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Renault supprime 4 000 emplois en France

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  • Renault supprime 4 000 emplois en France

    Renault se prépare à des jours difficiles. Un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire doit se tenir, mardi 9 septembre à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), afin de présenter aux organisations syndicales un plan de réduction des effectifs portant sur 4 000 postes. Le principe en avait été annoncé le 24 juillet, lors de la présentation des résultats semestriels du groupe.

    Le plan de 4 000 départs, discuté mardi 9 septembre lors d'un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire, concerne un potentiel de 26 224 salariés de Renault SAS. La direction voulant "préserver l'appareil industriel" pour "positionner l'entreprise parmi les constructeurs européens les plus compétitifs", a exclu du périmètre de la restructuration 14 687 salariés. En dehors des 1 000 départs envisagés à l'usine de Sandouville (Seine-Maritime), le plan ne concerne que les personnes "non directement liées à la fabrication". La période de volontariat prendra fin le 30 avril 2009. Des comités d'établissement sont convoqués le 11 septembre, puis un nouveau CCE le 1er octobre.

    Le but est de parvenir, sur la base du volontariat, à 3 000 départs "parmi les personnels de structure" auquel s'ajoutent 1 000 postes liés à la production sur le site de Sandouville (Seine-Maritime). Cette réduction des effectifs vise à s'adapter à la dégradation de la conjoncture mondiale. Celle-ci est en train de bouleverser les plans de Carlos Ghosn, qui est obligé de réviser à la hâte les objectifs fixés dans le cadre du Renault Contrat 2009.

    En prenant 2005 comme année de référence, la direction de Renault a calculé que la hausse des matières premières devrait peser sur les coûts des ventes du groupe à hauteur de 1,2 milliard d'euros en 2008 et de 2,2 milliards en 2009, tandis que l'impact de la dégradation de la compétitivité de la zone euro sur la marge opérationnelle est évalué à 434 millions d'euros en 2008 et à 634 millions en 2009.

    "L'objectif de marge opérationnelle de 2009 intégrait 300 millions de provisions, plus que consommées par (ces) évolutions", s'alarme le document, qui sera présenté mardi lors du CCE. "Des actions de productivité au-delà de celles prévues dans le Renault Contrat 2009 deviennent indispensables pour sauvegarder la compétitivité de l'entreprise", est-il écrit.

    Renault admet également que "l'objectif de croissance est hors de portée". En juillet, M. Ghosn avait évoqué un déficit de 300 000 véhicules par rapport aux 3,3 millions annuels visés. Le document parle maintenant d'"un écart probablement supérieur", notamment en Europe, une zone dont les résultats commerciaux devraient se situer 62 % en dessous des objectifs.

    Renault admet que l'offensive de nouveaux modèles prévue en 2008 "ne permettra pas de revenir au niveau de 2005". En cause notamment, la Laguna qui, malgré des progrès sur le plan de la qualité par rapport à la génération précédente, se vend beaucoup moins bien que prévu. "L'estimation de la demande commerciale est passée de 199 692 au budget annuel 2008 à 99 212 véhicules en juillet", constate le document.

    Mais au-delà de Laguna, la situation devient tendue sur l'ensemble de la gamme. Le Contrat 2009 prévoyait d'atteindre ce qu'on appelle dans le jargon technique un "taux d'engagement" des usines - c'est-à-dire un taux d'utilisation des capacités - de 74 %. L'entreprise ne table plus que sur 50 %.

    Conséquence de cette baisse de charge : beaucoup d'indicateurs sont dans le rouge. Ainsi, la direction de Renault estime la situation "mauvaise" sur les coûts de fabrication et les coûts de distribution, tandis qu'elle est "tendue" sur la logistique et les frais généraux.

    RETOUR EN CHINE ANNULÉ

    L'Europe n'est pas la seule zone à ne pas être au rendez-vous. L'ensemble Asie-Afrique est à 56 % en dessous des objectifs du plan de M. Ghosn. En cause, la difficile montée en cadence de l'usine iranienne de Renault, mais également la Corée, où le succès du nouveau 4×4 du groupe, le QM5, est "inférieur aux attentes". Les développements en Inde prennent également du retard : le programme R90, une version rallongée de la Logan, est purement et simplement annulé, tandis que le démarrage de l'usine de Chennai est retardé.

    Rattrapé par la conjoncture, M. Ghosn est contraint de procéder à une réallocation des ressources. Un certain nombre de projets en font les frais : ceux sous les noms de code W72 et J96 sont purement arrêtés. Le premier devait marquer le retour de Renault en Chine. Il s'agissait d'un projet de véhicule utilitaire qui devait être assemblé à partir de 2010 sur l'ancien site de Sanjiang (province du Hubei), où était fabriqué le Trafic dans les années 1990.

    Le second projet est un modèle d'Espace à porte coulissante, positionné moins haut de gamme que la version actuelle. Cette décision en dit long sur la situation de Renault, car le projet était très avancé : près de 400 salariés et prestataires étaient mobilisés pour une sortie de véhicule d'ici à deux ans. Quant au projet d'une "super Logan", un modèle positionné au-dessus de la version actuelle, il est repoussé sine die.

    Cette réduction de la voilure sur les projets se double d'une pression accrue sur les coûts. "Un objectif de réduction des coûts plus ambitieux que celui du Renault Contrat 2009 a été assigné aux achats" et les usines sont invitées à "dépasser leur objectif de performance", insiste le document.

    Ces actions, ainsi que les suppressions de postes, sont destinées à éviter à M. Ghosn de revenir sur les objectifs de rentabilité qu'il s'était fixés. Une situation que ne lui pardonneraient pas les marchés financiers. "L'objectif de marge opérationnelle, bien que confirmé, subit une forte tension et deviendrait difficile à atteindre en cas de retournement accéléré des marchés suivant la tendance observée en mai et juin", prévient toutefois la direction. M. Ghosn n'a pas encore perdu son pari, mais sa tâche se complique sérieusement.

    Plus de 26 000 salariés potentiellement concernés

    Le plan de 4 000 départs, discuté mardi 9 septembre lors d'un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire, concerne un potentiel de 26 224 salariés de Renault SAS. La direction voulant "préserver l'appareil industriel" pour "positionner l'entreprise parmi les constructeurs européens les plus compétitifs", a exclu du périmètre de la restructuration 14 687 salariés. En dehors des 1 000 départs envisagés à l'usine de Sandouville (Seine-Maritime), le plan ne concerne que les personnes "non directement liées à la fabrication". La période de volontariat prendra fin le 30 avril 2009. Des comités d'établissement sont convoqués le 11 septembre, puis un nouveau CCE le 1er octobre.

    Par Le Monde
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