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Dans Newsweek : "Confessions intimes d’une admiratrice de Sarah"

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  • Dans Newsweek : "Confessions intimes d’une admiratrice de Sarah"

    NOUVELOBS.COM
    Un article qui dresse un portrait avantageux de celle qui partage le ticket républicain avec John McCain publié dans l'hebdomadaire américain, à paraître le 15 septembre, sous le titre Confessions of a secret Sarah Admirer.
    Peut-être que je suis une bonne poire et que je ne peux pas résister au récit d’une personne qui doit son ascension dans un milieu glacé et lointain à ses propres règles.

    J’ai un petit secret.
    J’aime bien Sarah Palin. C’est plutôt gênant, parce que j’étais une grande supportrice d’Hillary Clinton et parce que je vis dans une bulle gauchiste de Brooklyn à New York. Je ne sais pas ce qui cloche avec moi, mais plus mes amis et mes collègues des médias s’en prennent à Palin parce qu’elle est médiocre ou péquenaude, ou encore cinglée, plus je l’apprécie.

    Je l’ai aimée la première fois que j’ai vu une photo d’elle, il y a près d’un an dans Newsweek. Cette photo venait illustrer un article qui expliquait comment les femmes dirigeantes, comme Palin et la gouverneure de l’Arizona, Janet Napolitano, étaient en train de prendre le pouvoir dans le service public. Palin, le Blackberry dans une main, une canette de Red Bull dans l’autre, vérifiait ses messages pensant qu’elle traversait la rue, apparemment sans se rendre compte que sa plus jeune fille, Piper, traînait derrière elle avec sa corde à sauter sur le passage clouté. J’ai alors pensé : voilà le genre de mère active qui me plaît.

    Je l’ai encore plus aimée après son discours à la convention républicaine, et pas seulement à cause de sa performance magistrale. Je suis fascinée par sa famille et frappée par ce qui semble être une confiance absolue dans les choix qu’elle a faits. Les femmes de gauche comme de droite peuvent s’engager dans un débat pour savoir si elle a repris le travail trop tôt après la naissance de son dernier fils Trig ou si elle doit être candidate à une élection nationale alors que sa fille adolescente est enceinte. Mais si Palin est déchirée par les décisions qu’elle a prises, cela ne se voit pas.

    Ce qui ne veut pas dire que je ferais ce qu’elle a fait, ni que je voterai pour le ticket McCain-Palin, parce que, comme de nombreux anciens supporters d’Hillary, je ne peux pas outrepasser la loi Roe v. Wade pour voter pour n’importe qui. J’ai pris un congé de maternité de six mois et je doute que je me présenterai à un mandat national si ma fille était enceinte. Mais lorsque j’ai vu Palin et sa famille sur scène, la manière qu’elle avait d’enlacer sa fille Bristol et de dire que Trig est un garçon parfaitement beau, j’ai aimé ce que j’ai vu. J’ai trouvé admirable qu’elle ne sache pas être sur la défensive. Et si j’étais nommée pour être candidate à la vice-présidence, je laisserais aussi probablement mes enfants largement dépasser l’heure d’aller au lit.

    Je suis consciente que je réponds bien à des images politiques, soigneusement orchestrées. En réalité, je ne connais pas grand-chose à l’idéologie de Sarah Palin, et ce que je connais ne me plaît pas : l’extrémisme anti-avortement, le fait qu’elle pense que le créationnisme doit être enseigné à l’école, tout comme la théorie de l’évolution. Dans les huit semaines à venir, pourrait surgir un certain nombre d’histoires qui me rebuterait complètement.
    Mais je ne peux pas m’en empêcher. Je préfère m’asseoir et boire une canette de Red Bull avec elle plutôt qu’avec Barack Obama. Le côté sympathique des candidats compte en politique, surtout pour les électeurs indécis. Cela a bien marché pour George W. Bush. J’adore le fait qu’elle ait fait toute seule le chemin entre l’association des parents d’élèves et le siège de gouverneur. Quand j’ai tapé "Palin et *****" sur google, je m’attendais à voir une effusion de misogynie pour étayer l’idée que la plupart des critiques qu’on lui fait sont sexistes. Au contraire, j’ai trouvé des quantités d’occurrences pour une vidéo titrée "Palin est-elle la ***** de McCain ?" Son discours à la convention était impitoyable, sans être violent.

    Peut-être que je ne peux pas résister au mythe du modèle américain, au récit d’une personne qui réussit à s’imposer par ses propres règles dans un milieu glacé et lointain. Je ne connais pas beaucoup de chasseurs d’élans à New York. Elle me fait penser aux gens combatifs, qui conduisent des moto-neiges et que je connaissais quand je vivais dans le Minnesota pendant mon enfance. Palin a presque le même accent qu’eux, tout en voyelles. J’aime que sa sœur tienne une station-service. Quand j’entends dire qu’elle est "trop fête foraine", cela avive des restes du Minnesota en moi. Dans le monde des médias de la cote Est, j’ai un CV un peu particulier : j’ai fait mes études à l’Université du Minnesota.

    Et puis, il y a les armes. On l’a comparée à Annie Oakley, mais elle me fait plus penser à une Angelina Jolie en "Mrs.Smith" ou à une Linda Hamilton en "Sarah Connor" (avec un peu plus de chair sur la peau), capable de vous botter les fesses. Et même les accusations d’abus de pouvoir en tant que gouverneure semblent augmenter sa crédibilité de battante. Son ex beau-frère n’a-t-il pas donné un coup de Taser à son beau-fils âgé de 10 ans ? En quelque sorte, je veux bien pardonner Palin d’avoir essayé de le faire renvoyer. Je pense qu’elle peut représenter un nouvel archétype américain : la méchante femme politique. Les livres d’histoire sont pleins de charmants voyous comme Bill Clinton, Edwin Edwards et Huey Long, des hommes tellement charismatiques que le public semblent leur pardonner leurs offenses.

    Mais si je suis réellement sincère avec moi-même, je suis simplement contente qu’il y ait une autre femme sur la scène politique nationale. Je pense que c’est une bonne chose pour ma fille de 8 ans, qui prend Hillary Clinton pour son idole. Elle n’aime pas Hillary pour son système de santé ou parce qu’elle est pro-choice. Elle aime Hillary parce qu’elle croit que les filles gouvernent. Plus les femmes sont puissantes sur la scène nationale, mieux c’est pour toutes les femmes parce que c’est la loterie. Quand John Edwards détruit sa carrière politique en trompant sa femme, je ne pense pas que les gens se tordent les mains de désespoir et se demandent ce que cela signifiera pour les hommes blancs. Et quand il y aura suffisamment de femmes dans la vie politique, peut-être que nous serons capables de les juger en tant qu’individu, plutôt qu’en représentantes de ce qui est utérin. Quoi qu’il arrive, je crois que nous allons devoir nous habituer à Sarah Palin. Parce que c’est peut-être celle qui arrivera à faire s’effondrer ce « plafond de verre », et pas seulement parce qu’elle porte une arme.


    Par Kathleen Deveny

    Traduction de l'américain par Nadia Bensmail
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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