LES IMPASSES DE NOTRE TEMPS
Pourquoi dialoguer?
Malgré les prodigieux progrès scientifiques et nombre d’acquis politiques, l’Occident vit une crise existentielle et n’est pas quitte avec son passé.
Le monde continue de ne pas vraiment dialoguer, alors qu’il s’enfonce dans la crise politique, économique et la quasi-paralysie des institutions internationales. Le conflit en Géorgie et l’installation de batteries de missiles défensifs américains en Pologne montrent que la guerre froide n’est pas totalement terminée. La politique du deux poids, deux mesures s’amplifie. Les Palestiniens et les Irakiens continuent de vivre l’enfer sous l’occupation. Les relations entre les peuples du Nord et du Sud sont marquées par la méfiance. La loi du plus fort, les injustices, le chômage, l’eau, l’immigration, l’éducation, la santé et l’instrumentalisation des religions constituent des questions qui vont s’amplifier et nourrir la mondialisation de l’insécurité. Le refus du droit à l’égalité et à la différence, le retour de la haine de l’autre risquent d’annoncer de nouvelles guerres. Un parfum de confrontation entre les civilisations est suscité en contradiction avec l’histoire.
Des médias engagés et des institutions humanistes et religieuses en Europe s’inquiètent de l’apparition de nouvelles formes de «fascisme» dans la politique de pays comme l’Italie en direction des migrants. Du Pakistan à la Mauritanie, les mouvements religieux politico-extrémistes, escroquerie à grande échelle, enfoncent les pays islamiques dans le sous-développement. La violence aveugle frappe toujours, dans notre pays et ailleurs. Les peuples restent opposés à l’intégrisme et les potentialités existent, mais d’un côté, un climat inadmissible de lassitude, de mutisme perdure et d’un autre côté, un travail de sape de faux dévots empêche la société civile de se mettre en mouvement. Dans ce climat de crise, des facteurs d’espérance existent.
Les citoyens ne sont pas dupes. Le contentieux au Liban a commencé à se dénouer, malgré les difficultés. Le judicieux et ambitieux projet de l’Union pour la Méditerranée est né en suscitant des espoirs, même mitigés. L’immense majorité des gens dans le monde aspire à la paix. Au niveau international, des rencontres multiples sont organisées sur le dialogue culturel et interreligieux et les défis communs. De plus en plus de personnes se rendent compte que le sionisme c’est l’anti-judaïsme, que les marchands du temple c’est l’anti-Evangile et que l’islamisme c’est l’anti-Islam.
Deux risques pointent à l’horizon du monde musulman: le premier, dans le contexte de la faiblesse démocratique, est celui de l’instrumentalisation idéologique de la religion qui ruine le vrai Islam et toute possibilité de progrès et le deuxième est celui de l’islamophobie produite par des extrémistes en Occident, sectaires et autres adeptes de l’hégémonie du libéralisme sauvage et du prosélytisme évangéliste.
Aux USA, la religion est au coeur du débat électoral. Le religieux est remis en avant, alors que ce sont les problèmes politiques qui interfèrent. Les deux candidats rivaux à la présidentielle, John McCain et Barack Obama, ont eu un premier débat non officiel, à la mi-août, dans une église géante, vingt-deux mille places, du comté d’Orange, en Californie, réputé le plus conservateur des Etats-Unis. Ils répondaient à l’invitation d’un pasteur de ce temple évangélique, considéré comme «l’homme d’Eglise le plus influent et le plus réputé des Etats-Unis». L’évangéliste, qui allie business et spectacle, leur a posé les mêmes questions, comme dans un débat présidentiel classique. Elles portaient sur la morale, la religion et les menaces de notre temps, le climat étant celui du néoconservatisme. Certains veulent imposer une nouvelle guerre de religions. Il est urgent d’appeler à la vigilance et d’empêcher les logiques folles qui stigmatisent les musulmans. Alors que la crédibilité de la première puissance mondiale est vitale pour la stabilité du monde, l’administration Bush en pratiquant l’unilatéralisme, en refusant de reconsidérer sa position est responsable de l’escalade de la violence. Le peuple américain reste attaché à la paix et à la démocratie, l’électorat voit la fin de la guerre en Irak comme l’enjeu numéro un, en politique étrangère. Cependant, la peur, mauvaise conseillère, la méconnaissance et les manipulations continuent à déformer la réalité en ce qui concerne l’Islam, figure du dissident. L’islamophobie est entretenue par les groupes rétrogrades qui n’ont plus rien de musulman et l’archaïsme de certains régimes islamiques.
Des puissances étrangères en profitent et s’inventent un nouvel ennemi, cela est contre-productif, affaiblit leur défense et déstabilise le monde. Des puissances étrangères créent des abcès de fixation, des sujets et des zones de conflits pour étendre leur hégémonie. De ce fait, l’extrémisme politico-religieux et le terrorisme des faibles est le produit de cette politique inique, qui de surcroît a été soutenu par des «régimes islamiques». Pour faire reculer l’islamophobie, permettre aux musulmans de sortir de la situation de «colonisabilité», de se développer et retrouver une nouvelle civilisation, il faut faire reculer l’obscurantisme interne et travailler à responsabiliser le citoyen et non point à le mépriser.
Le «choc des civilisations» est-il une réalité?
Alors que le progrès se limite principalement à la technologie, les débats sur l’avenir de l’humanité, le recul du droit et le besoin de discernement et de responsabilité restent faibles. La crise est interne et externe et triple, de la modernité, du droit et du savoir. Malgré les prodigieux progrès scientifiques et nombre d’acquis politiques, l’Occident vit une crise existentielle et n’est pas quitte avec son passé. Le pape et nombre de dignitaires religieux critiquent le matérialisme, le nihilisme et le relativisme, qui s’opposent aux principes spirituels et humanistes. Les écologistes s’inquiètent de la dégradation de la nature. Les progressistes constatent la remise en cause des bienfaits de la justice sociale. Comparativement, malgré toutes nos insuffisances, faiblesses et retards, aggravées par des dérives irrationnelles, le monde musulman préserve des valeurs et une forme d’humanité et de sociabilité, rares dans le monde. Cependant, nos bases commencent à êtres perturbées, en particulier à cause de comportements fermés et négatifs qui déforment notre belle religion. Cela donne de l’eau au moulin aux islamophobes. Il est urgent de comprendre comment nos partenaires occidentaux perçoivent la question de la religion, afin, de notre côté, de corriger les préjugés des autres et nos propres contradictions.
à suivre...
Pourquoi dialoguer?
Malgré les prodigieux progrès scientifiques et nombre d’acquis politiques, l’Occident vit une crise existentielle et n’est pas quitte avec son passé.
Le monde continue de ne pas vraiment dialoguer, alors qu’il s’enfonce dans la crise politique, économique et la quasi-paralysie des institutions internationales. Le conflit en Géorgie et l’installation de batteries de missiles défensifs américains en Pologne montrent que la guerre froide n’est pas totalement terminée. La politique du deux poids, deux mesures s’amplifie. Les Palestiniens et les Irakiens continuent de vivre l’enfer sous l’occupation. Les relations entre les peuples du Nord et du Sud sont marquées par la méfiance. La loi du plus fort, les injustices, le chômage, l’eau, l’immigration, l’éducation, la santé et l’instrumentalisation des religions constituent des questions qui vont s’amplifier et nourrir la mondialisation de l’insécurité. Le refus du droit à l’égalité et à la différence, le retour de la haine de l’autre risquent d’annoncer de nouvelles guerres. Un parfum de confrontation entre les civilisations est suscité en contradiction avec l’histoire.
Des médias engagés et des institutions humanistes et religieuses en Europe s’inquiètent de l’apparition de nouvelles formes de «fascisme» dans la politique de pays comme l’Italie en direction des migrants. Du Pakistan à la Mauritanie, les mouvements religieux politico-extrémistes, escroquerie à grande échelle, enfoncent les pays islamiques dans le sous-développement. La violence aveugle frappe toujours, dans notre pays et ailleurs. Les peuples restent opposés à l’intégrisme et les potentialités existent, mais d’un côté, un climat inadmissible de lassitude, de mutisme perdure et d’un autre côté, un travail de sape de faux dévots empêche la société civile de se mettre en mouvement. Dans ce climat de crise, des facteurs d’espérance existent.
Les citoyens ne sont pas dupes. Le contentieux au Liban a commencé à se dénouer, malgré les difficultés. Le judicieux et ambitieux projet de l’Union pour la Méditerranée est né en suscitant des espoirs, même mitigés. L’immense majorité des gens dans le monde aspire à la paix. Au niveau international, des rencontres multiples sont organisées sur le dialogue culturel et interreligieux et les défis communs. De plus en plus de personnes se rendent compte que le sionisme c’est l’anti-judaïsme, que les marchands du temple c’est l’anti-Evangile et que l’islamisme c’est l’anti-Islam.
Deux risques pointent à l’horizon du monde musulman: le premier, dans le contexte de la faiblesse démocratique, est celui de l’instrumentalisation idéologique de la religion qui ruine le vrai Islam et toute possibilité de progrès et le deuxième est celui de l’islamophobie produite par des extrémistes en Occident, sectaires et autres adeptes de l’hégémonie du libéralisme sauvage et du prosélytisme évangéliste.
Aux USA, la religion est au coeur du débat électoral. Le religieux est remis en avant, alors que ce sont les problèmes politiques qui interfèrent. Les deux candidats rivaux à la présidentielle, John McCain et Barack Obama, ont eu un premier débat non officiel, à la mi-août, dans une église géante, vingt-deux mille places, du comté d’Orange, en Californie, réputé le plus conservateur des Etats-Unis. Ils répondaient à l’invitation d’un pasteur de ce temple évangélique, considéré comme «l’homme d’Eglise le plus influent et le plus réputé des Etats-Unis». L’évangéliste, qui allie business et spectacle, leur a posé les mêmes questions, comme dans un débat présidentiel classique. Elles portaient sur la morale, la religion et les menaces de notre temps, le climat étant celui du néoconservatisme. Certains veulent imposer une nouvelle guerre de religions. Il est urgent d’appeler à la vigilance et d’empêcher les logiques folles qui stigmatisent les musulmans. Alors que la crédibilité de la première puissance mondiale est vitale pour la stabilité du monde, l’administration Bush en pratiquant l’unilatéralisme, en refusant de reconsidérer sa position est responsable de l’escalade de la violence. Le peuple américain reste attaché à la paix et à la démocratie, l’électorat voit la fin de la guerre en Irak comme l’enjeu numéro un, en politique étrangère. Cependant, la peur, mauvaise conseillère, la méconnaissance et les manipulations continuent à déformer la réalité en ce qui concerne l’Islam, figure du dissident. L’islamophobie est entretenue par les groupes rétrogrades qui n’ont plus rien de musulman et l’archaïsme de certains régimes islamiques.
Des puissances étrangères en profitent et s’inventent un nouvel ennemi, cela est contre-productif, affaiblit leur défense et déstabilise le monde. Des puissances étrangères créent des abcès de fixation, des sujets et des zones de conflits pour étendre leur hégémonie. De ce fait, l’extrémisme politico-religieux et le terrorisme des faibles est le produit de cette politique inique, qui de surcroît a été soutenu par des «régimes islamiques». Pour faire reculer l’islamophobie, permettre aux musulmans de sortir de la situation de «colonisabilité», de se développer et retrouver une nouvelle civilisation, il faut faire reculer l’obscurantisme interne et travailler à responsabiliser le citoyen et non point à le mépriser.
Le «choc des civilisations» est-il une réalité?
Alors que le progrès se limite principalement à la technologie, les débats sur l’avenir de l’humanité, le recul du droit et le besoin de discernement et de responsabilité restent faibles. La crise est interne et externe et triple, de la modernité, du droit et du savoir. Malgré les prodigieux progrès scientifiques et nombre d’acquis politiques, l’Occident vit une crise existentielle et n’est pas quitte avec son passé. Le pape et nombre de dignitaires religieux critiquent le matérialisme, le nihilisme et le relativisme, qui s’opposent aux principes spirituels et humanistes. Les écologistes s’inquiètent de la dégradation de la nature. Les progressistes constatent la remise en cause des bienfaits de la justice sociale. Comparativement, malgré toutes nos insuffisances, faiblesses et retards, aggravées par des dérives irrationnelles, le monde musulman préserve des valeurs et une forme d’humanité et de sociabilité, rares dans le monde. Cependant, nos bases commencent à êtres perturbées, en particulier à cause de comportements fermés et négatifs qui déforment notre belle religion. Cela donne de l’eau au moulin aux islamophobes. Il est urgent de comprendre comment nos partenaires occidentaux perçoivent la question de la religion, afin, de notre côté, de corriger les préjugés des autres et nos propres contradictions.
à suivre...
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