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Fannie Mae et Freddie Mac mis sous tutelle publique aux Etats-Unis

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  • Fannie Mae et Freddie Mac mis sous tutelle publique aux Etats-Unis

    L'administration américaine devient coutumière des "sunday actions", les annonces critiques du dimanche. Dimanche 7 septembre, le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a annoncé le placement "sous tutelle" publique de Fannie Mae et de Freddie Mac, les deux géants du refinancement du crédit immobilier américain.

    C'est un dimanche qu'en juillet il avait présenté un "plan d'action" pour éviter leur insolvabilité. Un dimanche aussi qu'en mars il avait annoncé le financement public de la reprise par JP Morgan de la banque Bear Stearns, au bord du dépôt de bilan.

    Pour justifier ce que beaucoup nomment "le plus grand renflouement de l'histoire du secteur privé" américain, M. Paulson a évoqué "la protection des marchés et des contribuables d'un risque systémique". L'Etat, a-t-il justifié, devait éviter l'effondrement de ces organismes qui aurait "causé des dégâts très importants sur nos marchés financiers et dans le monde".

    Le montant nécessaire à leur sauvetage n'a pas été précisé. Il est difficilement calculable. Et, à deuxmois de l'élection présidentielle, un chiffre aurait été très commenté. L'estimation basse est de 40 milliards de dollars (28 milliards d'euros). Les plus pessimistes vont très au-delà, jusqu'à 200 milliards de dollars (139 milliards d'euros), voire plus.

    Consultés, les deux candidats à l'élection présidentielle, le républicain John McCain et le démocrate Barack Obama, approuvent ce plan. Ben Bernanke, président de la banque centrale américaine (Fed), le "soutient fermement". Mais lorsqu'il a détaillé ses modalités, la voix de James Lockhart, le patron de la Federal Housing Finance Agency (FHFA), qui prend Fannie et Freddie sous tutelle, tremblait étrangement par moments.

    Pourquoi la mise sous tutelle ?

    Les pertes de Fannie Mae et de Freddie Mac atteignent 14 milliards de dollars sur un an. Elles s'aggravent avec la chute des titres subprimes, qu'ils détiennent en grande quantité, et l'augmentation du nombre d'emprunteurs insolvables. Selon l'audit de la FHFA, la situation des deux géants, détenteurs ou garants de 5 400 milliards de dollars de crédits hypothécaires (45 % du montant total aux Etats-Unis), est apparue plus préoccupante que le régulateur l'imaginait.

    Leurs pertes devraient vite atteindre 25 milliards, et tous deux sont soupçonnés d'avoir maquillé les comptes (inscrivant des engagements réalisés sur les bilans à venir, par exemple). Leurs besoins en capitaux, en particulier pour répondre à une dette de 1 600 milliards de dollars (dont 230 milliards viennent à échéance fin septembre), ont été jugés trop importants pour leurs seuls moyens.

    Quelles sont les mesures annoncées ?

    La FHFA prend le contrôle des deux entités, et ses dirigeants devront partir. Aucune échéance n'est fixée pour mettre fin à cette tutelle. Le Trésor rachètera jusqu'à 100 milliards de dollars de la dette préférentielle de chacun.

    Mais d'ici à seize mois, leur portefeuille de titres subprimes et le montant des prêts garantis aura été ramené à 850 milliards de dollars. Leur bilan devra être réduit de 10 % par an à partir de 2009. Pour apaiser les marchés et desserrer l'étreinte sur le crédit, le Trésor achètera, dès ce mois, des titres subprimes détenus par Fannie et Freddie, sans limite dans le temps ni en volume. Enfin, la Fed leur ouvrira une ligne de crédit spécifique.

    S'agit-il d'une nationalisation ?

    Pas stricto sensu, puisque les deux organismes resteront cotés en Bourse. Mais par ses rachats de titres (à hauteur de 1milliard de dollars) et la dimension du renflouement, l'Etat se retrouve potentiellement détenteur à terme de 79 % de leur capital social. Et son intérêt sera prioritaire en cas de liquidation.

    Les investisseurs, eux, seront les premiers touchés. La FHFA décidera de l'affectation des fonds publics. Résorber la dette est une nécessité. Mais si ces capitaux ne permettent pas à Freddie et Fannie de garantir de nouveaux emprunts, la crise du crédit immobilier risque de s'accélérer.

    Quel avenir pour les deux sociétés ?


    Tant que leur assainissement n'est pas acquis et que le marché immobilier n'est pas relancé, ni la crise financière résorbée (certains pronostiquent d'inéluctables faillites de banques de petite et moyenne taille), la question ne sera pas posée. Mais les analystes en débattent déjà. Quasiment aucun n'imagine voir Fannie et Freddie, une fois assainis, restitués au secteur privé dans leur configuration de sociétés privées sous "garantie" publique.

    Certains partisans de "grands chantiers sociaux immobiliers", pour sortir le pays de la crise économique, évoquent leur intégration dans un ensemble bénéficiant d'un statut assez comparable à celui de la Caisse des dépôts. Beaucoup annoncent leur démembrement pur et simple et la constitution de plusieurs entités privées séparées, plus facilement contrôlables, aux effets moins dévastateurs en cas de difficultés et… à la puissance politique moins gigantesque.

    Quelles sont les réactions ?

    Le Fonds monétaire international (FMI) a salué le plan de sauvetage, estimant qu'il allait "contribuer à soutenir les marchés et, par conséquent, les perspectives économiques et financières". Même sentiment pour le ministre japonais des finances, Bunmei Ibuki, qui a estimé lundi que "cela va faire disparaître un facteur d'instabilité". Les marchés financiers, eux aussi, ont bien réagi lundi. En Asie, les places boursières étaient toutes en forte hausse et elles ont également commencé la journée en Europe sur des progressions de l'ordre de 3 %.

    Chronologie

    1938. Agence publique, la National Mortgage Association of Washington est créée pour relancer le marché immobilier américain. Fannie Mae (Federal National Mortgage Association), qui en est issue, est introduite sur le second marché en 1968 comme société privée sous contrôle public.

    1970. Création de la Federal Home Loan Mortgage Corporation (Freddie Mac). Introduction en Bourse en 1989.

    1995-2007 Le chiffre d'affaires des deux sociétés croît en moyenne de 11 % par an.

    2004. Les comptes de Fannie font l'objet d'une enquête. La société devra les "nettoyer" de 6,3 milliards de dollars en 2006. Accusés de manipulations pour augmenter leurs bonus et évincés, ses trois principaux dirigeants paient 100 millions de dollars d'amende.

    2006. Freddie paie 3,8 milliards de dollars pour lobbying illégal. Les bénéficiaires de ses faveurs étaient surtout des membres de la commission immobilière de la Chambre.

    20 novembre 2007. Freddie Mac annonce 2 milliards de dollars (1,39 milliard d'euros) de perte au 3e trimestre et fait face à une baisse de son portefeuille de plus de 8 milliards. Ses capitaux propres respectent à peine le niveau réglementaire. Une recapitalisation est jugée inévitable. Les deux titres perdent plus de 25 % en un jour.

    19 mars 2008. Pour stabiliser les marchés financiers et enrayer la dégringolade de l'immobilier, le Trésor autorise les deux géants à réduire d'un tiers les capitaux qu'ils doivent mettre face à leurs engagements.

    13 juillet 2008. Le titre Freddie Mac ayant perdu 47 % et Fannie Mae 45 % en une semaine, le Trésor et la Réserve fédérale (Fed) annoncent un "plan d'action" pour éviter leur effondrement.

    30 juillet 2008. George Bush signe un plan de sauvegarde de l'immobilier négocié avec le Congrès. Fannie et Freddie sont placés sous l'autorité d'un nouvel organisme de contrôle aux pouvoirs renforcés.

    20 août 2008. Fannie a perdu 92 % de sa capitalisation boursière en un an et Freddie 95 %.

    7 septembre 2008. Le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, et James Lockhart, directeur de la nouvelle autorité de contrôle (la FHFA), placent les deux organismes sous tutelle.

    Par le Monde

  • #2
    L'Algérie devrait bouger ses obligations des US. Car là ils ont eu chaud. La FED a eu tout juste les moyens de sauver les deux mastodontes. Mais combien d'interventions devra faire l'état d'ici 2010 date de la reprise de l'économie outre atlantique?
    La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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    • #3
      Salut geas

      aucun risque car les bons du Trésor sont des emprunts émis par l’État américain en d'autre termes validés et controlés par la FED.
      .


      Nul n’est plus désespérément esclave, que ceux faussement convaincus d’être libres"-JWVG

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      • #4
        Salut l'ami
        Reste que les FED n'a pas des réserves illimitées. Là elle sauve la mise de quasi tout le monde.
        Comment peuvent-ils continuer à ce rythme. Fanni et Freddie c'est 5000 milliards de crédits, en cas de faillite, c'est les US, le Japon, et la Chine qui en prendront un coup, et pas qu'un petit.
        La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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