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Richissime grâce à son pétrole et son gaz, la Norvège est à son tour entraînée dans la crise économique, ce qui pourrait faire le jeu de la droite populiste aux élections de 2009. "Le problème vient de la banque centrale, qui a trop baissé les taux d'intérêt et trop longtemps. Les gens ont trop emprunté", analyse Guttorm Schjelderup, économiste à l'Ecole supérieure de commerce de Norvège.
Chantiers arrêtés et projets immobiliers invendables sont désormais monnaie courante. Il y a actuellement 6 000 à 7 000 logements de plus à vendre sur le marché que d'habitude et la durée de vente d'un bien a doublé en un an. Au deuxième trimestre, les ventes ont baissé de 34,2 % par rapport à la même période de 2007, tandis que les nouveaux chantiers ont reculé d'un tiers.
"Maintenant que les taux d'intérêt sont à la hausse, les gens ont des difficultés à rembourser leurs emprunts, note M. Schjelderup. Et même s'ils font tout pour continuer à rembourser, ils vont devoir réduire leur consommation ailleurs." Le chômage, qui avait atteint 2,4 %, son niveau le plus bas depuis vingt ans, devrait à nouveau augmenter.
DISCIPLINE BUDGÉTAIRE
Si la crise norvégienne est loin d'avoir l'ampleur ou la gravité de ce qu'elle peut être ailleurs en Europe ou aux Etats-Unis, son coût politique pourrait être plus élevé.
Le secteur des hydrocarbures, qui assure à la Norvège sa richesse depuis trois décennies, n'est pas porteur que de bonnes nouvelles. Même si le gouvernement fait son possible pour ne pas se placer dans une trop forte dépendance vis-à-vis des revenus des hydrocarbures, la chute de la Bourse a heurté de plein fouet le Fonds du pétrole, dont les actifs sont placés sur les marchés internationaux. Un tiers du bénéfice engrangé depuis la création du Fonds en 1990, soit 20 milliards d'euros, s'est ainsi envolé, ce qui signifie moins de ressources pour le budget de l'Etat.
RISQUES INFLATIONNISTES
Derrière ce revers se tient en embuscade le Parti du progrès, un parti de droite populiste qui, s'il a atténué son discours anti-immigrés, doit sa popularité à ses promesses d'ouvrir le robinet du pétrole pour rénover l'Etat-providence.
"Le problème est que beaucoup de gens pensent avoir plus d'argent à consommer dans le futur avec l'espoir qu'il y aura des réductions fiscales, car il y a de réelles chances que le Parti du progrès arrive au pouvoir aux élections l'an prochain", estime Victor Norman, ancien ministre conservateur. De fait, jusqu'à présent, tous les autres partis ont joué consciencieusement la carte de la discipline budgétaire, résistant à dépenser davantage cet argent du pétrole, afin d'éviter la surchauffe et les risques d'inflation.
Mais cette prudence - combinée au fait que beaucoup de Norvégiens s'exaspèrent que l'Etat-providence ne livre pas des services de bonne qualité dans les écoles ou les services de santé - fait le jeu du Parti du progrès, qui atteint régulièrement 30 % d'intentions de vote, au-dessus du Parti travailliste du premier ministre Jens Stoltenberg. Les gens commencent à penser qu'ils vont vraiment arriver au pouvoir et dépenser bien plus de cet argent du pétrole, avec les risques inflationnistes que cela comporte.
Le Parti du progrès vient d'ailleurs de promettre 5 milliards d'euros d'allégements fiscaux lors de la prochaine législature 2009-2013, ce que même ses alliés potentiels du Parti conservateur jugent "totalement irréaliste".
Olivier Truc (Le Monde)
Chantiers arrêtés et projets immobiliers invendables sont désormais monnaie courante. Il y a actuellement 6 000 à 7 000 logements de plus à vendre sur le marché que d'habitude et la durée de vente d'un bien a doublé en un an. Au deuxième trimestre, les ventes ont baissé de 34,2 % par rapport à la même période de 2007, tandis que les nouveaux chantiers ont reculé d'un tiers.
"Maintenant que les taux d'intérêt sont à la hausse, les gens ont des difficultés à rembourser leurs emprunts, note M. Schjelderup. Et même s'ils font tout pour continuer à rembourser, ils vont devoir réduire leur consommation ailleurs." Le chômage, qui avait atteint 2,4 %, son niveau le plus bas depuis vingt ans, devrait à nouveau augmenter.
DISCIPLINE BUDGÉTAIRE
Si la crise norvégienne est loin d'avoir l'ampleur ou la gravité de ce qu'elle peut être ailleurs en Europe ou aux Etats-Unis, son coût politique pourrait être plus élevé.
Le secteur des hydrocarbures, qui assure à la Norvège sa richesse depuis trois décennies, n'est pas porteur que de bonnes nouvelles. Même si le gouvernement fait son possible pour ne pas se placer dans une trop forte dépendance vis-à-vis des revenus des hydrocarbures, la chute de la Bourse a heurté de plein fouet le Fonds du pétrole, dont les actifs sont placés sur les marchés internationaux. Un tiers du bénéfice engrangé depuis la création du Fonds en 1990, soit 20 milliards d'euros, s'est ainsi envolé, ce qui signifie moins de ressources pour le budget de l'Etat.
RISQUES INFLATIONNISTES
Derrière ce revers se tient en embuscade le Parti du progrès, un parti de droite populiste qui, s'il a atténué son discours anti-immigrés, doit sa popularité à ses promesses d'ouvrir le robinet du pétrole pour rénover l'Etat-providence.
"Le problème est que beaucoup de gens pensent avoir plus d'argent à consommer dans le futur avec l'espoir qu'il y aura des réductions fiscales, car il y a de réelles chances que le Parti du progrès arrive au pouvoir aux élections l'an prochain", estime Victor Norman, ancien ministre conservateur. De fait, jusqu'à présent, tous les autres partis ont joué consciencieusement la carte de la discipline budgétaire, résistant à dépenser davantage cet argent du pétrole, afin d'éviter la surchauffe et les risques d'inflation.
Mais cette prudence - combinée au fait que beaucoup de Norvégiens s'exaspèrent que l'Etat-providence ne livre pas des services de bonne qualité dans les écoles ou les services de santé - fait le jeu du Parti du progrès, qui atteint régulièrement 30 % d'intentions de vote, au-dessus du Parti travailliste du premier ministre Jens Stoltenberg. Les gens commencent à penser qu'ils vont vraiment arriver au pouvoir et dépenser bien plus de cet argent du pétrole, avec les risques inflationnistes que cela comporte.
Le Parti du progrès vient d'ailleurs de promettre 5 milliards d'euros d'allégements fiscaux lors de la prochaine législature 2009-2013, ce que même ses alliés potentiels du Parti conservateur jugent "totalement irréaliste".
Olivier Truc (Le Monde)
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