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Le déficit du commerce extérieur de la France s'accentue

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  • Le déficit du commerce extérieur de la France s'accentue

    Le déficit commercial de la France n'en finit pas de se creuser. Malgré le sensible repli de la facture énergétique, il a atteint 4,83 milliards d'euros en juillet - et 48,7 milliards en cumulé sur les douze derniers mois -, a annoncé, mercredi 10 septembre, la direction générale des douanes et des droits indirects. La veille, l'Allemagne avait fait état d'un excédent commercial de 13,9 milliards, certes en voie de contraction, mais suffisamment élevé pour être en ligne avec les performances de 2007. Cette année-là, l'excédent commercial allemand battait des records à 174 milliards d'euros, tandis que le déficit français frisait les 40 milliards.

    Ces statistiques révèlent la supériorité des entreprises et de l'économie allemandes en matière de compétitivité. Cette avance est également manifeste dans le domaine des finances publiques où l'Allemagne affiche une santé florissante avec un déficit public de 0,5 % du PIB en 2008 quand celui de la France risque d'atteindre 2,7 à 2,8 %.

    Une facture énergétique "considérable". Le renchérissement de l'or noir est un des facteurs de la dégradation du commerce extérieur de la France, qui a renoué avec les déficits en 2005 après plus de dix années consécutives d'excédent. "Entre 2002 et 2006, écrit Marion Cochard dans la Revue de l'OFCE de juillet 2008, le prix du pétrole a doublé avant de se stabiliser en moyenne annuelle en 2007". "Le déficit énergétique français est passé de 20,5 à 44,1 milliards d'euros entre 2002 et 2007, et est responsable à 50 % du creusement du solde commercial français sur la période", écrit l'économiste. La facture énergétique française a atteint 29,1 milliards au premier semestre 2008 et elle est restée considérable en juillet (- 5,4 milliards d'euros). Au demeurant, les exportateurs allemands font face à la même envolée que les Français.

    L'appréciation de l'euro.

    En cinq ans, la monnaie européenne s'est appréciée de plus de 50 % par rapport au dollar. Cette appréciation, indique un rapport du Conseil d'analyse économique sur la politique de change de l'euro, "a des effets contradictoires sur l'économie" mais globalement négatifs sur la croissance de la zone euro. L'industrie est la principale exposée à la hausse du change : Airbus et EADS en savent quelque chose, qui accélèrent l'externalisation de leur production vers des pays de la zone dollar ou à faible coût de main-d'oeuvre. Mais là non plus, l'Allemagne n'est pas mieux lotie que son voisin français.

    La France n'a ni handicap géographique ni handicap sectoriel. Les derniers travaux d'économistes, qu'il s'agisse de ceux de l'OFCE ou de Lionel Fontagné et Guillaume Gaulier dans leur rapport du CAE sur les performances à l'exportation de la France et de l'Allemagne, permettent d'établir que l'essentiel de la différence entre les deux pays ne tient pas à la structure sectorielle ou géographique de leurs exports. Elle réside, analysent MM. Fontagné et Gaulier, dans les performances comparées de leurs exportateurs qui offrent les mêmes produits, sur les mêmes marchés et souvent sans différenciation de gamme. "Sur l'ensemble de la période 1995-2000, la France a abandonné 17 % de sa part de marché mondiale initiale, contre seulement 2 % pour l'Allemagne", précisent-ils.

    Un décrochage de compétitivité qui date de 2000. Après avoir été longtemps à la traîne, l'Allemagne a fait le choix à partir du début des années 2000 de la désinflation compétitive.

    "Les coûts salariaux unitaires allemands ont été réduits de 10 % depuis 2002", souligne Marion Cochard. Dans le même temps, les 35 heures ont poussé à la hausse les coûts français. "La concurrence frontale de la France avec l'Allemagne rend notre compétitivité très dépendante des décisions prises outre-Rhin (régulation du marché du travail, coin salarial et fiscalité) comme des décisions prises par les firmes allemandes (temps de travail, salaires, stratégie industrielle s'appuyant largement sur l'outsourcing). Les exportateurs français ne sauraient réponde durablement à la concurrence renforcée des firmes allemandes en contractant leurs marges", avertit le CAE.

    Par le Monde
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