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Bernard Tapie fait son show devant les députés

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  • Bernard Tapie fait son show devant les députés

    Bernard Tapie a repris des allures de bateleur, mercredi, devant la commission des finances de l'Assemblée nationale © DR
    Entendu ce mercredi après-midi par la commission des finances de l'Assemblée nationale, Bernard Tapie a présenté avec brio sa version de l'affaire "Adidas" qui l'a opposé au Crédit Lyonnais pendant quinze ans et à l'issue de laquelle une indemnité record de 385 millions d'euros lui a été accordée par un tribunal arbitral le 7 juillet dernier. Un recours à l'arbitrage autour duquel la polémique n'a, depuis, cessé d'enfler.

    La séance a débuté, vers 15 heures, par une brève passe d'armes entre Bernard Tapie et François Bayrou. Nicolas Sarkozy a été "directement intéressé" dans l'arbitrage rendu, affirme le patron du MoDem qui a demandé la réunion d'une commission d'enquête parlementaire sur le sujet. "Puisque le vice-président du MoDem (NDLR : Jean Peyrelevade, ancien président du Crédit Lyonnais) a refait ce procès, on va refaire le procès, je suis d'accord là-dessus. Je souhaite répondre à toutes les questions que l'Assemblée souhaite connaître. On prendra le temps", lance Bernard Tapie, avant de tenter d'établir lui-même l'ordre des questions à aborder devant des parlementaires stupéfaits. En vain. "Jean Peyrelevade n'a pas été entendu en tant que vice-président du MoDem, mais comme ancien dirigeant du Lyonnais... De la même façon que vous n'avez pas été entendu comme ancien vice-président des Radicaux de gauche !", proteste aussitôt François Bayrou.

    Victime d'une banque aux méthodes "mafieuses"

    Bernard Tapie a très vite pris le contrôle de son audition retransmise en direct par de nombreuses chaînes de télévision, montrant, démontrant, proposant même de faire circuler les pièces du dossier dans les rangs des parlementaires. L'homme d'affaires à la réputation sulfureuse saisit immédiatement l'occasion de se draper dans la respectabilité du ministre fraîchement nommé de l'époque (au sein du gouvernement de Pierre Bérégovoy), prêt à se désengager de juteuses affaires, pour le bien de ses concitoyens. Un industriel qui se serait alors fait arnaquer par une banque aux méthodes "mafieuses", le Crédit Lyonnais. D'après Bernard Tapie, au moment de la mise en liquidation de Bernard Tapie Finance (BTF), Adidas était sur le point de se redresser. "En 1993, Adidas était bénéficiaire", clame-t-il, réfutant catégoriquement la thèse selon laquelle il aurait été à l'époque au bord de la faillite. "À l'époque, si je ne suis pas ministre, je reste propriétaire d'Adidas, qui vaut 4 milliards de francs. Certes, je regrette un peu de ne pas être ministre... mais j'aurais été beaucoup plus heureux dans ma vie", explique l'ancien ministre de la Ville. Bayrou raille ses "talents dramatiques". Aujourd'hui comme hier, incontestables.

    Pour expliquer son choix de recourir à l'arbitrage, alors même qu'il affirme que l'ensemble des décisions de justice antérieures avait déjà été pris en sa faveur, Bernard Tapie évoque "une seule raison" : son âge. "J'ai 65 ans. Cette affaire a commencé quand j'avais 50 ans. Mes avocats pronostiquaient encore 10 ans de procédure (...). Au bout de 15 ans, vous comprendrez, j'ai vraiment envie que ça s'arrête, quel qu'en soit le prix, car, aujourd'hui, je n'envisage plus d'acheter ni le Phocea (son ancien yacht) ni l'Olympique de Marseille..." Quant à la question de l'intérêt du CDR (consortium de réalisation chargé de gérer le passif du Crédit Lyonnais après la quasi-faillite de la banque en 1993) dans ce recours à l'arbitrage, Bernard Tapie affirme qu'il y avait tout intérêt, qu'un arbitrage "aujourd'hui" comportait moins de risques et engendrait moins de frais pour le CDR qu'une hasardeuse poursuite de la voie juridictionnelle.

    La prestation de bateleur-Tapie a pris fin peu avant 19 heures. Quelques minutes avant, il n'a pas manqué de marquer les esprits en s'en prenant, sous le coup de la colère et de l'émotion - feinte ou réelle - à tous ses détracteurs qui lui ont mené une vie impossible. "J'aurais voulu qu'un seul de mes contestataires vive un mois, un mois seulement, l'enfer que j'ai vécu", s'étrangle-t-il avant de s'en prendre à la démagogie de François Bayrou, en pointe pour dénoncer la procédure d'arbitrage et le montant de ses indemnités.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Pour avoir vu et apprécié sa prestation en direct sur la chaine LCP, il a tenu tête à Bayrou, Hollande et surtout au président de la mission parlementaire a qui il répliquait calmement et sereinement "Point par point".

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    • #3
      En France, on aime pas les gens qui réussisent et qui ont du caractère !
      La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

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      • #4
        Je suis content pour Tapie, il le mérite
        Everyone thinks of changing the world, but no one thinks of changing himself

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