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Sarah Palin, alias "Saraccuda" (de Sarah et Baraccuda, son surnom quand elle était capitaine de son équipe de basket au lycée), n'en finit pas de dominer la campagne présidentielle. Et elle commence à énerver sérieusement le candidat démocrate Barack Obama qui, visiblement secoué et sur la défensive, ne sait pas trop comment faire baisser la "Palinomanie" qui enfièvre une partie de l'électorat.
Tous les sondages post-conventions confirment que le choix de la gouverneure de l'Alaska par John McCain lui a fait faire un grand bond en avant dans les sondages (mardi celui de Wall Street/NBC le met à égalité, 45 %-46 % avec son adversaire démocrate Barack Obama). Et ceci, bien que les médias et les publicités d'Obama pointent jour après jour les petits arrangements avec la vérité que Madame Palin répète à longueur de meetings pour embellir son image.
1. L'avion de Sarah
Elle prétend qu'une de ses premières mesures en arrivant au poste de gouverneur de l'Alaska avait été de mettre en vente sur e-Bay l'avion que son prédécesseur s'était fait acheter par l'État. Demi-vérité, puisque l'avion n'a pas trouvé preneur sur e-Bay , et a été en fait vendu par un courtier, à perte pour le budget de l'Alaska. De plus, le Washington Post a révélé mardi matin que Madame la gouverneure a facturé au contribuable 312 jours de frais de logement pour un montant de 16.951 dollars alors qu'elle résidait à son domicile, ainsi que 43.490 dollars de frais de voyage et de représentation pour sa nombreuse famille depuis son arrivée au pouvoir. C'est sans doute moins cher que l'entretien d'un avion officiel, mais pose quelques questions sur l'éthique dont elle se targue.
2. Le "pont vers nulle part"
Elle se vante d'avoir fait annuler ce projet dispendieux de plusieurs centaines de millions de dollars sur subventions publiques qui prévoyait de relier une île de 50 habitants à un autre village. Elle en fait la preuve de son courage de réformatrice décidée à lutter contre le gaspillage des deniers publics. En réalité, les médias ont montré qu'elle avait été une des avocates de ce projet et qu'elle ne l'avait abandonné qu'après que le Congrès l'avait supprimé. De la même manière, alors qu'elle se proclame une adversaire farouche de la pratique des élus de faire financer par le budget national des projets fétiches comme ce pont, inutiles mais qui assurent leur réélection (les "earmarks"), la presse a découvert qu'elle en avait obtenu pour 27 millions de dollars quand elle était maire.
3. L'église de Sarah
Le 18 août, la candidate à la vice-présidence a assisté à un service religieux dans l'église fondamentaliste qu'elle fréquente, la Wasilla Bible Church, au cours duquel le président d'un groupe nommé J ews for Jesus a présenté les attaques terroristes dont les Israéliens sont victimes comme "une punition divine" pour leur refus de se convertir au christianisme. Ces informations ont fait naître des soupçons d'antisémitisme (assez répandu dans les sectes fondamentalistes). La même église va accueillir cette semaine une réunion du groupe de la droite chrétienne Focus on the Family consacrée à la "guérison" des homosexuels par la Bible et de taxée de discrimination anti-gay. Selon des journalistes locaux, la campagne McCain aurait dépêché en Alaska une équipe chargée d'expurger ou de faire disparaître toute trace de déclarations ou images embarrassantes pour la candidate à la vice-présidence, craignant que les liaisons religieuses de Sarah ne s'avèrent aussi dangereuses pour la candidate que l'ont été celles d'Obama avec son (ex-) pasteur radical de Chicago, le révérend Wright.
Des informations qui n'écornent pas l'image de sainte Sarah
Aucune de ces informations ne paraît pourtant de nature à écorner l'image de sainte Sarah, ni l'enthousiasme que suscite chez les femmes de la classe moyenne son image de Supermaman, ex-reine de beauté, sportive acharnée, tueuse de caribous et femme de pouvoir toujours impeccablement vêtue, et le plus souvent souriante. Bien au contraire, le fait que le débat se concentre sur la biographie et la personnalité de la candidate joue probablement en faveur du tandem républicain.
John McCain sait qu'il aurait fort peu de chances de l'emporter si l'élection devait se jouer sur les problèmes du pays, et les programmes politiques. Il a décidé de miser à fond sur la personnalité et le tempérament comme arguments électoraux, invoquant à tout bout de champ son passé de héros de guerre et de politicien iconoclaste et imprévisible, et l'image de politicienne d'un genre nouveau de sa colistière. Obama tente au contraire de ramener l'attention et le débat sur l'économie, l'éducation, la santé ou le chômage, sans succès pour le moment.
Ce qui lui a fait commettre une erreur mardi, quand il a lancé au cours d'une réunion électorale qu'"on a beau mettre du rouge à lèvres sur un cochon, ça reste un cochon". Cette allusion transparente à Sarah Palin, qui se présente elle-même en plaisantant comme "un pitbull qui met du rouge à lèvres", a été aussitôt dénoncée par la campagne McCain comme une nouvelle preuve de sexisme...
le point
Tous les sondages post-conventions confirment que le choix de la gouverneure de l'Alaska par John McCain lui a fait faire un grand bond en avant dans les sondages (mardi celui de Wall Street/NBC le met à égalité, 45 %-46 % avec son adversaire démocrate Barack Obama). Et ceci, bien que les médias et les publicités d'Obama pointent jour après jour les petits arrangements avec la vérité que Madame Palin répète à longueur de meetings pour embellir son image.
1. L'avion de Sarah
Elle prétend qu'une de ses premières mesures en arrivant au poste de gouverneur de l'Alaska avait été de mettre en vente sur e-Bay l'avion que son prédécesseur s'était fait acheter par l'État. Demi-vérité, puisque l'avion n'a pas trouvé preneur sur e-Bay , et a été en fait vendu par un courtier, à perte pour le budget de l'Alaska. De plus, le Washington Post a révélé mardi matin que Madame la gouverneure a facturé au contribuable 312 jours de frais de logement pour un montant de 16.951 dollars alors qu'elle résidait à son domicile, ainsi que 43.490 dollars de frais de voyage et de représentation pour sa nombreuse famille depuis son arrivée au pouvoir. C'est sans doute moins cher que l'entretien d'un avion officiel, mais pose quelques questions sur l'éthique dont elle se targue.
2. Le "pont vers nulle part"
Elle se vante d'avoir fait annuler ce projet dispendieux de plusieurs centaines de millions de dollars sur subventions publiques qui prévoyait de relier une île de 50 habitants à un autre village. Elle en fait la preuve de son courage de réformatrice décidée à lutter contre le gaspillage des deniers publics. En réalité, les médias ont montré qu'elle avait été une des avocates de ce projet et qu'elle ne l'avait abandonné qu'après que le Congrès l'avait supprimé. De la même manière, alors qu'elle se proclame une adversaire farouche de la pratique des élus de faire financer par le budget national des projets fétiches comme ce pont, inutiles mais qui assurent leur réélection (les "earmarks"), la presse a découvert qu'elle en avait obtenu pour 27 millions de dollars quand elle était maire.
3. L'église de Sarah
Le 18 août, la candidate à la vice-présidence a assisté à un service religieux dans l'église fondamentaliste qu'elle fréquente, la Wasilla Bible Church, au cours duquel le président d'un groupe nommé J ews for Jesus a présenté les attaques terroristes dont les Israéliens sont victimes comme "une punition divine" pour leur refus de se convertir au christianisme. Ces informations ont fait naître des soupçons d'antisémitisme (assez répandu dans les sectes fondamentalistes). La même église va accueillir cette semaine une réunion du groupe de la droite chrétienne Focus on the Family consacrée à la "guérison" des homosexuels par la Bible et de taxée de discrimination anti-gay. Selon des journalistes locaux, la campagne McCain aurait dépêché en Alaska une équipe chargée d'expurger ou de faire disparaître toute trace de déclarations ou images embarrassantes pour la candidate à la vice-présidence, craignant que les liaisons religieuses de Sarah ne s'avèrent aussi dangereuses pour la candidate que l'ont été celles d'Obama avec son (ex-) pasteur radical de Chicago, le révérend Wright.
Des informations qui n'écornent pas l'image de sainte Sarah
Aucune de ces informations ne paraît pourtant de nature à écorner l'image de sainte Sarah, ni l'enthousiasme que suscite chez les femmes de la classe moyenne son image de Supermaman, ex-reine de beauté, sportive acharnée, tueuse de caribous et femme de pouvoir toujours impeccablement vêtue, et le plus souvent souriante. Bien au contraire, le fait que le débat se concentre sur la biographie et la personnalité de la candidate joue probablement en faveur du tandem républicain.
John McCain sait qu'il aurait fort peu de chances de l'emporter si l'élection devait se jouer sur les problèmes du pays, et les programmes politiques. Il a décidé de miser à fond sur la personnalité et le tempérament comme arguments électoraux, invoquant à tout bout de champ son passé de héros de guerre et de politicien iconoclaste et imprévisible, et l'image de politicienne d'un genre nouveau de sa colistière. Obama tente au contraire de ramener l'attention et le débat sur l'économie, l'éducation, la santé ou le chômage, sans succès pour le moment.
Ce qui lui a fait commettre une erreur mardi, quand il a lancé au cours d'une réunion électorale qu'"on a beau mettre du rouge à lèvres sur un cochon, ça reste un cochon". Cette allusion transparente à Sarah Palin, qui se présente elle-même en plaisantant comme "un pitbull qui met du rouge à lèvres", a été aussitôt dénoncée par la campagne McCain comme une nouvelle preuve de sexisme...
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