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Crise du marché de la pomme de terre : L’état intervient ?

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  • Crise du marché de la pomme de terre : L’état intervient ?

    L’Etat est-il enfin fermement intervenu pour juguler la crise du marché de la pomme de terre, devenue un produit stratégique ?

    Prudemment, on pourrait positiver l’action du ministère de l’Agriculture en direction des consommateurs et des producteurs.

    A court terme, en période creuse du processus de production de ce légume grandement consommé dans notre pays – octobre novembre —, les quantités de pomme de terre destinées aux couffins des ménagères ou à l’ensemencer seront disponibles, rassurent les responsables.

    Encore faudrait-il que les opérateurs, qui ont été sollicités pour faire partie de ce système de régulation, jouent toujours le jeu. Une visite, en compagnie de M. Merrakchi, directeur des services de l’agriculture (DSA) de la wilaya de Boumerdès dans les différentes unités de stockage de de cette région, également productrice de ce tubercule, nous laisse penser que l’Etat s’est mis en position de force pour lutter efficacement contre les spéculateurs. Il a, à cet effet, actionné son autorité, mobilisé son appareil administratif et dégagé des moyens financiers.

    Des stocks de sécurité pour étouffer la spéculation


    Dans la wilaya de Boumerdès, il y a, selon M. Merrakchi, 29 opérateurs qui participent à la politique de régulation qui «stockent 23 365 tonnes de terre récoltées cet été, l’équivalent d’un quart de la consommation mensuelle du pays.» Le choix de la wilaya de Boumerdès n’est pas fortuit.

    En plus de sa production, toutefois quantitativement moyenne, elle est située entre deux régions (Alger et Tizi- Ouzou) grosses consommatrices de ce produit. Par ailleurs, elle dispose, selon M. Merrakchi, d’une capacité de stockage de 120 000 mètres cubes de froid. En plus de cela, les observateurs ont noté le dévouement d’une équipe administrative qui fait des efforts pour la réussite de ce programme. Première halte de ce périple avec le DSA, les entrepôts du groupe Inacal Algérie, qui a repris les chambres froides de l’Enafroid de Corso.

    Le patron, Boubekeur Yaici, l’un des premiers opérateurs à être sollicité pour la concrétisation de cette politique, estime que le programme marche bien parce que, selon lui, aussi bien les opérateurs que l’Etat jouent le jeu.

    L’unité de Corso a été utilisée en urgence pour stocker 700 quintaux acheminés de la wilaya de Bouira dès l’apparition de la crise de surproduction. Dans cette formule de régulation, l’Etat paie les frais de stockage en chambres froides à raison de 1,50 DA le kilogramme pour les quantités en vrac et 1,80 DA pour les quantités emballées (filets).

    De plus, une police d’assurance est souscrite sur les stocks. Le prix d’achat de la surproduction a été fixé à 20 DA. Ce prix est payé aux producteurs par les opérateurs qui bénéficient de prêts financiers sans intérêts dans le cadre de la ligne de crédit «Rafik» auprès de la BDL ou de la Badr. Une cellule de veille suit l’évolution du marché et celle des prix de pomme de terre. «Dès que nous constatons que ce produit diminue sur le marché de gros, le wali, représentant de l’Etat, autorise les opérateurs à injecter des quantités dans le réseau de distribution pour combler le déficit constaté.

    L’opérateur est, quant à lui, tenu de respecter le prix qui oscille autour de 25 DA le kilogramme », explique M. Merrakchi. En clair, le consommateur achètera la pomme sans que l’Etat ait besoin de recourir à l’importation en période d’absence de production.

    Ce tubercule sera commercialisé à un prix qui ne dépassera pas les 35 DA, rassurent nos vis-à-vis. La formule vise en premier lieu à alimenter les institutions grosses consommatrices du produit, à savoir les universités, l’armée, les cantines. «Satisfaire leur demande diminue la pression sur le marché», pense M. Yaci.

    En plus des quantités gardées pour la période de pénurie, les autorités estiment que les spéculateurs sont bien obligés d’écouler leur pomme de terre parce qu’il y a un délai d’emmagasinage qui ne peut pas dépasser les 6 mois.

    Cette formule, qui nécessite une période de rodage et de mise au point pour devenir un système pérenne et fiable, garantit, d’une part, des revenus stables aux fellahs et, d’autre part, une disponibilité du produit à un prix raisonnable.

    Léger surplus de semence


    Un autre problème également à l’origine de la crise de la pomme de terre a été en partie solutionné. Il s’agit de la disponibilité des semences pour la prochaine compagne de production (primeur). Selon M. Labdi, un gros producteur de la région de Boumerdès et membre actif d’une association nord-africaine de producteurs de semences, il y a même un léger surplus, estimé entre 20 % et 30 %, qui sera utilisé certainement au cours de la campagne saisonnière (à compter de janvier 2009).

    D’ailleurs, le déstockage du germe a d’ores et déjà commencé pour la semence de la pomme de terre qui sera récoltée en décembre prochain. Il y a lieu de rappeler que l’Etat est également intervenu dans cette filière. Il a, en effet, financé le stockage dans des entrepôts de froid à raison de 5 DA le kilogramme la semence de la classe A ; pour des classes supérieures, le montant de cette prime a atteint, selon ce producteur, les 20 DA par kilogramme. A cette prime s’ajoute une autre de 0,75 DA pour le stockage en chambre froide.


    - Le Soir d'Algerie

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