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Les confessions d’un assassin financier de John Perkins

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  • Les confessions d’un assassin financier de John Perkins

    Les confessions d’un assassin financier
    29-08-2008

    Le livre autobiographique de John Perkins raconte comment il a fait exploser des économies pour maintenir des servitudes envers Washington. Il s’en repent. A distance, il y a prescription. Mais le procédé court toujours…

    Par Cherif Aissat, Alger

    A la fin d’un cursus universitaire moyen, John Perkins est engagé pour faire des fiches de conjoncture économique en Equateur. Rien d’étonnant, il est diplômé en commerce. Mais voila que quelques uns de ses talents cachés et beaucoup de ses frustrations passées l’amènent dans le giron de Main, une entreprise spécialisée dans le conseil.

    En fait d’entreprise conseil, un partenaire honorable des agences américaines, CIA et NSA… Les initiations « sans limites » par Claudine, elle-même agent de la « corporatocratie », rend notre « héros » opérationnel pour sa première mission : l’Indonésie. Nous sommes dans les années 60 et la lutte contre le communisme bat son plein à Washington. Cela va justifier les coups les plus tordus, les servitudes les plus viles, les inféodations les plus inavouables. De quoi s’agit il ? De recommander aux décideurs des pays cibles des politiques de « développement » qui produisent de la dépendance financière. Mais cela peut prendre du temps. Pour aller plus vite encore, ce sont les gouvernants eux-même qui sont ferrés : dette, luxure, chantage.

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    De quoi s’agit il ? De recommander aux décideurs des pays cibles des politiques de « développement » qui produisent de la dépendance financière.
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    Les opinions subodoraient le procédé. Le livre de Perkins le met à nu. C’est son histoire qu’il raconte. Cela donne un genre littéraire insoupçonnable, enrobé dans des CV « Stinger », des commandos avec des QI appréciables, assistés de chacals, qui agissent dans l’exotisme des Iles Vierges et de Java pour mettre le monde en coupe réglée. Cette « corporatocratie » s’appuie sur des chevaliers modernes : les EHM, « Economic Hit Man » : Perkins était un assassin financier.

    Témoin à charge et pièces convaincantes
    Si Eva Joly, la juge d’instruction qui a démantelé le système ELF en France, dénonce, dans un lancinant aveu d’impuissance, « ceux qui ont perdu l’habitude d’être contredits » en parlant des puissants faiseurs de destin, John Perkins fournit dans son livre le mode opératoire, côté cuisine, de la machine à asservir, souvent à appauvrir. Il explique le protocole implémenté par une poignée de cabinets qui utilisent les institutions internationales telles que l’ONU, l’OMC et le FMI ; en poussant à l’extrême la déréglementation qui a mis le reste du monde dans une situation de vertiges permanents dont les réactions anaphylactiques sont des guerres civiles et des émeutes populaires permanentes. Ses accessoires étant la corruption, le chantage et l’exploitation des « déviants ».

    Le noyau de ce cataclysmique protocole est d’une banale composition : le taux de croissance et le produit national brut. John Perkins explique comment ces deux indices sont sciemment manipulés pour créer une hiérarchie orientée entre pays amis et pays hostiles, « grâce aux sciences biaisées de la prévision, de l’économétrie et de la statistique ». Et pour justifier plus de prêts accordés par le FMI, la BIRD, les grandes banques. En réalité, Les confessions d’un assassin financier suggère que le capitalisme avait perdu son âme, si tant est qu’il en avait une, bien avant de perdre la tête, comme le décrit dans son livre le prix Nobel Joseph E. Stiglitz. Le livre de John Perkins est d’ailleurs une illustration spectaculaire des dégâts de « l’information asymétrique », chantier théorique connu de Stiglitz l’universitaire.

    Résister est possible
    La main invisible de la corporatocratie, le gouvernement du monde par l’intérêt des grandes firmes américaines, n’est finalement jamais très loin : et lorsque les évènements la dépassent (attentats du 11 septembre), la riposte porte sa marque (invasion de l’Irak).

    John Perkins plaide coupable. Il avoue sa « contribution » dans la fabrication d’identités meurtrières. Par la manipulation d’acteurs économiques et sociaux. Il jure aussi que la rédemption est possible. Son livre est aussi l’occasion de rappeler que jamais rien n’est écrit à l’avance. Ceux qui résistent détournent souvent le cours du crime. Comme Omar Torrijos, qui s’est battu pour le « droit des pauvres » au Panama et qui avait compris la duperie des aides internationales. Le président Jimmy Carter est décrit comme « une anomalie » à la tête de la Maison-Blanche : « Sa vision du monde était incompatible avec celle des assassins financiers ». A lire comme un polar d’été. Qui sonne si vrai à l’heure de la firme globale.
    Dernière modification par jawzia, 05 septembre 2008, 15h39.

  • #2
    Son livre est dispo en France ou seulement sur le net?
    La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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    • #3
      Ce n'est pas nouveau... Les USA manipulent tellement d'organizations internationales pour servir ses besoins. Parmi celles-ci, bien sûr, le FMI, la BM mais aussi l'ONU et même de nombreuses ONG.
      Ce qui est à la mode en ce moment sont tous ces cabinets d'experts tels la Heritage Foudation ou autre Brooks Institute.... Même certaines multinationales doivent contribuer.
      Les européens en font de même mais à moindre échelle.
      La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

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      • #4
        Bonjour.

        Envoyé par Geass
        Son livre est dispo en France ou seulement sur le net?
        C'est une publication de 2005 il est disponible en France depuis un bon moment.


        Il est très intéressant.
        “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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