséricorde envers les pécheurs

      Dans la tradition musulmane, la miséricorde est intimement liée à la notion du pardon. Parce que Dieu est tout miséricordieux, il pardonne tous les péchés comme le précise ce verset coranique : « Dis Ô Mes serviteurs qui avaient commis des excès à votre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu. Dieu en vérité pardonne tous les péchés. Oui, c’est lui le tout pardonnant, le tous miséricordieux » « Coran 39/53-59).). « Ma miséricorde embrasse toute chose » (Coran 7/156), nous dit Dieu le Coran également. C’est pourquoi l’ homme doit être miséricordieux envers ceux qui font des erreurs, commettent des péchés ou sont désobéissants.

      Conclusion

      Dans les tous les textes cités plus haut, nous pouvons reconnaître une réelle beauté humaine et spirituelle. Dans cette lumière de la miséricorde, juifs chrétiens et musulmans peuvent facilement se reconnaître, se respecter, s’estimer et même s’aimer. Le Coran insiste sur l’obligation pour l’homme d’être miséricordieux envers ses semblables comme envers le reste de la Création, Dieu y étant Lui-même présenté comme le Tout Miséricordieux.C’est seulement dans cette attitude de compassion vécue que l’homme peut nouer une relation avec le Très Haut. La pratique de la miséricorde nous montre également que le seul chemin possible vers Dieu est celui de (’amour. S’inspirer de la Miséricorde est donc un moyen pour nous de travailler sur nous-mêmes, réveiller notre cœur et apprendre à vivre dans la proximité de celui par lequel toute chose est née. Tout acte, toute pensée, toute action doit être accompagné d’une méditation ou d’une réflexion qui nous ramène à la Miséricorde. C’est en cela que l’homme peut développer son humanité. Nous naissons homme, mais nous n’atteignons la qualité d’être humain qu’en appréhendant le sens de cette Miséricorde. C’est par l’attitude que nous avons à l’égard de nos semblables, en tant qu’être miséricordieux, que nous devenons celui qui vit de la Miséricorde et la produit autour de lui.
      Azzedine Gaci, Président du Conseil régional du culte musulman (CRCM- Rhône Alpes)
      Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

      Commentaire


      • #4
        Merci zac pour ce rappel (à l'ordre!)

        Tout acte, toute pensée, toute action doit être accompagné d’une méditation ou d’une réflexion qui nous ramène à la Miséricorde. C’est en cela que l’homme peut développer son humanité.
        Lu et approuvé....



        Grain2sel
        "Il faut avoir bcp de patience pour apprendre à être patient."

        Commentaire


        • #5
          Lu et approuvé

          J'approuve et plus..


          Grain2sable

          Si tu as beaucoup de richesses, donne ton bien.
          Si tu possèdes peu, donne ton coeur!
          Charif Barzouk

          Commentaire


          • #6
            Grain2sable
            c'est toi?
            "Il faut avoir bcp de patience pour apprendre à être patient."

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