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Les filles voilées peuvent-elles parler ?

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  • Les filles voilées peuvent-elles parler ?

    Les filles voilées peuvent-elles parler ?
    A propos d’Ismahane Chouder, Malika Latrèche et Pierre Tevanian, "Les Filles voilées parlent"
    Par Christophe Montaucieux


    Depuis 1989, les jeunes filles voilées entendent leur parole déformée ou la voient étouffée par le « progressisme » et le « féminisme » dont se parent les discours antivoile. Cette discrimination dont elles font l’objet avançant, la plupart du temps, sous le masque de la bonne conscience républicaine, il est difficile pour elles d’apparaître publiquement autrement que comme des victimes. Dans Les Filles voilées parlent, leurs voix s’élèvent et leur parole se libère de ceux qui, prétendant les défendre, écrasent leur identité et couvrent leur voix sous un discours prétendument salvateur. Les Filles voilées parlent. Un titre sous forme de boutade, 350 pages, une somme de 44 témoignages de femmes d’âges et de profils divers qui relatent l’expérience intime de la stigmatisation. On pourra à la lecture de cet ouvrage mesurer l’ampleur de l’islamophobie en France et comment la loi antivoile a encouragé son expression. La motivation des auteurs est au départ de lutter contre la négation d’une simple compétence individuelle : la parole. Une tentative éditoriale pour faire entendre des voix inaudibles qui aurait tout aussi bien pu être conduite avec des prostitués, des drogués, etc. Les minorités opprimées sont immanquablement sans voix, particulièrement dans les débats médiatiques les concernant. Se font entendre experts, spécialistes, journalistes, politiques, une liste qui satisfait aux apparences du pluralisme mais qui exclue sans état d’âme les concernés. La commission Stasi, qui n’a pas auditionné de femmes voilées, montre combien, en France, il n’est pas considéré comme choquant ou intellectuellement problématique de « parler sur » en l’absence du sujet, même à l’heure de délivrer un avis d’importance dont on sait qu’il servira à une loi excluant des jeunes filles de l’école. La négation de la parole des dominées s’est faite au nom de valeurs universelles, et la cause des femmes a servi de prétexte. Nombreuses sont les féministes historiques à avoir pesé de tout leur poids symbolique pour que soit rejetée la parole des femmes voilées dès lors qu’elles ont voulu affirmer leur liberté de porter le foulard. L’argument avait déjà été employé pour disqualifier la parole des prostituées qui refusaient de s’exposer en victimes : soumises inconsciemment à la domination masculine, manipulées, ces femmes ne seraient plus en mesure de proférer une « parole libre ». Ce n’est pas tant leur argumentation qui est contestée que leur légitimité même à parler. C’est dans ce contexte que paraît Les Filles voilées parlent, édité par les éditions La Fabrique, coordonné par Ismahane Chouder, Malika Latrèche et Pierre Tévanian.
    Dernière modification par absent, 12 septembre 2008, 00h03.

  • #2
    Une petite mésaventure arrivée à ce livre avec un éditeur initialement pressenti éclaire la difficulté d’une entreprise de prime abord assez simple : susciter, recueillir et organiser des témoignages en vue de leur publication. Les textes furent « rehaussés » par ce premier éditeur, et des expressions jugées trop familières furent reformulées. Ce nivellement des niveaux de langage, vécu par les auteurs comme une dénaturation des propos, abouti à une rupture et conduit le projet aux éditions La Fabrique. Pire arriva à une figure du mouvement des prostituées constitué en 2002 contre le projet de loi de Nicolas Sarkozy pénalisant le racolage passif. Claire Carthonnet, charismatique prostituée lyonnaise, trouva sans grande difficulté une maison d’édition, mais son manuscrit intitulé Paroles de putefut jeté aux oubliettes. Un « nègre » se chargea avec son accord de tout réécrire et le titre devînt J’ai des choses à vous dire… un livre sans surprise, policé, bien éloigné des analyses théoriques et des coups de gueule initiaux. La parole des minorités peut par maints chemins ainsi se perdre et se déformer. Elle n’a d’autres choix, pour espérer exister, que de se replier vers des médias sympathisants, alternatifs ou indépendants, au public hélas restreint, déjà convaincus ou en passe de l’être. Un recueil d’entretiens du type Les Filles voilées parlent est un exercice éditorial assez rare, au succès de librairie très incertain. Son existence est l’aboutissement d’une démarche militante tant de la part des femmes qui ont accepté de prendre la plume ou d’être interviewées que des auteurs et de l’éditeur. Relayer la simple parole suffit à poser un acte politique fort. C’est une conviction qui a engendré nombre de films documentaires construits autour de la voix des opprimés. Il fut toutefois reproché à beaucoup de films de la noyer dans un humanisme qui, pour éveiller les consciences, s’attarde sur les souffrances morales ou physiques, au risque d’une victimisation au bénéfice politique contestable et dans laquelle les protagonistes se sentent enfermer. La recherche de la prise de conscience par l’affect est exploitée depuis longtemps par le cinéma, notamment de fiction, par exemple lorsqu’il chercha à défendre la cause des Noirs aux États-Unis. Le récent film de Rachid Bouchareb, Indigènes, s’inscrit dans cette tradition. On pourrait encore chercher pourquoi la parole des minorités discriminées est si peu ou si mal relayée. Il y aurait évidemment beaucoup à écrire sur la médiation et l’objectivité journalistique qui se sont avérées incapables de sortir le débat sur le voile des amalgames qui l’ont parasité. Non pas que les témoignages et les points de vue contre le projet de loi aient été totalement absents de la presse et de la télévision, le souci journalistique d’impartialité et d’(apparence d’)objectivité ayant permis et justifié leur présence. Mais leur brièveté, les commentaires leur étant invariablement associés, leur relégation dans les rubriques « Opinion » ou « Débat », leur utilisation en encadré ou encore l’omniprésence des spécialistes de l’Islam et de la laïcité ont grandement participé à l’étouffement des voix discordantes. Ce même souci d’objectivité, ou tout du moins de son apparence, aurait tout aussi bien pu permettre de mettre en lumière plus de témoignages et d’avis nuancés ou contradictoires. Est-il possible de mesurer le rôle tenu par la violence rencontrée par quiconque s’est engagé ou fut soupçonné de s’engager aux côtés des filles voilées ? L’auteur de ces lignes, alors qu’il filmait des filles voilées pour un documentaire, fut dénoncé auprès de sa maison de production comme dévoyé par des intégristes islamistes. Le site ReSPUBLICA, journal politique de gauche, républicain, laïque et social, m’accusa de filmer des militants laïcs afin de constituer un trombinoscope livrable à la vindicte des islamistes ! Dès les débuts du débat sur la loi sur le voile, beaucoup de citoyens se sont investis d’une mission pour sauver la laïcité, la République, la France, les femmes. La guerre contre l’obscurantisme est depuis déclarée. Chacun peut et doit y participer. Elle implique de désigner des ennemis et le droit de prendre directement celui-ci à parti. Cette violence n’est rien dans l’esprit de ceux qui l’infligent par rapport aux violences bien plus grandes (et dont les médias donnent des aperçus en Iran ou ailleurs) qui pourraient être exercées un jour en France, si on ne fait rien. Ce climat a indéniablement contribué à réduire l’expression des rares voix journalistiques dissonantes ou qui ont voulu dans ce débat passionnel raison gardée. Xavier Ternisien, du Monde, fut calomnié par Caroline Fourest dans la revue ProChoix, taxé de communautariste par Jean-François Kahn et violemment épinglé par quelques autres.

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    • #3
      La prudence fut de mise dans la profession. Les médias dans leur grande majorité ont relayé l’offensive laïque et républicaine et sa propagande confuse, abandonné leur antenne ou leur colonne à de douteux forcenés de la laïcité et laissé croire que le cheval de troie de l’Islam radical en France était le voile. Les Filles voilées parlent fournira un corpus de textes précieux à tous ceux qui voudront dans quelques années se pencher sur l’expression du racisme hexagonal en ce début du troisième millénaire. Laissons-nous aller à quelques brèves remarques sur ces témoignages. La première est que, maintes fois, sont soulignés le poids et la responsabilité des médias. « On nous explique aussi qu’il faut combattre un morceau de tissu sous prétexte qu’il symboliserait l’oppression des femmes. Mais ce sont de vraies femmes, et pas des symboles ni des morceaux de tissus, qu’on réprime en ne leur laissant pas avoir accès à l’école. Je crois en fait que l’opinion publique française a été prise en otage par la propagande médiatique qui posait les termes du débat de façon biaisée et manichéenne : soit on était démocrate, féministe, progressiste et moderne, et donc il fallait voter pour cette loi, soit on était contre la loi, ce qui faisait de nous de gens rétrogrades et obscurantistes voire potentiellement terroristes puisque de référence musulmane. La référence au 11 septembre, mais surtout à l’Algérie, l’Iran ou l’Afghanistan a très souvent été convoquée. »(Razek, 32 ans, Toulouse). « Quant aux regards dans la rue ils sont assez changeants ; tantôt ça se calme, tantôt les gens nous regardent vraiment de travers, et alors on se dit « Mais qu’est-ce qui s’est passé hier à la télé ? » On va voir dans les programmes télé de la veille et on trouve toujours quelque chose ! Les médias font un vrai lavage de cerveau ! » (Sana, 25 ans, Aix-en-Provence). Leurs rares apparitions dans les médias n’ont pas pu empêcher leur désincarnation. Chaque femme voilée est devenue un symbole, une abstraction. Une femme sous le voile vaut pour toutes les voilées du monde, en France ou en Iran, en Arabie saoudite ou à Montreuil. Elle est un stéréotype livré aux préjugés. « J’ai pour ma part subi mon expérience la plus douloureuse tout récemment en octobre 2006. Je me suis fait agresser tout près de chez moi, par le libraire du coin. Je venais chercher des livres qu’une amie avait commandés. Le libraire a longtemps cherché avant de les retrouver, en s’énervant, en proférant des paroles violentes à mon encontre. Vu son état je me suis fait toute petite, en lui disant que je repasserai plus tard. Il s’est jeté sur moi, et m’a secoué violemment devant les clients. Quand j’ai essayé de lui échapper en dégageant son bras, il m’a poussé à trois reprises contre ses livres. J’espérais de l’aide de la part des clients, je criais mais personne n’a osé intervenir. Le libraire m’a même traitée de voleuse ! J’ai réussi à fuir, mais il m’a suivie et, tandis que j’arrivais près de ma maison, en sanglots, il m’a plaquée contre le mur, giflée et serrée à la gorge, puis il m’a traîné dans la rue. Je criais de toutes mes forces, j’appelais à l’aide, je demandais aux passants d’appeler la police, mais personne ne l’a fait. Il y a a même une passante qui m’a dit : « Madame rentrez chez vous, obéissez à votre mari sinon vous allez vous faire tuer. » D’autres, des automobilistes, m’ont lancé : « Rentre chez toi, arrête de provoquer ton mari ! » Ce qui m’a sauvé du pire, c’est l’arrivée de mon fils. Il a attrapé le libraire, qui a eu très peur et qui est parti. Je suis restée en état de choc, brisée, pendant plusieurs jours. Mes enfants étaient très inquiets. Ce qui m’a le plus humiliée, ce sont les réactions des gens qui correspondent bien aux préjugés d’une femme voilée, qui est forcément une femme battue. » (Houda, 45 ans, Montreuil-sous-Bois). « Une femme m’a interpellée un jour en me disant « retourne dans ton pays ! » Je l’ai secouée, en espérant qu’à l’avenir elle réfléchirait à deux fois avant de tenir ce genre de propos racistes ! Elle s’est étonnée de ma réaction, persuadée que je ne savais ni parler, ni même me défendre. Au moment de la loi de 2004, le climat s’est durci davantage encore. La médiatisation de cette affaire a attisé les réactions de haine, de rejet et de violence. Je ressens aujourd’hui une profonde exclusion, le même rejet que j’ai subi lorsque j’étais gamine dans les années 1965, au lendemain de la guerre d’Algérie, quand on nous appelait « les négresses à plateau ». » (Nadjia, 43 ans, Montreuil-sous-Bois). La pauvreté des réflexions subies, leur réitération et leur claironnement en toutes situations et en tous lieux témoignent de la puissance de la conviction et du dogme.

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      • #4
        L’argument islamophobe, comme tout propos raciste, se veut définitif, il se répète de bouche en bouche, jusqu’au bégaiement. Il émane de tous les niveaux de la société et de toutes les couches sociales. « C’est comme cette histoire de mosquée : « j’enlève mes chaussures dans une mosquée, donc quand tu rentres dans un service public, tu dois enlever le foulard », il a suffi qu’un politicien le sorte un jour pour que tout le monde le reprenne. » (Karima, 29 ans, Boulogne-Billancourt). Employeurs, professeurs, magistrats, assistantes sociales, médecins, quidam, chacun livre son combat personnel, peut témoigner auprès des filles voilées de sa colère et de sa conviction, jusqu’à l’agression verbale et physique. La lutte contre le voile est devenue l’affaire de tous. Le bon droit à s’en prendre à ces femmes semble tellement certain que la loi contre le foulard est interprétée et abusivement étendue à des lieux où elle ne s’applique pas. Dès que le débat sur le voile a été relancé en 2003, et plus encore après le vote de la loi en 2004, des incidents se sont multipliés jusque dans les universités. La loi a beau ne s’appliquer qu’à l’enseignement secondaire, le climat de stigmatisation a poussé certaines administrations à faire du zèle, et à exclure ou à tenter d’exclure les étudiantes portant le foulard. « D’une manière générale, notre situation devient de plus en plus difficile. Par exemple, on se met à exiger une photo d’identité sans notre voile pour la carte d’étudiant ! Pour la carte d’identité c’est la loi, donc je m’y soumets, – même si je trouve cela un peu ridicule, car je ne vois pas pourquoi on me reconnaîtrait mieux sans mon voile. Au contraire , je porte toujours mon voile, donc la photo avec mon voile est plus ressemblante ! Mais de toute façon, pour la carte d’étudiant, il n’y a aucune loi ! » (Sana, 25 ans, Aix-en-Provence). La pression sociale est devenue suffisamment forte pour que le stigmate et les stéréotypes autour du foulard soient intégrés par les femmes voilées dans leur quotidien. Certaines se mettent à douter de leur place dans la société française et même d’une évolution de celle-ci favorable à l’avenir de leurs enfants. « Ce que je vis aujourd’hui me fait revivre de manière très forte l’exclusion vécue par ma mère. Elle ne portait pas le foulard, mais elle a vécu les mêmes scènes en tant qu’Arabe qui ne savait ni lire ni écrire ; la voiture qui fait exprès de vous éclabousser, le mépris des employés au guichet, les insultes dans la rue, les crachats,… J’ai vu ma mère le subir quand j’étais enfant, et je le revis trente ans après sous les yeux de mes propres enfants. La seule différence c’est qu’à l’époque, c’était « sale Arabe », tandis qu’aujourd’hui c’est « sale islamiste ». Ce qui m’inquiète aujourd’hui ce sont mes deux enfants, qui se sont retrouvés à mes côtés lorsque je me suis fait bousculer ou insulter. Comment vont-ils intégrer ces attaques ? Que vont-ils en faire plus tard ? Nous sommes une génération sacrifiée, nos enfants vont-ils l’être aussi ? Pour assurer leur épanouissement, et la construction de leur personne, ne vaut-il pas mieux partir vivre ailleurs en Europe ? J’ai le devoir de leur offrir ce qu’il y a de mieux pour qu’ils deviennent des citoyens français exemplaires, soucieux d’une France plus libre, plus fraternelle, et plus égalitaire. Or j’ai l’impression qu’on me prive de ce projet et de ce droit. Je n’ai pas envie que mes enfants s’isolent, se construisent en rejet ou en opposition parce que la société aura exclu, dénigré, humilié, voire criminalisé leur mère. »(Houda, 45 ans, Montreuil-sous-Bois). « J’ai toujours réussi à éviter l’affrontement avec l’administration ou les professeurs. Sauf un jour où j’étais venu avec un bandana. C’était un simple fichu que portaient pas mal de filles, pas forcément musulmanes, parce qu’il était à la mode et qu’elles le trouvaient joli. Mais je n’ai pas eu le droit d’être « à la mode » comme mes autres copines : ma professeure m’a immédiatement convoquée. Elle m’a dit « Je suis féministe, et je suis allergique au foulard. J’ai des copines musulmanes féministes qui refusent l’obligation de porter le voile, j’exigerai donc que vous le retiriez en entrant au lycée si vous voulez suivre le cours… » Je lui ai fait remarquer que ma copine en cours portait le même bandana, qu’elle n’avait eu droit à aucune remarque, et que cela s’appelait l’inégalité de traitement. Cette altercation m’a vraiment perturbée : j’ai ressenti une espèce de peur, et je n’ai jamais remis ce bandana. J’avais peur du conflit, peur d’entendre certaines réflexions, peur aussi de la réaction de mes parents. Car même s’ils étaient fier que je porte le voile il ne fallait surtout pas se faire remarquer par l’institution. J’ai perdu toute confiance en moi : car lorsque la société entière et les médias nous montre comme des filles soumises, fragiles, et « marginales », on finit forcément par le croire et par s’auto-exclure de la société.

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        • #5
          On perd tout espoir en l’avenir. C’est une véritable blessure psychologique, impossible à cicatriser. […] Face à cette violence, certaines filles voilées se sont repliées sur elles-mêmes et sur le soutien qu’elles trouvaient dans la « communauté » […] toute cette ambiance m’a reléguée dans une position de dominée. Je me souviens d’un jour où, sur le chemin de la fac, un homme m’a insultée, en m’accusant d’être responsable du terrorisme : j’ai baissé le regard comme si j’avais commis un crime, et j’ai continué ma route. Moi qui avais un fort caractère, je me retrouvais tout à coup soumise, enfermée dans ce schéma qu’avait souvent suivi mes parents : rester discrète, se rendre invisible, pour mieux être acceptée. »(Mellaaz, 22 ans, Paris). Dans le prologue du livre, Ismahane Chouder explique que beaucoup de femmes ont refusé de participer à l’ouvrage par peur de s’exposer, y compris sous couvert de l’anonymat. « Beaucoup, même parmi celles qui ont fini par accepter de participer au livre, ont exprimé d’emblée de la méfiance, ou en tout cas une peur de voir leur parole déformée. Pourtant elle voyait bien qu’on ne leur était pas hostile, que Malika (Malika Latrèche, une autre des signataires du livre) et moi portions le foulard et que nous étions battues contre la loi antivoile. » Pierre Tévanian cite le sociologue anglais Richard Hoggart qui décrit un réflexe de repli et une posture de « Je-m’en-foutisme » comme une réponse au mépris social : « du coup la parole n’est pas absente, mais elle reste dans l’entre-soi. On se parle entre voilées, entre femmes qui partagent non seulement une conviction et une pratique religieuse, mais aussi un vécu social […]. [A]u fond, les textes et témoignages que nous avons rassemblés nous raconte « L’histoire du point de vue des vaincues » : celles pour qui les mots d’ordre d’« interdiction des signes ostensibles » ou de « neutralité de l’espace public » n’ont été synonymes ni de « réaffirmation de la laïcité » ni d’« émancipation » ni de « promotion du vivre ensemble », mais tout simplement, prosaïquement, d’humiliations, d’exclusions, d’injures ou même d’agressions. » Mais, pour conclure, nous citerons le point de vue d’une militante voilée : « Il n’y a qu’à voir la solidarité qu’il y a eu pour les filles exclues de l’école. Pas grand-chose ! Une école pour tou-te-s n’a pas du tout eu l’ampleur du mouvement de soutien aux élèves sans-papiers, ce qui pour moi s’explique assez facilement. Ce n’est pas une question d’Islam, c’est plutôt que les sans-papiers sont hyper précaires, hyper vulnérables, et qu’ils connaissent mal la France, par conséquent « nous les militants, nous pouvons les prendre en charge ». C’est une relation de pouvoir. Mais le jour où le « sans-papiers » dira : «moi je mène ma lutte comme je l’entends », ou encore « je reste ici parce que hier vous m’avez colonisé, et je ne partirai que si vous me rendez tout ce que vous m’avez pris » je ne sais pas s’il sera aussi populaire et aussi soutenu qu’aujourd’hui. Les filles voilées ne sont pas comme les sans-papiers et donc elles agacent : elles sont françaises, elles connaissent parfaitement la langue, les pays, les lois et elles parlent d’égal à égal avec toi. Et c’est justement ça qui fait flipper tant de gens. « Qu’est-ce que c’est que cette petite prétentieuse ? » C’est comme ça que l’on parle de nous ! Si tout le monde ne s’est pas mis d’accord pour nous virer dès 1989, c’est qu’on avait encore de la pitié pour nous, on nous prenait pour des pauvres filles, victimes de leurs pères ou de leurs frères. C’est quand nous nous sommes affirmés libres et égales que nous avons suscité de la peur et de la haine. » (Hanane, 27 ans, Saint-Denis).

          Christophe Montaucieux

          Christophe Montaucieux est journaliste et documentariste. Il a notamment réalisé « Crack, la colère des pères » et « Tag et Digicode »

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          • #6
            « Qu’est-ce que c’est que cette petite prétentieuse ? » C’est comme ça que l’on parle de nous ! Si tout le monde ne s’est pas mis d’accord pour nous virer dès 1989, c’est qu’on avait encore de la pitié pour nous, on nous prenait pour des pauvres filles, victimes de leurs pères ou de leurs frères. C’est quand nous nous sommes affirmés libres et égales que nous avons suscité de la peur et de la haine. » (Hanane, 27 ans, Saint-Denis).
            Hanane se trompe car c'est quand elle affirme qu'elle est libre et égale qu'elle est pretentieuse car jamais ce qualificatif n'a été attribué à celles qui portent le voile en Occident. Ce voile n'est la plupart du temps qu'un emblème de provocation, certaines préfèrent les mots, d'autres les actes et quelques unes ont opté pour le voile. je dirais simplement que ces filles voilées qui vivent en Occcident ont énromement de chance car celles d'Afghanistan, d'Irak ou du Pakistan prendraient volontiers leurs places. Tous les sociologues et analystes pourront faire toutes les thèses qu'ils voudront sur le sujet mais ils n'arriveront jamais à percer la vérité car il faut vivre au milieu pour comprendre le pourquoi.
            Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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            • #7
              Bon je n'ai pas lu l'article en entier mais seulement la première partie et j'ai dejà lu certains articles très intéressants de l'auteur (Collectif : LMSI, Les Mots Sont Importants). Il y a quand même un problème que j'ai essayé d'expliquer ailleurs, c'est à dire l'importation de concepts qui ne correspondent qu'à des réductions simplistes très souvent, et que ces réductions qui nous mêne sur une seule et unique voie nous fait perdre notre regard sur la globalité, le fameux dilemme entre analyse et la synthèse.

              Dire que le féminisme d'une autre nature est possible en Europe, oui mais cela sous entend aussi de définir cette autre nature qui véhicule avec lui un univers complexe et qui touche à la nature de l'être, et pas forcement à l'organisation et la structure sociale, car le voile tel qu'il est compris aujourd'hui dans le monde musulman fait explicitement référence à la croyance et c'est important de le distinguer, et qui dit croyance dit aussi mythe et superstition. L'islam militant n'est que la face caché de l'islam politique et appelle à un tout autre sens que le simple militantisme dans le bras du féminisme; car on ne peut passer de l'irrationnel au rationnel... On peu prendre un autre aspect et exemple de ce militantisme irrationnel qui créé par exemple des vraies bombes humaines, en s'appuyant sur des revendications à la fois politique et religieuse.. Faut-il encore le rappeler.

              Il y avait un signe particulièrement évident au travers des médiats et de la question de l'islam, comme par exemple apres 2001 tous les interwiew concernant les musulmans étaient orientés en fonction de l'apparence; un femme musulmane était forcement voilé et les hommes interrogés etaient barbus; je ne parle ici que des médias français qui obéissaient et obéissent encore, eux aussi à des réductions. On peu identifier ce militantisme au travers de ce genre de réduction de surface crée par les medias. Donc il me parait assez étrange que l'on vienne me dire que cet islam militant n'a pas la parole, alors qu'ils sont plus apte à s'exprimer et à prendre la parole du point de vue des médias, l'image parle et il en tirent parti.

              Je voulais appuyer encore un peu sur les réductions de l'intellect et de la tentation de confronter les univers conceptuels, cette confrontation ne mene nulle part si ce n'est à de faux débats, ou à un combat ou un débat sans fin.. si vous préférez... Et rappelle au passage que la liberté des femmes voilées ou pas n'as pas changé, mais que l'on ne vienne pas me faire croire que des gamines à qui on bourre le crane de préconçu rétrograde d'une ignorance fade, sont libre face à la pression islamiste. C'est absolument faux.


              Même si Ulysse ne comprend rien de ce que je dis..
              J'en parle quand même et suis libre de donner mon avis;
              En esperant tout de même et surtout, de ne pas etre suivis..
              Et pardon de n'avoir lu que le premier volet, mais j'ai pas que ça à faire..
              Dernière modification par Jallal-a-bad, 12 septembre 2008, 15h46.

              Si tu as beaucoup de richesses, donne ton bien.
              Si tu possèdes peu, donne ton coeur!
              Charif Barzouk

              Commentaire


              • #8
                Et pardon de n'avoir lu que le premier volet, mais j'ai pas que ça à faire..
                héhé, trop occupé à commenter un article que tu n'as pas lu en entier...

                Ceci-étant, est-ce que quelqu'un sur ce forum pourrait traduire le dialecte Jallalien en langage clair ? Parce que là j'ai l'impression qu'il faut flasher le démo...

                Commentaire


                • #9
                  Tu cherche encore du coloriage toi !...

                  Si tu as beaucoup de richesses, donne ton bien.
                  Si tu possèdes peu, donne ton coeur!
                  Charif Barzouk

                  Commentaire


                  • #10
                    Bonsoir

                    Dans la continuité, du moins je l'espère, je pense que ce reportage est intéressant.

                    Le malaise d'une société composite, plurielle, hypocrite ?

                    Doit-on faire la parallèle entre une femme voilé en France à une femme sous son Tchador en Iran ? sous prétexte qu'elles sont sous le même vêtements ? Les raisons sont-elles les mêmes ? Les motivations sont-elles les mêmes ?

                    Entre affirmations culturelles, voir identitaires, et oppressions théocratique y a t-il une continuité ?





                    Voile, un racisme à peine voilé


                    Partie 1



                    Partie 2




                    NB: Désolée c'est le désordre dans mes vidéos




                    .../...
                    Dernière modification par l'imprevisible, 12 septembre 2008, 23h21.
                    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

                    Commentaire


                    • #11
                      Bonsoir l’Imprévisible,

                      Je te remercie pour ton intervention qui permet au topic de gagner en profondeur.

                      Le malaise d'une société composite, plurielle, hypocrite ?
                      La philosophie et la psychologie nous ont démontré depuis longtemps que le regard que nous portions sur les choses renseignait souvent plus sur nous-même que sur l’objet sur lequel notre pensée (que nous pensons être libre) se propose de s’appesantir.

                      L’histoire de l’art et la sociologie ont attiré notre attention sur le fait qu’à la base, notre jugement était plus conditionné par des références personnelles ou des codes sociaux que par « l’objectivité » dont il se pare.

                      La nature des oppositions vis-à-vis du voile en France ne s’articulent pas de la même manière qu’au Royaume-Unis par exemple et cela tient au fait que le rapport individu / Collectivité n’est pas pareillement pensé dans les deux cultures.
                      De part son caractère visible le voile met à mal l’uniformité identitaire sous-jacente prônée depuis plus de 200 ans en France.

                      Je pense que traitement des femmes voilées en France, de cette injonction à circonscrire ce symbole dans le privée, est analogue aux traitements des minorités sexuelles. Alors que l’on refuse aux femmes voilées l’accès plein à la citoyenneté au nom de la laïcité, on refuse aux homosexuels le droit au mariage, c’est-à-dire à une consécration citoyenne, au nom d’un « symbole ».

                      Quel symbole une République qui se déclare laïque accole-t-elle au mariage, qui n’est censé n’être qu’un contrat ?

                      Le chaos rhétorique qui accompagne certaines décisions politiques témoignent du fait que la République Française est au prise avec certaines contradictions qui dévoilent de plus en plus clairement (en trahissant les principes de la Révolution) qu’elle continue à être travaillée par un fond catholique (auquel on accole judéo par culpabilité).

                      Elle dévoile une majorité invisible qui défend des valeurs qui ne sont en rien laïques, celle du monogame hétérosexuel blanc et catholique !

                      Doit-on faire la parallèle entre une femme voilée en France à une femme sous son Tchador en Iran ? sous prétexte qu'elles sont sous le même vêtements ? Les raisons sont-elles les mêmes ? Les motivations sont-elles les mêmes ?

                      Voilà encore une excellente observation. Il y a deux phrases dans le reportage qui sont très parlantes et que je te propose de commenter :

                      - Xavier Darcos qui dit à ces jeunes filles que si l’on aime pas la République ont la quitte.
                      Cela suggère que le fait d’émettre une opinion contraire à cette affirmation, de militer pacifiquement dans le cadre de la législation française pour l’abrogation de cette loi revient à transgresser outrageusement la République.
                      Ce serait en fait un crime d’exception, plus grave que les attentats commis en Corse avec la bénédiction d’une grande partie de la population, car ni lui, ni un membre de son gouvernement n’invitent les corses à se détacher de la République Française…
                      Cela démontre bien que des fondements sérieux (que j’ai évoqué plus haut) sont ébranlés par cette coiffe.

                      - L’intervenant qui disait dans l’indifférence générale à une heure de grande écoute : « Les jeunes filles refusent de retirer leur voile à l’entrée des écoles laïques, d’accord, que dirait-elle si NOUS nous rentrions dans les mosquées sans enlever nos chaussures »

                      Le vous et le nous est très intéressant : le NOUS c’est la République (dont tout le monde, jusqu’à ma coiffeuse qui triche sur ses impôts se sent la gardienne autoproclamée) et le VOUS c’est les filles voilées (les musulmans) ; Notre espace (dans lequel vous n’êtes qu’invitées) est l’école, l’administration, et le Votre (le seul légitime) c’est la mosquée.
                      Même si vous êtes née en France, vous avez étudié (ou essayait de le faire) à l’Ecole de la République fait de vous une apatride dont la place n’est plus en France mais en Iran…C'est le "vous n'êtes que tolérée en France) qui trahit l'inconscient raciste...

                      Hors l’un des principes fondamentaux qui rend le système démocratie attrayant par rapport aux dictatures, c’est que ce dernier permet à l’individu de tisser librement une relation symbolique avec les objets sans s’en mêler.

                      Qu’une partie de la population considère que le voile est un élément religieux ou un signe de soumission, qu’il considère que les strings sont une appropriation des femmes de leurs intégrité corporelle ou un signe de soumission à l’objectivation de ces dernières par le système marchand, ne devrait en rien dicter à la République sa façon de concevoir (donc de légiférer) sur ces questions.
                      Pour la République un string ou un voile devrait être un bout de tissus dont la fabrication et la distribution sont codifiées et taxées, point !

                      Les femmes non voilées en Iran et les femmes voilées en France ont beaucoup plus en commun que les femmes voilées dans les deux pays, car la première paire subit pareillement une diminution de sa légitimé citoyenne pour un choix vestimentaire.
                      On condamne aux moyens de procédés juridiques différents (le droits individuels n’étant pas les mêmes dans les deux pays) des femmes parce qu’elles ont choisit de d’affirmer leur droit de disposer de leur corps comme elles l’entendaient.

                      Cordialement

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                      • #12
                        Ulysses dit:
                        Les femmes non voilées en Iran et les femmes voilées en France ont beaucoup plus en commun que les femmes voilées dans les deux pays, car la première paire subit pareillement une diminution de sa légitimé citoyenne pour un choix vestimentaire.
                        On condamne aux moyens de procédés juridiques différents (le droits individuels n’étant pas les mêmes dans les deux pays) des femmes parce qu’elles ont choisit de d’affirmer leur droit de disposer de leur corps comme elles l’entendaient.



                        Il n'y a pas de femmes non voilees en Iran, meme les femmes etrangeres doivent se soumettre au port obligatoire du voile si elles veulent passer ne serait-ce qu'un sejour de quelques heures en Iran.

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                        • #13
                          Ce voile n'est la plupart du temps qu'un emblème de provocation, certaines préfèrent les mots, d'autres les actes et quelques unes ont opté pour le voile. je dirais simplement que ces filles voilées qui vivent en Occcident ont énromement de chance car celles d'Afghanistan, d'Irak ou du Pakistan prendraient volontiers leurs places
                          Que c'est laid c que je lis là!!!! del3ib fellam azwina wallah
                          On dirait ue ado de 15 qui s'exprime.

                          Smhiyi kan, mais je dis exactement ce je pense de ta phrase.

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                          • #14
                            Un petit cut ...


                            D'abord je tiens à dire à Ulysse que si je n'ai pas lu la totalité de l'article, c'est parce qu'il me semblait évident que tu l'as posté en réaction à autre chose, donc si on doit continuer notre discussion ici ; je te suis, mais pas de langue de bois de diversion et autre stratagème, merci.





                            *L’histoire de l’art et la sociologie ont attiré notre attention sur le fait qu’à la base, notre jugement était plus conditionné par des références personnelles ou des codes sociaux que par « l’objectivité » dont il se pare.
                            La naissance du matérialisme historique on la doit à un musulman. ===>


                            *Je pense que traitement des femmes voilées en France, de cette injonction à circonscrire ce symbole dans le privée, est analogue aux traitements des minorités sexuelles. Alors que l’on refuse aux femmes voilées l’accès plein à la citoyenneté au nom de la laïcité, on refuse aux homosexuels le droit au mariage, c’est-à-dire à une consécration citoyenne, au nom d’un « symbole ».
                            Au nom de la laïcité et de l'État, qui est responsable des enfants en cas de dérive des parent, il ne faut donc pas comprendre ce droit comme extérieur à la structure familiale, comme si le droit de la tribu était au dessus de tout, NON, l'État pour ses sujets est à la fois droit et force car l'un ne va pas sans l'autre et c'est donc l'individu qui prime surtout lorsqu'il est mineur.

                            *Le chaos rhétorique qui accompagne certaines décisions politiques témoignent du fait que la République Française est au prise avec certaines contradictions qui dévoilent de plus en plus clairement (en trahissant les principes de la Révolution) qu’elle continue à être travaillée par un fond catholique (auquel on accole judéo par culpabilité).
                            Bien sur que cette héritage existe, qu'est ce que ça à avoir avec l'État et le droit, puisqu'il est laïc.



                            * Elle dévoile une majorité invisible qui défend des valeurs qui ne sont en rien laïques, celle du monogame hétérosexuel blanc et catholique !
                            A maintenant tu va contre l'histoire. Tu ferais mieux de relire les loi au lieu de s'appesantir sur la victimisation des musulmans. La loi condamne toute discrimination concernant la religion la race etc.. Le problème est qu'elle ne sont pas appliquée et c'est dû l'heritage colonial et de l'incontient collectif dans la société française, et les discriminations sont réelles, c'est précisément sur le terrain du droit que "les musulmans" (qui victimise) doivent se battre pour que le droit soit appliqué et que la loi violé soit condamné.

                            Maintenant, si tu me dis Ulysse que c'est beaucoup plus simple de tout mélanger et de pleurer le martyr, c'est toi et ta responsabilité de citoyen. Mais moi je ne me laisse pas aller à ce type de dérive facile.


                            *- Xavier Darcos qui dit à ces jeunes filles que si l’on aime pas la République ont la quitte.
                            Oui, la phrase de darcos en est une très belle illustration, pour dire sur quoi s'appuie le martyre et la victimisation. Cette fameuse phrase nous vient de Jean Marie Le Pen, xénophobe et raciste confirmer et deja condamné à plusieurs reprises, était aussi partisan de l'algerie française durant la guerre colonial et aussi comme membre actif de L'OAS, pourquoi Monsieur Le Pen depuis quarante ans continu lui aussi de pleurer et c'est très simple a comprendre; le droit Français a nié et refusé après bien des luttes l'injustice colonial qui sur le plan du droit était véritablement double : En terre colonisé et en métropole.

                            Voilà pourquoi il faut arrêter de chialer et prendre le terreau par les cornes.



                            *« Les jeunes filles refusent de retirer leur voile à l’entrée des écoles laïques, d’accord, que dirait-elle si NOUS nous rentrions dans les mosquées sans enlever nos chaussures »
                            Faut faire un courrier au ministère publique.. Dans l'entête tu écris : je porte plainte !



                            *Le vous et le nous est très intéressant : le NOUS c’est la République (dont tout le monde, jusqu’à ma coiffeuse qui triche sur ses impôts se sent la gardienne autoproclamée) et le VOUS c’est les filles voilées (les musulmans) ; Notre espace (dans lequel vous n’êtes qu’invitées) est l’école, l’administration, et le Votre (le seul légitime) c’est la mosquée.
                            Arrête un peu.. les musulmans militants sont les premiers pour jeter des mots comme "mécréant" comme si les gens étaient des me*des... Commence par balayer devant ta porte, disait le Prophète.

                            *Qu’une partie de la population considère que le voile est un élément religieux ou un signe de soumission, qu’il considère que les strings sont une appropriation des femmes de leurs intégrité corporelle ou un signe de soumission à l’objectivation de ces dernières par le système marchand, ne devrait en rien dicter à la République sa façon de concevoir (donc de légiférer) sur ces questions.

                            Pour la République un string ou un voile devrait être un bout de tissus dont la fabrication et la distribution sont codifiées et taxées, point !
                            Je me suis déjà exprimé sur cette question, du moins concernant l'enseignement au collège pour les jeunes filles (enfin à propos des gamines..). Le voile est le signe d'une segregation sexuelle, point barre.

                            Les femme adultes sont libres de porter un string ou le hidjab dans un pays libre. C'est toute la différence avec l'Iran par exemple ou l'Arabie Saoudite.
                            Dernière modification par Jallal-a-bad, 13 septembre 2008, 16h37. Motif: ajout lien : Ibn Khaldûn

                            Si tu as beaucoup de richesses, donne ton bien.
                            Si tu possèdes peu, donne ton coeur!
                            Charif Barzouk

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                            • #15
                              Bonjour

                              Pour les cas des filles voilées En France, c'est un problème Français avant toute chose, mais les officieux comme les officiels font dans le parallélisme raccourcis.

                              C'est un problème qui interpelle et qui concerne la république française, un problème qui se rapporte aux citoyennes françaises.

                              C'est un problème de détermination des composantes de la notion de citoyenneté, à quoi se résume cette dernière, qu'est ce qui la remet en cause ? Qu'est ce qui l'annule ? A quoi elle ouvre droit ?

                              Mais qui porte donc ce voile en France ? Une iranienne, une saoudienne, une afghane , ou tout simplement une CITOYENNE FRANÇAISE ?

                              Les porteuses de voiles ne sont pas toutes les mêmes, il n'y a pas d'uniformité même sous ce bout de tissu. Un des aspect irréfutable de ce phénomène en France, serait son rapport avec les affirmations identitaires.


                              .../...
                              “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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