Propos recueillis par
Ahmed R. Benchemsi
Interview exclusive.
Fouad Ali El Himma : “Je n’ai pas d’ambitions personnelles”
Son nouveau parti, ses rapports privilégiés avec Mohammed VI et “l’avantage” qu’ils lui confèrent sur le terrain politique, ses amis “démocrates”, sa société privée, ses plans sur la comète… “L’ami du roi” passe sur le gril de TelQuel.
Lundi 1er septembre 2008, Hay Riad, Rabat. Nous sommes dans les bureaux flambant neufs de Mena Media Consulting, société de “conseil en communication institutionnelle” dont le président est un certain Fouad Ali El Himma. Locaux hautement sécurisés, équipe de jeunes loups surdiplômés, “mur d’écrans” ultramoderne… El Himma est visiblement fier de nous faire visiter les locaux de l’entreprise “dont il vit” – son salaire de député étant reversé à son bureau de liaison à Ben Guerir. À la fin de l’entretien, nous croiserons Salah El Ouadie, Mohammed Cheikh Biadillah, et d’autres membres du bureau du Parti Authenticité et Modernité (PAM), le dernier-né des partis politiques marocains, dont El Himma dit être “un des initiateurs, parmi d’autres”. C’est pourtant chez lui que tout le monde se réunit...
Voilà, c’est fait, vous avez enfin créé votre parti politique. Vous y pensiez, quand vous avez démissionné du gouvernement, il y a un an ?
Très sincèrement, non. J’ai dit, quand j’ai démissionné, que je n’avais pas d’agenda. Ça ne voulait évidemment pas dire que j’allais quitter la politique. Mon vœu de départ était d’opérer un retour aux sources et de travailler pour ma région natale. Maintenant, j’ai été élu député, ce qui est aussi un mandat national. Participer au nouveau Parlement était une expérience passionnante, dans laquelle je me suis pleinement investi. Et puis à partir de là, il y a eu une bonne vague, des opportunités que j’ai saisies. C’est ça, la politique…
Vous avez déclaré à Jeune Afrique que, quand vous avez informé Mohammed VI de votre décision de démissionner pour vous lancer dans la vie politique, il vous a répondu : “J’ai eu la même idée que toi, vas-y”. De quelle idée s’agissait-il exactement ?
Ce n’était pas une déclaration mais plutôt un bout de phrase, pioché dans une discussion ouverte. Ce qui a été mis entre guillemets par Jeune Afrique ne reflétait pas exactement ma pensée. Ce que j’ai dit, c’est que lorsque j’ai demandé à Sa Majesté l’autorisation de quitter le gouvernement pour faire autre chose, il m’a dit “bien, vas-y”.
Mais il vous a bien dit “j’ai eu la même idée que toi”, non ?
C’était dans le sens de “je comprends ta demande et je n’ai pas d’objection”.
Ça ne veut pas du tout dire la même chose…
C’est ce que j’essaie d’expliquer. Ce que Jeune Afrique a mis entre guillemets n’était pas tout à fait exact.
Ok, admettons. Vous êtes conscient que, quoi que vous disiez ou fassiez, vous serez toujours perçu comme “l’homme du roi” ?
Décidément, les gens aiment personnaliser les choses !
Ils ont peut-être de bonnes raisons pour le faire. Vous êtes un ami personnel de Mohammed VI depuis plus de trente ans. Dans les meetings, certains vous embrassent la main, d’autres vous remettent des lettres de doléances à transmettre au roi… C’est une réalité indéniable. Au Maroc, être un ami personnel du roi est un avantage considérable quand on fait de la politique. Non ?
(Longue réflexion…) D’abord, en parlant de gens qui m’embrassent la main, vous faites référence à une photo de moi prise à Rhamna, qui a été publiée dans la presse. Je voudrais m’expliquer là-dessus. Cette photo a été prise dans un Maroc qui n’est pas celui de Casablanca et de Rabat. C’est un Maroc rural, avec des pratiques et des usages différents. Du reste, c’est dans notre culture, nos traditions. Moi aussi, j’embrasse la main des personnes âgées…
(L’interrompant)… Vous avez 46 ans !!
Ce que je veux dire, c’est que c’est une manière particulière de saluer. Ce n’est pas réellement embrasser la main.
Pas comme on embrasse la main du roi, vous voulez dire ?
Ce que je veux dire, c’est que c’est une forme de respect, voilà tout.
Revenons à la question. Votre proximité avec le roi est perçue comme un avantage dont vous êtes le seul à jouir, parmi les hommes politiques marocains. Est-ce que vous réfutez ce simple fait ?
Ce que je peux dire, c’est que lorsque j’ai quitté mes fonctions gouvernementales, et que j’ai annoncé à mes collègues hommes politiques, et notamment aux chefs de parti, que j’allais me présenter aux législatives, ils m’ont tous proposé d’intégrer leurs formations. Je présume qu’ils y avaient un intérêt… Moi, je ne suis pas dans ces calculs-là, j’essaie de voir devant moi et de construire l’avenir. Il faudra nous juger par rapport à nos promesses, et à la manière dont nous les tiendrons. Et puis, nous avons déjà des résultats à notre actif. Tout ce processus qui nous a menés là n’a commencé qu’il y a sept mois. En sept mois, nous avons quand même beaucoup influencé le jeu politique.
Mais justement, cette influence vient principalement de vos rapports privilégiés avec le roi, c’est une évidence pour tout le monde. Vous n’allez pas le nier, quand même ! Les gens vous font la cour parce qu’ils se disent “si je me rapproche d’El Himma, je me rapproche de Mohammed VI”. Que répondez-vous à cela ?
(Agacé) Franchement, je ne comprends pas pourquoi les gens pensent ça. Le fait de travailler durement, d’apporter des idées nouvelles devrait suffire. Et puis, qu’à cela ne tienne ! Le fait de s’inscrire totalement dans un projet de société porté par la monarchie n’est pas une tare, quand même. Tous les partis s’inscrivent dans ce projet. Après, que le meilleur gagne !
Vous n’êtes vous-même qu’un des sept secrétaires généraux adjoints du PAM. Le secrétaire général, c’est Hassan Benaddi. Pour autant, tout le monde parle naturellement du “parti d’El Himma”… Qu’en dites-vous ?
Ecoutez, nous nous inscrivons dans une nouvelle démarche. Nous voulons faire de la politique autrement. Nous nous sommes regroupés à plusieurs pour créer un parti, pas pour servir une quelconque ambition personnelle. Nous tiendrons notre premier congrès avant la fin de l’année. D’ici là, nous avons choisi Si Hassan Benaddi comme secrétaire général du PAM, parce que nous avons considéré qu’il était la personne la plus indiquée pour diriger le parti dans cette phase transitoire.
Et quand viendra le congrès, vous serez candidat au secrétariat général ?
En politique, on ne peut rien prédire. Ce qui se passera d’ici au congrès déterminera la suite des évènements. Tout ce que je peux dire, c’est que nous sommes un parti démocratique, et la règle démocratique primera. Si d’ici là, je pense que je peux être utile à ce poste-là, eh bien je n’hésiterai pas. Mais là, tout de suite, ce n’est pas programmé.
Vous trouvez crédible que Abdellah Kadiri soit secrétaire général adjoint d’un parti qui se dit démocratique ?
Qu’est-ce que vous reprochez à Abdellah Kadiri ?
Le fait qu’il soit à la tête du PND, un parti “de l’administration”, c’est-à-dire qui a longuement été un pilier du système Basri. Ce n’est pas très “démocratique”, comme réputation…
Vous savez, il y a beaucoup d’autres partis politiques qui ont cette “réputation”, comme vous dites, y compris parmi ceux que vous considérez comme avant-gardistes… Il ne faut pas rester accroché au passé. Le Maroc a vécu une transition démocratique réelle, qui a évalué le passé et en a tiré des leçons. Pour autant, le Maroc ne s’est jamais construit sur des ruptures. Notre pays a toujours eu la capacité de se lancer dans l’avenir en s’appuyant sur ses acquis passés. Je rends sincèrement hommage aux dirigeants de ces cinq partis qui forment le PAM, parce qu’ils ont eu le courage de mettre l’intérêt général avant leur propre intérêt. Mine de rien, ce sont les premiers à avoir réussi le pari du regroupement, dans un paysage politique qui en a bien besoin, émietté comme il est.
Vous n’avez pas répondu à ma question. Je vais la reposer plus simplement : à vos yeux, Abdellah Kadiri est-il, oui ou non, un démocrate ?
(Longue réflexion) Vous êtes encore en train de personnaliser les choses.
C’est une question.
Ma réponse est qu’il faut voir l’avenir, plus le passé. Au PAM, notre engagement démocratique est clair. Ceux qui constituent ce parti le savent, comme ils savent qu’ils vont se lancer dans une expérience nouvelle, avec des méthodes nouvelles, des principes nouveaux, etc. Bref, une nouvelle formule. Ils devront s’aligner…
Quel genre de nouvelle formule ?
Avant même de créer le PAM, nous avons soumis une “offre politique” à tous les partis en présence. Cette offre est fondée, d’abord, sur un diagnostic clair et réaliste. Il n’y a réellement, aujourd’hui au Maroc, que deux projets de société en lice : le projet islamiste, avec sa logique, sa cohérence, ses référentiels. Et puis le projet démocratique et moderniste. Ce projet-là ne peut pas être porté par 33 partis. Il en serait éparpillé, donc affaibli. C’est l’esprit dans lequel nous avons soumis notre offre. Nous sommes pour la rationalisation du champ politique.
Donc, vous vous voyez comme un rassembleur de tout ce qui n’est pas islamiste ?
Non. Le sens de notre offre politique, c’est que nous sommes prêts à opérer des fusions, ou établir des coalitions, avec les partis qui le souhaitent. Les cinq partis qui ont fusionné dans le PAM ont répondu favorablement à la première option, et nous avons aussi obtenu trois réponses de grandes structures, qui ont préféré la seconde option : le RNI, le MP et l’UC. Nous allons vers cette direction. Tout cela formera un projet politique identifié dans lequel, je pense, pratiquement tous les Marocains pourront se reconnaître.
Ahmed R. Benchemsi
Interview exclusive.
Fouad Ali El Himma : “Je n’ai pas d’ambitions personnelles”
Son nouveau parti, ses rapports privilégiés avec Mohammed VI et “l’avantage” qu’ils lui confèrent sur le terrain politique, ses amis “démocrates”, sa société privée, ses plans sur la comète… “L’ami du roi” passe sur le gril de TelQuel.
Lundi 1er septembre 2008, Hay Riad, Rabat. Nous sommes dans les bureaux flambant neufs de Mena Media Consulting, société de “conseil en communication institutionnelle” dont le président est un certain Fouad Ali El Himma. Locaux hautement sécurisés, équipe de jeunes loups surdiplômés, “mur d’écrans” ultramoderne… El Himma est visiblement fier de nous faire visiter les locaux de l’entreprise “dont il vit” – son salaire de député étant reversé à son bureau de liaison à Ben Guerir. À la fin de l’entretien, nous croiserons Salah El Ouadie, Mohammed Cheikh Biadillah, et d’autres membres du bureau du Parti Authenticité et Modernité (PAM), le dernier-né des partis politiques marocains, dont El Himma dit être “un des initiateurs, parmi d’autres”. C’est pourtant chez lui que tout le monde se réunit...
Voilà, c’est fait, vous avez enfin créé votre parti politique. Vous y pensiez, quand vous avez démissionné du gouvernement, il y a un an ?
Très sincèrement, non. J’ai dit, quand j’ai démissionné, que je n’avais pas d’agenda. Ça ne voulait évidemment pas dire que j’allais quitter la politique. Mon vœu de départ était d’opérer un retour aux sources et de travailler pour ma région natale. Maintenant, j’ai été élu député, ce qui est aussi un mandat national. Participer au nouveau Parlement était une expérience passionnante, dans laquelle je me suis pleinement investi. Et puis à partir de là, il y a eu une bonne vague, des opportunités que j’ai saisies. C’est ça, la politique…
Vous avez déclaré à Jeune Afrique que, quand vous avez informé Mohammed VI de votre décision de démissionner pour vous lancer dans la vie politique, il vous a répondu : “J’ai eu la même idée que toi, vas-y”. De quelle idée s’agissait-il exactement ?
Ce n’était pas une déclaration mais plutôt un bout de phrase, pioché dans une discussion ouverte. Ce qui a été mis entre guillemets par Jeune Afrique ne reflétait pas exactement ma pensée. Ce que j’ai dit, c’est que lorsque j’ai demandé à Sa Majesté l’autorisation de quitter le gouvernement pour faire autre chose, il m’a dit “bien, vas-y”.
Mais il vous a bien dit “j’ai eu la même idée que toi”, non ?
C’était dans le sens de “je comprends ta demande et je n’ai pas d’objection”.
Ça ne veut pas du tout dire la même chose…
C’est ce que j’essaie d’expliquer. Ce que Jeune Afrique a mis entre guillemets n’était pas tout à fait exact.
Ok, admettons. Vous êtes conscient que, quoi que vous disiez ou fassiez, vous serez toujours perçu comme “l’homme du roi” ?
Décidément, les gens aiment personnaliser les choses !
Ils ont peut-être de bonnes raisons pour le faire. Vous êtes un ami personnel de Mohammed VI depuis plus de trente ans. Dans les meetings, certains vous embrassent la main, d’autres vous remettent des lettres de doléances à transmettre au roi… C’est une réalité indéniable. Au Maroc, être un ami personnel du roi est un avantage considérable quand on fait de la politique. Non ?
(Longue réflexion…) D’abord, en parlant de gens qui m’embrassent la main, vous faites référence à une photo de moi prise à Rhamna, qui a été publiée dans la presse. Je voudrais m’expliquer là-dessus. Cette photo a été prise dans un Maroc qui n’est pas celui de Casablanca et de Rabat. C’est un Maroc rural, avec des pratiques et des usages différents. Du reste, c’est dans notre culture, nos traditions. Moi aussi, j’embrasse la main des personnes âgées…
(L’interrompant)… Vous avez 46 ans !!
Ce que je veux dire, c’est que c’est une manière particulière de saluer. Ce n’est pas réellement embrasser la main.
Pas comme on embrasse la main du roi, vous voulez dire ?
Ce que je veux dire, c’est que c’est une forme de respect, voilà tout.
Revenons à la question. Votre proximité avec le roi est perçue comme un avantage dont vous êtes le seul à jouir, parmi les hommes politiques marocains. Est-ce que vous réfutez ce simple fait ?
Ce que je peux dire, c’est que lorsque j’ai quitté mes fonctions gouvernementales, et que j’ai annoncé à mes collègues hommes politiques, et notamment aux chefs de parti, que j’allais me présenter aux législatives, ils m’ont tous proposé d’intégrer leurs formations. Je présume qu’ils y avaient un intérêt… Moi, je ne suis pas dans ces calculs-là, j’essaie de voir devant moi et de construire l’avenir. Il faudra nous juger par rapport à nos promesses, et à la manière dont nous les tiendrons. Et puis, nous avons déjà des résultats à notre actif. Tout ce processus qui nous a menés là n’a commencé qu’il y a sept mois. En sept mois, nous avons quand même beaucoup influencé le jeu politique.
Mais justement, cette influence vient principalement de vos rapports privilégiés avec le roi, c’est une évidence pour tout le monde. Vous n’allez pas le nier, quand même ! Les gens vous font la cour parce qu’ils se disent “si je me rapproche d’El Himma, je me rapproche de Mohammed VI”. Que répondez-vous à cela ?
(Agacé) Franchement, je ne comprends pas pourquoi les gens pensent ça. Le fait de travailler durement, d’apporter des idées nouvelles devrait suffire. Et puis, qu’à cela ne tienne ! Le fait de s’inscrire totalement dans un projet de société porté par la monarchie n’est pas une tare, quand même. Tous les partis s’inscrivent dans ce projet. Après, que le meilleur gagne !
Vous n’êtes vous-même qu’un des sept secrétaires généraux adjoints du PAM. Le secrétaire général, c’est Hassan Benaddi. Pour autant, tout le monde parle naturellement du “parti d’El Himma”… Qu’en dites-vous ?
Ecoutez, nous nous inscrivons dans une nouvelle démarche. Nous voulons faire de la politique autrement. Nous nous sommes regroupés à plusieurs pour créer un parti, pas pour servir une quelconque ambition personnelle. Nous tiendrons notre premier congrès avant la fin de l’année. D’ici là, nous avons choisi Si Hassan Benaddi comme secrétaire général du PAM, parce que nous avons considéré qu’il était la personne la plus indiquée pour diriger le parti dans cette phase transitoire.
Et quand viendra le congrès, vous serez candidat au secrétariat général ?
En politique, on ne peut rien prédire. Ce qui se passera d’ici au congrès déterminera la suite des évènements. Tout ce que je peux dire, c’est que nous sommes un parti démocratique, et la règle démocratique primera. Si d’ici là, je pense que je peux être utile à ce poste-là, eh bien je n’hésiterai pas. Mais là, tout de suite, ce n’est pas programmé.
Vous trouvez crédible que Abdellah Kadiri soit secrétaire général adjoint d’un parti qui se dit démocratique ?
Qu’est-ce que vous reprochez à Abdellah Kadiri ?
Le fait qu’il soit à la tête du PND, un parti “de l’administration”, c’est-à-dire qui a longuement été un pilier du système Basri. Ce n’est pas très “démocratique”, comme réputation…
Vous savez, il y a beaucoup d’autres partis politiques qui ont cette “réputation”, comme vous dites, y compris parmi ceux que vous considérez comme avant-gardistes… Il ne faut pas rester accroché au passé. Le Maroc a vécu une transition démocratique réelle, qui a évalué le passé et en a tiré des leçons. Pour autant, le Maroc ne s’est jamais construit sur des ruptures. Notre pays a toujours eu la capacité de se lancer dans l’avenir en s’appuyant sur ses acquis passés. Je rends sincèrement hommage aux dirigeants de ces cinq partis qui forment le PAM, parce qu’ils ont eu le courage de mettre l’intérêt général avant leur propre intérêt. Mine de rien, ce sont les premiers à avoir réussi le pari du regroupement, dans un paysage politique qui en a bien besoin, émietté comme il est.
Vous n’avez pas répondu à ma question. Je vais la reposer plus simplement : à vos yeux, Abdellah Kadiri est-il, oui ou non, un démocrate ?
(Longue réflexion) Vous êtes encore en train de personnaliser les choses.
C’est une question.
Ma réponse est qu’il faut voir l’avenir, plus le passé. Au PAM, notre engagement démocratique est clair. Ceux qui constituent ce parti le savent, comme ils savent qu’ils vont se lancer dans une expérience nouvelle, avec des méthodes nouvelles, des principes nouveaux, etc. Bref, une nouvelle formule. Ils devront s’aligner…
Quel genre de nouvelle formule ?
Avant même de créer le PAM, nous avons soumis une “offre politique” à tous les partis en présence. Cette offre est fondée, d’abord, sur un diagnostic clair et réaliste. Il n’y a réellement, aujourd’hui au Maroc, que deux projets de société en lice : le projet islamiste, avec sa logique, sa cohérence, ses référentiels. Et puis le projet démocratique et moderniste. Ce projet-là ne peut pas être porté par 33 partis. Il en serait éparpillé, donc affaibli. C’est l’esprit dans lequel nous avons soumis notre offre. Nous sommes pour la rationalisation du champ politique.
Donc, vous vous voyez comme un rassembleur de tout ce qui n’est pas islamiste ?
Non. Le sens de notre offre politique, c’est que nous sommes prêts à opérer des fusions, ou établir des coalitions, avec les partis qui le souhaitent. Les cinq partis qui ont fusionné dans le PAM ont répondu favorablement à la première option, et nous avons aussi obtenu trois réponses de grandes structures, qui ont préféré la seconde option : le RNI, le MP et l’UC. Nous allons vers cette direction. Tout cela formera un projet politique identifié dans lequel, je pense, pratiquement tous les Marocains pourront se reconnaître.
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