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Marché informel de l’or à Alger

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  • Marché informel de l’or à Alger

    Le gramme de l’or local s’achète, au marché parallèle de Bachdjarrah entre 1700 et 1900 DA. Quant à l’or importé généralement d’Italie, son prix oscille entre 2200 et 2300 DA le gramme, alors qu’il était négocié aux alentours de 2 400 DA, quelques semaines auparavant. Certaines femmes troquent leurs anciens bijoux contre du neuf. «J’achète le prix de l’or cassé entre 1 350 DA et 1 400 DA le gramme contre 1600 DA, quelques semaines auparavant», précise un vendeur clandestin rencontré lors de notre virée au marché de Bachdjarrah.

    Au marché informel de l’or sis à Ruisseau (Alger), nous avons constaté que ce métal précieux se vend presque au même prix qu’au marché cité auparavant.

    L’or importé est proposé à 2 300 DA/gr, le local entre 1600 et 1850 DA/gr et le gramme de l’or cassé est cédé à 1 400 DA.

    Ces courtiers informels de l’or

    Mais ce qui fait la différence entre ces deux marchés est la manière de vendre et de présenter les bijoux en or. A Bachdjarrah, les vendeurs semblent rassurés, au vu du grand espace qu’ils occupent, d’écouler leur marchandise tranquillement loin de se soucier des traques de la police et des retombées de ce genre de commerce sur l’économie nationale.

    Chaque jour, une vingtaine de jeunes assis sur des chaises, propose sur des petites tables recouvertes de tissus attrayants, un éventail de bijoux à des prix défiant toute concurrence. Bagues, colliers, bracelets, boucles d’oreilles...

    Tout y est à ciel ouvert, cela ne dépend que de la bourse qu’on a.
    Même si les règles qui cadrent le marché informel de l’or de Bachdjarrah sont identiques à celles du marché de Ruisseau, ce dernier se démarque du fait de son emplacement. Espace limité, mitoyen d’une route à flux important de véhicules, des passants qui empruntent le chemin pour conclure une affaire à proximité du marché, d’où la solution trouvée par les vendeurs de s’acharner sur ces passants avant même d’arriver au marché. «C’est un produit en or à ne pas rater et à un prix imbattable», selon leur expression. Ces vendeurs insistent toujours en lançant : «Vous voulez vendre un bijou ? Je vous l’achèterai à un bon prix.» Cette phrase ressassée à longueur de journée est perçue comme un harcèlement pour celui qui a l’habitude d’emprunter cette rue pour vaguer à ses occupations quotidiennes.

    Tout ce qui brille n’est pas or !

    Quant à celles qu’on appelle les delalate, elles ont squatté le jardin de Ruisseau pour vendre les bijoux en cachette, loin des yeux des services de contrôle et de la répression des fraudes. Cou, poignets et doigts tout en or, ces femmes vendeuses sont d’un certain âge et la plupart d’entre-elles viennent de l’intérieur du pays. On les reconnaît, d’emblée, avec leur accoutrement. Vu la concurrence cruciale, ces delalate recourent à des jeunes qui essayent de gagner à tout prix le client.

    Nous, aussi, nous n’y avons pas échappé. «Que veux-tu ? Une bague, une chaîne ou un bracelet ?» nous a lancé un des jeunes sur les lieux.Quand nous observons les articles vendus, nous nous apercevons qu’ils ne sont pas poinçonnés dans leur majorité, c’est-à-dire qu’ils peuvent être de qualité moindre de ceux vendus dans les bijouteries. Comme dit le proverbe, tout ce qui brille n’est pas or.


    Plusieurs clientes ont été victimes de multiples arnaques. En effet, bon nombre d’entre elles s’étaient aperçues au moment de la mise au clou de leurs bijoux censés être en or massif qu’il s’agissait de vulgaires ouvrages faits à base d’un amalgame de différents métaux.

    De ce fait et afin d’éviter toute sorte d’arnaque, certaines femmes préfèrent acheter des bijoux dans les magasins, chez l’Agence nationale des métaux précieux (Agenor) ou chez les vendeurs légaux de l’or. Au moins, dans ces lieux, on délivre des factures qui font office de bons de garantie.
    Nous nous sommes dirigés, après, vers des bijouteries qui vendent l’or légalement. Le premier constat fait est la rareté pour ne pas dire l’absence de clients dans ces locaux qui renvoient au luxe.

    Questionné sur le prix du gramme d’or, un des vendeurs nous précise qu’il peut varier entre 1 700 et 2 300 DA.

    Ce bijoutier, d’ailleurs comme les autres interrogés, a mis en évidence la prédominance de l’activité informelle dans ce secteur, tout en ajoutant que «nombre de nos confrères ont été contraints de baisser rideau du fait de la concurrence déloyale que leur font subir les commerçants de l’or ambulants».

    La cause de la baisse du prix de l’or

    Interrogés sur la cause de la baisse du prix de l’or, tous ces vendeurs légaux ou illégaux nous ont fait savoir que cette chute est due d’abord à la clôture de la saison estivale. La saison des fêtes par excellence (mariages, fiançailles, réussite au bac, etc.).

    Si le prix de l’or connaît actuellement une chute, cela est dû au Ramadhan, une période durant laquelle la demande est moins importante qu’aux mois précédents. En effet, les ménages, durant ce mois sacré, sont surtout préoccupés à faire face aux dépenses quotidiennes pour l’achat des produits alimentaires. Et comme la rentrée scolaire coïncide cette année avec le mois de Ramadhan, les dépenses des familles ne seront certainement pas destinées à l’achat des produits aurifères finis.

    Ainsi, il est connu, durant le mois de Ramadhan, certaines femmes qui sont dans le besoin procèdent aux opérations de mise en gage de leurs bijoux en or. Comme dit le proverbe, «Lehdaïd lechdaïd».

    Par la Nouvelle République
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