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Moscou ignore la mise en garde de l'Europe

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  • Moscou ignore la mise en garde de l'Europe

    Le Kremlin ne veut retenir que le ton mesuré adopté par les Vingt-Sept à Bruxelles et entretient le flou sur le retrait des soldats russes de Géorgie.

    Au lendemain du sommet extraordinaire de Bruxelles sur la Géorgie, la Russie qui n'a pas été sanctionnée par les Vingt-Sept, se sent en position de force et plus sûre de son bon droit que jamais. Moscou a entretenu mardi le flou sur l'une des principales demandes de l'Union européenne (UE) : le retrait des soldats russes «sur les positions antérieures au déclenchement des hostilités» du mois dernier. Ce retrait, mentionné dans l'accord de cessez-le-feu négocié le 12 août dernier par Nicolas Sarkozy, sera au centre de la nouvelle tournée du président français à Moscou et Tbilissi prévue lundi prochain.

    «Bien sûr, ils ne sont pas là pour toujours», a ainsi déclaré le représentant de la Russie auprès de l'UE, Vladimir Tchijov, en évoquant les quelque 500 soldats russes encore stationnés en Géorgie en dehors de la province séparatiste d'Ossétie du Sud et autour du port stratégique de Poti. Le diplomate russe a lié le départ de ces militaires déployés dans des check points à «la création du mécanisme international» mentionné dans l'accord de cessez-le-feu (paragraphe 5) et à «l'arrivée des observateurs de l'OSCE».

    Un son de cloche moins conciliant est toutefois venu de Vladimir Poutine, via son porte-parole Dmitri Peskov qui a tenu une conférence de presse téléphonique. «Le travail de M. Sarkozy sera très facile, a assuré Dmitri Peskov, toujours pince-sans-rire, il n'aura qu'à témoigner qu'il n'y a plus de troupes russes sur le sol géorgien.» Car, explique le porte-parole du tout-puissant premier ministre, il n'y a plus de «militaires» russes sur le territoire géorgien, «seulement des forces de paix». Et celles-ci stationnent dans le cadre des «mesures de sécurité» mentionnées dans le même paragraphe 5 de l'accord de cessez-le-feu. Sous-entendu, les Russes qui tiennent des postes de contrôle jusqu'à la principale route est-ouest de la Géorgie, n'ont pas forcément vocation à partir.

    Victoire diplomatique

    Si la plupart des responsables et commentateurs russes ont salué le résultat du sommet de Bruxelles comme une victoire diplomatique pour Moscou, le chef de l'État, Dmitri Medvedev, cité par l'agence Itar-Tass, a souligné que l'UE n'avait «pas entièrement compris quels étaient les motifs de la Russie lorsqu'elle a pris la décision de repousser l'agression de la Géorgie et lorsqu'elle a décidé de reconnaître l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie». Dmitri Peskov va plus loin en espérant «entendre une condamnation de l'agression géorgienne» de la part des partenaires européens.

    En attendant, depuis Tachkent où il a signé un accord pour construire un gazoduc en Ouz­békistan, l'ex-président Poutine s'est félicité de la déclaration de Bruxelles alors que «beaucoup de propositions très dures, je dirais même extrémistes» avaient précédé le sommet. Une référence aux positions britannique, polonaise ou baltes. L'homme fort de la Russie a maintenu son discours musclé en promettant de «répondre» au renforcement de la présence de l'Otan dans la mer Noire.

    La seule mesure de fermeté concrète annoncée par les Vingt-Sept lundi soir est le report des négociations sur le nouveau partenariat Russie-UE. Ces négociations lancées fin juin sont destinées à établir un traité qui remplacera le précédent accord-cadre, entré en vigueur en 1997 et expiré en 2006. De ce futur accord, les Européens attendent des règles du jeu claires en matière de sécurité énergétique tandis que les Russes lorgnent sur une exemption de visa pour voyager dans l'UE. En l'absence de nouveau traité, l'ancien texte est tacitement reconduit chaque année. Le commerce et les investissements bilatéraux n'ont pas besoin d'un traité pour poursuivre leur croissance mais d'un climat de confiance politique, ébranlé par la guerre d'Ossétie.

    - Le Figaro
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