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Abdelkader Alloula : Dix ans déjà....

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  • Abdelkader Alloula : Dix ans déjà....



    Il y a dix ans, le 10 mars 1994, Abdelkader Alloula, l'une des plus illustres figures du théâtre algérien, s'effondrait près de son domicile à Oran, victime d'un acte terroriste. Il se rendait, en cette dernière nuit de ramadhan, comme à son habitude, au palais de la culture pour animer une conférence, lorsqu'il fut atteint de deux balles tirées à bout portant par deux sinistres individus. Dramaturge de talent, connu notamment pour un don artistique exceptionnel et des qualités professionnelles indéniables, Abdelkader Alloula est, de l'avis unanime aussi bien de ses pairs que de la critique de l'époque, celui qui a insufflé un nouvel et indubitable élan au 4eme art algérien en aiguisant sa plume et en pointant un regard attendri sur le vécu du petit peuple.

    Auteur de plusieurs œuvres célèbres, tel notamment "Lagoual", "Ladjouad" et "Litham", Alloula s'est évertué à colorer ses thèmes avec l'éclairage de l'actualité du pays, dominée, dans les années 70, par l'expérience de la révolution agraire.

    Fort de ses sources populaires, Alloula a majestueusement su drainer et fasciner tout un public, de jeunes et moins jeunes, qui ne quittait jamais insatisfait les représentations de ses pièces. Des pièces qui, grâce à leurs thèmes, avaient toujours ce magnifique effet cathartique.

    La clé de cette réussite réside, sans doute, dans les immenses capacités de l'homme de théâtre à reproduire sur les planches des éléments d'un quotidien au demeurant ordinaire, mais qui, intelligemment observé et "capté" par Abdelkader, offrait matière à rire, à des larmes, à la réflexion, mais jamais à l'indifférence.

    Plus qu'un miroir de nos imperceptibles routines, plus qu'un écho du vécu sans fard des "petites gens" (dans "El Khobza"), le théâtre de Abdelkader Alloula avait ce pouvoir incontesté de l'éveil des consciences.

    Toujours motivé, l'infatigable maître a eu une carrière bien remplie et triomphale en tant que comédien d'abord, de metteur en scène ensuite et, enfin, d'auteur. Il a également excellé dans l'art difficile du monologue, qualité supplémentaire qui le révélera notamment dans l'adaptation de la pièce d'Anton Tchekov, "Le journal d'un fou", qu'il intitulera "Homk Salim" où il vivra, seul sous les feux de la rampe, la folie progressive d'un domestique éperdument amoureux de la fille du maître.

    L'auteur des "Sangsues" (Laaleg) continuera à créer et à se produire, avec succès, dans les différents théâtres du pays, gagnant une notoriété aussi bien à l'échelle nationale que mondiale, ce qui lui a valu des prix dans de nombreux festivals étrangers.

    Outre son aspect "avant-gardiste", l'itinéraire de l'artiste et technicien Alloula, qui avait révélé des comédiens comme Mohamed Adar, feu Sirat Boumedienne ou Blaha Benziane, ne saurait être dissocié de sa dimension humaine. L'on évoquera en premier lieu, son soutien très actif auprès des associations à caractère caritatif, notamment celle des enfants cancéreux dont il fut un membre fondateur.

    La générosité et la bonté étaient également affichées sur le visage de l'homme partout où il déambulait. Ceux qui croisaient, dans la rue, ce "falstaff", à l'air débonnaire, et au regard tendre, gardent encore le souvenir d'un homme d'une grande sollicitude, en quête constamment de nouvelles de l'état de santé d'un ami ou d'un parent malade, ou, tout simplement, d'un grand comédien qui, sans forfanterie, disait "bonjour" avec une courtoisie et une gentillesse propres aux "génies" de l'art.

    Source: Aps.dz
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