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A quand la protection du patrimoine historique et culturel de l'Algérie

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  • A quand la protection du patrimoine historique et culturel de l'Algérie

    En Algérie, un mois du patrimoine, période pendant laquelle s’organisent journées d’études et campagnes de sensibilisation autour du précieux legs, matériel et immatériel, laissé par les générations qui nous ont précédés et dont l’âge peut remonter jusqu’à… l’Age de pierres, ne suffit guère pour vulgariser notre patrimoine culturel et sensibiliser les citoyens à son imprtance .

    A plusieurs reprises, des spécialistes, des médias et des responsables chargés du secteur ont tiré la sonnette d’alarme sur le sort réservé à certaines pièces culturelles ou historiques, mémoire supposée indélébile du peuple algérien.

    Le phénomène du vol de pièces archéologiques et de musée a pris une ampleur inquiétante au cours des deux dernières années. Il ne se passe pas un mois sans que la presse ne fasse état de vol, pillage, vandalisme, concernant le patrimoine culturel et historique de notre pays. Les extraits de presse relatifs à cette chute aux enfers de notre patrimoine culturel et historique peuvent constituer une véritable anthologie d’un crime dont on ne mesure vraisemblablement pas toute l’ampleur et tout le drame.

    Qu’on feuillette quelques numéros de trois ou quatre journaux datant de ces deux dernières années : “Saisie de 53 pièces de monnaie et d’une statue romaine par la police de Tébessa’’ (El Watan du 10 décembre 2006). “La gendarmerie a saisi 1100 pièces archéologiques en 2006’’ (la Dépêche de Kabylie du 8 janvier 2007). “Pillage à ciel ouvert à M’daourouch, Souk Ahras’’ (El Watan du 8 janvier 2007). “Plus de 900 pièces archéologiques saisies à Djanet en 2006’’ (L’Authentique du 20 décembre 2006). “Un ancien haut responsable s’empare d’un cimetière romain pour construire un complexe touristique aux Andalouses d’Oran’’ (El Fedjr du 22 janvier 2007).

    Loin d’être exhaustive, cette revue des dégâts nous jette à la figure l’étendue de notre impuissance et la puissance de notre inconscience face à ce qui prend l’allure d’une forfaiture nationale commise à l’endroit de la mémoire et de l’histoire du peuple algérien. Certes, nous avons cette fluette consolation d’être informés par la presse ; mais, c’est pour mieux culpabiliser, sans grand résultat, les autorités chargées de la protection d’un patrimoine deux fois millénaire éparpillé aux quatre coins du pays. Y a-t-il pire façon de tuer le sentiment d’appartenance à un pays, à une culture, à une civilisation ? Y a-t-il manière plus avilissante de jeter la jeunesse algérienne dans le giron du nihilisme et dans les bras de l’intégrisme en leur faisant perdre les repères ? On viendra ensuite se plaindre du complexe des Algériens vis-à-vis de l’étranger et du sentiment de la haine de soi qui ont mené, conjointement avec le manque de perspectives professionnelles, au suicide et à la ‘’harga’’ !

    Même s’ils sont nécessaires, les efforts du ministère de la Culture de mettre à contribution les services de sécurité dans la protection du patrimoine historique et culturel ne sont manifestement pas suffisants. Il s’agit d’abord de sécuriser les structures (musées, parcs, écomusées,…) chargées de la préservation des pièces archéologiques par un système de vigilance permanente. Des inspections et des audits réguliers doivent accompagner la gestion du patrimoine. Sur les grandes aires où reposent des centaines, voire des milliers, de pièces archéologiques à ciel ouvert (Parc national du Hoggar-Tassili, site archéologique de Brizina, au sud d’El Bayadh, les Djeddars de Tiaret, les sites de Aïn Sefra,…) ou dans les villes antiques comme Timgad, Tipasa ou Djemila, l’action des pouvoirs publics est plus que sollicitée. Elle est le seul moyen qui puisse arrêter la saignée de la mémoire collective des Algériens et qui, hélas, commence à être bradée en lambeaux sur les marchés de brocante d’Europe ou dans les magasins des antiquités. Reste la grande œuvre de faire sentir aux enfants d’Algérie le caractère quasi sacré du patrimoine historique du pays, qu’il soit matériel ou immatériel, et l’absolue nécessité de la sauvegarder et de le promouvoir. Cette dernière action suppose une autre ‘’industrie’’, une autre intelligence nationale qui a pour nom le tourisme. Les sites historiques et les pièces culturelles sont considérées, dans cette optique, la ‘’matière première’’ du secteur touristique. Sur ce plan aussi, notre pays accuse un immense retard pour mettre en valeur ces lieux, les rendre accessibles par l’installation des routes, de l’énergie et d’autres équipements spécifiques, et préserver l’équilibre et l’harmonie de l’environnement qui font l’authenticité et l’originalité de ces sites. Et c’est là qu’intervient aussi le souci du ministère de la Culture de faire participer les services de sécurité à la protection des pièces culturelles contre le vol et le pillage.

    Mettre l’école à contribution

    Pour avoir visité à plusieurs reprises le bel édifice qu’est le Musée national de Cirta planté en plein centre de la ville du Rummel, au milieu d’autres édifices publics du XIXe siècle, nous avons pris conscience de la valeur des pièces, outils, statues, mosaïques et autres objets qui y sont conservés depuis près d’un siècle. De Batna,Tébessa, Khenchela, etc. des bustes, des mosaïques, des silex, des lampes, des gravures, ont été acheminés jusqu’ici pour “rendre visible notre patrimoine’’, selon l’expression de Mme Benkhelil, directrice de l’établissement.

    Mais, comment rendre visible, faire percevoir le sens et la portée d’une telle accumulation et d’une telle succession d’étapes, d’efforts de l’homme et de civilisations qui ont eu pour théâtre la terre d’Algérie à des écoliers, collégiens et lycéens qui n’ont de l’histoire qu’une notion abstraite à l’aspect rébarbatif ?

    Comment contribuer par ces actions à former le citoyen de demain, fier de son passé riche et varié et s’intégrant sereinement dans la communauté nationale ? C’est le défi lancé par une association constantinoise dans une ambiance non seulement d’indifférence, mais, pire, d’adversité. Nul besoin de se lamenter lorsque des énergies bénévoles et des compétences passionnées viennent combler, du moins en partie, les déficiences et les ‘’omissions’’ de l’école algérienne. Ces dernières sont malheureusement trop nombreuses pour qu’elles puissent être rattrapées par un simple travail de volontariat. Si seulement celui-ci pouvait bénéficier de l’aide et de l’assistance des pouvoirs publics.

    Pour les cours de botanique et de géologie, rares sont les établissements qui prévoient des sorties sur le terrain. Sous d’autres cieux, la première connaissance géographique est celle relative au village et à la commune où résident les élèves. En prenant connaissance des roches, de la nature du sol , des ruisseaux, des plantes et des bestioles qui composent et peuplent le paysage local, l’écolier commence à se fixer dans un ‘’pays réel’’, une terre qu’il apprendra à aimer. C’est lui éviter, ainsi, la haine de soi et le complexe de l’étranger, paradis pathologiquement magnifié jusqu’au stade de l’esprit “harraga’’.

    Or, pour peu que nos potentialités naturelles soient rationnellement exploitées et que nos gisements culturels intelligemment préservés et mis à la disposition de la communauté, le vrai paradis est bien ici, chez nous. Il s’agit, en fait, d’aller à la redécouverte de soi. Il n’en demeure pas moins que, malgré les limites objectives dans lesquelles est circonscrit le travail d’une association, ce genre d’initiative va légitimement droit au cœur. Cela est d’autant plus vrai qu’une grande partie des associations- happées par la centrifugeuse des intérêts politiciens qui en font de ternes satellites- ne font qu’arborer ce titre pour des desseins autres que les nobles objectifs sous-tendant l’action de la société civile.

    Par Amar Naït Messaoud, la Dépêche de Kabylie

  • #2
    A Oran, la préservation et la réhabilitation de certains sites historiques est principalement le fait du mouvement associatif.
    C'est le cas du fort de Santa Cruz, de la Chapelle de la Vierge (Santa Cruz), du premier hôpital d'Oran, des bains turcs.

    Ces actions ont même été lancées à l'insu des autorités chargées de la gestion du patrimoine historique de la ville (Direction de la Culture, APC) et pratiquement sans aucun soutien de la part de ces autorités et du département ministériel de Mme Khalida Toumi.

    Pour les associations concernées, ces réhabilitations se sont accompagnées et ont permis de lancer une multitude d'activités comme :
    – Edition de beaux livres et d'ouvrages sur l'histoire d'Oran
    – Formation de guides touristiques
    – Ateliers de formation sur des métiers traditionnels
    – Randonnées culturelles
    etc...

    Pour s'en faire une idée, on peut visiter les sites :
    http://www.oran-belhorizon.com/
    http://www.artfactories.net/article.php3?id_article=166

    Pour prolonger leurs activités, des associations ont lancé le mot d'ordre : "Un site, une association". Mais depuis quelques années, et en violation même de la législation algérienne en la matière, il est devenu extrêmement difficile de créer une simple association culturelle en Algérie. Et voila une raison parmi tant d'autres qui expliquent la déperdition du patrimoine culturel et historique de notre pays.
    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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